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     “ Je parle Hébreu et ma patrie c’est la Palestine.

    Contrairement à Israël, une organisation politique raciste et nationaliste, la Palestine est une entité géographique.

    La Palestine est authentique et vraie ; Israël est artificiel et imposé.” (1)

    Gilad Atzmon  (2)

     

    Noël...

    Commémoration de la naissance de Jésus à Bethléem, en Palestine.

     

    Célébrée dans le monde entier, malgré les virulentes attaques des fanatiques athées... Comme on vient de le voir aujourd'hui même, au Vatican, où trois Femen, les seins nus et assurées de leur impunité, se sont précipitées pour saccager la crèche et enlever la statuette de Jésus nouveau-né...

     

    Noël : Ma Palestine ...

     

    Tous les Chrétiens, à commencer par les Chrétiens Palestiniens encore dans leur pays ou en exil, portent en leur cœur cette Lumière de fraternité, de courage, d'honnêteté, de compassion,  et de tolérance. Même s'ils n'ont pas toujours la force de caractère de parvenir à pratiquer, sans défaillance, ces valeurs au quotidien.

     

    Les musulmans, aussi.

     

    Pour eux, Jésus, Aïssa en arabe, est le dernier des grands Prophètes avant Celui qui prêcha l'Islam. Sa mère Marie, Maryam ou Myriam en arabe, est considérée comme une sainte. Une sourate du Coran, la 19° aux 98 versets, porte son nom.

     

    Le Président Iranien dans ses félicitations adressées au Pape, pour cette fête de Noël, n'a pas manqué de faire référence au message de Jésus dans sa lutte contre la pauvreté, dans tous les sens du terme ; et contre la discrimination, dans ce monde où une oligarchie paranoïaque s'estime appartenir à une race supérieure et détenir le droit d'imposer sa loi au reste de l'humanité...

     

    Jésus, Homme de Paix, qui ne cessait d'exhorter les "Hommes de Bonne Volonté" : "Aime ton Prochain comme Toi-même"...   Voir Bethléem, en ces jours de célébration, envahi par la soldatesque coloniale, matraquant, pourchassant, dans les grenades et balles, toute contestation de sa sauvagerie. A l'exemple de l'ensemble de la Palestine, survivant sous le joug d'une dictature aussi sanguinaire que psychopathe, spoliant ce pays et ravageant sa région... Erigeant Jérusalem en capitale.

     

    "Tenir compte de la réalité", ânonnent-ils... Evidemment, ces illuminés prenant leurs désirs pour la réalité...

     

    Femmes et enfants ne suffisent plus... Jusqu'à tuer des handicapés en chaise roulante manifestant sans violence...

     

    Regardez la photo...

     

    Ce Palestinien s'appelait Thuraya. Il était amputé des deux jambes suite à un bombardement des troupes d'occupation en 2008. Il participait à toute les manifestations pacifiques dans sa chaise roulante. Ayant expérimenté le sadisme de ces massacreurs de populations sans défense s'acharnant à donner coups de crosse et de matraque sur ses moignons, il les protégeait dans un seau de peinture en plastique.

     

    Ces salopards l'ont tiré, ces jours derniers, comme un pigeon.

    Noël : Ma Palestine ...

    Ma Palestine...

     

    J'admire ton courage, ta ténacité. Tu sais, nous savons, qu'un jour tu trouveras ta Liberté et ta Dignité, comme tes pays frères et voisins.

     

    Depuis des décennies, cette région subit pillages, dévastations, et chaos imposés par une coalition d'une soixantaine de pays barbares. Des pays de l'hémisphère sud y envoient même leurs avions la bombarder : l'Australie, entre autres... Au nom de la lutte contre le terrorisme, qu'ils organisent eux-mêmes...

     

    Tout cela aura un terme...

     

    L'Espoir !

     

    Je te dédie cette chanson d'Adriano Celentano, Preghero, qui est en fait une prière adressée à Jésus. Une prière d'espoir. Ne jamais désespérer.

     

    "Tu verras, tu verras...", sont les derniers mots de sa chanson.

    Oui, tu verras...

     

    Ô Ma Palestine ...

     

     

     

     

    1.    “I do speak Hebrew and my homeland is Palestine. Unlike Israel, a racist and nationalist political apparatus, Palestine is a piece of geography. Palestine is authentic and genuine; Israel is artificial and imposed.”
    In : Entretien avec Manuel Talens. Entretien paru, sous le titre “La belleza como arma politica”, dans la revue mensuelle mexicaine Memoria, n° 202, décembre 2005.

    2.  Georges Stanechy, Gilad Atzmon : Le Jazz et le Juste..., 8 février 2008, http://stanechy.over-blog.com/article-16427694.html

     

    http://stanechy.over-blog.com/2017/12/noel-ma-palestine.html

     

     


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    InfoSyrie.fr

    Jean-Claude Antakli d’Alep, nous demande de partager cette lettre qui est une leçon d’histoire..
    "Cher Monsieur le président du Tribunal,

    J'ai pris connaissance il y a quelques jours de votre décision d'interdire la crèche de Noël traditionnellement installée dans le hall du Conseil Général de la Vendée.
    Quelle mouche vous a donc piqué ?
    Vous avez fait des études je suppose. Peut-être savez vous donc que Noël vient du latin "Natalis" qui veut dire Naissance.
    Alors je vais vous livrer un secret que vous voudrez bien transmettre à vos confrères qui peut-être nagent avec complaisance dans la même ignorance que vous.

    La naissance dont-il est question est celle d'un certain Jésus de Nazareth né il y a un peu plus de 2000 ans. Je dis ça parce qu'étant donné que vous n'avez pas interdit les illuminations de Noël, je suppose que vous ignoriez ce détail.
    Voyez-vous, Noël n'est pas l'anniversaire de la naissance du Père Noel ( je suis désolé si je casse ici une croyance ancrée en vous ) mais bien celle de ce Jésus.
    Interdire une crèche sans interdire toute manifestation publique de cette fête est aussi stupide que si vous autorisiez la fête de l'andouillette tout en interdisant la consommation d'andouillette le jour de la fête de l'andouillette.

    La crèche c'est ce qu'on appelle une tradition. Et ne me faites pas croire, Monsieur le Tribunal, que le principe de la tradition vous est étranger. Sinon comment expliquer que les magistrats exercent leur métier dans un costume aussi ridicule si ce n'est parce qu'il est le fruit d'une tradition ?
    Vous êtes un briseur de rêves Monsieur, vous êtes un étouffeur de sens.
    La crèche c'est Noël et Noël c'est la crèche.
    La crèche c'est aussi l'histoire d'une famille qui faute de droit opposable au logement est venue se réfugier dans une étable. C'est un signe d'espoir pour tous les sans abri.

