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    La Russie et la Syrie: ultima ratio regis

    La Russie et la Syrie: ultima ratio regis

    Du jamais vu dans le domaine des révélations politico-militaires! La première chaîne de télévision russe vient de mettre en images les révélations fournies par le pendant exact du Wikileaks en Ukraine: les Américains auraient planifié de lancer une diversion contre les troupes russes en Syrie en se servant… des Géorgiens et des Ukrainiens!

    Le scoop a été décroché par les hakers qui ont dépisté une conversation qui a eu lieu à huis clos, bien entendu, entre l’ancien président de Géorgie Saakachvili, nommé par le Président ukranien Porochenko nouveau gouverneur d’Odessa, et de son colllègue, ancien ministre de la Défense de Géorgie. Le redoutable Michiko (sobriquet gentil dont ses proches affublent Saakachvili) serait le cerveau de cette cabale diabolique qui prévoyait d’envoyer les lance-missiles de fabrication soviétique de type Stinger en Syrie pour détruire plusieurs villages kurdes et semer la pagaille dans les rangs de l’Armée syrienne. Les vétérans des paras géorgiens – retraités, cela s’entend, et en fuite de leur propre pays depuis belle lurette – devaient organiser le tout. Dans la conversation dactylographiée « de source sure » Saakachvili se renseigne sur les détails de la manipulation en expliquant que le commanditaire serait le sénateur américain Mac Kain. Ce dernier voudrait coûte que coûte « botter le cul des Russes », histoire de faire bouger ce bon vieux Obama, toujours en retard d’une guerre.

    La bande de la conversation n’a pas été encore rendue publique, mais le gouverneur d’Odessa clame haut et fort son innocence. Selon lui, il s’agirait d’une provocation des barbouzes moscovites.

    Provocation ou pas, on ne se souvient que trop bien de cette lugubre prophétie lancée devant le grand public par Ashton Carter, ministre de la Défense des Etats-Unis. Il prétendait que les Russes seraient bientôt victimes d’une attaque en Syrie, et « auront de nombreux morts à déplorer». Ensuite les Américains et leurs acolytes se sont arrangés pour publier des drôles d’informations sur les soi-disant pertes du contingent russe, aussitôt démenties par la Défense russe.

    Quoi qu’il en soit, l’idée de Saakachvili – s’il y en a une – a tout du doigté d’un maître-avanturier. Si l’on applique les règles du « Grand Echiquier » de Zbiegniew Brzezinski, on aura vite fait d’appréhender la conjoncture: il n’y a que la Syrie qui fait barrage au plan « Nabucco », charpenté par Washington pour pomper le pétrole centre-asiatique en transit via les ports de Syrie. Si Damas succombe à DAESH, le pipe-line serait mis en place, et priverait la Russie de sa position de monopole sur le marché occidental. Le pétrole pas cher inonderait l’Europe et ferait chuter le rouble rattaché au pétro-dollar. Une telle perspective referait le scénario de 1991 pour faire éclater la Russie qui se retrouverait sans budget et ferait vite faillite. Ensuite les hordes de DAESH attaqueront le Caucase pour déferler sur la plaine méridionale russe et drainer le flux des immigrés du Proche-Orient et de l’Afrique en direction de la Russie – chose positive pour les alliés européens de Washington. L’Europe s’en retrouverait sauve et pourrait encore festoyer un siècle sur les débris de l’immense Empire de Moscou.

    Vladimir Poutine cherche à contrecarrer cette Bérézina – raison suprême pour laquelle il a dépêché ses forces navales et aériennes en Russie. En fait, il défend davantage les intérêts de la Russie que ceux de Bashar Assad. Il fait preuve d’un pragmatisme parfaitement régalien et… gaullien. Mais s’il lâchait prise, le plan américain retrouverait de l’allant. C’est pour cela donc que le Président russe se montre si intransigeant. Il n’a aucun choix et, de ce point de vue, le Pape François a parfaitement raison: la Trosième Guerre Mondiale a bel et bien commencé. En bon stratège, Poutine cherche à étouffer le danger dans son berceau, loin des frontières russes. Les Américains, eux, tentent d’organiser une sorte de guerre subversive en utilisant des pions du rang de Saakachvili.

