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    Un maire part en croisade pour défendre la ruralité, 
    ces «oubliés de la République» 
     
     
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    Depuis des années, les ruraux subissent de plein fouet la doxa libérale : baisse des services publics, sentiment de mépris par les citadins et les gouvernants, baisse de dotation, etc. Face à cela, un maire, Stéphane Loth, veut engager la lutte.

     

    Maire d'une commune de 102 habitants, Stéphane Loth prend son bâton de pèlerin. Ce «petit maire» de Talmont-sur-Gironde est très engagé politiquement. Membre de plusieurs mouvements politiques (dans le courant gaulliste d'Oser La France, chez Les Républicains et à l'Unité nationale citoyenne), il conduit – presque logiquement pour le maire d'une petite commune – une équipe municipale toute tendance politique confondue. Stéphane Loth le confesse, tout son engagement politique est un combat mené chevillé au corps : celui de réveiller les consciences chez les défenseurs de la ruralité. Cette ruralité composée d'élus et de citoyens fait partie, selon lui, «des oubliés de la République». Alors même que la commune rurale est un lieu de démocratie, comme aime le répéter Stéphane Loth : «La commune rurale est le lieu où les Français votent le plus à toutes les élections comparé aux grandes villes».

    Les petites communes veulent exister face à l'ogre libéral

    L'élu est donc en colère. Concernant son village, il observe une baisse des dotations d'Etat depuis 2014 (année de sa première élection), passant de 48 000 à 29 000 euros en 2019. Selon ses dires, il se voit par ailleurs ponctionner par l'action politique d'Emmanuel Macron de 50 000 euros de taxes sur un parking d'aire paysagère rapportant actuellement près de 300 000 euros – l'une des mesures de politique locale est par conséquent d'augmenter le prix du parking pour compenser la nouvelle taxe. Talmont-sur-Gironde subit aussi la suppression des aides associatives pour l'emploi de deux de ses agents. Dans un souci budgétaire, le gouvernement les a en effet réduites drastiquement mais Stéphane Loth ne veut pas baisser les bras.

    Le 1er mars, il fonde ainsi un mouvement politique qui se veut transpartisan de gauche à droite, La Ruralité citoyenne. «La plupart du temps, le monde rural n'est pas du tout encarté politiquement», justifie-t-il. Stéphane Loth confie avoir pour l'instant reçu le soutien d'une vingtaine de maires. Au demeurant, La Ruralité citoyenne ne se limite pas aux seuls élus ruraux. Stéphane Loth précise que tous les citoyens se sentant concernés par la charte du mouvement, en faveur de la ruralité, peuvent s'inscrire dans la démarche.

    Depuis trente ans, tous les politiques que ce soit de gauche, du centre ou de droite, tous ont mis en marche la machine à  destruction de la commune rurale

    Parmi les causes défendues par la charte, Stéphane Loth veut promouvoir les conditions de vie des administrés des communes rurales. «Dans le monde rural, les services de proximité n’existent plus», s'indigne l'édile qui accuse les gouvernants quelle que soit leur couleur politique : «Depuis trente ans, tous les politiques que ce soit de gauche, du centre ou de droite, tous, ont mis en marche la machine à destruction de la commune rurale.» Stéphane Loth voit un engrenage qui s'est mis en route «sous l'impulsion de l'Europe», ses recommandations d'austérité visant à réduire le nombre de communes françaises, le plus élevé d'Europe (34 968 communes au 1er mars 2019). «Nos dirigeants politiques français ont l'obsession de vouloir purement et simplement tuer le premier échelon le plus apprécié des Français», se scandalise de fait l'élu qui note que près de 2 000 communes ont disparu en l'espace de ces cinq dernières années. Le premier magistrat de Talmont signale d'ailleurs qu'en 1794, sous la Ière République, la France comptait près de 40 000 communes, rappelant ainsi aux dirigeants politiques que la commune est «l'un des piliers de notre République», défendue par «la Constitution».

    Stéphane Loth dénonce logiquement les volontés gouvernementales de pousser à la fusion des petites communes dans des «communes nouvelles» pour des gains d'économie. «Une ineptie, un mensonge, le but à terme des communes nouvelles est de supprimer la petite commune», assure Stéphane Loth qui explique que la loi NOTRe (fusion de régions en super-régions) illustre parfaitement le non-sens économique. Plus de quatre ans après l'application de la loi de réorganisation territoriale, on constate effectivement que les super-régions coûtent davantage aux pouvoirs publics : une nouvelle bureaucratie s'est installée, la nouvelle institution a dû recruter des agents pour superviser et chapeauter les personnels des organisations territoriales précédentes, de nouveaux besoins se sont créés, etc.

    A l'image des super-intercommunalités et des super-régions fondées avec la loi NOTRe, «pas besoin d'être philosophe pour comprendre que les fusions de communes vont nous coûter plus», tempête Stéphane Loth. Il liste ainsi une hausse de dépenses : le recrutement par exemple d'un «cantonnier en chef» pour gérer les cantonniers des villages fusionnés, l'augmentation des indemnités pour les élus de la super-commune, la création obligatoire d'un poste de directeur général de services qui n'existait pourtant pas avant fusion, etc. «Or, la petite mairie, c’est celle qui gère le mieux ses finances publiques et qui met en place un véritable budget car elle est attentive à tout», argumente Stéphane Loth.

    Emmanuel Macron propose un agenda rural, «de la poudre aux yeux» ?

    Le fondateur de La Ruralité citoyenne déplore aussi la perte pour les communes, avec la loi NOTRe, de certaines compétences au bénéfice de l'intercommunalité comme «les cartes d'identité» (renouvellement ou création de celles-ci), «l'urbanisme» ou «le social» : «On devient une chambre d'enregistrement.» Il se dit aussi scandalisé par la stratégie d'Emmanuel Macron pour réinstaurer des services de l'Etat avec la promesse de créer, dans chaque canton, des «maisons France services» : «On se moquerait pas un peu de nous ? On va créer une maison citoyenne alors que la première maison citoyenne de France c'est la mairie».

    En somme, Stéphane Loth considère que les pouvoirs publics ne respectent pas les communes rurales : «Emmanuel Macron veut nous brosser dans le poil avec un agenda rural [promis à l'issue du grand débat national] pour lutter contre la désertification, mais c'est de la poudre aux yeux». Stéphane Loth donne un exemple récent qui l'a scandalisé : «J’étais au congrès des maires ruraux il y a à peine un mois, le Premier ministre Edouard Philippe nous a expliqué textuellement, "il n’y aura aucun service public de trésorerie qui fermera dans les communes tant qu’il y aura des maires qui s’opposeront". Deux jours plus tard, je reçois un mail de l’intercommunalité, à la suite d’un courrier de l’Etat, m'obligeant à faire une délibération en urgence pour la suppression du service Trésor public sur mon territoire et que, de toute façon, si je ne prenais pas part à cette délibération, ce service allait de fait disparaître.» 

    Un maire Gilet jaune

    Ce maire en colère avoue en outre avec «fierté» qu'il est l'un des seuls maires de son territoire à avoir soutenu les Gilets jaunes et avoir manifesté avec eux jusqu'à Paris. Désormais, il ne cache pas son amertume de voir le mouvement noyauté par des extrémistes ayant dévoyé le discours originel. Il souligne malgré tout, qu'à l'origine, le mouvement a été créé grâce aux ruraux : «Les ruraux ont bien vu que certaines mesures allaient davantage les impacter que les urbains, comme la hausse des prix de l'essence ou la limitation à 80 kilomètres/heure.» «Il y a eu un ras-le-bol», exprime Stéphane Loth qui n'a pas hésité, au début de la contestation sociale, à ouvrir sa mairie un samedi, habituellement fermée, afin de mettre en place un cahier de doléances dans sa commune, pour tous les Gilets jaunes de son département.

    Emmanuel Macron est très intelligent mais il a seulement mis un couvercle sur la cocotte minute qui continue à fumer… et elle va exploser

    Que pense alors ce maire rural des mesures d'urgence d'Emmanuel Macron en décembre 2019 afin de répondre à la crise sociale ? «Emmanuel Macron est très intelligent mais il a seulement mis un couvercle sur la cocotte minute qui continue à fumer… et elle va exploser», prévient Stéphane Loth, en donnant quelques éléments déclencheurs : «Il y a une augmentation de tout, y compris de l'essence qui continue de grimper, alors que les salaires n'augmentent pas ; il y a un appauvrissement du pays ; il y a un sentiment d'insécurité ; il y a aussi cette impression d'impunité pour certains comme Alexandre Benalla...»

    Pour Stéphane Loth, Emmanuel Macron a réussi à mettre temporairement le couvercle sur cette marmite, comme lorsque le président a invité les maires à l'Elysée le 21 novembre 2018 ou lorsqu'il est allé à la rencontre des territoires ruraux entre janvier et mars 2018. «Cela a a plutôt bien marché mais les maires sont en train de se rebiffer», ajoute-t-il. «Emmanuel Macron a le droit de faire des erreurs mais il s'entête et est arrogant», accuse-t-il. Stéphane Loth fait la prédiction que beaucoup de maires lassés et exaspérés ne se représenteront pas lors des prochaines municipales de 2020, remplacés par de nouveaux élus «beaucoup plus virulents».

    Avant les échéances électorales de mars 2020, Stéphane Loth a déjà fait un premier minitour de France dans plusieurs départements en Lorraine ou dans la Drôme afin de présenter son mouvement. Le congrès des maires prévus du 18 au 21 novembre sera aussi l'occasion de convaincre un maximum d'élus, avec pour leitmotiv que «l'avenir passera par la commune rurale». Dans cette optique, La Ruralité citoyenne a pour ambition de présenter des candidats sous cette étiquette lors des prochaines sénatoriales, prévus en septembre 2020.

    Bastien Gouly

    Lire aussi : Ecole : la campagne sacrifiée pour le dédoublement des classes dans les zones sensibles ?

     
     

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    Indignation générale après le vote révisionniste du parlement européen, réécrivant l’histoire, réhabilitant le fascisme !

     

    (Voir ici si la parution est défectueuse https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/indignation-generale-apres-le-vote-218132)

    Il n’y aura donc eu que 4 eurodéputés français courageux et digne pour voter contre la résolution révisionniste du parlement européen, criminalisant le communisme et réhabilitant de facto le nazisme et ses régimes fascistes alliés. 4 euro députés de la France Insoumises. Contrairement à d’autres députés verts qui ont également voté contre, les députés EELV se sont … abstenus !

    Il n’empêche que le vote de cette résolution, qui démontre combien il n’est pas illusoire de dénoncer et appeler à combattre d’urgence l’eurofacisation, provoque une vague d’indignation et de colère. Bien au delà des communistes d’ailleurs.

     

    Car nombre de démocrates, de progressistes et de républicains, comprennent bien que cet anticommunisme virulent n’est que le masque d’un eurofascisme belliqueux et violent qui n’ose pas encore dire son nom. Mais qui déjà fait défilé à la torche et avec les insignes des einsatzgrupen ses milices dans les rues d’Ukraine, ses bataillons en uniformes SS dans les rues des capitales baltes, et qui démolie les monuments aux soldats soviétiques de l’armée rouge en Pologne… tout en persécutant les communistes, en tentant d’embastiller les journalistes de leurs médias.

    Plusieurs groupes d’euro parlementaires s’opposent à la résolution 2019/2819 RSP

    Les explications de vote de quelques eurodéputés courageux, non communistes, démontrent ce qu’est cette résolution nauséabondes, proprement fascisante.

    • Claire Fox (non inscrit) : “Je vote contre cette résolution (..) car je me préoccupe tellement des faits historiques et de la mémoire que je ne peux permettre qu’ils soient détournés dans un jeu de billard politique de l’agenda actuel de l’UE. Cette résolution menace l’Europe et l’histoire de l’Europe(…), Elle pirate le courageux combat contre le fascisme et les horreurs de l’Holocauste – au passage la résolution réussie à oublier les juifs ! – au service d’une propagande pour le fédéralisme et l’expansionnisme européen”
    • Tatianan Zdanoka (Verts) ” je vote contre cette résolution(..). je suis contre l’approche globalisante mettant un signe égal entre les nazis et les régimes communistes. Il n’y a qu’un seul diable, le diable absolu c’est l’idéologie nazie. (…) Ou est Munich ? oublié. Où sont les traités bilatéraux conclus avant le 23 aout 1939 ? ma famille a du faire des sacrifices à cause des nazis, à cause des déportations. Je répète, il n’y a qu’un seul diable, et c’est l’idéologie nazie

    Évidemment nous ne citerons pas ici les propos des groupes d’extrêmes droites.