    La crèche c'est aussi un roi arabe et un autre roi africain qui viennent visiter un juif. C'est un signe d'espérance et de paix en ces temps de choc de civilisations, de conflit au Moyen Orient et de crainte de " l' autre " attisée par des attentats horribles.
    La crèche c'est aussi des éleveurs criant de joie et chantant dans une nuit de décembre. Connaissez vous beaucoup d'agriculteurs qui rigolent en cette période de crise?
    La crèche c'est un bœuf, symbole de la condition laborieuse de l'homme. Enfin, la crèche, c'est un âne, même si une rumeur court disant que cet âne a quitté la crèche en 2014 pour rejoindre le Tribunal administratif de Nantes et ne semble pas en être revenu.
    Malgré le fait que vous allez sans doute, par souci de cohérence, vous rendre à votre travail le 25 décembre, je vous prie de croire, Monsieur le Tribunal, à l'expression de mes souhaits de bon et joyeux Noël."
    Jean Pierre Santon

    N.B. de la part d'un Franco-syrien, originaire d'Alep où les crèches sont autorisées partout, en Syrie majoritairement musulmane a conservé une convivialité Islamo-chrétienne, exemplaire.

    S'agissant des agriculteurs cités dans cette magnifique lettre, chargée de bon sens, la question posée: "s'ils avaient beaucoup de raisons de rigoler?" je peux témoigner, pour avoir vécu à leurs côtés durant 40 ans en Aveyron (département essentiellement agricole) autrefois, ils avaient la joie de vivre, de travailler dur la terre sans jamais se plaindre, de prier, oui de prier, ils étaient les premiers aux messes du Dimanche, la veillée de Noël avec son symbole de la crèche, leur était sacrée et ne devait jamais disparaître ni de nos églises, ni de nos espaces publiques, car disait-il : "cela fait partie de notre patrimoine national".

    Aujourd'hui, ces braves agriculteurs se suicident par dizaine chaque mois, nos seulement pour des raisons économiques, mais parce qu'ils ne se reconnaissent plus dans cette France profonde qu'ils ont bâtie avec leurs bras, avec le sang et la sueur de leurs ancêtres!
    Noël, ne peut plus être réduit aux seules paillettes éphémères de nos illuminations, et de nos publicités festives et ludiques de tout ce qui est consommable, elle doit rayonner surtout et avant tout par sa Bonne Nouvelle, celle qui permet à nos jeunes d'espérer, de partager et d'aimer, car si les politiques et les médias l'ont oublié, nous avons en France, le record de suicides parmi nos jeunes, ils sont rejoints aujourd'hui par les policiers qu'on croyait pourtant invulnérables!

    Puisse cette lettre ouverte alerter nos dirigeants, nos médias et surtout nos familles sur l'importance des traditions, qui appartiennent à notre histoire, à l'histoire de France!
    J'ajoute, le Président du tribunal n'ira pas à son travail ce 24 décembre qui tombe un dimanche, ni le 25, jour férié qui, j'espère s'il a l'humilité de lire cette lettre ouverte, de ne pas cracher dans la soupe, car ce serait gâcher un cadeau venu de ciel et de surcroît, gratuitement.

    Pour cultiver la mémoire historique de ce Président, du Tribunal de Vendée si attaché à la culture laïque mais dogmatique, je lui rappelle: " Depuis 2000 ans, à l'occasion de la Nativité, dans toutes les églises du monde on lit avec fierté et joie l'évangile qui annonce cette Bonne Nouvelle, et qui rappelle, qu'elle a eu lieu à Bethléem au moment du recensement, sous Hérode et sous Quirinius Gouverneur de Syrie! JCA.

     
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    Bernard Floriot

    En France un juge ordonne de démonter les crèches, alors qu'en Syrie le chef d'état non chrétien se rend à la messe de minuit en soutient aux chrétiens de son pays chaque année...

    Mais pour les "bien-pensants" ce serait un dictateur à abattre... Bande de baltringres!.

     

    Laïcité à la française : Pas de crèche catholique, mais par contre.... (le sieur Valls est satisfait !)

    et mes tweets :

    Bon sang ! Que ça plaise ou pas, les racines en France sont chrétiennes ! Pourquoi il faut les cacher, les anéantir ? Les sionistes qui avec LEUR Nouvel Ordre Mondial les détruisent ici, VEULENT affirmer leur identité juive en israël, c'est quoi ce 2 poids 2 mesures ? INTOLERABLE

    Comment peut-on interdire ce qui a toujours été, à Noël, l'évocation du sens profond, qui n'est pas la consommation, mais le spectacle de la douce crèche, comment peut-on ACCEPTER que l'on tue les traditions françaises anciennes! Le NOM tue TOUT, le passé, l'Histoire, la famille.. 

    Les sionistes orchestrent le Mal partout ! Outre qu'ils préparent la destruction de pays entiers comme en Syrie libérée tout en célébrant publiquement à Paris avec pompe leurs fêtes, ils interdisent la crèche chrétienne. STOP le Nouvel Ordre Mondial satanique !

     
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    Clément Ba
    ·
     

    Je ne sais pas pour vous, mais en termes de réciprocité, j'ai l'impression d'être pris pour un con.

    Crèche VS la lumière

    Laïcité VS sionisme

    Ce deux poids deux mesures évident, commence à peser sur notre société, et je comprends complètement que dans cette manière de faire, on puisse se sentir agressé voir humilié.

    Doit-on continuer de se soumettre à une injustice flagrante, si notre société est laïque elle devrait considérer tous les cultes sur un pied d'égalité, ce qui n'est absolument pas le cas.

    ,

     

     

    Editorial de Sophie de Menthon dans Valeurs actuelles.

     

    Compliqué, cette année, de se souhaiter un joyeux Noël, ce n’est pas très politiquement correct, on remplace cela par « passez de Joyeuses fêtes », »bonnes fêtes de fin d’année » (on fait d’une pierre deux coups) ou mieux: « bons congés d’hiver » (sic).

    Nous cédons à la mode et nous coulons dans un moule prudent qui ne risque pas de heurter l’autre ; il faut tout gommer : religion, origines, sexe des bébés comme ceux des anges, forcément indéterminé pour qu’ils puissent choisir plus tard leur genre (les bébés, pas les anges).

     

    Alors, les marques pour se sortir de là, cette année ont transformé Noël en Christmas ! Nouveau : on peut lire « Christmas » partout, sur les affiches, dans les vitrines, cela donne un côté américain un peu exotique festif, genre comédie musicale atténuant l’aspect Catho (ouf!). En fait l’objectif caché est que Noël devienne une fête païenne… euh! Pardon : laïque. […]

    Mais je tiens bon et je vous souhaite un joyeux Noël ! Pire : une belle messe de minuit.

    Valeurs actuelles

     

     

    Noël : La leçon de la Syrie musulmane à la France laïque.

