• Billet d'humeur sur la visite de députés français en Russie

    Russie politics

     

    Billet d'humeur: visite des députés français en Russie et retour de l'Etat français

    Posted: 23 Jul 2015 04:41 AM PDT

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    En lisant les articles concernant la visite d'un groupe de parlementaires français en Russie, notamment en Crimée, j'ai eu l'impression que mon beau pays, la France, était en guerre. Mais je n'ai pas bien compris qui guerroyait contre qui.
     


    Je me suis réveillée avec la désagréable impression de n'être pas sortie d'un mauvais rêve. Vous savez, ces cauchemards qui perdurent bien que vous ayez les yeux ouverts. Ces moments où se superposent des bribes translucides d'images sur un environnement encore flottant.
     
    Donc la France est en guerre? Contre qui? L'on aurait déclarer la guerre à la Russie??? Pas que je sache, je n'ai pas dormi si longtemps ... Ou bien la France est-elle entrée en guerre contre elle-même? Il semblerait ...
     
    Donc le ministre des affaires étrangères et les présidents des chambres de mon pays font pression sur des députés français, élus et représentants du peuple, libres et indépendants, pour qu'ils n'aillent pas se compromettre et compromettre notre belle "France européenne" dans ces contrées infréquentables et sauvages que sont les terres russes.
     
    Imaginez-vous, là-bas, par référendum les hommes et les femmes peuvent décider de leur sort. C'est inacceptable dans notre belle France européenne. Et d'ailleurs notre éminent ministre des affaires étrangères d'invoquer la violation du droit international lors de ce référendum. Si l'on devait laisser le peuple s'exprimer, où irait-on! 
     
    Et pour mieux souligner, semble-t-il, à quel point la nouvelle France européenne respecte, elle, le droit, il se gargarise de la victoire remportée par le président du Sénat qui a ramené dans le bon chemin, celui de l'obéissance résingnée, quelques brebis égarées qui finalement n'ont pas voulu prendre le risque d'ouvrir les yeux.
     
    Ne pouvant quand même, hélas mais le temps viendra, incarcérer pour traîtrise à la patrie européenne les récalcitrants aux menaces diverses et variées, il n'a été possible que de leur interdire d'utiliser les moyens de l'Assemblée nationale et de s'exprimer en son nom. De toute manière ils sont invités par une association russe, donc la question de la prise en charge est réglée. Mais la France europénne pourra garder la tête haute lorsqu'elle rendra compte de cet écart: rien n'a été fait en son nom, rassurez-vous le parlementarisme français est bien mort, la France européenne est bien un pays dépolitisé. 
     
    Or rappelez-vous cette première phrase de C. Schmitt dans La notion de politique (oups, il ne faut jamais le citer, même si l'ouvrage est antérieur à 33 ... trop tard, en plus la réflexion est intéressante, osons donc la liberté et la réflexion et tant pis pour les timorés):
    "Le concept d'Etat présuppose le concept de politique"
    Là, je m'inquiète pour cette France européenne, elle n'est donc pas un Etat?  A moins que ce ne soit le retour de l'Etat français ... faute de valeurs républicaines ... Rappelez-vous, c'est déjà arrivé, lors d'une autre forme d'occupation.
     
    Et la presse française de souligner la honte de ce voyage et les critiques endurées par ces individus qui osent vouloir voir sur place ce qui se passe. Et l'on sourit à la manière insidieuse dont sont écrits ces articles. Un morceaux choisi dans RFI:
    "Les dix parlementaires, en grande majorité de droite, se rendront successivement à Simféropol, Yalta et Sébastopol. Ils rencontreront là-bas les autorités locales. Officiellement, l’objectif de ce déplacement est de voir concrètement ce qu'il se passe sur place et de maintenir le dialogue avec la Russie."
    Tout en nuance, en supposition, ce qui a le mérite de n'avoir pas beosin d'étayer ses dires. Bref, du soupçon gratuit. L'on imagine bien des auteurs de dénonciation sous Vichy; en fin, officiellement, maintenant on sait pas mon bon Môsieur, allez savoir, nous on n'y est pas, nous .... Il semblerait que les habitudes reviennent vite. 
     