     

    C’est l’armée rouge qui a libéré Auschwitz

     

    Les propos tenus à l’occasion des explications de votes officielles des différents groupes en faveur de la résolution font froid dans le dos.

    • le groupe ECR n’as pas un mot de condamnation des régimes fascistes et du nazisme. Ses coups ne portent que contre le bolchévisme, appelant à effacer rien moins que la “nation macédonienne du territoire bulgare”… Ou carrément pour Daniel Hanna “On nous a raconté que l’armée rouge nous avait libéré (..) en réalité les seuls vrais vainqueurs ça a été la gauche”. On comprend bien que cela regrette de pas être restés sous la botte nazie.
    • Le groupe PPE s’exprime par la voix du député roumain Vincze, qui n’a pas un mot pour condamner le régime fasciste, composante de l’Axe au coté de nazis. Mais uniquement le socialisme. Et en appeler à la restitution des biens confisqués .. aux églises…
    • Les sociaux démocrates (PS) tel Rory Palmer hypocritement en appellent à la mémoire de l’Hollocauste, tout en condamnant en votant cette résolution ceux qui ont libéré les déportés de camps d’exterminations, c’est à dire les soviétiques.

    La colère des associations de résistants et d’anciens combattants

     

     

    L’ARAC DENONCE UN VOTE DANGEREUX AU PARLEMENT EUROPEEN QUI MANIPULE L’HISTOIRE ET LA MEMOIRE

    Le Parlement européen a adopté (pour : 535 – contre : 66 – abstentions : 52), le 19 septembre 2019, une résolution sur « l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». Cette résolution est grave et abjecte. Elle constitue l’aboutissement de la stratégie de révisionnisme historique prônée par l’Union Européenne.
    Ce texte assimile fascisme et communisme. Il explique que l’origine de la seconde guerre mondiale serait… le pacte germano-soviétique.
    Non le pacte germano-soviétique n’est pas la cause de la seconde guerre mondiale.
    Les causes de la seconde guerre mondiale doivent être recherchées dans la complicité silencieuse qui a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre le mouvement ouvrier, la collusion des grands monopoles allemands avec Hitler. Elles sont à chercher dans le silence assourdissant qui a conduit les états d’Europe à abandonner l’Espagne Républicaine aux mains du fascisme, dans la lâcheté qui a conduit aux accords de Munich le 28 septembre 1938 entre Daladier, Chamberlain, Hitler et Mussolini.
    Cette résolution cherche à effacer la contribution décisive des communistes et des peuples de l’Union Soviétique à la défaite du fascisme nazi.
    Cette résolution occulte la gravité de la barbarie nazie et la renaissance du fascisme aujourd’hui.
    Il est important d’avoir une rigueur historique, nous la devons aux millions de victimes, à tous ceux et avant tout les communistes et le peuple Russe qui se sont battus pour arrêter et vaincre Hitler.
    Mettre sur le même plan et en les assimilant, le fascisme, le nazisme, le stalinisme et le communisme est une grossière simplification de la réalité.
    Le fascisme favorisé et mis en avant a été le moyen trouvé par les capitalistes pour écraser les mouvements révolutionnaires des années 30 et sauver leurs systèmes. Le fascisme est la créature du capitalisme, le moyen du repartage entre impérialistes du monde dans la guerre la plus violente de l’histoire.
    Les communistes, au contraire, dans chaque pays d’Europe, ont organisé et animé une résistance héroïque contre le fascisme. Ils ont pu le faire grâce au large soutien populaire dont ils disposaient.
    Présenter la Russie comme n’ayant souffert que du stalinisme (point 15 de la résolution), c’est nier l’ampleur des souffrances et des pertes subies par ce peuple, et par les soldats de l’Armée rouge (21 millions de morts), pour arrêter l’expansion nazie et permettre la libération de l’Europe.
    Cette résolution, d’une extrême gravité, vise à ouvrir la voie l’interdiction des partis communistes, des forces progressistes et du mouvement syndical comme ce fut cas dès 1933 en Allemagne.
    Avec ce texte, le Parlement Européen veut empêcher toute révolte, toute contestation démocratique.
    Le vote de ce texte est scandaleux et dangereux. Ceux qui l’ont voté portent une lourde responsabilité devant l’Histoire, ils font comme dans les années 30 le lit du fascisme.
    Nous n’acceptons pas la réécriture de l’Histoire sous peine de voir se reproduire les mêmes dangers. Réfléchir au passé pour construire le présent, implique d’avoir le courage et l’intelligence de regarder l’histoire de chaque peuple.
    Villejuif, le 23 septembre 2019

    ARAC

    Indignation en Italie bien au delà des communistes

    Ce parlementaire européen italien n’est pas communiste, loin de là, mais il explique le très grave dangers que représente le vote de la résolution anticommuniste prise par l’Union Européenne

    L’europarlementaire italien Massimiliano Smeriglio (élu comme indépendant sur la liste du Parti démocrate) a publié une belle mise au point pour expliquer pourquoi il n’a pas voté ce texte, contrairement à ses collègues. En voici une traduction en français (que j’espère fidèle aux propos de l’auteur) :
    « Je n’ai pas voté pour le texte qui rend équivalents le nazisme et le communisme.
    Je n’ai pas voté en sa faveur parce qu’il s’agit d’un texte confus et contradictoire.
    Je ne l’ai pas voté parce que l’histoire n’a pas à être contrainte dans une construction parlementaire dont le seul but est de la tirer à soi de tous côtés pour aboutir ensuite à un étrange œcuménisme où tout devient semblable.
    Je n’ai pas voté ce texte parce qu’il n’est pas vrai que la Seconde Guerre mondiale est née avec le pacte Molotov-Ribbentropp, ses causes sous-jacentes devant éventuellement être recherchées dans les conditions de la paix punitive de Versailles à la fin de la Première Guerre mondiale.
    Par ailleurs, ces causes doivent aussi être recherchées dans la complicité silencieuse avec laquelle l’Etat libéral a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre le mouvement ouvrier.
    Je n’ai pas voté pour ce texte parce que, dans un tel document, on ne peut pas ne pas traiter sérieusement de la Shoah, c’est-à-dire la volonté d’exterminer des membres de la religion juive, les Roms, les Sinti, les homosexuels et les opposants politiques.
    Je ne l’ai pas voté parce que les démocraties occidentales, nos démocraties, celles qui sont nées en 1945, doivent remercier aussi bien les Anglo-Américains que les formations résistantes et l’Armée rouge pour leur victoire finale.
    Telle est la vérité historique.
    Je n’ai jamais été prosoviétique, je viens de la culture libertaire, je me suis réjoui de la chute du Mur, j’ai manifesté contre Tiananmen, je me suis battu contre le socialisme réel et ses horreurs, mais tout cela n’a rien à voir avec le jugement politique et historique sur le début et la fin de la Seconde Guerre mondiale.
    Et cette rigueur, nous la devons à nous-mêmes pour pouvoir marcher debout et nous la devons aux millions de victimes qui se sont battus pour arrêter et vaincre Hitler et Mussolini.
    Et puis, nous sommes en Italie, et pour nous, le nazifascisme, cela a été Marzabotto, via Tasso, les Fosses Ardéatines. Tandis que les socialistes, les communistes, avec d’autres, ont rédigé la Constitution républicaine et ont construit notre démocratie jour après jour.
    Cela compte aussi. »

    Massimiliano Smeriglio (élu comme indépendant sur la liste du Parti démocrate)

    L’appel du parti communiste portugais

    La majorité du Parlement européen a approuvé aujourd’hui, avec le vote favorable des députés du PS, du PSD, du CDS et du PAN, une résolution grave et abjecte, qui constitue un autre élément déplorable de la stratégie de révisionnisme historique prônée par l’Union européenne.

     Le texte maintenant approuvé promeut les conceptions et les falsifications les plus réactionnaires de l’histoire contemporaine dans une tentative déplorable d’assimiler fascisme et communisme, minimisant et justifiant les crimes du nazisme-fascisme et réduisant au silence les responsabilités et complicitésdes grandes puissances capitalistes – telles que le Royaume-Uni ou la France. – ce qui a ouvert la voie au début de la Seconde Guerre mondiale dans l’espoir de pousser les hordes nazies vers l’Est et en finale contre l’URSS, entraînant des coûts humains et matériels considérables pour l’Union soviétique, qu’aucun autre pays n’a supportés.

     Focalisant cette égalisation sans scrupule sur le contexte du pacte Ribbentrop-Molotov, en cachant son contexte historique, la résolution adoptée par la majorité des députés omet d’importants comportements de tolérance, de complicité et d’alignement des grandes puissances capitalistes sur la montée du fascisme dans plusieurs pays européens. lutter contre l’idéal communiste et contre les énormes acquis économiques et sociaux des ouvriers et des peuples de l’URSS, qui ont encouragé les luttes et les aspirations des ouvriers et des peuples de toute l’Europe.

     L’absence intentionnelle de références à la résolution adoptée par la majorité du PE au pacte de concorde et de coopération du 15 juillet 1933 signé entre le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie, qui a ouvert la voie au réarmement de l’Allemagne, en est la preuve ; ou le soutien militaire de Hitler et de Mussolini à Franco et au coup d’État fasciste qui a conduit à la guerre civile en Espagne, dont le régime fasciste serait reconnu par la France et le Royaume-Uni en février 1939 ; ou la conférence de Munich, qui aboutit au traité du même nom, signé le 30 septembre 1938 entre l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, en vue du démembrement de la Tchécoslovaquie occupée par l’armée nazie, avec des parties de son territoire occupées ensuite par la Pologne et la Hongrie. Ou encore le sabotage des gouvernements français et anglais aux efforts de négociation d’un pacte d’assistance mutuelle entre leurs pays et l’URSS qui aurait empêcher la Seconde Guerre mondiale, dans le but d’encourager ces gouvernements à attendre un conflit germano-soviétique.

     La résolution adoptée par la majorité du PE non seulement efface la collusion des grands monopoles capitalistes allemands avec Hitler, mais cherche également à effacer la contribution décisive des communistes et de l’Union soviétique à la défaite du fascisme nazi et à la libération des peuples du pouvoir colonial après la Seconde Guerre mondiale. Une résolution qui vise également à faire taire le rôle des communistes dans la libération des peuples de l’oppression fasciste, comme au Portugal, ou du rôle qu’ils ont joué et jouent dans la promotion des droits démocratiques – politiques, économiques, sociaux et culturels des travailleurs. Cette résolution comporte encore un autre élément dont on ne peut ignorer la gravité : elle vise à ouvrir la voie à une intensification et à une généralisation de la persécution et à la prohibition des partis communistes, ainsi qu’à traîner d’autres forces progressistes et du mouvement syndical, avec la complicité de l’Union européenne et de l’OTAN dans plusieurs États membres – tels que la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie ou la Pologne, entre autres – où, parallèlement à la réhabilitation et aux louanges historiques du fascisme et à la glorification des collaborateurs avec le fascisme nazi, monuments de la résistance antifasciste, y compris l’Armée rouge, la xénophobie et le racisme et promouvoir les forces fascistes.

     Ce révisionnisme historique reprend les positions antérieures de l’UE qui, souhaitant enseigner au monde les leçons de la « démocratie » et des « droits de l’homme », promouvait les reculs de la civilisation, attaquant les droits sociaux et du travail, la souveraineté nationale et la démocratie. Une entité au service du grand capital et des grandes puissances, dans laquelle se développent des tendances et pratiques répressives limitant les droits et libertés fondamentaux, ainsi que des militaristes. Des politiques qui sont, comme par le passé, à l’origine de la résurgence des forces de droite et fascistes.

    NOTE DU BUREAU DE PRESSE DES DÉPUTÉS EUROPEENS DU Parti communiste portugais

    Source : https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/indignation-generale-apres-le-vote-revisionniste-du-parlement-europeen-reecrivant-lhistoirerehabilitant-le-fascisme/

    L’explications de texte par le site les-crises.fr

    le blog les-crises.fr animés par Olivier Berruyer n’est pas un média communiste. Loin de là. Pourtant lui aussi analyse le grave danger, fascisant de la résolution 2019/2819 RSP du parlement européen.

    Quand le Parlement européen manipule l’Histoire, par Olivier Berruyer

    Voici l’incroyable résolution votée la semaine passée par le Parlement européen – qui a défaut de faire l’Histoire, tente de la réécrire…

    Je vous renvoie vers cet article qui donne une analyse plus générale.