     

    Tweet : Les 9 000 cadres et légionnaires des 11 régiments et de l'Etat-Major de la , actuellement déployés en opération ou au quartier, vous souhaitent de joyeuses fêtes de Noël !

    Bonjour et merci de narguer, avec talent, tous les assassins des traditions françaises. Je vous ai relayés ici, eva

     

    .

     

    Mes tweets :

    La France est une "démocratie". Cachons la crèche !

    La Russie ou la Syrie sont une "dictature". Bravo la crèche !

     

    JOYEUX NOEL. Je le dis car c'est mal vu aujourd'hui dans notre société démoNcratique ! Je tire la langue à tous les censeurs !

     
    Noël n'est pas ce que l'on mange
    Qu'importe foie gras et bûche glacée 
    Noël c'est l'instant où les anges 
    Aux humains viennent se mêler.
     
    Noël n'est pas ce que l'ont fait 
    Qu'importe le sapin même 
    Noël c'est l'espoir et la Paix 
    Le partage avec ceux qu'on aime.
     
    Noël n'est pas un lieu doré ;
    Jésus est né dans une étable.
    Noël c'est terre chaude ou gelée 
    Sol marbré, pavés ou sable.
     
    Noël n'est pas cadeau vénal...
    Noël c'est dans l'âme et le cœur 
    L'amour en lettres capitales 
    Qui conjugue le mot Bonheur.
     
    Un bouquet de roses pour tous
    Une bonne santé à tous
    Une paix pour vous tous
    Une montagne d'amour qui dure
    Mes amitiés rien que pour tous
    Je vous souhaite un super Noël
     
     
     
     
     
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  • Les États-Unis ne sont pas une démocratie, ils ne l’ont jamais été

     

    Par Gabriel Rockhill

    L’une des croyances les plus fermes en ce qui concerne les États-Unis est qu’il s’agit d’une démocratie. Chaque fois que cette conviction fait l’objet d’un léger fléchissement, c’est presque toujours pour signaler des exceptions préjudiciables aux valeurs ou aux principes fondamentaux américains. Par exemple, les détracteurs en herbe déplorent souvent une « perte de démocratie » due à l’élection de clowns autocrates, à des mesures draconiennes de l’État, à la révélation d’incroyables malversations ou corruption, à des interventions étrangères meurtrières ou à d’autres activités considérées comme des exceptions antidémocratiques. Il en va de même pour ceux dont la démarche critique consiste à toujours juxtaposer les actions du gouvernement américain avec ses principes fondateurs, à mettre en évidence la contradiction entre les deux et à placer clairement un espoir dans sa possible résolution.

    USA-SyriaLe problème, cependant, est qu’il n’y a pas de contradiction ou de prétendue perte de la démocratie, parce que les États-Unis n’en ont tout simplement jamais été une. C’est une réalité difficile à admettre pour beaucoup de gens, et ils sont probablement plus enclins à rejeter immédiatement une telle affirmation comme étant absurde plutôt que de prendre le temps d’examiner le dossier historique matériel pour voir par eux-mêmes. Une telle réaction dédaigneuse est due en grande partie à ce qui est peut-être la campagne de relations publiques la plus réussie de l’histoire moderne. Ce que l’on verra, cependant, si ce dossier est inspecté sobrement et méthodiquement, c’est qu’un pays fondé sur l’élite, la domination coloniale basée sur le pouvoir de la richesse, une oligarchie coloniale ploutocratique en somme, a réussi non seulement à acheter l’étiquette de « Démocratie » pour se vendre aux masses, mais aussi à faire en sorte que ses citoyens, et bien d’autres, se soient tellement investis socialement et psychologiquement dans son mythe nationaliste originel qu’ils refusent d’entendre les arguments lucides et bien documentés prouvant le contraire.

    Pour commencer à décoller les écailles de nos yeux, soulignons dans l’espace restreint de cet article, cinq raisons patentes pour lesquelles les Etats-Unis n’ont jamais été une démocratie (un argument plus soutenu et plus développé est disponible dans mon livre, Counter-History of the Present). Pour commencer, l’expansion coloniale britannique dans les Amériques ne s’est pas faite au nom de la liberté et de l’égalité de la population en général, ni de l’attribution du pouvoir au peuple. Ceux qui s’installèrent sur les rives du « nouveau monde », à quelques exceptions près, ne respectaient pas le fait qu’il s’agissait d’un monde très ancien et qu’une importante population indigène y vivait depuis des siècles. Dès que Colomb y a mis les pieds, les Européens ont commencé à voler, asservir et tuer les habitants indigènes. La traite transatlantique des esclaves a commencé presque immédiatement après, ajoutant un nombre incalculable d’Africains à l’attaque génocidaire en cours contre la population indigène. En outre, on estime que plus de la moitié des colons venus d’Europe en Amérique du Nord pendant la période coloniale étaient de pauvres domestiques sous contrat, et les femmes étaient généralement prises au piège de la servitude domestique. Au lieu d’une terre libre et égale, l’expansion coloniale européenne vers les Amériques imposa donc une terre de colonisateurs et de colonisés, de maîtres et d’esclaves, de riches et de pauvres, de libres et d’asservis. Les premiers constituaient d’ailleurs une minorité infiniment petite de la population, alors que l’écrasante majorité, c’est-à-dire « le peuple », était soumise à la mort, à l’esclavage, à la servitude et à l’oppression socioéconomique permanente.

    Deuxièmement, lorsque les élites de la classe dirigeante coloniale ont décidé de rompre les liens avec leur patrie et d’établir un État indépendant pour elles-mêmes, elles ne l’ont pas fondé en démocratie. Au contraire, ils étaient farouchement et explicitement opposés à la démocratie, comme la grande majorité des penseurs européens des Lumières. Ils ont compris qu’il s’agissait d’une forme dangereuse et chaotique de gouvernement par des masses sans éducation. Pour les soi-disant « pères fondateurs », les masses étaient non seulement incapables de gouverner, mais elles étaient considérées comme une menace pour les structures sociales hiérarchiques prétendument nécessaires à la bonne gouvernance. Selon les mots de John Adams, pour ne prendre qu’un seul exemple révélateur, si la majorité se voyait accorder un pouvoir réel, elle redistribuerait la richesse et abolirait la « subordination » si nécessaire à la politique. Lorsque les éminents membres de la classe des propriétaires fonciers se réunissent en 1787 pour rédiger une constitution, ils insistent régulièrement dans leurs débats sur la nécessité d’établir une république qui tienne à distance la vulgaire démocratie, jugée pire que  » la saleté des égouts  » par l’éditeur pro-fédéraliste William Cobbett. La nouvelle constitution ne prévoyait des élections populaires que pour la Chambre des représentants, mais dans la plupart des États, le droit de vote était fondé sur le fait d’être propriétaire foncier, et les femmes, les autochtones et les esclaves – c’est-à-dire l’écrasante majorité de la population – étaient simplement exclus du vote. Les sénateurs étaient élus par les législateurs des États, le président par les électeurs choisis par les législateurs des États, et la Cour suprême était nommée par le président. C’est dans ce contexte que Patrick Henry proclame sans détour le jugement le plus lucide: « ce n’est pas une démocratie ». George Mason a clarifié la situation en décrivant le pays nouvellement indépendant comme « une aristocratie despotique ».