    En même temps percevant clairement que le véritable enjeu est le budget de la Russie, Vladimir Poutine fait de son mieux pour détacher le rouble de la cote du pétro dollar en brisant ce duo infernal. Autrement dit, en organisant le deal fantastique avec la Chine pour des livraisons de gaz et de pétrole, le Président de Russie a démontré que l’on peut très bien comptabiliser en yuan sans passer par le dollar. Si le plan de Poutine marche, le retournement de la situation serait de 180 degrés. Privés de leur pouvoir financier, les Américains s’en trouveraient déficitaires et sans argument militaire, face à une Russie qui sait très bien se défendre.

    Comme toujours, lorsque les enjeux sont tellement cruciaux, les canons commencent à tonner. Et c’est bien ce qui est en train de se passer sans que l’on puisse arrêter le train parce que le frein est actionné depuis longtemps – l’ennui seulement qu’il ne marche plus.

     

    Alexandre Artamonov

    http://novorossia.today/la-russie-et-la-syrie-ultima-ratio-regis/

     

    Paru ce matin, mon post

    Crash avion russe, et machiavélisme

     


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    Et si les Services Secrets de l'entité sioniste, en liaison avec leurs amis wahabites saoudiens, avaient profité du Pélerinage de la Mecque pour procéder à des attentats ciblés contre des personnalités chiites iraniennes, irakiennes, du Hezbollah ? Israel démocrate, ou démoNcrate ? eva R-sistons

    Saoudiens et Israéliens ont orchestré la bousculade au Hajj

    Mardi 27 Octobre 2015

    image: http://www.alterinfo.net/photo/art/grande/8442017-13255308.jpg?v=1445965114

    image: http://www.alterinfo.net/photo/art/default/8442017-13255308.jpg?v=1445965138

    Saoudiens et Israéliens ont orchestré la bousculade au Hajj
     
    Manigancé par Israël et la Saoudie au Hajj (pèlerinage à La Mecque) de cette année, le complot terroriste a tué des milliers de pèlerins, et des dizaines de diplomates, scientifiques et dirigeants politiques d'Iran, d'Irak, de Syrie et du Liban sont portés disparus, présumés morts ou enlevés en Saoudie.
     

    image: http://www.veteranstoday.com/wp-content/uploads/2015/10/Kaiser_4571.jpg


    Ghadanfar Abadi Rukin
     

        Des sources officielles d'Irak et d'Iran accusent les Saoudiens, d’avoir, de concert avec les services de sécurité de l'État d'Israël, mis en scène la bousculade de Mina durant le Hajj de cette année. Malgré les dénégations saoudiennes, aucune estimation du nombre de morts et « disparus » ne totalise moins de 3500 victimes, la liste complète de manquants en dénombrant actuellement près de 9000.
     

        Des sources de sécurité de haut niveau révèlent comment des mois à l'avance la Saoudie et Israël ont passé au crible les demandes de visas afin de sélectionner les particuliers visés.
     

        Selon une source de sécurité anonyme : « Certains ont été arrêtés avant l'incident de Mina, tandis que d'autres ont été enlevés dans les hôtels ou à l'aéroport. Quand la bousculade a commencé, déguisés en pèlerins et équipés de petites bonbonnes de gaz ou de liquide toxique, des équipes saoudiennes et les responsables de la sécurité israéliens ont commencé à tuer les victimes choisies au préalable.

     

        Les corps des gens assassinés ont été regroupés depuis différents endroits, beaucoup étant jetés comme du linge sale au milieu des victimes de la bousculade. Selon l'UK Independent  :
     

        Dans son best-seller Gideon Spies: The Secret History of the Mossad, Gordon Thomas donne un compte rendu détaillée effrayant sur la façon dont le Mossad utilise des biochimistes et des spécialistes en génétique pour développer des cocktails mortels conditionnés sous forme de bouteilles d’agents mortels.

        Cela inclut la mise au point d'agents neurotoxiques, d’agents suffocants, de toxiques sanguins, et d’agents vésicants – dont du Tabun (pratiquement inodore et invisible lorsqu'il est dispersé en aérosol ou sous forme de vapeur), du Soman (le dernier gaz neurotoxique découvert par les nazis ; il a une légère odeur fruitée et est inégalable sous forme de vapeur), des agents vésicants (qui incluent le chlore, le phosgène et le diphosgène, et sentent l'herbe fraîchement tondue) et des toxiques sanguins (dont ceux à base de cyanure).