    Il faut dire qu'une fois que l'on courbe le dos, ça peut faire mal de marcher droit.
     
    Bref, à cette occasion le régime ayant cours en France aujourd'hui, quel que soit son appellation, vient de se discréditer et le qualifier de démocratique devient extrêmement délicat, vu le respect qu'il montre aux représentants du peuple. Les autorités russes semblent, pour leur part, plus qu'étonnées du décalage entre l'image résiduelle de la belle époque qui reste encore en mémoire et résiste difficilement à l'épreuve des faits et justement ces faits. 
     
    #Crimea's official describes criticism of French lawmakers' visit as hysteria  http://sptnkne.ws/4KM  
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    Ou encore S. Narychkine, président de la Chambre basse du Parlement russe, qui reçoit la délégation de parlementaires français, n'imagine pas S. Lavrov, le ministre des affaires étrangères et lui-même se comporter de la manière avec des députés russes. En effet, Lavrov n'est pas Fabius, on ne l'imagine vraiment pas s'abaisser à ce niveau d'incurie. 
     
    Ce qui rassure au milieu de cette atmosphère délétère est l'humour envers et contre tout de nos députés, ces frondeurs, qui remercient à l'aéroport L. fabius pour son éloge appuyé à l'indépendance des députés.
     
    C'est quand même fou d'avoir construit l'Europe pour rétablir sur notre sol, avec sa fausse souveraineté, ses trahisons, ses bassesses, ses illusoires libertés étriquées ... l'Etat français.  
     
    http://russiepolitics.blogspot.com.es/2015/07/billet-dhumeur-visite-des-deputes.html

     

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    Présentation par les médias russes de la visite des députés français: chacun dans son clan

    Posted: 26 Jul 2015 12:55 AM PDT

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    Le voyage des députés français en Crimée est présenté de différentes manières par les médias russes, selon leur division tradionnelle, néolibérale et "pro occiddentale" - donc "indépendants" pour l'Occident - ou plus conservateurs et centristes - donc pro-Kremlin selon la Novlangue en vigueur. Pour autant, cela n'empêche pas les députés français de faire passer, tant par les actes que par les parole, un message de paix. Dénué de toute idéologie et emprunt de bon sens. Espérons que les médias français ne l'ignoreront pas.
     


    Hier, le 25 juillet, pour clore leur séjour en Russie, les députés français ont rencontré autour d'un verre au Normandie-Niemen, nouveau restaurant français à Moscou, les journalistes et les expatriés français en Russie pour une discussion informelle. Le chef de la délégation, T.Mariani a fait, à cette occasion, un court discours résumant bien la situation:
     
     
     
    Le message est simple et de bon sens:
     
    1. Il n'y a pas d'occupation de la Crimée par les forces russes;
    2. La population de Crimée est heureuse d'être rentrée en Russie et le déclare spontanément elle-même;
    3. Les médias français présentent une vision déformée de la réalité;
    4. Il faut lever des sanctions économiques qui n'ont aucun fondement et sont préjudiciables au développement et à l'implantation des entreprises françaises en Russie, qui perdent des parts de marché face aux entreprises allemandes, par exemple;
    5. Les sanctions prises par la Russie ne sont qu'une réponse aux sanctions adoptées par les pays de l'UE.
    6. Il faut de toute urgence rétablir la coopération à tous les niveaux, notamment institutionnels entre nos deux pays. Exemple: le groupe parlementaire d'amitié franco-russe est mort depuis deux ans puisqu'il n'y a plus aucun échange.
    Cet événement a toutefois été traité de manière différenciée dans les médias russes.
     
    Dans les médias plus conservateurs, comme Izvestia, la présentation est totalement positive, mettant l'accent sur le fait que les députés insistent sur leur volonté de changer l'image de la situation en Crimée dans les médias français, et donc le discours sur la Russie qui n'est pas cet agresseur dangereux aux portes de l'Europe. Certains blogeurs, comme P. Shipilin, insistent sur l'excellent coup de communication qui a mis les instances politiques françaises au pied du mur, même s'il ne faut pas surestimer l'impact non plus de la visite.
     
