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    Vladimir Poutine a défini la politique russe pour l'année à venir. 

    Divorce consommé avec l’Occident.

     

    Vladimir Poutine a défini la politique russe pour l’année à venir. Divorce consommé avec l’Occident.
     
    Dans son discours annuel adressé à la Douma russe Vladimir Poutine a tiré des conclusions, présenté un compte-rendu et fixé les grandes lignes de développement de la Russie pour l’année à venir. A plusieurs reprises, le discours a été interrompu par des applaudissements qui ont fusé de façon spontané : ça a été le cas lorsque le président a parlé de l’état économique du pays et du développement de son potentiel agroalimentaire en soulignant que la Russie a su devenir autonome dans le domaine des denrées agricoles et que maintenant elle nourrit même d’autres pays. Enfin, les députés ont applaudi lorsque Poutine a fait état de l’opération militaire menée à l’étranger (sans toutefois prononcer le mot « Syrie ») et ensuite lorsqu’il s’est adressé directement à l’armée, tout à la fin de son discours en disant : « Vous êtes les soldats de la Russie ! Vous portez haut votre honneur aussi bien que celui de votre pays ! »

    Ceci dit, il y a eu des moments forts et vraiment intéressants dont le volet consacré à la situation internationale. Ainsi, en parlant des Etats-Unis, Vladimir Poutine s’est gardé de mentionner la victoire de Donald Trump comme un facteur du changement dans le relationnel des deux pays. Mais il n’a pas omis de mettre les Américains en garde contre une escalade effrénée pouvant mener à la montée aux extrêmes. « Casser la parité stratégique est une affaire bien dangereuse. Ça peut mener à une catastrophe globale », a souligné le président de Russie.

    D’autres pays mentionnés, à titre du partenariat et des grands axes de développement, sont la Chine et l’Inde, avec le développement de l’Orient russe à la clé déclaré par Poutine le grand impératif national et point la conjoncture du moment. En guise de programme national, Poutine a suggéré d’appliquer « l’intégration eurasienne à tous les niveaux ».

    Grande surprise pour le chapitre « Affaires Internationales » : Poutine ne semble faire aucun cas de l’Europe ni s’attendre à rien de positif de ce côté-là puisqu’il n’a prononcé aucun mot sur cette direction géographique, économique ou stratégique. L’Europe a complètement disparu de son discours en marquant apparemment le grand tournant que la Russie entendrait opérer pour se réserver à la coopération avec l’Asie et l’Orient.

    Un autre aspect intéressant est la ventilation temporelle et l’ordre des questions évoquées. C’est ainsi que plus de moitié du discours a été consacré aux problèmes intérieurs. La chose qui a beaucoup étonné est l’évocation de la révolution soviétique de 1917. L’heure serait à la réconciliation nationale un peu de type français, c’est-à-dire que même si l’époque a été cruelle et sanglante elle a incarné tout de même un grand pas franchi par la société russe dans son chemin du développement sociétal, politique et économique. Mais Poutine a mis en garde tous les révisionnistes en disant littéralement que quelle qu’ait été la place des ancêtres des citoyens russes lors de cette tragédie et de quel côté des barricades qu’ils aient été, la Russie reste et restera toujours un seul Etat et un peuple uni, fier de son passé et de ses victoires. Une telle approche équivaudrait à la fin de la politique d’expiation des fautes politique et de la mise en abîme sociétale liée à la mémoire des grandes purges de 1937. Poutine a réhabilité le passé soviétique et, en fait, a tourné la page en mettant les points sur les i et en refusant net d’oublier les conquêtes et les victoires de la période soviétique.

    Il est notoire qu’en même temps, il a été décidé d’ériger un monument à la mémoire de tous les prisonniers politiques. Cela se fera à Moscou sous forme d’un mur (l’idée serait celle du Mur des lamentations), composé de corps humains, en pierre rose. L’idée générale devrait être la reconnaissance de la mémoire historique (à la différence de la France qui peine toujours à la tâche en passant l’éponge sur la Vendée et les martyrs bretons) mais sans oublier toutefois à payer le tribut aux grands noms de l’URSS – savants, chercheurs, militaires, artistes, etc.