     

        Publié aujourd'hui en délibération directe avec les services de sécurité des Républiques islamiques d'Irak et d'Iran, un rapport du Département européen pour la sécurité et l'information (DESI) insiste sur le danger représenté dans la région par la réticence soutenue des Saoudiens et des Israéliens à répondre du sort de ceux que l’on sait à présent avoir été visés par cet acte de terrorisme.
     

        DESI : Saoudiens et Israël ont comploté contre des responsables iraniens et irakiens au pèlerinage, que pourrait être la réaction iranienne ?
     

    Chronique, Chronique sur le terrorisme, Moyen-Orient, Politique étrangère
     

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    Abdollah Zeighami
     

        Dr Haitham Bou Said, ambassadeur Secrétaire général du DESI, souligne aujourd'hui que le malheureux incident de Mina survenu dernièrement en Saoudie prendra fin seulement quand le sort des officiers de sécurité irakiens et iraniens manquants sera révélé.
     

        Des dizaines de hauts gradés ont disparu alors qu’ils accomplissaient leurs rites religieux à La Mecque. Les autorités saoudiennes ont déclaré qu’un grand nombre de gens ayant été portés disparus à la suite de bousculade au pèlerinage, il ne leur est pas possible de retrouver les personnalités manquantes.
     

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    Ismail Hamid Zaerin Mena
     

        Parmi les Iraniens manquants les plus importants il y a :

        Ghadanfar Rukin Abadil, ambassadeur iranien au Liban ; Abdullah Zeighami, chef adjoint du Département du renseignement affilié à la Garde révolutionnaire ; Dr Ali Asghar Foldghar, chef du Centre de recherche stratégique des Gardiens de la Révolution ; Ahmad Fheem, haut fonctionnaire du Ministère des Affaires étrangères ; et beaucoup d'autres.

     

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    Ahmad Fahema
     

        Deux corps ont été retrouvés : l'un appartient à Mohammad Rahim Aqayyi Boor, ambassadeur d'Iran en Slovénie, et l'autre appartient au général irakien Isamil Hamid Zaer, chef du Département de criminologie du Ministère de l'Intérieur.
     

        Hassam Amir Abdullahyan, Ministre adjoint des Affaires étrangères iraniennes, a demandé aux autorités saoudiennes de déterminer ce que sont devenus les 344 Iraniens manquants du groupe iranien en pèlerinage.
     

        Bou Said a déclaré : « En coordination avec d'autres organismes internationaux, l'Organisation a commencé à rassembler des indices et des témoignages dans le but de découvrir la vérité. » Il a ajouté : « il existe des preuves qu'un appareil de sécurité israélien, qui était là-bas au moment du pèlerinage, s’est intéressé à des Iraniens, à des membres du Hezbollah et à des délégués irakiens qui participaient au pèlerinage, pour procéder à des opérations secrètes d'enlèvements et d’arrestations en coopération avec les autorités saoudiennes. »

     

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    Hassan Hussaini
     

        DESI a aussi documenté des rapports et des vidéos montrant que la bousculade, qui a tué huit mille six cent trente-quatre personnes (8634), a été délibérément orchestrée par la sécurité saoudienne. Un nombre considérable de morts n’ont jamais été retrouvés et ont pu être traînés vers les décharges publiques au lieu de bénéficier des rites funéraires requis.
     

    image: http://www.veteranstoday.com/wp-content/uploads/2015/10/Kaiser_460.jpg


    Mohammad Rahim Aqayyi Bor
     

        DESI indique que des listes supplémentaires de disparus irakiens et du Hezbollah libanais sont détenus pour des raisons de sécurité.
     

        Les Syriens vivant en Syrie ne sont pas autorisés à se rendre en Saoudie, même à des fins religieuses.
     

    Veterans Today, Gordon Duff et Nahed Al Husseini, 26 octobre 2015

    Original : www.veteranstoday.com/2015/10/26/saudis-and-israelis-stage-hajj-stampede-in-terror-plot/
    Traduction Petrus Lombard


    En savoir plus sur http://www.alterinfo.net/Saoudiens-et-Israeliens-ont-orchestre-la-bousculade-au-Hajj_a118276.html#gcryFi4jk8kYmjGu.99
     
     
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  • Deux articles essentiels

    L'industrie financière impose de nouveaux transferts de souveraineté en Europe

    La Commission veut achever l’Union bancaire, à laquelle il ne manque plus qu’un pilier: un fonds européen de garanties des dépôts bancaires en cas de faillite.