    On voit bien le danger de laisser un Parlement, quel qu’il soit, s’emparer de l’Histoire.

    Voici donc la résolution, commentée par mes soins… OB

    Résolution du Parlement européen du 19 septembre 2019 sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe (2019/2819(RSP))

    Source : Parlement européen, 19/09/2019

    Le Parlement européen,

    – vu les principes universels des droits de l’homme et les principes fondamentaux de l’Union européenne en tant que communauté fondée sur des valeurs communes,

    – vu la déclaration effectuée le 22 août 2019 par le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et par la commissaire Věra Jourová, dans la perspective de la « Journée européenne du souvenir » pour la commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires,

    – vu la déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies, adoptée le 10 décembre 1948,

    – vu sa résolution du 12 mai 2005 sur le soixantième anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale en Europe (8 mai 1945)(1),

    – vu la résolution 1481 sur la nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires, adoptée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 26 janvier 2006,

    – vu la décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil du 28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal(2),

    – vu la déclaration sur la conscience européenne et le communisme, adoptée à Prague le 3 juin 2008,

    – vu sa déclaration sur la proclamation du 23 août comme Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme, adoptée le 23 septembre 2008(3),

    – vu sa résolution du 2 avril 2009 sur la conscience européenne et le totalitarisme(4),

    – vu le rapport de la Commission du 22 décembre 2010 sur la mémoire des crimes commis par les régimes totalitaires en Europe (COM(2010)0783),

    – vu les conclusions du Conseil des 9 et 10 juin 2011 sur la mémoire des crimes commis par les régimes totalitaires en Europe,

    – vu la déclaration de Varsovie du 23 août 2011 sur la Journée européenne de commémoration des victimes des régimes totalitaires,

    – vu la déclaration commune du 23 août 2018 des représentants des gouvernements des États membres de l’Union en l’honneur des victimes du communisme,

    – vu sa résolution historique sur la situation en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, adoptée le 13 janvier 1983 à la suite de l’« Appel baltique » lancé par 45 ressortissants de ces trois pays,

    – vu les résolutions et les déclarations sur les crimes des régimes communistes totalitaires adoptées par plusieurs parlements nationaux,

    – vu l’article 132, paragraphes 2 et 4, de son règlement intérieur,

    A. considérant que 2019 marque le 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, qui a causé des souffrances humaines d’une ampleur sans précédent et conduit à l’occupation de pays européens pendant de nombreuses décennies ;

    B. considérant qu’il y a 80 ans, le 23 août 1939, l’Union soviétique communiste et l’Allemagne nazie ont signé un pacte de non-agression, connu sous le nom de pacte germano-soviétique ou pacte Molotov-Ribbentrop, dont les protocoles secrets partageaient l’Europe et les territoires d’États indépendants entre les deux régimes totalitaires selon des sphères d’influence, ouvrant la voie au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ;

    OB : Moi qui croyait que c’était d’abord la conséquence du Traité de Versailles, de la volonté nazie (exprimée dans Mein Kampf), de la crise de 1929, du chômage te de la misère, de l’absence de réaction face aux multiples violations du Traité de Versailles, des accords de Munich et du refus par les franco-anglais de traiter sérieusement la proposition d’alliance soviétique… (entre autres…)

    C. considérant que, parmi les conséquences directes du pacte germano-soviétique et du traité germano-soviétique d’amitié, de coopération et de délimitation du 28 septembre 1939 qui s’ensuivit, l’on compte : l’invasion de la République de Pologne, d’abord par Hitler, puis par Staline deux semaines plus tard, qui a brutalement privé le pays de son indépendance et représenté un drame sans précédent pour la nation polonaise ; le déclenchement par l’Union soviétique communiste d’une guerre d’agression contre la Finlande le 30 novembre 1939 ; l’occupation et l’annexion en juin 1940 par l’Union soviétique de parties du territoire roumain, qui n’ont jamais été restituées ; et l’annexion des républiques indépendantes de Lituanie, de Lettonie et d’Estonie ;

    OB : Et peut-être l’invasion de l ‘URSS aussi, non ?

    D. considérant qu’après la défaite du régime nazi et la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’après-guerre a été synonyme, pour certains pays d’Europe, de reconstruction et de réconciliation, tandis que d’autres sont restés, pendant un demi-siècle, soumis à des dictatures, parfois sous l’occupation ou l’influence directe de l’Union soviétique, et privés de liberté, de souveraineté, de dignité, de droits fondamentaux et de développement socio-économique ;

    E. considérant que si les crimes du régime nazi ont été jugés et punis lors du procès de Nuremberg, il reste urgent de sensibiliser l’opinion publique, de dresser un bilan moral de cette période et de mener des enquêtes judiciaires sur les crimes du stalinisme et d’autres dictatures ;

    OB : “urgent” ?

    F. considérant que, dans certains États membres, la loi interdit les idéologies communiste ou nazie ;

    OB : Par chance, ils ne sont plus “privés de liberté, de souveraineté, de dignité, de droits fondamentaux… surtout les communistes locaux, donc.

    G. considérant que l’intégration européenne a constitué, dès l’origine, une réponse aux souffrances causées par les deux guerres mondiales et la tyrannie nazie qui a conduit à l’Holocauste, ainsi qu’à l’expansion des régimes communistes totalitaires et non démocratiques en Europe centrale et orientale, et que cette intégration a permis de surmonter de profondes divisions et de vives hostilités grâce à la coopération et à l’intégration, de mettre un terme à la guerre et de garantir la démocratie en Europe ; considérant que, pour les pays européens qui ont souffert de l’occupation soviétique ou d’une dictature communiste, l’élargissement de l’Union européenne à partir de 2004 a marqué leur retour au sein de la famille européenne, à laquelle ils appartiennent ;

    OB : Il faut quand même reconnaître que, plus c’est gros, plus ça passe…

    H. considérant qu’il convient d’entretenir la mémoire du passé tragique de l’Europe, afin d’honorer les victimes, de condamner les auteurs de crimes et de jeter les bases d’une réconciliation fondée sur la vérité et l’œuvre de mémoire ;

    I. considérant que la commémoration des victimes des régimes totalitaires, la reconnaissance et la prise de conscience des séquelles, communes à toute l’Europe, laissées par les crimes commis par les dictatures communistes, nazie et autres revêtent une importance cruciale pour maintenir l’unité de l’Europe et de ses peuples et construire une Europe à même de résister aux menaces extérieures contemporaines ;

    OB : la manipulation de la mémoire…

    J. considérant qu’il y a 30 ans, le 23 août 1989, à l’occasion du 50e anniversaire du pacte germano-soviétique, en mémoire des victimes des régimes totalitaires, deux millions de Lituaniens, de Lettons et d’Estoniens se sont donné la main pour former la « Voie balte », une chaîne humaine et manifestation sans précédent qui allait de Vilnius à Tallinn en passant par Riga ;

    K. considérant que bien que le Congrès des députés du peuple de l’URSS ait condamné, le 24 décembre 1989, la signature du pacte germano-soviétique ainsi que les autres accords conclus avec l’Allemagne nazie, en août 2019, les autorités russes ont rejeté toute responsabilité dans ce pacte et ses conséquences et promeuvent désormais une théorie selon laquelle la Pologne, les États baltes et l’Europe de l’Ouest sont en réalité les véritables instigateurs de la Seconde Guerre mondiale ;

    OB : Euh, primo, il est clair que le sort dramatique de la Pologne après la guerre ne l’exonère en rien de son attitude avant la guerre, qui a, comme d’autres élément, concouru à la survenance du drame

    Secundo, il faut aussi se rappeler que la Russie n’est pas complètement l’URSS – Staline était géorgien, et je ne pense pas que la Géorgie s’excuse plus que la Russie…

    Et puis : “En 2009, invité pour les commémorations des 70 ans de l’invasion de la Pologne, Vladimir Poutine, à l’époque Premier ministre russe, avait qualifié les pactes conclus avec les nazis entre 1934 et 1939 de « moralement inacceptables », condamnant ainsi l’accord Ribbentrop-Molotov… mais aussi les accords signés par les autres puissances de l’époque avec les nazis.

    « Nous devons admettre ces erreurs. Notre pays l’a fait. Le Parlement russe a condamné le Pacte Molotov-Ribbentrop. Nous sommes en droit d’attendre la même chose des autres pays qui ont également conclu des accords avec les nazis », avait-il déclaré. […]

    En 2009, la Russie a rendu publiques des archives soviétiques dépeignant une Pologne d’avant-guerre très hostile à l’URSS et plus favorable à l’Allemagne nazie. L’ambassadeur de Pologne à Washington aurait ainsi déclaré en 1937 au cours d’une réunion avec un haut responsable du département d’Etat américain : « La Pologne ne voit pas de menace provenant de l’Allemagne nazie. La priorité est d’isoler l’Union soviétique. »

    Le pays aurait aussi, toujours selon ces documents, tenté d’attiser, via des agents, des révoltes de minorités ethniques d’URSS pour provoquer sa dislocation.” (source)

    L. considérant que la commémoration des victimes des régimes totalitaires et autoritaires, la reconnaissance et la prise de conscience des séquelles, communes à toute l’Europe, laissées par les crimes commis par les dictatures stalinienne, nazie et autres revêtent une importance cruciale pour maintenir l’unité de l’Europe et de ses peuples et construire une Europe à même de résister aux menaces extérieures contemporaines ;

    OB : Incroyable, il semble que les députés se soient trompés en faisant un copier coller du I/ précédent, à peine modifié… Jouez au jeu des 7 erreurs, je le remets :

    I. considérant que la commémoration des victimes des régimes totalitaires, la reconnaissance et la prise de conscience des séquelles, communes à toute l’Europe, laissées par les crimes commis par les dictatures communistes, nazie et autres revêtent une importance cruciale pour maintenir l’unité de l’Europe et de ses peuples et construire une Europe à même de résister aux menaces extérieures contemporaines ;

    M. considérant que des groupes et des partis politiques ouvertement radicaux, racistes et xénophobes incitent à la haine et à la violence dans la société, par exemple par la diffusion en ligne de discours de haine, qui conduisent souvent à une montée de la violence, de la xénophobie et de l’intolérance ;

    1. rappelle que, comme en dispose l’article 2 du traité sur l’Union européenne, l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’état de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités ; que ces valeurs sont communes à tous les États membres ;

    2. souligne que la Seconde Guerre mondiale, conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’Europe, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, également connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, et de ses protocoles secrets, dans le cadre desquels deux régimes totalitaires ayant tous deux l’objectif de conquérir le monde se partageaient l’Europe en deux sphères d’influence ;

    3. rappelle que les régimes communistes et nazi sont responsables de massacres, de génocide, de déportations, de pertes en vies humaines et de privations de liberté d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de l’humanité, qui auront à jamais marqué le XXe siècle ; rappelle que le régime nazi est coupable de ce crime abject qu’est l’Holocauste ; condamne sans réserve les actes d’agression, les crimes contre l’humanité et les atteintes aux droits de l’homme à grande échelle perpétrés par les régimes totalitaires nazi, communistes et autres ;

    4. témoigne son profond respect à chacune des victimes de ces régimes totalitaires et demande aux institutions de l’Union européenne et aux parties prenantes de tout mettre en œuvre pour faire en sorte que ces crimes abjects contre l’humanité et ces atteintes graves et systématiques aux droits de l’homme commis par les régimes totalitaires ne sombrent pas dans l’oubli et soient jugés, et garantir que ces crimes ne se reproduisent jamais plus ; souligne l’importance d’entretenir la mémoire du passé, car il n’y a pas de réconciliation sans travail de mémoire, et réaffirme qu’il s’élève d’une seule voix à tout régime totalitaire, quelle que soit l’idéologie qui l’étaie ;

    OB : c’est assez incroyable de lire ça dit comme ça…

    5. demande à tous les États membres de l’Union de procéder à une évaluation claire et fondée sur les principes en ce qui concerne les crimes et actes d’agression commis par les régimes communistes totalitaires et le régime nazi ;

    6. condamne toute démonstration et toute propagation d’idéologies totalitaires, telles que le nazisme et le stalinisme, dans l’Union européenne ;