    Un autre point fort évoqué a été la démographie. Chiffres en main, le président russe a prouvé que le taux de fécondité russe a été supérieur par rapport à celui du Portugal et de l’Allemagne : 1,7 en Russie pour 1,2 au Portugal et 1,5 en Allemagne. Et ce taux continue à s’accroître pour représenter 1,78 pour l’année 2016.

    Après la démographie, les problèmes les plus importants passés en revue sont, dans l’ordre de citation, la médecine à tous les niveaux, avec les investissements massifs à effectuer, la formation secondaire, les routes et l’écologie.

    Le volet économique, particulièrement douloureux pour la Russie à cause de la démission et l’interpellation du ministre du développement économique assigné à domicile dans l’attente d’être déféré au Parquet de Moscou, a étonné par bien de points. C’est ainsi que Vladimir Poutine a fait état du ralentissement de la chute du PIB russe. La chute de l’année dernière fut de l’ordre de moins 3,7 % pour moins 0,3 % attendus en 2016. L’inflation devrait atteindre son niveau minimum record pour la Russie (5,8%) contre 12,9 % en 2015. La croissance industrielle a redémarré. Certains chiffres cités ont de quoi étonner : les exportations agroalimentaires auraient un niveau supérieur au chiffre d’affaires généré par les armements : 14,6 milliards de dollars comme recettes militaires contre 16,9 % pour les denrées alimentaires. Et en même temps, on se souvient que la Russie occupe la deuxième place dans le classement de la vente d’armements à travers le monde.

    Encore une surprise – pas des moindres – et un point fort, a été le chiffre des exportations des produits informatiques russes. « Il y a quelques années », a dit le président, « leur niveau frôlait un zéro absolu tandis que maintenant les informaticiens ont généré un gain pour le budget de l’ordre de 7 milliards de dollars, soit presque la moitié des recettes apportées par le secteur militaro-industriel ». Vladimir Poutine a également fixé un objectif pour les produits sophistiqués et les hautes technologies de tous les domaines industriels : au bout de 5 prochaines années, cette branche d’économie devrait représenter jusqu’à 30 % du PIB (numérique, informatique, neuro-technologie, espace, nucléaire, robotique, appareils quantiques, etc.).

    A titre de conclusion générale, on avancerait que la prochaine période de l’existence de la Russie serait caractérisée par le développement intensif intérieur avec les secteurs militaro-industriel, agroalimentaire et informatique comme branches de proue. L’Asie et l’Orient vont constituer les grands axes de coopération internationale et le développement de l’Orient russe serait hissé au niveau de projet national. La Russie semble tourner définitivement le dos au monde occidental en ne s’attendant à rien de positif de ce côté-là. L’idée d’un grand complexe eurasien, si cher à la Russie à partir de la période de la Horde d’Or, semble être de nouveau de mise pour faire les nuits blanches des stratèges américains de la nouvelle administration de Donald Trump à la Maison-Blanche. 
     

    Alexandre Artamonov  source: http://www.pravdafrance.com/authored/01-12-2016/1303861-RUSSIA-0/

    http://reseauinternational.net/vladimir-poutine-a-defini-la-politique-russe-pour-lannee-a-venir-divorce-consomme-avec-loccident/

     

    Poutine adopte une nouvelle politique extérieure

    Poutine adopte une nouvelle politique extérieure

    Vladimir Poutine a signé le décret sur la politique extérieure de la Russie. Sputnik vous invite à découvrir les points clés du document.

    Le président russe Vladimir Poutine a adopté une nouvelle conception de la politique extérieure de la Russie. Le décret en conséquence, publié le jeudi 1er décembre, est entré en vigueur le jour de sa signature, soit le 30 novembre 2016.

    Interventions militaires

    La Russie fait du renforcement de la justice à l’échelle internationale sa priorité et entend lutter contre les interventions militaires, violant la souveraineté des États.