    L'industrie financière impose de nouveaux transferts de souveraineté en Europe

    Toujours aussi sourde aux attentes des peuples, l'industrie financière européenne impose de nouveaux transferts de souveraineté à marche forcée au sein de l’Union. En toute discrétion et dans l’indifférence des médias subventionnés, la Commission Européenne a lancé un nouveau plan qui accélère le mouvement.

    La Commission Européenne au secours de l'industrie financière

    faut lire attentivement les « mesures concrètes » dévoilées par la Commission Européenne mercredi dernier pour comprendre le mouvement qui se prépare.

    L’Union économique et monétaire européenne (UEM) se porte bien mieux aujourd’hui qu’avant la crise financière.

    Toutefois, malgré les progrès réalisés, notamment en ce qui concerne le renforcement de la gouvernance économique et la mise en place de l’Union bancaire, l’UEM reste incomplète. Les écarts de performances économiques au sein de la zone euro sont importants.

    Comme toujours, ce plan se justifie par la croissance, l’emploi, la justice sociale, la lutte contre l’exclusion. C’est bien connu, l'industrie financière est la meilleure amie de la solidarité.

    L'industrie financière et ses grands objectifs

    Par une sorte de provocation (inconsciente?), la Commission a décidé d’agiter tous les chiffons rouges qui font aujourd’hui la colère des peuples. Elle parle d' "achèvement de l’Union bancaire" comme préalable à l' "Union financière", et à "l'Union des marchés de capitaux". Toutes ces expressions sonnent toujours de façon épidermique à certaines oreilles, et tout se passe comme si la Commission cherchait vraiment à soulever une tempête contre son projet.

    L'industrie financière et les garanties bancaires

    La Commission veut achever l’Union bancaire, à laquelle il ne manque plus qu’un pilier:  Un fonds européen de garanties des dépôts bancaires en cas de faillite. Il s’agit concrètement de mutualiser dans l’Union la garantie apportée aux déposants dans une banque qui fait faillite. La Commission propose sur ce point un dispositif de bon sens.

    La Commission proposera un système fondé sur la réassurance, qui permettra de conserver les systèmes nationaux des États membres.

    L’objectif est d’éviter de faire peser sur un Etat très endetté le coût d’une garantie des dépôts nationaux. Cette idée a le don d’exaspérer l’Allemagne, qui a refusé le principe de ce dispositif lors du sommet du 16 octobre. Les Allemands n’ont en effet pas envie de payer pour le déposant grec… Manifestement, la France n’a pas ce souci.

    L'indu obtient une voix unique de l’euro au FMI

    Sans que personne n’y prenne garde, les pays de l’Union devraient accepter de perdre leur siège au FMI au profit d’une représentation unique de la zone euro. C’est en tout cas ce que l’Allemagne a obtenu au conseil d’octobre et que la Commission s’empresse de transcrire dans les textes. La représentation de la zone euro devrait être confiée au président de l’Eurogroupe (en l’état, le très rigide hollandais Jeroen Dijsselbloem).

    Les Grecs apprécieront la manoeuvre, qui consiste à déléguer la représentation de leurs intérêts au FMI à l’un de leurs principaux bourreaux!

    L'industrie financière obtient un comité budgétaire européen

    Prélude à un « gouvernement économique de l’Europe » tant vanté par l’excellent François Hollande comme solution à tous nos maux, la Commission a décidé de mettre en place un comité budgétaire européen consultatif, qui devrait donner un avis sur les politiques économiques nationales.

    La Commission met actuellement sur pied un conseil budgétaire européen consultatif indépendant qui sera chargé i) d’évaluer la mise en œuvre du cadre budgétaire de l’UE, ii) d’émettre des avis sur l’orientation budgétaire appropriée pour la zone euro dans son ensemble, iii) de coopérer avec les conseils budgétaires nationaux des États membres et iv) d’émettre des avis ad hoc à la demande du président.