    Mais l'on trouve également un autre son de cloche. Plus nuancé. Plus conforme au discours de ce qui s'appelle "la classe créative". Par exemple, Kommersant, préfère titré "Ce n'est pas la première fois que je passerai illégalement une frontière". Evidemment, tous les éléments de la conférence de presse sont bien là, un peu posé en vrac, comme à contre coeur. Ce qui semble réellement intéresser ce journal, est le fait que l'Ukraine prenne très mal ce voyage et veule interdire de séjour sur son territoire les députés français ayant osé mettre le pied en Crimée. D'où la note d'humour d'un député racontant qu'à l'époque il avait passé illégalement la frontière afgane. Kommersant ne semble saisir ni le parallèle, ni le trait d'humour. Dommage, surtout pour des esprits "créatifs".
     
    Kiev est certes en droit de s'exprimer comme bon lui semble, même s'il s'agit, rappelons-le, de députés français et non ukrainiens. Kiev est également en droit de prendre les interdictions de territoire qu'il lui semble souhaitable de prendre. Cela n'a strictement aucune importance. Quand une liste comprend plus de 500 noms de personnes venant des milieux politiques ou culturels, elle n'a plus aucune valeur, car son inefficacité est démontrée. Et c'est cette impuissance mise au grand jour qui énerve d'autant plus ce pouvoir ukrainien qui n'arrive finalement pas à maîtriser la situation, ni à l'influencer.
     
    Bref, ce voyage est effectivement une très belle opération de communication:
     
    1. Le pouvoir français est mis face à ses contradictions.
    2. Le voile tombe sur la pseudo-occupation de la Crimée.
    3. L'impuissance de la politique ukrainienne est mise sur la table.
    Pour finir, quelques photos de l'apéritif d'hier tirées du site d'Alexandre Latsa:
     
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     Votre serviteur en opération de traduction d'urgence et improvisée pour la télé russe.
     
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    jojoj
     
       
    André Michel Chanclu
    27 juillet, 09:52
     
    La réponse du berger à la bergère :

    L’Ukraine veut interdire son territoire aux députés…
    Thierry Mariani ajoute : « la Crimée est historiquement russe. Point final. On ne lutte pas contre l’Histoire. Et si quelqu’un estime qu’il s’agit d’une violation du droit international, eh bien, je suis très fier, à 56 ans, de commencer une carrière de délinquant international ! » A propos d’une éventuelle interdiction d’entrée en Ukraine, il précise: « Je connais bien l’Ukraine et j’y étais encore il y a un mois, à titre personnel, afin de rédiger un rapport pour l’Assemblée nationale. J’attendrai que le pouvoir actuel – dont, à mon avis, les jours sont comptés – tombe et je retournerai en Ukraine lorsqu’un nouveau gouvernement sera en place.»

     

     

     

     

    L'Ukraine menace les députés français de sanction pénale

    Posted: 29 Jul 2015 02:54 AM PDT

     
    Suite au voyage d'une délégation de 10 parlementaires français en Crimée (voir notre analyse ici et ici), l'Ukraine veut ouvrir une enquête pénale pour savoir si, de ce fait, сes parlementaires n'auraient pas violer la législation nationale ukrainienne en entrant illégalement sur son territoire. Ce n'est pas de la schizophrénie, même si cela y ressemble beaucoup, c'est la démocratie ukrainienne.
     


    Ce voyage a été violemment critiqué par des politiques français, le ministre des affaires étrangères a même fait ouvertement pression sur les membres de la délégation pour qu'ils n'aillent pas voir par eux-mêmes ce qui se passe en Crimée, pour qu'ils ne rétablissent pas les liens avec les parlementaires russes, pour qu'ils oublient l'indépendance du législatif par rapport à l'exécutif et la séparation des pouvoirs. Mais ces parlementaires n'ont pas plié, sont allés sur place et maintenant forcent le blocus médiatique français en racontant dans les différents médias nationaux que la Crimée n'est pas occupée, que les gens y sont plus heureux que sous la gouvernance ukrainienne et qu'ils ne regrettent pas leur choix. Bref, la Crimée, historiquement russe, l'est redevenue en droit par la volonté de ses habitants.
     