    Lorsque la république américaine a lentement été rebaptisée  » démocratie « , il n’ y a eu aucune modification institutionnelle importante pour justifier le changement de nom. En d’autres termes, et c’est le troisième point, l’utilisation du terme « démocratie » pour désigner une république oligarchique signifiait simplement qu’un mot différent était utilisé pour décrire le même phénomène fondamental. Cela a commencé à peu près à l’époque de la campagne présidentielle du « tueur d’Indiens » Andrew Jackson dans les années 1830. Se présentant lui-même comme un « démocrate », il a mis en avant une image de lui-même comme un homme moyen du peuple qui allait mettre un terme au long règne des patriciens de Virginie et du Massachusetts. Lentement mais sûrement, le terme  » démocratie  » a été utilisé comme terme de communication pour rebaptiser une oligarchie ploutocratique en régime électoral qui sert les intérêts du peuple (démos). Pendant ce temps, l’holocauste américain se poursuivait sans relâche, de même que l’esclavage, l’expansion coloniale et la guerre des classes aisées contre les classes d’en-bas.

    Malgré certains changements mineurs au fil du temps, la république américaine a conservé avec ténacité sa structure oligarchique, ce qui apparaît clairement dans les deux principaux arguments de sa campagne publicitaire actuelle pour vendre la « démocratie ». L’establishment et ses propagandistes insistent régulièrement sur le fait qu’une aristocratie structurelle est une « démocratie » car celle-ci se définit par la garantie de certains droits fondamentaux (définition juridique) et la tenue d’élections régulières (définition procédurale). Il s’agit bien sûr d’une conception purement formelle, abstraite et largement négative de la démocratie, qui ne dit absolument rien sur le fait que les gens ont un pouvoir réel et durable sur la gouvernance de leur vie. Cependant, même cette définition creuse dissimule dans quelle mesure, pour commencer, l’égalité supposée devant la loi aux États-Unis présuppose une inégalité devant la loi par l’exclusion de secteurs importants de la population: les personnes jugées ne pas avoir le droit aux droits, et celles considérées comme ayant perdu leur droit aux droits (les Amérindiens, les Afro-Américains et les femmes pendant la plus grande partie de l’histoire du pays, et encore aujourd’hui sous certains aspects, ainsi que les immigrants, les « criminels », les mineurs, les « malades mentaux », les dissidents politiques, etc). En ce qui concerne les élections, elles se déroulent aux États-Unis dans le cadre de campagnes publicitaires de plusieurs millions de dollars dans lesquelles les candidats et les enjeux sont présélectionnés par l’élite des grandes entreprises et des partis. La population générale, dont la majorité n’a pas le droit de vote ou décide de ne pas l’exercer, se voit accorder le  » choix  » (supervisé par un collège électoral non démocratique et intégré dans un système de représentation non proportionnelle) pour sélectionner le membre de l’élite aristocratique qu’elle aimerait voir les gouverner et les opprimer pour les quatre années à venir. Selon une importante étude récente de Martin Gilens et Benjamin I. Page, « une analyse multivariée indique que les élites économiques et les groupes organisés représentant les intérêts des grandes entreprises ont un impact indépendant important sur la politique du gouvernement américain, alors que les citoyens moyens et les groupes d’intérêts de masse ont peu ou pas d’influence indépendante. Les résultats apportent une confirmation substantielle aux théories de la domination de l’élite économique […], mais pas aux théories de la démocratie électorale majoritaire. »

    USA-liesPour ne prendre qu’un dernier exemple parmi les innombrables cas montrant que les États-Unis ne sont pas et n’ont jamais été une démocratie, il convient de souligner l’agression constante qu’ils mènent contre les mouvements des pouvoirs populaires. Depuis la Seconde Guerre Mondiale, ils se sont efforcés de renverser une cinquantaine de gouvernements étrangers, dont la plupart avaient été démocratiquement élus. D’après les calculs méticuleux de William Blum dans « America’s Deadliest Export: Democracy« , ils se sont également interposés de façon flagrante dans les élections d’au moins 30 pays, ont tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers, ont largué des bombes sur plus de 30 pays et ont tenté de réprimer les mouvements populistes dans 20 pays. Le bilan sur le front intérieur est tout aussi brutal. Pour ne prendre qu’un exemple parallèle significatif, il existe de nombreuses preuves que le FBI a été impliqué dans une guerre clandestine contre la démocratie. A partir des années 1960 au moins, et probablement jusqu’à aujourd’hui, le Bureau « a étendu ses opérations clandestines du passé contre le parti communiste, consacrant ses ressources à saper le mouvement pour l’indépendance de Porto Rico, le parti ouvrier socialiste, le mouvement des droits civiques, les mouvements nationalistes noirs, le Ku Klux Klan, des composantes du mouvement pacifiste, le mouvement étudiant et la  » nouvelle gauche « en général » (Cointelpro : The FBI’s Secret War on Political Freedom, p. 22-23). Prenons, par exemple, le résumé de Judi Bari sur ses attaques contre le Parti socialiste des travailleurs: « De 1943 à 1963, l’affaire des droits civils fédéraux (Socialist Workers Party c. Attorney General) documente des décennies de cambriolages illégaux du FBI et 10 millions de pages de dossiers de surveillance. Le FBI a payé 1 680 592 $ à quelque 1 600 informateurs et a utilisé 20 000 jours d’écoute électronique pour saper l’organisation politique légitime.  » Dans le cas du Black Panther Party et de l’American Indian Movement (AIM) – qui étaient tous deux d’importantes tentatives de mobilisation du pouvoir populaire pour démanteler l’oppression structurelle de la suprématie blanche et de la guerre de classe -, le FBI non seulement les a infiltrés et a lancé des campagnes hideuses de calomnie et de déstabilisation contre eux, mais il a assassiné 27 Black Panthers et 69 membres de l’AIM (et en a soumis d’innombrables autres à la mort lente d’incarcération). Que ce soit à l’étranger ou sur le front intérieur, la police secrète américaine a fait preuve d’une grande proactivité dans la lutte contre les mouvements de personnes qui se lèvent, protégeant et préservant ainsi les principaux piliers de la suprématie blanche, l’aristocratie capitaliste.