    7. condamne le révisionnisme historique et la glorification des collaborateurs nazis qui ont cours dans certains États membres de l’Union ; s’alarme de l’acceptation, qui va croissant, d’idéologies radicales et d’une régression vers le fascisme, le racisme, la xénophobie et d’autres formes d’intolérance au sein de l’Union européenne ; se dit préoccupé par les informations faisant état de collusions, dans certains États membres, entre, d’un côté, des dirigeants politiques, partis politiques et autorités chargées de faire appliquer la loi et, de l’autre, des mouvements radicaux, racistes et xénophobes ayant diverses étiquettes politiques ; demande aux États membres de condamner ces actes le plus fermement possible, car ils ébranlent les valeurs de l’Union que sont la paix, la liberté et la démocratie ;

    8. demande à tous les États membres de célébrer le 23 août, Journée européenne de commémoration des victimes des régimes totalitaires, tant au niveau de l’Union qu’au niveau national, et de sensibiliser la jeune génération à ces problématiques en incorporant, dans les programmes et manuels scolaires de toutes les écoles dans l’Union européenne, l’histoire des régimes totalitaires et l’analyse des séquelles qu’ils ont laissées ; demande aux États membres de soutenir la conservation de traces écrites du passé trouble de l’Europe, par exemple en faisant traduire les comptes rendus des procès de Nuremberg dans toutes les langues de l’Union européenne ;

    9. demande aux États membres de condamner et de combattre la négation de l’Holocauste sous toutes ses formes, notamment la banalisation et la minimisation des crimes commis par les nazis et leurs collaborateurs, et de veiller à ce que les discours politiques et médiatiques soient exempts de ce type de banalisation ;

    10. réclame une culture mémorielle partagée, qui dénonce les crimes commis par le passé par les régimes fasciste, stalinien et autres régimes autoritaires, de manière à permettre notamment à la jeune génération d’acquérir la résilience nécessaire pour faire face aux menaces auxquelles la démocratie est confrontée à l’heure actuelle ; invite les États membres à encourager l’éducation, par l’intermédiaire de la culture grand public, à la diversité de nos sociétés et à la connaissance de notre histoire commune, notamment les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, telles que l’Holocauste, et la déshumanisation systématique des victimes pendant de nombreuses années ;

    OB : Mais quelles sont donc ces “aux menaces auxquelles la démocratie est confrontée à l’heure actuelle” : je le vois pour ma part surgir régulièrement du Parlement Français macronisé.

    11. demande que le 25 mai (anniversaire de l’exécution de Witold Pilecki, héros d’Auschwitz) soit proclamé Journée mondiale des héros de la lutte contre le totalitarisme, ce qui constituera une marque de respect et un hommage à tous ceux qui, en luttant contre la tyrannie, ont fait preuve d’héroïsme et d’un véritable amour du genre humain et indiquera clairement aux générations futures quelle attitude il faut adopter face à la menace de l’asservissement totalitaire ;

    OB : oui, cette journée mondiale semble clairement à la hauteur de l’enjeu

    12. demande à la Commission de fournir un soutien concret aux projets de travail de mémoire et de souvenir historique dans les États membres ainsi qu’aux activités de la plateforme pour la mémoire et la conscience européennes, et d’affecter des ressources financières suffisantes, dans le cadre du programme « L’Europe pour les citoyens », au soutien à la commémoration et au souvenir des victimes du totalitarisme, comme demandé dans la position du Parlement sur le programme « Droits et valeurs » 2021‑2027 ;

    13. déclare que l’intégration européenne en tant que modèle de paix et de réconciliation résulte du libre choix des peuples de l’Europe de s’engager sur la voie d’un avenir partagé et que l’Union européenne a la responsabilité particulière de promouvoir et de préserver la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’état de droit, non seulement à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de son territoire ;

     

     

    14. fait observer qu’en adhérant à l’Union européenne et à l’OTAN, les pays d’Europe centrale et orientale ont non seulement pu retourner dans le giron de l’Europe libre et démocratique, mais ont aussi réussi, avec l’aide de l’Union européenne, à mettre en œuvre des réformes et à entrer dans une dynamique de développement socio-économique ; souligne toutefois que la possibilité d’adhérer à l’Union devrait demeurer ouverte à d’autres pays européens, comme le dispose l’article 49 du traité sur l’Union européenne ;

    OB : Mais qu’est-ce que vient faire l’OTAN dans ce texte ? Quant au reste, je ne pense pas que la Grèce approuve ce message

    15. maintient que la Russie reste la plus grande victime du totalitarisme communiste et que sa transformation en un État démocratique sera entravée aussi longtemps que le gouvernement, l’élite politique et la propagande politique continueront de blanchir les crimes communistes et de glorifier le régime totalitaire soviétique ; invite par conséquent la société russe à accepter son passé tragique ;

    OB : c’est là où on voit que les types ont vraiment perdu pied… Ces irresponsables ne seront heureux que quand on sera définitivement fâchés avec la Russie semble-t-il.

    16. s’inquiète vivement des efforts déployés par les dirigeants de la Russie d’aujourd’hui pour déformer les faits historiques et blanchir les crimes commis par le régime totalitaire soviétique ; considère ces tentatives comme un élément dangereux de la guerre de l’information qui est menée contre l’Europe démocratique et qui cherche à diviser notre continent ; demande dès lors à la Commission d’agir de manière décisive pour contrecarrer ces tentatives ;

    17. se dit préoccupé par le fait que des symboles de régimes totalitaires continuent à être utilisés dans les espaces publics et à des fins commerciales, tout en rappelant qu’un certain nombre de pays européens ont interdit l’utilisation de symboles nazis et communistes ;

    OB : Ah, l’Europe libre veut donc interdire, 30 ans après la fin de l’URSS, les symboles communistes…

    18. constate que le maintien, dans les espaces publics (parcs, places, rues, etc.) de certains États membres, de monuments et de mémoriaux glorifiant les régimes totalitaires ouvre la voie à la dénaturation des faits historiques relatifs aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale ainsi qu’à la propagation d’un système politique totalitaire ;

    OB : Donc là ils parlent des communistes – les symboles de l’Armée rouge, ça compte donc là dedans ?

    19. condamne le recours croissant par les forces politiques extrémistes et xénophobes en Europe à la dénaturation des faits historiques et leur emploi d’une symbolique et d’une rhétorique qui font écho à certains aspects de la propagande totalitaire, à savoir le racisme, l’antisémitisme et la haine à l’égard des minorités, sexuelles ou autres ;

    OB : Et à l’évidence, ce Parlement s’y connait en “dénaturation des faits historiques”…

    20. invite instamment les États membres à veiller au respect des dispositions de la décision‑cadre du Conseil, afin de lutter contre les organisations qui diffusent des discours de haine et sèment la violence dans l’espace public et en ligne, et à interdire véritablement les groupes néofascistes et néonazis et toute autre fondation ou association qui exalte et glorifie le nazisme et le fascisme ou toute autre forme de totalitarisme, tout en respectant l’ordre juridique national et la compétence nationale en la matière ;

    21. souligne qu’il convient de continuer de puiser dans le passé tragique de l’Europe l’inspiration morale et politique nécessaire pour relever les défis du monde contemporain, et en particulier pour lutter pour un monde plus juste, bâtir des sociétés et communautés tolérantes et ouvertes qui accueillent les minorités sexuelles, religieuses et ethniques, et s’assurer que les valeurs européennes bénéficient à tous ;

    22. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, à la Douma d’État de la Fédération de Russie ainsi qu’aux parlements des pays du partenariat oriental.

    OB : c’est une bonne idée, quand on insulte quelqu’un, de lui envoyer le tas de boue, ça améliore les relations. Attendons la réponse – je parie sur une résolution condamnant Munich, et la colonisation…

    Ces gens sont fascinants : on a un début de réchauffement avec la Russie par la Président Macron, et il faut que, sans raison, ces politiciens irresponsables jettent de l’huile sur le feu.

    Le Canard Enchaîné de la semaine passée a pourtant bien pointé les risques majeurs :

     

     

    Comment ces irresponsables vont déterrer la dernière guerre, pour se rapprocher de la suivante – qui sera probablement, pour le coup, “la der des ders”.

    (1) JO C 92 E du 20.4.2006, p. 392. (2) JO L 328 du 6.12.2008, p. 55. (3) JO C 8 E du 14.1.2010, p. 57. (4) JO C 137 E du 27.5.2010, p. 25.

     

     

    Voici le détail des votes  :

    Les Pour :

     

     

    Les Contre et ensuite les Abstentions :

     

     

     

     

    Les 4 seuls Français ayant voté contre :

     

     

    L’analyse détaillée des votes, par pays et parti, est disponible ici, de façon bien plus conviviale que sur le site du Parlement européen.

     

     

    La réaction du groupe de gauche au Parlement européen :

    suite ici :

    https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/indignation-generale-apres-le-vote-218132

     

     

    Voir aussi

    Le Parlement européen manipule l'histoire et la mémoire :

    "Le Parlement européen a adopté le 19 septembre une résolution "sur l'importance de la mémoire européenne pour l'avenir de l'Europe". Elle s'inquiète à juste titre de la montée des haines identitaires en Europe, mais va droit dans le mur en manipulant l'histoire. Non, nazisme et stalinisme ne sont pas équivalents. Non, le pacte germano-soviétique n'est pas la cause de la Seconde Guerre mondiale".  

    https://blogs.mediapart.fr/heimbergch/blog/220919/le-parlement-europeen-manipule-lhistoire-et-la-memoire

     

    Révisionnisme historique. Le déshonneur du Parlement européen

    26 9 2019 Par Patrick Le Hyaricdirecteur de l’Humanité.

     

    Le Parlement européen a voté il y a quelques jours une résolution scélérate censée souligner l’« importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». En réalité, cette mémoire est bafouée ligne par ligne, laissant présager un « avenir » sombre pour l’Europe. Visant à mettre un trait d’égalité entre communisme et nazisme, ce texte mobilise des considérants qui sont chacun des modèles de propagande et de révisionnisme historique.

    La signature du pacte germano-soviétique est ainsi obsessionnellement désignée comme cause principale du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Ce grossier raccourci historique permet d’absoudre cyniquement aussi bien le national-socialisme, son idéologie de mort et les régimes fascistes des années 1930 que l’atermoiement meurtrier et parfois connivent des chancelleries occidentales avec le nazisme, et la complicité active de puissances d’argent avec les régimes fascistes et nazi.

    Silence est fait sur le traité de Versailles et ses conséquences. Aucun mot n’est consacré aux accords de Munich d’octobre 1938, ce « Sedan diplomatique » qui a livré les peuples européens au « couteau de l’égorgeur », ce « début d’un grand effondrement, la première étape du glissement vers la mise au pas », comme l’écrivait dans l’Humanité le journaliste et député communiste Gabriel Péri, fusillé par les nazis.

    Tout le faisceau de causes mobilisées par des générations d’historiens pour tenter d’expliquer le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale est bazardé au profit d’une bouillie antirusse sans aucun égard pour le sacrifice immense des Soviétiques dans l’éradication du nazisme.

    S’il ne fait aucun doute que le régime stalinien fut bel et bien un régime sanglant et criminel, il est moralement et historiquement inconcevable de faire de l’Union soviétique, de son armée et de tous ceux qui s’engagèrent avec elle, communistes de tous pays acteurs décisifs du combat libérateur, des équivalents des nazis et de leurs supplétifs collaborateurs, sauf à sombrer dans « l’obsession comparatiste », névrose idéologique dénoncée par l’historien Marc Ferro. Les communistes furent, dans de nombreux pays et avec l’appui de différentes forces, gaullistes et socialistes en France, les artisans du redressement national, créant un rapport de force qui permit l’édification d’institutions républicaines et sociales sur les cendres du nazisme et des collaborations. Est-ce un hasard si cet héritage fait parallèlement l’objet de violentes attaques dans tous les pays de l’Union européenne ?

    Les pays d’Europe orientale furent, quant à eux, des points d’appui décisifs dans les combats anticoloniaux qui essaimèrent après guerre. Noyer dans le concept de totalitarisme des réalités historiques aussi dissemblables ne peut apparaître que comme une escroquerie intellectuelle. Une telle entreprise ne sert en aucun cas à poser un regard lucide et apaisé, pourtant indispensable, sur les contradictions, crimes et fautes des régimes influencés par le soviétisme et qui ont pris le nom de socialisme.

    Cette résolution s’appuie sur un considérant aussi grotesque que l’interdiction formulée dans certains pays de l’Union de « l’idéologie communiste », semblant acter des dérives revanchardes des extrêmes droites du continent en incitant tous les États membres à s’y plier. Signe qui ne trompe pas, l’inféodation à l’Otan est ici désignée comme gage de liberté pour les peuples de l’Est européen.