    « La Fédération de Russie est déterminée à éviter les interventions militaires et autres formes d’ingérence extérieure violant le droit international, surtout le principe de l’égalité souveraine des États, le motivant par la réalisation de la conception « La responsabilité de protéger » », est-il dit dans le document.

    La Russie s’opposera ainsi à toute tentative de certains pays de mettre en cause le droit international et de l’interpréter d’une manière arbitraire à des fins politiques, ainsi qu’aux tentatives de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays dans le but de renverser le pouvoir de manière anticonstitutionnelle.

    La situation au Proche-Orient

    Au Proche-Orient, la Russie continuera de mettre le cap sur le règlement politico-diplomatique des conflits, et ce, sans ingérence extérieure. En général, Moscou opte pour le règlement en Syrie, l’unité de son peuple et l’intégralité territoriale du pays.

    Lutte antiterroriste

    D’après le document, l’axe principal dans la lutte antiterroriste est la création d’une large coalition internationale.

    La Russie s’oppose catégoriquement à l’utilisation d’organisations terroristes par des États pour atteindre leurs buts politiques, idéologiques et autres. Moscou condamne le terrorisme sous toutes ses formes et croit que l’acte terroriste ne peut être justifié par des motifs idéologiques, politiques, religieux, raciaux, ni par n’importe quels autres.

    La Russie à son tour prend toutes les mesures nécessaires afin de prévenir et de contrer le terrorisme, de protéger son peuple et le pays contre les actes terroristes, contre la diffusion de l’idéologie terroriste et extrémiste.

    Facteur de la force

    Le document constate d’ailleurs que le rôle du facteur de la force dans les relations internationales a augmenté, vu les tensions et l’instabilité des systèmes politiques et économiques, et « le renforcement et la modernisation du potentiel militaire, la création et le déploiement de nouvelles armes minent la stabilité stratégique, présentent une menace à la sécurité globale, assurée grâce aux accords en matière de contrôle d’armes ».

    « Bien que le risque qu’une guerre d’ampleur se déclenche, y compris une guerre nucléaire entre les acteurs clés, reste faible, les risques de les impliquer dans des conflits régionaux et dans les escalades des crises augmentent ».

    La Russie de son côté continue à oeuvrer pour le renforcement du régime de non-prolifération des armes nucléaires.

    La lutte pour la domination et la dissuasion de la Russie

    D’après la conception, la lutte pour la domination dans le monde devient la principale tendance de l’époque actuelle. La ligne des États-Unis et de leurs alliés vise à dissuader la Russie, alors que la pression politique et économique sape la stabilité régionale et globale.

    Le document considère d’ailleurs l’Onu comme un centre de contrôle des rapports internationaux et de coordination d’une politique qui n’a pas d’alternative et indique que la Russie va favoriser l’amélioration du mécanisme d’application des sanctions par les Nations Unies. En cela, les décisions en l’espèce devront être prises de façon collective et collégiale au Conseil de sécurité.

    Les rapports Russie-UE

    L’Union Européenne reste un partenaire économique et politique important économique pour l’État russe qui prône une coopération stable et prévisible. Le régime de visa est un des obstacles principaux sur le chemin de l’évolution des contacts Russie-UE et sa levée donnera donc un coup de fouet au renforcement de la coopération.

    Les relations Russie-Otan

    Quant à l’Otan, la Russie entend bâtir ses relations avec l’Alliance en fonction du niveau de préparation de cette dernière en vue d’un partenariat équitable.

    Or, l’activité militaire de l’Otan près des frontières russes ne fait que créer de nouvelles lignes de division et approfondir celles déjà existantes.

    Médias

    De même, la Russie envisage d’intensifier les positions de ses médias à l’étranger afin de diffuser auprès du public international des informations objectives quant à la position de Moscou sur les sujets clés internationaux et sur la situation à l’intérieur du pays.

    source: https://fr.sputniknews.com/russie/201612011028963663-russie-politique-exterieure-decret/

     

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