    Plutôt que de croire aveuglément en un âge d’or de la démocratie pour rester à tout prix dans la cage dorée d’une idéologie produite spécifiquement pour nous par les spin-doctors bien payés d’une oligarchie ploutocratique, nous devrions ouvrir les portes de l’histoire et scruter méticuleusement la fondation et l’évolution de la république impériale américaine. Cela nous permettra non seulement de mettre fin à ses mythes originels égoïstes et auto satisfaits, mais nous donnera aussi l’occasion de ressusciter et de réactiver une grande partie de ce qu’ils ont cherché à détruire. En particulier, il y a une Amérique radicale juste en dessous de la surface de ces narratives nationalistes, une Amérique dans laquelle la population s’organise de façon autonome en activisme indigène et écologique, en résistance radicale noire, en mobilisation anticapitaliste, en luttes anti-patriarcales, etc. C’est cette Amérique que la république corporative a cherché à éradiquer, tout en investissant simultanément dans une vaste campagne de communication pour couvrir ses crimes avec la couverture de la  » démocratie  » (qui a parfois nécessité l’intégration de quelques individus symboliques, qui semblent venir d’en bas, dans la classe dirigeante de l’élite pour perpétuer le mythe tout-puissant de la méritocratie). Si nous sommes assez astucieux et perspicaces pour reconnaître que les États-Unis sont antidémocratiques aujourd’hui, ne soyons pas indolents ou mal informés au point de nous laisser bercer par des berceuses louant son passé halcyon. En effet, si les États-Unis ne sont pas une démocratie aujourd’hui, c’est en grande partie parce qu’ils ne l’ont jamais été. Cependant, loin d’être une conclusion pessimiste, c’est précisément en ouvrant la coquille dure de l’encapsulation idéologique que nous pouvons tirer parti des forces radicales qui ont été réprimées par elle. Ces forces, et non pas celles qui ont été déployées pour les détruire, devraient être la source ultime de notre fierté à l’égard du pouvoir du peuple.

     Source: Counter Punch

    Via : http://global-politics.eu/u-s-democracy/

    Traduction : AvicRéseau International

    http://reseauinternational.net/les-etats-unis-ne-sont-pas-une-democratie-ils-ne-lont-jamais-ete/

     


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  • Simone Wapler

    La dette publique conduira à la fin de la propriété privée en 2019

    Samedi 30 mars 2019.

    Vous recevez votre bulletin de paye et, stupéfaction, votre salaire est amputé de 7%. Ce doit être une erreur...

    La direction administrative et financière de votre entreprise est injoignable. Vous vous connectez sur votre compte en banque pour vérifier le montant viré.

    Le serveur est très lent. Un message de votre banque s'affiche, comme quoi le nombre important de connexions empêche momentanément le service de consultation de fonctionner normalement.

    Finalement, vous découvrez tard dans la soirée que non seulement votre salaire est bien amputé mais que votre solde créditeur a été lui aussi réduit, de 8% ! Le relevé comporte une mention mystérieuse : "participation à l'effort exceptionnel de solidarité nationale".

    Le dimanche, rien dans les medias : météo, football et faits divers....

     

    C'est le lundi que les nouvelles commencent à s'étaler et que tout s'éclaire :

    • La dette nationale française a été victime d'une attaque des marchés.

    • L'Agence France Trésor a été incapable de lever à un taux acceptable l'argent nécessaire pour rembourser les emprunts venant à échéance.

    • Pour enrayer ce phénomène, un impôt exceptionnel a été mis en place ; Bercy a communiqué aux employeurs le nouveau taux de retenue à la source désormais en vigueur avec ordre d'application immédiate. Il en est de même pour les retraites.

    • Pour compléter ce dispositif d'urgence, un impôt exceptionnel sur les liquidités en banque a été mis en place. Il est retenu à la source directement par les banques.

    • La loi Sapin entre en action et tout retrait sur les contrats d'assurance-vie en euro est suspendu jusqu'à nouvel ordre.

    • L'Assemblée nationale va statuer sur un emprunt national obligatoire dont le montant sera établi en fonction des conditions de marché.

    • Les banques seront fermées jusqu'à jeudi et les retraits en espèce limités.

    Mais ... "on" vous vole votre travail et votre argent ; c'est votre argent, "on" n'a pas le droit de vous les saisir comme cela, sans préavis !

    Si. "On" a le droit.

    Souvenez-vous.

    Qui a protesté contre la Loi Sapin ?

    Qui s'est étonné de cette rage à vouloir prélever l'impôt sur le revenu à la source, en transformant les entreprises en collecteurs d'impôts ? C'était suspect puisque la plupart des gens ont opté pour le prélèvement mensualisé des impôts.

    Qui s'est penché sur le contenu de la DRRB (Directive sur le redressement et la résolution des banques) ?

    Qui s'est inquiété de ce que le gouvernement Macron ne prévoyait aucune coupe dans les dépenses publiques en 2018 ?

    Personne ou presque.

    Le filet législatif a été tendu dans l'indifférence. Ce qui devait arriver est arrivé : la remontée des taux met la France à genoux. Le filet se resserre et votre argent est réquisitionné. La propriété privée n'existe plus, et c'est légal.

    Le consentement à l'impôt est une farce comme la démocratie dans un Etat-providence incapable de se limiter.

    Cette issue était prévisible. La France s'enfonce dans la cavalerie financière en empruntant pour rembourser des emprunts. La baisse des taux réussissait à camoufler l'insolvabilité mais lorsque les taux montent, ce n'est plus possible.

    Le Figaro du vendredi 15 décembre 2017 :

    "Vers une levée record de dette en 2018

    L'Agence France Trésor table sur 195 Mds€ l'an prochain. Elle prévoit des taux en légère hausse.

    La France doit financer son déficit budgétaire qui devrait atteindre 85,8 Mds€ en 2018 selon la dernière version du projet de loi de finance [...].

    Mais aussi financer le remboursement de 116,6 Mds€ de dettes à moyen et long terme arrivant à échéance.

    Le défi de 2019

    Les montants de remboursement de dette sont colossaux car les titres émis à 10 ans pendant la crise financière vont arriver à maturité en 2018 et 2019.

    [...] Entre temps, les déficits se sont accumulés et la dette publique a gonflé."

    Ca tombe bien, c'est en 2019 que le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu entre en vigueur !

    Le bon Mario Draghi terminera son mandat à la BCE le 31 octobre 2019. Mais la situation a déjà changé et M. Le Marché a flairé le maillon faible de l'Europe : la France, le seul pays au déficit toujours grandissant, le pays où l'Etat contrôle plus de 56% du PIB, le pays où les contribuables paient déjà le plus d'impôts, le pays zombie d'Europe avec l'Italie.

    Il va falloir choisir : l'assainissement, le dégraissage brutal de l'Etat obèse et la reprise en main de la démocratie... ou la fuite en avant et la fin de la propriété privée. Dans les deux cas, ce sera une révolution.

    Retrouvez-nous nos publications et nos services sur :
    http://www.publications-agora.fr/
    http://la-chronique-agora.com/

     

    Et macron préparerait de nouvelles taxes qui nous toucheraient tous

    L'extension de la redevance TV aux smartphones, tablettes et ...