    Cette résolution fait la part belle au révisionnisme d’extrême droite quand les pays baltes sont désignés comme ayant été « neutres », alors que ces derniers ont mis en place bien avant le pacte germano-soviétique des régimes de type fasciste laissés aux mains de « ligues patriotiques » et autres « loups de fer », suscitant un antisémitisme viscéral qui connaîtra son apogée sanglant dans ces pays lors de la Seconde Guerre mondiale.

    Incidemment, la Shoah, sa singularité intrinsèque, et les logiques d’extermination méticuleuses et industrielles du régime nazi sont fondues dans le magma des meurtres du XXe siècle et ainsi relativisées. L’odieuse équivalence entre nazisme et communisme permet d’exonérer les régimes nationalistes d’inspiration fasciste des années 1930 que des gouvernements et ministres actuels d’États membres de l’Union européenne célèbrent ardemment.

    Viserait-on, par ce texte politicien, à réhabiliter ces régimes qui gouvernèrent de nombreux pays d’Europe orientale avant de sombrer dans la collaboration en nourrissant l’effort de guerre nazi et son projet d’extermination des juifs d’Europe ? Ce texte est une insulte faite aux 20 millions de Soviétiques morts pour libérer l’Europe du joug nazi, aux millions de communistes européens engagés dans la Résistance et les combats libérateurs, un affront fait aux démocrates alliés aux mouvements communistes contre nazis et fascistes, avant et après la Seconde Guerre mondiale.

    Au moment où Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, propose de nommer un commissaire à la « protection du mode de vie européen », célébrant un culte que l’on croyait révolu à la pureté continentale, les thèses historiques révisionnistes des droites extrêmes et réactionnaires, qui ont de toute évidence inspiré ce texte, font leur entrée fracassante au Parlement européen. Pendant ce temps, aucun commissaire n’est nommé sur les questions d’éducation ou de culture…

    Thomas Mann, vigie morale d’une Europe décomposée, écrivait : « Placer sur le même plan moral le communisme russe et le nazi-fascisme, en tant que tous les deux seraient totalitaires, est dans le meilleur des cas de la superficialité, dans le pire c’est du fascisme. Ceux qui insistent sur cette équivalence peuvent bien se targuer d’être démocrates, en vérité, et au fond de leur cœur, ils sont déjà fascistes ; et à coup sûr ils ne combattront le fascisme qu’en apparence et de façon non sincère, mais réserveront toute leur haine au communisme. »

    Si l’expérience qui a pris le nom de communiste au XXe siècle ne peut être, pour tout esprit honnête, résumée à la personne de Staline ou à une forme étatique, tel n’est pas le cas du nazisme, intrinsèquement lié à un homme, à un régime. Et si le communisme propose un horizon d’émancipation universelle, quoi qu’on pense des expériences qui s’en sont réclamées, tel n’est pas le cas de l’idéologie nazie, qui se revendique raciste, réactionnaire et exclusive, portant la mort en étendard. Ces simples arguments de bon sens disqualifient l’odieuse comparaison de cette résolution.

    C’est bien la visée communiste, dont nous maintenons qu’elle ne fut jamais mise en pratique dans les pays du bloc soviétique, qui est la cible de ce texte indigne et inculte, et avec elle, la possibilité d’une autre société. Que des voix sociales-démocrates et écologistes aient pu soutenir pareille résolution, mêlant leurs voix au Rassemblement national (ex-FN) et aux extrêmes droites continentales, est le signe désolant de la lente dérive d’une frange trop importante de la gauche européenne qui largue les amarres d’une histoire et d’un courant, ceux du mouvement ouvrier, dans lesquels elle fut elle aussi forgée, qui prête également le flanc aux pires tendances qui s’expriment dans le continent.

    Demain, un maire, un élu, un député pourra-t-il se dire communiste sans enfreindre la docte délibération du Parlement européen ? Et l’Humanité pourrait-elle un jour passer sous les fourches Caudines de la censure imposée des droites extrêmes coalisées ? Ne plane-t-il pas là comme un parfum munichois, justement, face à une offensive idéologique dont certains pensent pouvoir se satisfaire en rasant les murs ?

    Tous les démocrates, toutes les personnes attachés à la libre expression des courants qui se réclament du communisme et d’une alternative au système capitaliste devraient au contraire se lever contre cette inquiétante dérive qui nous concerne tous. Au risque d’y laisser eux aussi un jour leur peau. 

    https://www.humanite.fr/revisionnisme-historique-le-deshonneur-du-parlement-europeen-677700

    voir aussi :

    https://reseauinternational.net/limportance-de-la-memoire-pour-organiser-lamnesie-europeenne/

     

     


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    Voici la copie de l’article concernant les principes et possibles détournements du rôle de l'État, tel qu'envoyé aux élus locaux.

    Gérard PRIVAT

    Cette lettre, destinée aux élus locaux, est également envoyée pour information à l’attention :

    —    Du Président de la République ;
    —    Du Président du Sénat, Sénatrices et Sénateurs ;
    —    Du Président de l’Assemblée nationale, Députées et Députés ;
    —    Du Premier ministre ;
    —    Du Président du Conseil Constitutionnel, Conseillères et Conseillers ;
    —    Du Vice-président du Conseil d’État, Conseillères et Conseillers ;
    —    Du Président du Conseil économique, social et environnemental, Conseillères et Conseillers ;
    —    Du Premier Président de la Cours des comptes, du Procureur général, Magistrates et Magistrats ;
    —    Des Présidentes, Présidents, Conseillères et Conseillers, des Assemblées territoriales, des Conseils territoriaux, des Conseils départementaux.

    Cette lettre est également adressée aux médias.
     

                                               Lisle-sur-Tarn le 23 septembre 2019

     
    RÔLE DE L’ÉTAT ! 


    Madame le Maire, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers,

     
    Vous connaissez le rôle de la centralisation française dont la fonction première était de regrouper les compétences nécessaires afin de mieux organiser l’ensemble du territoire national pour sa défense, son développement avec les collectivités territoriales et l’émancipation du peuple.

    La centralisation correspond-elle encore à l’utilisation que voulaient en faire les fondateurs de la République ?

    La dégradation de la vie sociale s’accélère actuellement.
    Plus que jamais, l’État organise ou laisse organiser par des multinationales, la mise sous tutelle du peuple.
    La détérioration de nombreux acquis, une complexité souvent inutile (négative) et de gros nuages de poudre aux yeux, sont prétextes pour faire des « économies » ou aiguillonner une prétendue efficacité sociale.

    Les exemples sont nombreux qui confirment cette mise sous tutelle… 
    Les personnes les plus fragiles économiquement, voient leur autonomie financière toujours plus réduite jusqu’à l’exclusion.
    Paradoxalement, en contrepartie des aides favorisent une certaine docilité.
    Autrement le chômage et la précarité de l’emploi perdurent.
    Les salaires et pensions de retraites modestes continuent de se déprécier en diminuant relativement en comparaison de l’inflation.
    Les méthodes pédagogiques et les programmes scolaires se détériorent ; l’accumulation d’un savoir technique est privilégiée au détriment de l’accès aux principes de la connaissance et de l’émancipation humaine.
    La santé, à laquelle tout le monde n’a pas facilement accès, est abandonnée à des conditions de plus en plus restrictive.
    La vie de nombreuses personnes âgées se précarise.
    La compétition devient la règle à tous les niveaux de la vie sociale.
    La démocratie est rendue opaque et la politique repoussante.
    Les responsabilités locales sont diluées dans les nébuleuses des collectivités territoriales.
    Les accueils physiques de proximité sont éliminés pour l’ensemble des services rendus autrefois par l’État ou les mairies (eau, assainissement, électricité, gaz, enlèvement et traitement des déchets) ; lesquels accueils sont loin d’être compensés par les services en ligne avec l’Internet.
    Etc..

    La déstabilisation du plus grand nombre des communes réduit la démocratie et dévitalise le territoire, ce qui participe également à la mise sous tutelle du peuple.

    Vous, élus locaux, quand vous souhaitez œuvrer au développement de vos communes, vous vous retrouvez dans la tourmente en utilisant des espaces légaux de plus en plus réduits, complexes et contraignants.
    Pourtant les outils démocratiques et émancipateurs, même dégradés, sont encore disponibles.
    Il est possible de favoriser le plus simple de ces outils, bien que souvent négligé ou repoussé par un trop grand nombre de personnes ; je veux parler des inscriptions sur les listes électorales et le retour aux urnes des abstentionnistes.

    Élus locaux, vous êtes le maillon essentiel de la démocratie.
    A votre exemple, l’État dans son ensemble, doit redevenir responsable du bien commun.
    La centralisation démocratique doit favoriser la véritable richesse par la coopération sur l’ensemble du territoire et le partage équitable de cette richesse.

    Œuvrons pour plus de démocratie et de liberté en responsabilité commune.
    Œuvrons pour l’émancipation humaine.
    Œuvrons dans le sens de la vie ! 

    Soyez assurés, Madame le Maire, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, quelles que soient vos opinions, de mon profond respect pour votre dévouement à vos concitoyens.


    Gérard PRIVAT
    Président d’Avenir Solidaire

     

    AVENIR SOLIDAIRE
    Association Loi 1901
    27, PSIHAN ; 35380 Maxent - (F)
    http://avenir-solidaire.fr
    contact@avenir-solidaire.fr 

     


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    Bonjour. Voici un site très discrédité car il est administré par des Catholiques dits "intégristes". Or on y trouve des articles contre les folies du Nouvel Ordre Mondial, entre autres. Et c'est ainsi que j'ai lu hier soir, en entier, toute cette étude sur le désordre mondial. Passionnant ! eva R-sistons 

    Valérie Bugault au Liban pour dénoncer “la caste des banquiers commerçants”

     

    Chers organisateurs, chers auditeurs, Mesdames et Messieurs,

    valerie_bugaultJe suis très honorée d’être invitée à présenter mon livre « Les raisons cachées du désordre mondial » devant vous, qui cherchez des solutions politiques pour sortir de la nasse économico-monétaire dans laquelle la finance anglo-saxonne projette l’avenir politique planétaire.

    Le mouvement de globalisation, tant et souvent décrié, est, à mon sens, mal compris, pour ne pas dire « très mal compris ». Or, pour combattre utilement, il est nécessaire d’identifier clairement non seulement l’ennemi qui est en face mais encore et surtout les armes et les méthodes qu’il utilise. Or si les techniques financières de la globalisation à la mode anglo-saxonne sont parfaitement identifiables, et de plus en plus souvent identifiées, les méthodes utilisées par l’ennemi sont trop peu souvent, pour ne pas dire jamais, évoquées ; elles sont pourtant intéressantes à plus d’un titre.

     
    Parmi les méthodes utilisées pour développer la globalisation économique et financière, se trouve un point de référence qui, à lui seul, explique l’extrême efficacité des processus mis en œuvre. Les partisans de la globalisation planétaire ont réussi le tour de force de dissocier le pouvoir politique de la responsabilité qui, dans un ordre politique naturel, accompagne immanquablement le pouvoir. Alors que le terme de « politique » suppose un pouvoir identifié qui va, en conséquence, de pair avec une responsabilité identifiée, les financiers à la manœuvre dans le processus de globalisation mondiale ont instauré, par le double mécanisme :

    • du parlementarisme anglais dominé par des « partis politiques » et
    • des « banques centrales indépendantes »,

    un système permettant, au sein de chaque État, l’irresponsabilité politique totale des véritables donneurs d’ordre, qui sont les « tenanciers du système économique ». Dans cet « ordre politique » nouveau, issu des Révolutions occidentales du XVIIIème siècle – les premières Révolutions colorées de l’histoire –, les « hommes politiques » ne sont que des hommes de paille, des courroies de transmission des véritables donneurs d’ordre anonymes qui sont les principaux détenteurs de capitaux.

    Après avoir organisé, par l’instauration de réformes politiques ad hoc, leur irresponsabilité politique, les principaux propriétaires de capitaux ont pu organiser les règles du jeu économiques et monétaires dans un sens qui leur soit totalement et irrémédiablement favorable. Dans ce contexte, le capitalisme, loin d’être l’idéologie dont on le pare volontiers, est en réalité une arme de guerre permettant de générer encore plus d’anonymat au profit de ceux qui en contrôlent, et édictent, les règles du jeu. Cet anonymat permettant, en retour, l’organisation « spontanée » c’est-à-dire mécanique, de la plus vaste concentration des richesses qui ait jamais eu lieu sur cette terre ; concentration des richesses qui se fait en toute impunité sans aucun compte à rendre à personne.