    Et ce discous dérange. Mais l'on ne peut quand même pas les fusiller sur place? Je suis convaincue que certains envisageraient cette option avec délice, mais bon, ça ne se fait pas. Nos représentants peuvent respirer.
     
    Pour autant, il semblerait que l'Ukraine soit la deuxième patrie de Kafka. 
     
    Un député du Parlement ukrainien, Gueorgui Logvinsky, vient d'annoncer que la Procuratura est saisie de l'affaire et va analyser en quoi le voyage de ces députés en Crimée a violé la législation ukrainienne. Il menace directement nos parlementaires de poursuites en tout genre, d'utiliser l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe où il dirige la délégation ukrainienne pour les attaquer. De recourir à la compréhension du minisre français des affaires étrangères pour que des sanctions soient prises.
     
    Quant à la législation ukrainienne, il s'agit de l'article prévoyant l'entrée illégale sur le territoire ukrainien dans le but de porter atteinte aux intérêts de l'Etat. Il faut savoir que depuis l'adoption de la loi ukrainienne faisant de la Crimée un territoire occupé par la Russie, n'importe quel touriste russe qui séjourne en Crimée est automatiquement passible de poursuites pénales sur ce fondement devant les tribunaux ukrainiens.
     
    Evidemment, le champ possible d'application de cette loi est trop large pour être juridiquement efficace. Et tel n'est pas son but. Il s'agit d'un instrument politique de pression qui va servir de manière très sélective selon les besoins du moment. Et le moment est arrivé.
     
    Formellement, les députés risquent une peine de trois ans (huit ans lorsque l'infraction est commise en groupe - ce qui est le cas), la destitution de leurs fonctions officielles et confiscation qui biens qui y sont liés.
     
    Concrètement, la justice ukrainienne ne peut évidemment pas prendre une décision qui aurait pour conséquence la destitution des parlementaires français de leurs mandats. De même, il semble totalement irréalistes que les biens ne soient confisqués. Et si jamais l'affaire va jusqu'au prononcé d'un jugement - ce qui m'étonnerait beaucoup - la France n'extradie pas ses ressortissants. Mais cela bloquerait de beaucoup leur mobilité et possibilité d'exercer leurs fonctions.
     
    Pourtant, a priori, la situation n'ira pas jusqu'à cet extrême. Au minimum, parce que l'Ukraine veut à n'importe quel prix entrer dans l'Union européenne. Elle ne peut se permettre un conflit direct avec un pays majeur de l'Union européenne, de plus un pays qui a la bonne volonté de détourner les yeux des crimes commis par le régime en place.
     
    Non, l'enjeu semble être ailleurs. Il semblerait même toucher plusieurs buts en même temps.
     
    1. T. Mariani, député des français de l'étranger, notamment des français résidant en Ukraine, va se trouver largement gêné dans ses déplacements dans la région dès qu'une enquête pénale est ouverte officiellement. 
    2. Justement, T. Mariani avait annoncé la préparation d'une nouvelle délégation pour l'automne, trop de personnes voulant y participer pour tout regrouper en un seul voyage. Cette action est une menace directe visant à refroidir les ardeurs des députés français voulant rester indépendants et défendre les valeurs de la République.
    3. Ce coup médiatique, car il s'agit surtout de cela, peut apporter de l'eau au moulin de la majorité des dirigeants français opposés à l'indépendance de la politique française, en fait simplement à l'existence d'une politique française visant à défendre les intérêts du pays à l'international.
    Toutes ces réactions montrent à quel point l'idée de faire venir des députés français en Crimée est tombée juste et dérange. Car le message qu'ils rapportent est diamétralement opposé à celui justifiant la politique de confrontation avec la Russie. Et cela semble faire particulièrement peur aux dirigeants français et ukrainiens.
     

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