    La refonte de la redevance TV envisagée pour 2019 - Le Figaro

     
     ça y est, Macron se prépare à en remettre une couche, oui, les routes
    sont en mauvais état, il n’y a plus d’argent, il va falloir créer
    une nouvelle taxe.
    27 oct. 2017 - Annoncée pendant le mandat de François Hollande puis
    finalement abandonnée, la réforme de la redevance TV pourrait aboutir
    sous la présidence d'Emmanuel Macron
     
    https://lecolonel.net/la-minute-cynique-de-pierre-duriot-178/

     

    Bientôt salaires amputés, nouvelles taxes... les mauvaises nouvelles vont tomber !

     


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    L’atlantisme : Une passion française

    L’atlantisme : Une passion française

     

    « L’OTAN est un faux-semblant. C’est une machine pour déguiser la mainmise de l’Amérique sur l’Europe. Grâce à l’OTAN, l’Europe est placée sous la dépendance des États-Unis sans en avoir l’air » déclarait le 13 février 1963 le général de Gaulle qui en connaissait un rayon sur nos meilleurs amis américains. Manifestement, les choses ont peu évolué dans notre Douce France. Au lieu de se tenir à distance respectable de cette institution avatar de la Guerre Froide comme l’avait fait le premier président de la Cinquième rompant avec la structure militaire intégrée de l’Alliance atlantique, ses successeurs n’ont eu de cesse que de reprendre une place pleine et entière à Evere et à Mons. Malheureusement, le rôle d’idiot utile n’est jamais payant auprès du grand frère américain, pas plus hier qu’aujourd’hui. La théorie de la servitude volontaire chère à Etienne de la Boétie n’a pas pris la moindre ride. Il est pathétique d’entendre déclamer par les servants de la liturgie des éléments de langage de l’OTAN les fadaises sur « l’alliance la plus durable de l’histoire ». Quelques précisions sémantiques s’imposent d’entrée de jeu pour mieux appréhender le concept d’atlantisme qui n’est pas neutre.

    PRÉCISIONS SÉMANTIQUES

    Avant toute chose de quoi parle-t-on concrètement dans un domaine où la confusion est souvent la règle ? D’un fort ancrage anglo-saxon de l’OTAN que l’on doit compléter par un questionnement sur la finalité de l’Alliance atlantique après la fin de la Guerre froide.

    Un fort socle anglo-saxon de l’OTAN

    Sur le plan de l’étymologie : le terme d’atlantisme est un dérivé d’atlantique, concept contenu dans l’appellation de l’ « Organisation du traité de l’Atlantique Nord » (OTAN sous son acronyme français et NATO en anglais). Le mot atlantique est issu du grec atlantikos, Atlantique. Il est un dérivé d’Atlas, du nom d’une chaîne de montagnes situées en Afrique du Nord. L’adjectif « atlantique » qualifie ce qui concerne l’Océan atlantique et les pays riverains. L’atlantisme désigne une politique extérieure caractérisée par le soutien apporté aux Etats-Unis, notamment dans le cadre de l’OTAN. Conceptualisé au début de la Guerre froide, l’atlantisme prône une étroite coopération entre les Etats-Unis, le Canada et les pays européens dans les domaines politique, militaire, économique et culturel. L’objectif avoué consiste, en principe, à assurer la sécurité des pays membres de l’OTAN (clause de solidarité de l’article 5 qui veut qu’une attaque contre l’un de ses membres est considérée comme une attaque contre tous) et de protéger les valeurs qui les unissent : démocratie, libertés individuelles et Etat de droit. L’atlantisme désigne aussi l’attitude politique, l’opinion, la doctrine de ceux qui font du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) la base de leur action extérieure et qui, au nom de ces principes, s’alignent de manière plus ou moins systématique, idéologique sur la politique extérieure des Etats-Unis qu’elle soit entièrement justifiée ou totalement infondée, ce qui arrive parfois.

    Un questionnement sur la finalité de l’OTAN dans l’après-guerre froide

    Depuis la fin de la Guerre froide, l’atlantisme est souvent dénoncé, dans les mouvements de gauche et altermondialistes de certains pays d’Europe, mais aussi chez ceux qui se revendiquent du gaullo-mitterrandisme, comme un soutien à la politique étrangère des États-Unis et à la défense d’une conception purement anglo-saxonne du libéralisme économique. Les préjugés envers l’atlantisme sont plutôt favorables au Royaume-Uni, en Pologne, dans les pays Baltes, et défavorables en France et en Allemagne. Un atlantiste est un partisan de l’atlantisme. L’adjectif atlantiste qualifie ce qui est relatif à l’atlantisme1. L’Atlantiste se revendique d’une vision occidentaliste et universaliste du monde consistant à prétendre se substituer aux autres peuples pour définir leurs intérêts, y compris par la force pour les plus récalcitrants d’entre eux (Cf. concept du Grand Moyen-Orient développé par George W. Bush après la guerre en Irak). On peut mesurer les effets négatifs d’une telle conception du monde à travers les expériences afghane, irakienne, libyenne. Cette approche atlantiste peut se résumer sommairement en un amour immodéré de l’OTAN2 complété par une haine viscérale de la Russie3.

    Un retour en arrière sur l’immédiat après Seconde Guerre mondiale dans notre pays.

    LA TENTATION OTANIENNE : UN MARQUEUR DE LA QUATRIÈME RÉPUBLIQUE

    Durablement affaiblie sur la scène internationale après « l’étrange défaite » de 1940, la France de la Quatrième République n’a d’autre ressource que de se soumettre aux Diktats de Washington surtout à une époque où le péril soviétique est bien présent en Europe. La défaite de Dien Bien Phu ne redore pas le blason terni d’une France affaiblie politiquement, économiquement et diplomatiquement. En dépit des appels à l’aide lancés à l’Amérique pour l’aider à desserrer l’étau autour de la cuvette de la mort, Washington reste de marbre. Cela lui permettra de remplacer la France en Indochine. L’expédition franco-britannique de Suez est condamnée par les États-Unis. Les premières tentatives d’acquisition de l’arme atomique font l’objet de sévères mises en garde de Washington auquel l’OTAN emboîte le pas.

    La France est accusée d’être un pays proliférateur et priée de cesser de jouer dans la cour des grands. La guerre d’Algérie vient ajouter un sujet de mécontentement américain à l’endroit de la « Grande Nation ». Mais, lorsqu’on est affaibli, il faut savoir faire bon cœur contre mauvaise fortune et se montrer un otanien discipliné et servile. Accepter sans coup férir les humiliations répétées, les Oukazes, les rabaissements… venus de Washington. Il faudra attendre le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958 pour que la donne change petit à petit… mais sûrement. Cela va décoiffer chez les esprits formés au moule de la servitude atlantiste.