    Le régime parlementaire de type anglais est une organisation sociale perverse

    La perversité de ces mécanismes a pour principale raison d’être de supprimer la possibilité de l’existence de contrepouvoir. Plus précisément, les contrepouvoirs apparents, hautement claironnées comme étant la quintessence de la démocratie, sont en réalité tout à fait, et structurellement, inefficaces.

    En particulier, le principe de « séparation des pouvoirs » théorisé par Montesquieu est, en régime parlementaire de type anglais, inopérant, neutralisé par le fait que les partis politiques qui gagnent les élections occupent en réalité toutes les places au sein des pouvoirs législatif et exécutif.

    Quant au pouvoir judiciaire – troisième pouvoir identifié par Montesquieu – il n’existe tout simplement pas pour la simple raison que les instances juridictionnelles sont techniquement chargées de la mise en œuvre du pouvoir législatif, qui leur échappe, et que la force nécessaire pour faire appliquer une décision de justice appartient au pouvoir exécutif, qui leur échappe tout autant. Le prétendu « pouvoir judiciaire » est en réalité étroitement dépendant des pouvoirs législatif et exécutif. Il ne peut, d’ailleurs, pas en être autrement tant il est vrai que le concept de « justice » est au cœur de l’émergence du « pouvoir politique ». Autrement dit : le pouvoir politique, qui consiste à organiser la vie de la Cité, est, par essence, doté de la capacité de « rendre justice ».

    Par ailleurs, si le pouvoir politique nécessite évidemment, pour ne pas être tyrannique, des contrepouvoirs, dissocier de façon autoritaire les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire tout en ignorant le pouvoir monétaire revient à faire disparaître la réalité du pouvoir politique. Ou plutôt, la nature ayant horreur du vide, cela revient à transformer le pouvoir politique en un théâtre d’ombres occupé par des pantins avec, derrière la scène les véritables acteurs qui œuvrent en secret – c’est-à-dire de façon anonyme. Ces acteurs politiques réels sont représentés par la caste des « banquiers commerçants » dont les intérêts, de nature privé, sont uniformes.

    Or, d’un point de vue méthodologique, « les intérêts privés » s’opposent de façon mécanique aux « intérêts publics » qui sont justement à l’origine du pouvoir politique. Car il faut revenir à la substance des choses et des idées. Le « pouvoir politique » correspond à la nécessité d’organiser la vie de la « Cité » ; ce qui suppose la prise en compte institutionnelle des différents intérêts qui traversent ladite « Cité ». Organiser la vie de la Cité consiste à faire de choix, à opérer des arbitrages entre les différents intérêts qui existent dans la Société ; or, en régime parlementaire de type anglais, ces intérêts ne sont tout simplement pas politiquement représentés. Par ailleurs, les arbitrages politiques n’ont, à terme, de réelles efficacités, de capacités propres, que s’ils sont perçus par l’ensemble des membres de la collectivité comme relevant d’un sacrifice nécessaire de certains intérêts privés catégoriels au profit de l’intérêt général, collectif, du groupe. Encore faut-il que le sacrifice consenti soit identifié, ce qui n’est pas le cas lorsque les intérêts privés qui dirigent restent dans l’ombre.

    Les problèmes substantiels générés par l’organisation politique de l’État autour du parlementarisme représentatif d’origine anglais sont nombreux, variés, et essentiellement tus. Par exemple, le fait de disjoindre les pouvoirs législatif et exécutif et d’instituer un organisme, le « parlement », dont la seule fonction est de « faire des lois » est en contradiction directe et irrémédiable avec l’objectif de stabilité législative nécessaire à la sécurité juridique des justiciables. L’existence constitutionnelle d’un parlement en tant qu’organe législatif est la garantie, à terme, d’une profusion de lois néfaste aux ressortissants de l’État. Or, la notion d’État politique n’existe que pour assurer la sécurité et la sauvegarde du groupe d’individus qu’il représente.

    En outre, le pouvoir politique suppose, par essence, une capacité d’action sur la longue durée. Or, voilà précisément (c’est-à-dire le « temps long ») ce qui est dénié aux partis politiques sous le régime du parlementarisme anglais. Les partis politiques sont conçus comme devant régulièrement, à échéance variable entre trois et dix ans, se concurrencer les uns les autres en participant à des « élections ».

    L’organisation politique imposée par le modèle parlementaire anglais est structurellement inapte à répondre aux exigences d’un État au sens politique du terme ; une telle organisation ne peut, par nature, pas remplir le rôle d’un État. Tous les axes sur lesquels reposent les régimes parlementaires fondés sur la séparation des pouvoirs sont des artefacts chargés d’anéantir le pouvoir politique réel. Il s’agit, dans l’ombre, de transférer le pouvoir à des décisionnaires occultes tout en mettant en scène une comédie institutionnelle chargée de faire croire à une réalité différente, parée de contrepouvoirs, d’équilibre des pouvoirs, de démocratie, de droits de l’homme et de bons sentiments humanistes.

    Nous en arrivons ainsi à comprendre que le principe dit de « séparation des pouvoirs » tel qu’interprété par les régimes politiques parlementaires – sur le modèle anglais – de la démocratie représentative est une escroquerie politique universelle. Ce prétendu modèle démocratique est fondé sur une imposture institutionnelle dont l’objectif est d’éclater le pouvoir politique de façon à le transférer, en coulisse, à des entités non clairement identifiées par les institutions.

    Ce système, fondamentalement vicieux, génère inévitablement, par un effet secondaire mécanique, de graves troubles sociaux liés à l’absence de sécurité juridique ainsi qu’à l’absence de représentation politique des différents courants et intérêts qui traversent la Société. Parmi ces troubles sociaux, il en est un particulièrement dangereux pour la paix sociale et qui n’est jamais abordé en tant que tel : la génération spontanée, dans les populations concernées, de troubles de nature psychique. L’apparence institutionnelle entrant en contradiction flagrante avec la réalité sous-jacente, se créée, dans le public, une incapacité à saisir à la fois la véritable nature politique des institutions et l’identité réelle des décideurs. Il en résulte une incapacité systématique – systémique – des individus à rendre les décideurs réels responsables de leurs actes dans le même temps que les apparences proclament l’existence de contrepouvoirs et de démocratie. Le développement et la généralisation, chez les ressortissants desdits États, d’un phénomène de dissonance cognitive est l’un des effets secondaires de cette dichotomie flagrante entre apparence et réalité du pouvoir. C’est ainsi que les « États démocratiques » occidentaux fondés sur la séparation des pouvoirs telle qu’interprétée par les « régimes parlementaires représentatifs » entraînent inévitablement, à terme, des pathologies psychiques plus ou moins graves parmi leurs populations. Car les humains sont des individus qui interagissent avec leur environnement et avec leurs semblables ; la perversité institutionnelle du parlementarisme anglais a donc, naturellement, pour effet direct structurel, de générer des pathologies sociales de nature psychiques parmi les populations qui y sont soumises.

    Pour conclure brièvement : l’organisation politique autour du parlementarisme représentatif – d’origine anglaise – peu à peu imposée à la majeure partie des pays du monde, est structurellement une organisation sociale et politique perverse, inapte à instaurer la paix sociale et en contradiction directe avec les fonctions d’un État réel. Elle a, historiquement, été imposée à des fins de prise de pouvoir politique par la caste des banquiers commerçants.

    La caste des banquiers commerçants contrôle les monnaies

    Les banquiers commerçants, partis, au XVIIIème siècle, à l’assaut du pouvoir politique, n’ont pas entrepris la conquête du pouvoir sans armes. Parmi celles-ci, se trouve la création de banques centrales qui ont permis à cette caste de centraliser l’émission et la gestion des monnaies. Cette institution nouvelle de « banque centrale » a eu pour objectif et pour effet de faire échapper la gestion monétaire à tout contrôle de type politique.

    Les États politiques d’Europe, et d’ailleurs, ont vécu des milliers d’années sans « banque centrale », ce concept aujourd’hui frauduleusement présenté comme intimement lié à l’histoire des nations est une réalité politique relativement récente née, sans surprise, en Angleterre à la fin du XVIIème siècle. Le 27 juillet 1694 naissait la première banque centrale du monde, sous le nom de « banque d’Angleterre ». Cette banque était l’héritière naturelle de la très puissante Banque d’Amsterdam créée en 1609 sous l’impulsion des banquiers dominants ; ses récépissés circulaient dans le commerce comme une sorte de monnaie fictive. La Banque d’Amsterdam a réellement inauguré le concept de monnaie de banque comme instrument de paiement ; elle avait l’entier contrôle de la circulation monétaire sous forme de monnaie papier-fiduciaire, ce qui préfigure le rôle actuel des banques centrales. Ce nouveau concept de « monnaie de banque » était promis à un bel avenir, puisqu’il a, au fil du temps, remplacé l’or dans son rôle de vecteur monétaire.

    Ainsi le contrôle que les banquiers changeurs du Moyen-Âge détenaient sur l’or s’est peu à peu transmuté au cours des XVIIIème, XIXème et XXème siècles en un contrôle des mêmes banquiers sur la monnaie papier, plus aisée à faire circuler que des lingots d’or. Ajoutons, par une anticipation parfaitement prévisible et à laquelle les banquiers préparent le monde, que la monnaie ainsi comprise – comme une marchandise qu’il convient de contrôler et d’accaparer – circulera à l’avenir de façon entièrement dématérialisée, ce qui raffermira encore davantage le contrôle politique exercé par les banques sur les individus.

    Relatons, à cet égard, la récente déclaration de Mark Carney (août 2019), gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre, qui évoque une nouvelle monnaie mondiale, hégémonique, synthétique. Le hiatus sera dès lors complet entre la conception de la monnaie en tant que marchandise et sa circulation qui sera entièrement dématérialisée : le concept de « monnaie marchandise », qui ne représentera plus rien de la réalité monétaire, aura servi aux banquiers commerçants à accaparer le contrôle monétaire.

    Une fois de plus, il convient de revenir à l’essence des choses et des institutions. La monnaie, instrument au service d’intérêts privés est complètement hors de sa raison d’être, qui était « politique », entendu au sens premier de ce terme. Accaparée par des intérêts privés, la monnaie devient une « arme par destination » destinée à asservir le collectif au profit du particulier. Si les rois, empereurs, tsars et autres chefs d’État ne maîtrisaient pas la totalité de l’or qui circulait sur leurs territoires, les faux chefs d’État actuels contrôlent encore moins les masses monétaires en circulation dans le monde. Ces masses monétaires échappent désormais totalement à l’emprise du pouvoir compris dans son sens politique initial pour échoir de façon définitive aux banquiers qui contrôlent le monde.

    Le retour apparent, à grand fracas, du phénomène politique sur la gestion monétaire à laquelle on veut nous faire croire via les menées de Donald Trump sur la Fed ne sont que poudre aux yeux. En effet, les actuels dirigeants de tous les pays occidentaux sont sous le strict contrôle des financiers qui sont à l’origine de leurs élections. N’oublions pas que l’élection du président Trump a été permise par les menées de Cambridge Analytica, organisme rattaché, par ses sources de financement (Robert Mercer), à la City of London ; Steve Bannon, qui a commencé sa carrière dans le renseignement de la Marine américaine (la Navy) – spécialisé dans les opérations psychologiques – dirigeait alors les manipulations ayant abouti à l’élection de Donald Trump. A titre incident, il n’est pas inutile de préciser que Steve Bannon est passé directement du renseignement de la Navy à des fonctions chez Goldman Sachs, banquier globaliste par excellence, avant de s’occuper de politique et d’élections.

    Notons que c’est ce même organisme, Cambridge Analytica, qui a été accusé par le lanceur d’alerte Christopher Wylie d’avoir joué un rôle crucial dans le vote en faveur du Brexit. Le très médiatique Nigel Farage, qui a pris la tête de la croisade politique ayant mené au Brexit, est en effet très lié à la famille de Robert Mercer.

    Il est impératif de comprendre que le Brexit, est une manœuvre des banquiers-financiers de la City of London pour reprendre en main et piloter le changement de la monnaie mondiale, c’est-à-dire le passage de l’utilisation du dollar américain aux DTS (SDR), panier de monnaies sur le modèle du Bancor de Keynes – qui n’avait pas pu être imposé par les banquiers en 1944, au moment des négociations ayant mené aux accords de Bretton Woods.