    L’Europe met le doigt dans l’engrenage d’un transfert durable de la souveraineté économique : les ministères des Finances des Etats membres ne seront bientôt plus que des succursales d’un super-ministère logé à la Commission Européenne.

    L'industrie financière européenne, délabrée et inquiète

    Ce coup d’accélérateur donné à l’Union financière – qui constitue le seul projet d’avenir dans l’Union aujourd’hui – ne tombe pas du ciel. Il s’explique par les fortes inquiétudes que l'industrie financière  européenne nourrit sur sa propre situation. Son état de délabrement avancé (malgré les fanfaronnades des marchés financiers) l’oblige à une fuite en avant en foulant aux pieds les aspirations populaires (car l'industrie financière déteste le populisme et la démagogie et sait mieux que tout le monde ce qui convient aux citoyens).

    L'industrie financière mise à mal en Italie

    L’absence de reprise économique durable depuis la Grande crise de 2008 met de nombreuses entreprises à l’épreuve et épuise le système financier européen. L’Italie en a donné la preuve cette semaine, avec la faillite de trois petites banques due à l’insolvabilité de ses entreprises créancières.

    La Banque d’Italie a placé les trois banques — Banca Marche, Banca Popolare dell’Etruria et Cassa di Risparmio di Ferrara (Carife) — sous administration, des audits ayant révélé des failles dans leurs comptes. Les détails du plan du sauvetage ne sont pas encore définis mais comme les banques ont un besoin urgent en liquidités, un fonds à l’origine mis sur pied par les banques italiennes pour garantir les dépôts des clients a été mobilisé par les autorités pour fournir l’essentiel de l’argent nécessaire.

    On comprend mieux l’empressement des financiers à mutualiser au niveau européen le coût de ces opérations.

    L'industrie financière inquiète la BCE.

    La situation des petites banques (mais notre petit doigt nous dit « pas que ») suscite en effet des inquiétudes fortes, au point que la Banque Centrale Européenne a décidé de s’y intéresser de très près. Le gendarme bancaire européen, qui dépend d’elle, devrait donc prochainement soumettre celles-ci à des stress tests. Cette manoeuvre permettra d’évaluer un peu mieux les dégâts à prévoir dans le secteur.

    La résolution des crises bancaires au coeur du débat

    Dans cet ensemble inquiétant, la question du « qui paie en cas de faillite bancaire » reste le sujet majeur. Pour y répondre, la Commission a adopté une directive dite « BRRD » (Redressement et résolution des crises bancaires) dont la transposition dans les droits des Etats devait être achevée au 31 décembre 2014. La France a tardé à agir mais a finalement adopté une ordonnance n° 2015-1024 du 20 août 2015 qui fait la part belle aux actionnaires en cas de défaut (ceux-ci peuvent bénéficier d’un apport d’un fonds de garantie assez rapidement).

    La Commission attaque 6 Etats

    Avec une diligence exceptionnelle, la Commission Européenne vient de déférer devant la Cour de Justice de Luxembourg les six Etats qui n’ont pas encore transposé cette directive (pour mémoire, beaucoup de directives sont transposées avec plusieurs années de retard): les Pays-Bas, le Luxembourg, la République Tchèque, la Pologne, la Roumanie et la Suède.

    Manifestement, la Commission s’inquiète…

    La BCE constate les dégâts

    Cette ambiance morose est accrue par la triste situation économique de la zone euro. L’inflation ne repart toujours pas, malgré l’intervention massive de la BCE sur les marchés, dont le seul résultat est de nourrir une dangereuse bulle sur les marchés financiers. Mario Draghi a donc fait comprendre qu’il intensifierait encore son intervention en décembre.

    Malgré ces « bonnes » nouvelles, les analystes n’anticipent pas de retour de l’inflation à 2% avant 2020. Encore 5 ans d’économie administrée avant un retour à la norme. Voilà qui est très réjouissant.

     

    image: http://www.atlantico.fr/sites/atlantico.fr/files/styles/page-profil/public/fiches/2014/11/capture-decran-2014-11-06-a-20.53.21-convertimage.jpg?itok=W_nyzIFw

    Éric Verhaeghe

    Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr
     

    Diplômé de l'ENA (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un DEA d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/industrie-financiere-impose-nouveaux-transferts-souverainete-en-europe-eric-verhaeghe-2409940.html#35UCiDhMpoVYibIK.99
     
    Comment la finance européenne anéantit la souveraineté des États-nations.
     