    Le retour du général de Gaulle aux affaires en 1958 constitue de ce point de vue une véritable rupture idéologique vis-à-vis de l’Amérique et de ses outils de domination, en particulier militaires.

    LE CHOIX DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE : LE DÉSIR DU GÉNÉRAL

    Seul un retour à une économie forte et dynamique permet au premier président de la Cinquième République de gagner son indépendance militaire.

    Le retour de l’autonomie économique

    C’est que le général de Gaulle a quelques idées bien arrêtées sur la nature de la relation qu’il entend développer avec les États-Unis qui lui ont donné pas mal de fil à retordre pendant la Seconde Guerre mondiale et à la Libération de la France qui avait vocation à un régime de tutelle. La première de ses préoccupations consiste à rembourser toutes ses dettes aux Américains tout en mettant un terme au conflit algérien pour retrouver les mains libres. Allié fidèle en cas de coup dur, il le sera comme pendant les crises de Berlin et de Cuba. Aligné indéfectible en temps normal, il refusera de l’être choisissant la voie de l’indépendance nationale. Construire une Europe avec un moteur franco-allemand, renforcer le franc, contester la convertibilité du dollar, réclamer voix au chapitre dans les grandes décisions otaniennes… telles sont les grands axes de la politique étrangère du général de Gaulle. Contrairement à certains de ses éminents successeurs, il fait ce qu’il dit. Les actes suivent les paroles au grand dam de nos excellents amis américains très peu portés à la contradiction et au rejet de leur politique hégémonique, pour ne pas dire parfois, leur politique impériale.

    Le choix de l’indépendance militaire

    Qui dit indépendance économique, dit indépendance diplomatique (parler avec Moscou, établir des relations diplomatiques avec Pékin, critiquer la guerre du Vietnam lors du discours de Phnom Penh ; titiller Washington en Amérique latine et au Québec…) et indépendance militaire (parvenir au seuil nucléaire sans l’aide américaine et faire ses premiers essais nucléaires dès le début des années 1960 dans le Sahara). Toutes choses, on l’imagine, qui ne sont pas du meilleur goût pour nos alliés américains et pour toute la piétaille française grassement rémunérée pour lutter contre le terrorisme mais surtout pour cultiver un état de servitude volontaire vis-à-vis du tuteur américain.

    N’ayant obtenu aucune réponse favorable à ses demandes de traitement identique à celui des Britanniques, le général de Gaulle en tire les conséquences : retrait de la structure militaire intégrée, départ de toutes les troupes américaines stationnées en France, déplacement du siège de l’OTAN de Paris à Bruxelles… Circulez, il n’y a rien à voir en France. Allez voir chez nos voisins belges ! Ils seront ravis de vous héberger à Bruxelles et à Mons pour aller vous préparer à faire la guerre… surtout après la fin de la Guerre froide. Le premier président de la République traite directement avec l’ours soviétique et avec Mao sans aller chercher ses instructions à la Maison Blanche.

    En France, les vieux démons ont la vie dure. Chassez le naturel, il revient au galop. Sortie par la grande porte de l’histoire gaullienne, la pensée atlantiste revient par la petite fenêtre de l’histoire sarkozyste.

    LE RETOUR AU BERCAIL OTANIEN : LE CHOIX DE NICOLAS SARKOZY

    Après quelques hésitations des successeurs directs du général de Gaulle en termes de positionnement par rapport à l’OTAN, c’est l’un de ceux qui se prétendent ses héritiers qui pratiquera la transgression, la trahison.

    Les héritiers du général

    Les successeurs du général de Gaulle, avec des degrés différents, maintiennent le dogme gaullien tout en se montrant plus souple sur la forme. Georges Pompidou n’aura pas le temps matériel de s’affirmer mais fait le voyage aux États-Unis sous les lazzis. Valery Giscard d’Estaing apprécie ses rencontres avec ses homologues américains, flattant ainsi son ego démesuré. François Mitterrand veut se différencier de l’homme du coup d’état permanent tout en le caricaturant mais doit, au moins au début de son premier quinquennat, montrer pattes blanches en raison de la présence de ministres communistes dans son premier gouvernement. L’affaire Farewell lui permet de démontrer qu’il est un allié fiable dans la lutte contre les menées subversives de l’URSS.

    Reconnaissons-lui le mérite d’avoir proposé la création d’une confédération européenne après la chute du mur de Berlin (rejetée avec vigueur par tous nos alliés) et d’avoir interpellé George Bush père lors du sommet de l’OTAN à Rome en 1992, lui rappelant que l’Alliance atlantique n’était pas la Sainte Alliance. Quant à Jacques Chirac, il s’opposera, certes, à la guerre en Irak de 2003 mais fera assaut d’amabilités auprès de Washington pour se faire pardonner sa déviance anti-atlantiste. Il en faudra de peu pour qu’il rejoigne la structure militaire intégrée de l’OTAN. Il y renoncera dans la mesure où les Américains ne lui proposeront pas un grand commandement.

    « Sarko l’américain », le capitaine de pédalo et Jupiter

    Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir en 2007 pour que « Sarko l’américain » brise le tabou en reprenant en 2009 le chemin perdu du Saint des Saints en se rangeant sous la coupe du Pentagone. Les Américains décident, les Français exécutent comme des idiots utiles. En échange, nous recevons un commandement à Norfolk en Virginie (SACT ou Commandement Suprême Allié de la Transformation). Tout est bien qui finit bien pour la France ! Le président de la République multiplie les attentions à l’endroit de ses interlocuteurs américains. Mais, contrairement à ce qu’il escomptait (ceci ne relevait-il pas de la vulgaire farce ?), les Américains et autres Britanniques ne font pas le moindre pas en direction de la politique européenne de sécurité et de défense.

    L’argument est imparable en période de restrictions budgétaires, pourquoi faire mal au Berlaymont ce que l’on fait parfaitement à Evere ! C’est le règne du circulez, il n’y a rien à voir. Quant à François Hollande qui avait critiqué la décision de Nicolas Sarkozy alors qu’il était le chef de l’opposition, il n’y trouve rien à redire dès qu’il prend ses fonctions à l’Élysée. Il fait même rédiger un rapport par Hubert Védrine qui souligne les inconvénients d’un nouveau départ de la structure intégrée. Tout est bien qui finit bien. Jupiter écrase la main de Donald Trump mais essuie ses avanies successives (retrait de l’accord sur le climat, décertification de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, retrait de l’UNESCO au moment où une Française, Audrey Azoulay est désignée comme directrice générale Place Fontenoy…). Dans son discours sur la refondation de la Sorbonne, il se prononce pour une défense européenne en concertation avec l’OTAN, le membre de phrase qui tue. Ce qui signifie en clair que tout change pour que rien ne change ! La servitude volontaire a encore de beaux jours devant elle.