    Donald Trump, Dominique Strauss-Kahn, Nigel Farage, Christine Lagarde, le FMI, les différentes banques centrales – dont les dirigeants de la Fed -, la Banque des Règlements Internationaux, la Banque mondiale et beaucoup d’autres se rattachent au clan des partisans du Nouvel Ordre Mondial dont le Quartier Général se situe à la City of London. Ces activistes de la globalisation monétaire et politique, dont les donneurs d’ordre sont mus par un messianisme de plus en plus apparent, œuvrent à faire advenir un gouvernement mondial qui sera dirigé, sans contrepouvoir, par les banquiers commerçants. Le premier pas vers ce gouvernement mondial est l’avènement des Droits de Tirage Spéciaux (DTS / SDR Special Drawing Rights), panier de monnaies, en tant que monnaie mondiale ; cet avènement suppose – ou plutôt nécessite – l’abaissement économique, monétaire et militaire de l’empire américain.

    Concernant cette évolution monétaire, les dirigeants officiels de la Fed américaine sont actuellement pris entre les deux feux du dollar monnaie locale et monnaie mondiale. Ils ne peuvent pas ouvertement abandonner brutalement le rôle du dollar monnaie mondiale dans le même temps qu’ils savent que cette fonction du dollar est, à la fois techniquement obsolète et politiquement abandonnée par leurs donneurs d’ordre rattachés à la City. Dans ce contexte, le président Trump joue le rôle qui lui a été assigné par ses donneurs d’ordre globalistes en aidant la Fed à transformer le dollar en une simple monnaie locale. A terme, la Fed pilotera l’économie américaine, via la politique monétaire du dollar américain, dans le seul intérêt bien compris à la fois de l’économie américaine et des financiers de la City. En d’autres termes, la Fed va progressivement réinvestir son seul rôle de gestionnaire de monnaie locale. Le rôle de gestionnaire de la monnaie mondiale – actuellement représentée par les DTS (Droits de Tirages Spéciaux / SDR Special Drawing Rights) – sera, par un commun accord des banquiers centraux, rempli par la Banque des Règlements Internationaux (BRI / BIS) d’une part et par le FMI (Fonds Monétaire International) d’autre part.

    Dans ce contexte, le seul défi américain consiste à ce que le dollar monnaie locale ne perde pas trop de pouvoir dans la détermination de la nouvelle monnaie mondiale, c’est-à-dire qu’il conserve un pourcentage utile dans le panier de monnaies que constitue les DTS (Droits de Tirage Spéciaux). D’où les menées américaines, militaires au Venezuela, et, plus récemment, commerciales au Groenland (dont le sous-sol regorge de richesses minières : terres rares, uranium, fer, cuivre, or…), afin de récupérer le contrôle de matières premières telles que l’or et le pétrole. Il ne faut absolument pas s’étonner que la Grande Bretagne s’associe aux États-Unis pour mener à bien l’acquisition du Groenland, après que la City of London ait court-circuité l’empire américain : en effet, il s’agit pour les banquiers globalistes de maintenir un équilibre entre les différentes puissances qui participent au panier de monnaies que sont les DTS. En d’autres termes, les banquiers de la City, qui ne sont pas sûrs de leur mainmise effective et définitive sur la Chine et le yuan, préfèrent, à leur habitude, jouer la carte du « tous contre tous ».

    Les banquiers misent sur la concurrence entre leurs « choses » que sont les États afin que ces derniers s’affaiblissent mutuellement, de façon à sortir seuls vainqueurs de la lutte. Cette méthode, très efficace, a été historiquement souvent employée, il n’est qu’à rappeler le financement de la guerre russo-japonaise (du 8 février 1904 au 5 septembre 1905) qui a finalement abouti à la révolution bolchevik, elle-même dûment soutenue financièrement par les mêmes banquiers. Toutefois l’histoire apporte également des messages d’espérance car cette Révolution a elle-même échappée à ses initiateurs : elle fut politiquement « récupérée » par un homme « indépendant » (Staline), qui s’est efficacement, dans une très large mesure, opposé aux plans de globalisation prévus, dès cette époque, par les banquiers.

    Pour en revenir à la prochaine monnaie mondiale que sont les Droits de Tirage Spéciaux, il faut préciser que le concept même de « monnaie mondiale » n’a été artificiellement rendu indispensable que par :

    • Le développement mondial préalable, telle une excroissance juridique monstrueuse, du principe dit du « libre échange » et
    • Le développement mondial du droit anglais comme principe normatif absolu.

    Le « libre-échange » n’a de libre que le nom, car ce principe est tout au contraire la validation juridique de la loi des multinationales sur les autres formes d’entreprises. On reconnaît ici la méthode de prestidigitation anglo-saxonne consistant à laisser croire, à faire apparaître publiquement, l’exact contraire de la réalité mise en œuvre concrètement et officieusement. Rappelons que c’est précisément cette asymétrie entre l’être et le paraître qui instaure l’irresponsabilité politique des décideurs réels.

    Le « libre-échange » est en réalité la promesse de disparition de toutes les petites et moyennes entreprises, c’est-à-dire, la promesse de concentration des entreprises et des capitaux, ce qui est, du point de vue économique, l’exact contraire de la liberté. Il faut, par ailleurs, garder à l’esprit que les multinationales se sont historiquement développées par la grâce des grands banquiers fournisseurs de crédit, sous le regard bienveillant, ou sous les menées actives selon les cas et les époques, des banquiers centraux. Je ne reviendrai pas ici sur l’historique des banques centrales, et en particulier sur celle de la Banque des Règlements Internationaux (la Banque Centrale des Banques Centrale), qui est largement explicitée dans mon livre « les raisons cachées du désordre mondial ». A terme, le libre-échange est également la promesse de disparition des États, l’OMC, par le biais des multinationales, faisant perdre aux États leur légitimité en tant qu’organe chargé d’imposer des normes.

    Quant au droit anglais, il est, par essence, la négation exacte du « droit » au sens de justice, d’équité, d’équilibre et surtout de recherche de vérité que ce concept revêt. Alors que le concept de « droit » était représenté par le droit continental européen traditionnel, le prétendu « droit anglais » est une simple subversion du principe juridique : il est un pur outil dans les mains des puissances financières dominantes pour imposer leur loi au reste de l’humanité. En d’autres termes, le « droit anglais » n’a pas pour raison d’être la pacification des relations humaines – laquelle passe par la recherche de la vérité -, il est, tout au contraire, le moyen, pour les puissances financières, d’imposer au monde entier des normes commerciales qui leurs sont exclusivement favorables. Le droit anglais a pour autre finalité de niveler les usages et cultures locales dans le monde afin, à terme, d’imposer un gouvernement mondial dirigé de façon exclusive et absolue par les banquiers-commerçants monopolistes. D’une façon synthétique, disons que le droit anglais sert :

    • à accélérer la concentration des capitaux dans les mains des banquiers,
    • à homogénéiser et uniformiser les habitudes internationales autour des concepts maîtrisés par les seuls banquiers globalistes.

    Ces deux finalités de l’invasion internationale du droit anglais ont pour objectif ultime l’élaboration d’un gouvernement mondial dans les mains des puissances financières.

    Les solutions globales à la domination totale

    Pour éviter le sombre avenir organisé par quelques dominants qui mettra, à la mode anglaise, la plus grande majorité de l’humanité en esclavage, les solutions existent. Ce renouveau politique comporte des conditions, sine qua non, qui concernent simultanément les questions institutionnelles, juridiques et monétaires.

    La première condition consiste à mettre un terme à l’organisation politique des États autour de l’idée de parlement représentatif et de partis politiques. Je détaille certaines propositions institutionnelles alternatives dans mon livre « les raisons cachées du désordre mondial ». Néanmoins, chaque région du monde peut et doit être capable de trouver des solutions institutionnelles alternatives en fonction de sa propre culture, de ses croyances, de son niveau de développement et de l’adhésion de sa population.

    La deuxième condition, sine qua non, consiste, pour ces États politiques renouvelés, à reprendre le contrôle de la monnaie qui circule sur leurs territoires. La mise en œuvre de cette condition suppose une réhabilitation de la monnaie dans son sens initial de concept, lequel s’oppose à son actuelle qualification de « marchandise », c’est-à-dire de « réserve de valeur ». Le principe monétaire est, en réalité, une institution juridique qui s’apparente à une « unité de mesure de la valeur des biens et des services », sur le modèle du mètre ou du litre. La monnaie n’est fondamentalement pas un bien, elle n’aurait jamais dû être confondue avec son vecteur. En d’autres termes, la monnaie n’est pas un bien matériel pourvue d’une valeur économique, elle n’est pas une « réserve de valeur ». Juridiquement parlant, la monnaie est, fondamentalement, un concept politique matérialisé par une « institution juridique » dont la seule valeur est de nature sociale. Confondre le principe monétaire avec son vecteur matériel revient à identifier la monnaie avec un bien dans le commerce. Cette identification autorise, à son tour, une captation et un accaparement de ce bien par des entités plus ou moins opaques.

    La confusion intellectuelle entre le principe monétaire et le vecteur matériel utilisé pour la circulation de la monnaie est la source première de la puissance actuelle des banquiers commerçants. Cette confusion a pour conséquence mécanique que la monnaie ne peut plus remplir le rôle de facilitation des échanges pour lequel elle a précisément été créée. Dans sa version subvertie, la monnaie devient une arme permettant de remplir le seul intérêt de ses propriétaires, qui est un intérêt catégoriel et de quête du pouvoir, l’exact opposé de l’intérêt collectif consistant à faciliter les échanges pour tous. Car les « propriétaires » de la monnaie déterminent l’affectation des ressources. Alors que les banquiers accapareurs ont historiquement opté pour le développement d’énormes conglomérats financiers qu’ils contrôlent, l’intérêt commun serait, tout au contraire, de permettre à chaque individu et entreprise, quelle que soit sa taille, de disposer de la monnaie afin de faciliter ses échanges et de lui permettre des initiatives, notamment créatrices, propres. Le rétablissement du concept monétaire dans sa véritable nature politique aura pour conséquence naturelle la disparition des « banques centrales ». Le service d’État appelé « ministère des finances », dont le rôle est, précisément, de répondre aux besoins économiques et sociaux des ressortissants de l’État, suffit amplement à la tâche de la gestion monétaire et financière. Il faut bien comprendre que l’existence d’une « banque centrale » rend fondamentalement inutile l’institution politique du « ministère des finances ».

    La troisième condition sine qua non, est de mettre un terme définitif au principe général de l’anonymat, lequel anonymat passe par l’organisation capitalistique mais également par le contrôle des allégeances des membres composant les gouvernements à des instances secrètes ou occultes. L’anonymat passe enfin, de façon évidente, par la reprise en main politique des paradis fiscaux, officiellement territoires indépendants mais réellement territoires entièrement dominés par les principaux détenteurs de capitaux qui sévissent depuis leur Quartier Général de la City of London.

    La quatrième condition sine qua non du retour à une gestion naturelle de la politique est de mettre un terme définitif à la suprématie du droit anglais dans les relations internes aux États autant que dans les relations internationales. A cet égard, la « soft law » étant un apanage du droit anglais, les relations internationales ne doivent être régies par aucune « guide line », par aucun « modèle de Traité internationaux » proposé par l’OCDE ou par l’OMC.
    La cinquième et dernière condition sine qua non du retour à une juste appréciation du concept « politique » est que la « justice » retrouve ses lettres de noblesse. Cette condition suppose la disparition du concept nouveau de « justice privée » car la « justice », chargée de pacifier les relations sociales, ne saurait être que collective. Il convient donc de mettre un terme à la justice privée, concept dérivé du droit anglais, laquelle est principalement véhiculée par l’arbitrage internationale et par les « clauses de règlement des différends » inclus dans les traités internationaux. Le retour du concept de « justice » passe également par la disparition de la prétendue justice « internationale » qui est la matérialisation juridique de la loi du plus fort, c’est-à-dire l’exact contraire du concept de « justice ». Rappelons que la « justice » a pour raison d’être ultime la pacification des relations entre individus, entre entités économiques ou non économiques, étant précisé que les États, entités politiques, appartiennent à cette dernière catégorie. La justice ne saurait être conçue comme un moyen technique pour imposer un rapport de force, celui des multinationales sur les individus et les États.

    Ajoutons que le concept de « justice », en tant que recherche de la vérité dans les rapports individuels et collectif dépend, pour sa mise en œuvre, des valeurs propres à chaque type de Société, lesquelles sont véhiculées par sa culture et ses expériences historiques.