     
    GOPE-Grandes-Orientations-de-Politique-Economique-feuille-de-route-économique-de-Matignon

    Les GOPE (Grandes Orientations de Politique Économique) ou la feuille de route économique de Matignon

     

    C’est dans la plus grande discrétion que les « Grandes Orientations de Politique Économique » (GOPE) fixées par la Commission européenne aux 28 États membres de l’Union européenne pour 2014-2015 ont été publiées le 2 juin dernier [1].

    Aucun média de grande diffusion ne s’en est fait l’écho de façon approfondie et sérieuse auprès de nos concitoyens, aucun des partis politiques ayant accès à ces médias non plus. Soit tout ce petit monde n’y connaît rien à rien – ce qui est hélas certain dans bien des cas – soit il a jugé beaucoup plus prudent de distraire l’attention des Français sur des sujets dérisoires et inoffensifs. Par exemple sur les règlements de compte familiaux ou maffieux qui déchirent l’UMP et le FN devant l’indifférence blasée des Français.

    Pourtant, ces GOPÉ publiées à l’aube de la trêve estivale constituent ni plus ni moins que la feuille de route fixée à chaque État membre de l’Union européenne pour les 12 mois qui viennent, en vertu de l’article 121 du TFUE (traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) [2].

    Il est donc du plus haut intérêt d’analyser quelles sont ces recommandations que les membres non élus de la Commission européenne – et dont 96,4% ne sont pas Français (27 commissaires sur 28) – ont décidées pour la France. Puisque ces « recommandations » vont constituer la politique économique de la République française mise sous tutelle, il est assurément beaucoup plus important d’en prendre connaissance que de s’enquérir des résultats de telle ou telle de nos élections pour rire.

    La Commission évalue tout d’abord le programme présenté par le gouvernement, que ce soit le « programme national de réformes » ou le « programme de stabilité ».

    L’objectif affiché par le gouvernement (qui lui est imposé par les traités européens) est de corriger en 2015 le déficit du budget de l’État. Car celui désormais prévu pour 2014 est une nouvelle fois très excessif par rapport aux normes européennes, comme il l’a été en 2013, en 2012, en 2011, en 2010, en 2009, en 2008, etc. Le couteau sous la gorge, le gouvernement français a donc promis-juré qu’il ramènerait cette fois-ci notre déficit budgétaire à -0,5 % du PIB… en 2017.

    Pour que Paris atteigne cet objectif – dont nul n’ignore à Bercy qu’il est extrêmement ambitieux, sinon irréaliste -, la Commission européenne a indiqué en fronçant les sourcils que la « France doit déployer des efforts supplémentaires ». Bigre ! Mais quels sont ces efforts additionnels que demande la Commission [3] ?

    Pour bien en saisir le sens et les conséquences, il faut se livrer à un exercice de traduction de la « novlangue » bruxelloise en bon français. Car chacune des formules du jargon bruxellois est porteuse de conséquences très concrètes pour nos compatriotes. Traduisons-les donc.

    1- « Réduction des dépenses publiques »

    Traduction : c’est ce que le gouvernement a annoncé avec son plan de 50 milliards d’économie [4]. C’est la fameuse contrepartie du « pacte de responsabilité » pour ne pas faire exploser le déficit. À ce pacte de responsabilité peu efficace [5] sur la compétitivité, il est désormais demandé d’ajouter une nouvelle réduction drastique des dépenses publiques.

    Ce qu’il faut savoir – et que tous les économistes savent – c’est que pratiquer des coupes sombres dans les dépenses publiques lorsqu’un pays est déjà en période de stagnation économique est une politique qui ne peut mener qu’à la récession. Et c’est en outre contre-productif puisque la récession entraîne une baisse des recettes fiscales souvent supérieure aux économies réalisées par la réduction des dépenses. En d’autres termes, cela revient paradoxalement à creuser le déficit que l’on prétendait combler…

    Il faut enfin savoir que l’histoire économique enseigne qu’il n’y a pas de baisse des dépenses publiques réussies sans dévaluation monétaire. Songeons aux  exemples récents de l’Allemagne (dévaluation de facto avec l’adoption de l’euro, qui est sous-évalué pour la compétitivité allemande) et de la Suède. Autant dire que la baisse des dépenses publiques est impossible pour la France, du fait que l’euro est très surévalué par rapport à la compétitivité de l’économie française.