    La voie est désormais libre pour tout ce que la France compte d’admirateurs de l’Amérique.

    L’AMOUR DE L’AMÉRIQUE : LES NÉOCON TIENNENT LE HAUT DU PAVÉ PARISIEN

    L’américanisme touche d’abord une haute administration passée par le même moule de l’ENA qui est majoritairement néo-conservatrice.

    Une haute administration passée par le même moule

    Mais, il y a plus grave encore dans cette otanomania. Elle concerne toute la haute administration française (formée sur les bancs de l’ENA) qui constitue le meilleur ambassadeur des thèses néoconservatrices en France et dans les institutions internationales. Que nous dit le général Pierre Lorenzi sur le sujet : quand les hauts fonctionnaires civils trustent la quasi-totalité des directions du ministère de la défense (des armées) et des postes interministériels à vocation stratégique ?

    La  qualité de l’administration civile française, la valeur de ses hauts fonctionnaires, issus pour un certain nombre de l’ENA et l’ouverture de la Défense à des savoir-faire originaux ne sont pas contestées. La Défense peut se sentir honorée de l’attrait de ces fonctionnaires civils pour la chose militaire. Mais cette tendance très nette à la substitution des personnels d’encadrement aboutissant peu à peu au monopole des personnels civils sur ces postes laisse perplexe quand on connait l’investissement de la Défense – et donc du contribuable français  – dans la sélection et la formation permanente de ses  officiers généraux. Aller chercher ailleurs ce dont la Défense dispose largement en son sein, à un moment où les contraintes budgétaires sont sans cesse rappelées, répond-il à un besoin effectif ?

    Pour illustrer ces propos, observons la distribution des rôles dans l’appareil de sécurité et de défense français et les parcours universitaires et professionnels de leurs détenteurs : président de la République : inspecteur des finances ; Premier ministre : conseiller d’Etat ; ministre des Armées : conseillère d’Etat ; Secrétaire Général de la Défense et de la Sécurité Nationale : conseiller maître à la Cour des Comptes ; éphémère prédécesseur du ministre des Armées, directeur des Affaires financières au ministère de la Défense, directeur du Service Historique de la Défense, directeur des Relations Internationales et de la Stratégie au ministère des Armées, directeur de la DGSE, responsable national du contre-terrorisme, coordinateur du renseignement auprès du Président : tous diplômés de l’ENA !

    Sans compter le nombre considérable de conseillers, membres et directeurs de cabinets de ces dirigeants, et la diminution considérable du nombre de militaires dans le pilotage des derniers Livres blancs de la Défense, dont l’extension à la sécurité constitue là encore un prétexte supplémentaire à la marginalisation des militaires. Plus largement, on peut s’étonner que le musée de l’air et de l’espace, à forte dimension militaire, ne soit plus dirigé par un officier général de l’armée de l’Air ou que la communication de la défense (DICOD) soit désormais pilotée exclusivement par des civils4.

    Une haute administration majoritairement néo-conservatrice

    Ce que l’on dit moins est que notre élite bienpensante pense (le terme est peu approprié), parle anglais, ne rêve que d’un monde unilingue et se nourrit au lait des « think tanks » d’Outre-Atlantique, du cinéma d’Hollywood, de la chanson anglo-saxonne, privilégie le « fast food » à la gastronomie française…. Elle se montre de plus en plus incapable de penser français de parler français. À Abidjan, le président de la République, Emmanuel Macron qui avait vanté la veille à Ouagadougou les vertus de la langue française et de la francophonie (il était accompagné de sa représentante personnelle pour la Francophonie, Leïla Slimani), n’hésite pas à évoquer une task force » (pour évoquer un groupe de travail ou une force opérationnelle) et « l’intelligence » (en parlant du renseignement).

    En un mot, elle est néo-conservatrice, plus néo-conservatrice que les néo-conservateurs américains5. C’est la fable bien connue de l’élève qui dépasse le maître. Cette élite gagnerait à méditer le petit opuscule de Noam Chomsky intitulé « De la guerre comme politique étrangère des États-Unis »6. On reste confondu au spectacle d’une haute administration formée sur les bancs des meilleures écoles de la République, en particulier de l’ENA, qui succombe aux sirènes américaines sans mesurer les impasses auxquelles conduit la diplomatie (ou l’absence de diplomatie) d’une Amérique rongée par l’hubris alors même qu’elle perd de plus en plus son rôle de nation indispensable dans le monde. Pense-t-elle que la France serait une terre de mission américaine qui se grandirait en s’abaissant au rôle de valet de Washington ?7

    Cette dérive néo-conservatrice préjudiciable aux intérêts bien compris de la France ne semble émouvoir que quelques esprits chagrins ! Comment parler sérieusement de « souveraineté européenne » comme le fait le président de la République, Emmanuel Macron lors de son discours de la Sorbonne tout en se mettant dans le même temps sous le parapluie américain de moins en moins fiable et de moins en moins crédible depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche (le président jugeant « obsolète » l’OTAN) ? Nous devenons plus otanien que les Américains alors que ces derniers deviennent moins otanien. Méfions-nous que notre atlantisme ne se transforme un jour en Atlantide, cette île mythique évoquée par Platon qui fut engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l’instigation de Zeus, dieu grec que les Romains appelaient Jupiter… Telle serait la morale de cette passion française, qui dévore nos élites et qui a pour nom l’atlantisme.

    Guillaume Berlat

    1 www.toupie.org/Dictionnaire/Atlantisme.htm
    2 Jaap de Hoop Scheffer, « La Turquie pose un sérieux problème à l’OTAN », Le Monde, 24 octobre 2017, p. 22.
    3 Gaidz Minassian, L’illusoire « soft power » russe, Le Monde, 24 octobre 2017, p. 22.
    4 www.asafrance.fr/item:la-defense-pilotee-par-des-hauts-fonctionnaires-civils-libre-opinion-du-general-pierre-lorenzi.html , 20 octobre 2017.
    5 Juliette Grange, Les néoconservateurs, Agora Pocket, 2017.
    6 Noam Chomsky, De la guerre comme politique étrangère des États-Unis, Agone, 2017.
    7 Jean-Michel Autran, http://reseauinternational.net/latlantisme-une-passion-francaise/La France, terre de mission américaine, Vendémiaire, 2017.

    source:http://prochetmoyen-orient.ch/atlantisme-une-passion-francaise/

    http://reseauinternational.net/latlantisme-une-passion-francaise/

     

    On peut aussi voir cet article sur la vassalisation de la France :

     

    Le "renouveau" avec Macron = Toutes les vieilles badernes, les pourris de l'antifrance.....

     le marionnettiste en chef se trouve de l'autre côté de l'Atlantique !

    http://www.brujitafr.fr/2017/04/le-renouveau-avec-macron-toutes-les-vieilles-badernes-les-pourris-de-l-antifrance.html

     

     

     


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