    Nous assistons actuellement, bien malheureusement, en matière de justice – comme en matière de monnaie, d’entreprise et d’État – à une subversion internationale des mots et des concepts. Cette subversion généralisée n’aboutira qu’à un seul et unique effet : la mise en esclavage, juridiquement validée, du plus grand nombre par les banquiers-commerçants aussi anonymes qu’ils sont accapareurs. Cet esclavagisme généralisé passe de façon évidente par la disparition du concept d’État politique au profit de la création d’entités supranationales sous le contrôle strict des banquiers-commerçants.

    Je vous remercie de votre attention.

    Valérie Bugault

    https://www.medias-presse.info/valerie-bugault-au-liban-pour-denoncer-la-caste-des-banquiers-commercants/112742/

     


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    Les effroyables méthodes des Américains pour imposer leur "démocratie" criminelle

     

    Les 10 fonctions de l’USAID,

    la méga agence « humanitaire » de la CIA

    par Nazanín Armanian

     

    Les camions de charité de l’USAID destinés au Venezuela restent stationnés à la frontière avec la Colombie, tandis que Donald Trump, l’homme qui incarne la solidarité, menace le pays sud-américain d’une attaque militaire : il veut que des milliers de Vénézuéliens qui vont mourir des conséquences des bombes et des balles le fassent avec leur ventre plein de biscuits qu’il ne pourrait pas vendre sur les marchés des pays développés, peut-être parce qu’on a utilisé des graines modifiées pour les faire, ou parce qu’ils allaient expirer.

    L’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) a été créée en 1961 dans le but d’étendre le « Plan Marshal » aux pays stratégiques du monde, en canalisant ses politiques pour

    1) empêcher les forces communistes, renforcées par la défaite du fascisme pendant la Deuxième Guerre Mondiale, de prendre le pouvoir et

    2) ouvrir de nouveaux marchés aux entreprises étatsuniennes.

    Le lien entre l’USAID et le Bureau de Sécurité Publique, alors dirigé par l’agent de la CIA Byron Engle, a été renouvelé année après année : en 2015, Barack Obama a nommé Gayle Smith, directrice du Conseil de Sécurité Nationale de la Maison Blanche, à la tête de l’agence.

    USAID3543Selon WikiLeaks, entre 2004 et 2006, l’USAID a mené plusieurs actions au Venezuela et fait un don de 15 millions de dollars à des dizaines d’organisations civiles, afin de faire avancer la stratégie de l’ancien ambassadeur de Washington William Brownfield, basée sur la provocation d’une fracture du Chavisme et l’organisation des secteurs mécontents des réformes du Parti Socialiste Uni du Venezuela.

    Les fonctions de l’USAID

    1- Choisir le bon pays pour le projet préparé par le Secrétaire d’État, et évidemment ce n’est pas toujours le pays le plus utile. Ensuite, l’agence doit décider dans quel secteur elle sera impliquée, bien que ses secteurs préférés soient l’énergie, l’éducation, la santé, la sécurité et l’agriculture. Dans ce secteur, la production de cultures vivrières est généralement remplacée par des cultures commerciales. Elle place ensuite ses troupes dans des positions clés pour subvertir les économies locales. Les fois où elle embauche des gens de valeur solidaires indigènes, c’est pour réduire ceux qui devraient militer dans les partis politiques pour un changement fondamental dans la gestion de la charité.

    En Irak colonisé, l’USAID injecte l’économie néolibérale, impose des privatisations massives, y compris une partie de l’industrie pétrolière, et force la théocratie fantoche installée à comparer les grains transgéniques de Monsanto.

    Au Pérou, l’agence a donné 35 millions de dollars dans les années 1990 à la campagne de Alberto Fujimori, dont les mesures économiques ont plongé le pays dans la misère. La solution du protégé de l’USAID n’était pas de réduire la pauvreté mais de réduire les pauvres : Fujimori a stérilisé de force 300 000 femmes autochtones.

    2- Affaiblir et même éliminer les institutions du pays d’accueil, en créant des réseaux et des entités parallèles, en favorisant la dénationalisation des secteurs fondamentaux en faveur « d’entrepreneurs ». Évidemment, l’intérêt de la bourgeoisie étatsunienne n’est pas dans l’autosuffisance des autres pays, bien au contraire.

    3- Faciliter à la CIA le « placement de ses hommes dans la police de pays stratégiques à travers le monde« , explique AJ Langguth, ancienne correspondante du New York Times. En fait, le budget de l’USAID est en partie le financement caché des agences de renseignement américaines.

    4- Renforcer la domination des États-Unis sur la finance mondiale. En Inde, pays d’accueil de la Chine pour Washington, l’USAID, en coordination avec le gouvernement d’extrême droite de Narendra Modi, a mis en œuvre la « numérisation de l’économie », forçant des dizaines de millions de personnes des classes les plus pauvres du pays à abandonner le paiement en espèces en faveur du numérique, leur donnant seulement un mois – novembre 2016 – pour livrer leurs grosses coupures à la banque, lorsque la plupart ne détenaient aucun compte bancaire. Et qu’a obtenu l’USAID ?

    a) Servir les intérêts des Technologies de l’Information (TI), des fournisseurs de services de paiement et des sociétés émettrices de cartes de crédit MasterCard, Visa et la Fondation Gates qui a promis en échange de donner un généreux chèque à l’ONU.

    b) Appauvrir les Indiens en détruisant les économies de nombreux petits commerçants et producteurs, qui n’arrivaient pas à déposer leur argent.

    c) Obtenir les données des utilisateurs.

    d) En réduisant l’utilisation des liquidités à l’échelle mondiale, elle permet aux États-Unis de renforcer le dollar par la domination de leurs entreprises sur les finances internationales.

    e) Surveiller le commerce mondial : Washington peut ainsi sanctionner, par exemple, les entreprises qui travaillent avec l’Iran, comme Huawei en Chine.

    5- Former les forces de répression d’un État, en les préparant à démanteler la résistance de la population. Dan Mitrione, un homme de l’USAID en Uruguay, a donné des cours dans les années 1970 sur « l’art complexe de l’interrogatoire » et la manière dont les détenus devraient être torturés, en utilisant des hommes et des femmes « vivants » sans abri comme cobayes humains. L’USAID, avec les Bérets verts et la CIA, est impliqué dans la torture, le meurtre et la disparition de milliers d’hommes et de femmes guatémaltèques progressistes après avoir formé près de 30 000 policiers et des groupes paramilitaires pour cette mission.

    Au Brésil, le Bureau des Initiatives de Transition (OTI), un contractant de l’USAID chargé de déstabiliser les gouvernements non alliés, a agi de la même manière. L’une de ses victimes était Dilma Rousseff, arrêtée et torturée pour être une étudiante marxiste.

    6- Créer des milliers d’emplois pour les ONG étatsuniennes et leur fournir d’énormes fonds publics et privés pour servir les intérêts de donateurs tels que Rockefeller, Soros, Gates, Ford et Omidyar, tout en ouvrant les marchés aux sociétés des États-Unis. L’USAID elle-même prétend retourner dans son pays près de 80% de l’argent investi dans cette organisation.

    MENA_Iraq_USAID-Tiajra-320x240-webUne fois que Bush et ses alliés ont transformé l’Irak en décombres avec des mensonges en 2003, un des contractants de l’USAID, Creative Associates International Inc. (CAII) a remporté un contrat de 157 millions de dollars pour l’achat de tableaux noirs et de craie pour des écoles qui avaient été détruites par des missiles étatsuniens. Un autre, International Relief and Development (IRD), a reçu 2,4 milliards de dollars pour les mêmes fins, et Halliburton et Bechtel ont reçu la même somme.

    En Afghanistan, principal bénéficiaire de l’aide américaine, où des centaines « d’experts en genre » occidentaux ont débarqué pour « sauver les femmes », l’USAID a alloué 216 millions de dollars en 2018 pour autonomiser 75 000 femmes : selon l’Inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan, seulement 50 environ ont été employées et l’argent des contribuables a disparu. 89,7 millions de dollars de plus ont disparu. Arnold Fields, son directeur, a été forcé de démissionner par le Congrès.

    La « Démocratisation de l’Afghanistan » menée par Bush-Cheney et 300 000 soldats de l’OTAN et des dizaines de milliers de sous-traitants « djihadistes » du Pentagone, en plus de tuer presque un million d’Afghans et de pousser des millions de familles à quitter leur foyer, a eu pour effet de faire oublier la mémoire historique du pays des manuels scolaires : peu se souviennent que la République démocratique d’Afghanistan (1978-1992), dirigée par les communistes, a éliminé l’usure, la culture de l’opium, légalisé les syndicats, établi une loi sur le salaire minimum, a établi la négociation collective, l’égalité entre hommes et femmes, qui a permis que pour la première fois 40% des médecins soient des femmes ainsi que 60% des professeurs de l’université de Kaboul. L’éducation a été déclarée gratuite et universelle, de même que les soins de santé, et les lits d’hôpitaux ont été doublés.

    Selon la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), le nombre de civils tués ou blessés lors d’attaques de l’OTAN en 2017 a augmenté de 50 % par rapport à 2016, les deux tiers du total étant des femmes et des enfants. Aujourd’hui, les écoles de l’USAID n’enseignent pas les valeurs de la collectivité, mais l’individualisme le plus pervers du « chacun pour soi ».

    7- Déstabiliser la résistance à l’impérialisme et aux dictatures alliées, dans les pays en tension, en soulageant la faim de manière ponctuelle et dans des moments concrets par des aumônes, empêchant la population de s’organiser pour exiger la justice sociale. En Égypte, à la fois sous le régime Moubarak et aujourd’hui sous le despotisme du général al Sisi, Washington oblige le Caire à acheter des armes alors que des milliers de personnes vivent dans des cimetières, puis envoie l’USAID pour distribuer du pain dans les quartiers qui se sont levés pendant le « printemps » de 2011, déstabilisant ainsi la résistance.

    Il a fait la même chose en Haïti : dans les quartiers où les ouvriers avaient organisé des « pots publics » pour demander justice, il distribue de misérables sacs de nourriture, cherchant une loyauté : « Tout le monde embrasserait les mains qui leur donne de la nourriture« , ont-ils pensé.usaid-ayuda-humanitaria-ee_uu_-compressor.jpg_1718483347

    8– Provoquer des protestations populaires contre les gouvernements qu’elle répudie sous la bannière de la « Promotion de la démocratie ». L’USAID a été expulsée de Russie, des pays de l’ALBA (Bolivie, Cuba, Équateur, Dominique, Nicaragua et Venezuela) et du Burkina Faso. Ici, le président Thomas Sankara, le Che Guevara du Burkina Faso, a été renversé par un coup d’État parrainé par la France et assassiné en 1987 en punition de ses grandes mesures visant l’autosuffisance de la nation. La Libye, l’un des pays les plus développés d’Afrique, est aujourd’hui le meilleur exemple de ce type de « libération ».

    9- Créer ses propres médias apparemment dépolitisés (sports, comédies musicales, etc.) envoyant des messages subliminaux au profit de l’économie de marché, de la consommation, du manque de solidarité, etc. L’USAID, par le biais de l’OTI, a introduit à Cuba en 2010 un système de messagerie similaire à Twitter appelé ZunZuneo. Tout en recueillant les données personnelles de centaines de milliers d’utilisateurs par le biais de leur téléphone portable, il a tenté d’organiser des dissidences dans le réseau et aussi dans les rues. Creative Associates International Inc. (CAII), un autre contractant de l’USAID, a parrainé des rappeurs pour capter les jeunes.

    10- Recevoir plus de subventions par plus de destruction à cause de la guerre : en mars 2017, les États-Unis ont « par erreur » bombardé un bâtiment à Mossoul tuant 105 civils irakiens : deux jours plus tôt l’USAID avait déposé sa demande de nouveau budget pour la reconstruction de l’Irak : marchés « guerre-construction » ? Pompiers pyromanes ? Toute ressemblance avec la scène du film « Child » où Charlot propose à son fils de casser les fenêtres du quartier afin de gagner de l’argent en installant du nouveau verre n’est que pure coïncidence !

    Si la guerre et la pauvreté n’étaient pas aussi rentables, elles seraient interdites par la loi.

    Source : Las 10 funciones de USAID, la mega agencia “humanitaria” de la CIA

    traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

     

     

    https://reseauinternational.net/les-10-fonctions-de-lusaid-la-mega-agence-humanitaire-de-la-cia/


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