    2- Redéfinir « la portée de l’action des pouvoirs publics »

    Traduction : cela revient à accentuer les privatisations et la destruction de notre système de santé et de nos services publics auxquels les Français sont majoritairement attachés, quelle que soit leur couleur politique [6].

    On a par ailleurs vu le succès de la privatisation des autoroutes qui rapportaient à l’État et coûtent désormais très cher aux Français…

    3- Le texte va plus loin concernant le système de santé puisqu’il explique que « d’importantes économies à court terme ne peuvent être réalisées sans une réduction significative de l’augmentation des dépenses de sécurité sociale »

    Traduction : il faut s’attendre à une baisse massive des remboursements de santé, puisque la branche maladie représente quasiment 50 % des dépenses de la Sécurité sociale [7], ainsi qu’à une privatisation rampante de la Sécurité sociale, via le recours croissant aux mutuelles privées, présentées comme solution à tous les problèmes.

    Pour la branche vieillesse, il s’agit bien évidemment des retraites qui sont en ligne de mire. Après la hausse de l’âge de départ à la retraite, vient maintenant le gel du montant des pensions [8].

    Pour les retraités, la perte de pouvoir d’achat c’est maintenant ! Le texte de la Commission européenne parle d’ailleurs explicitement de gel des retraites et d’autres pensions sociales, ce qui confirme une fois encore que le gouvernement ne fait qu’appliquer la politique de l’oligarchie euro-atlantiste.

    Pour le chômage, le texte parle de « dégressivité des allocations » : cela augure d’une baisse plus importante et plus rapide des allocations dans le temps.

    4- « Simplifier les différents échelons administratifs »

    Traduction : voilà l’une des motivations avancées par les pouvoirs publics pour adopter une nouvelle loi de décentralisation.

    Il faut pourtant noter qu’aucune des lois précédentes de décentralisation n’a apporté d’économies substantielles. Bien au contraire, les coûts des collectivités locales ont généralement eu tendance à exploser [9].

    Cette injonction de réduction des échelons administratifs témoigne donc, non seulement que la République française n’existe plus comme État souverain et indépendant, mais aussi qu’en dépit de leur nom, les GOPÉ ont aussi des visées géopolitiques. Ce qu’elles visent, ce ne sont pas seulement des économies budgétaires, c’est aussi, et ni plus ni moins, que le démantèlement des grands États nations d’Europe, au premier rang desquels la France, avec des grandes régions qui traiteront directement avec Bruxelles [10].

    En fidèle employé de l’oligarchie euro-atlantiste, François Hollande parle d’ailleurs lui-même de « régions à taille européenne » [11].

    5- Dans le chapitre coût du travail, « il convient que le salaire minimum continue d’évoluer d’une manière propice à la compétitivité et à la création d’emploi »

    Traduction : il faut : a) arrêter les revalorisations du SMIC ; b) commencer à mettre en œuvre sa suppression.

    Ne doutons pas que des campagnes de presse se préparent pour expliquer au bon peuple que le SMIC serait « un frein à la croissance » et que sa suppression permettrait de « libérer les énergies »…

    6- « Une attention particulière devrait être accordée aux dispositions réglementaires du Code du travail ou aux règles comptables liées aux seuils spécifiques en matière d’effectifs, qui entravent la croissance des entreprises françaises »

    Traduction : tiens donc ! C’est exactement ce que « propose » François Rebsamen, le prétendu « ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social » du gouvernement.

    Même si, selon la tactique d’enfumage habituelle, dite « des lieutenants », certains socialistes font mine de s’y opposer. [12] Opposition pour la galerie bien entendu.

    7- « Accroître la souplesse des conditions de travail en cas de difficultés économiques provisoires »

    Traduction : il faut poursuivre la remise en cause de l’existence même des contrats de travail à durée indéterminée (CDI) et accroître la précarisation des contrats de travail.

    8- « Une majorité reste confrontée à d’importantes barrières à l’entrée ou à l’exercice (par exemple les taxis, le secteur des soins de santé, les notaires et, plus généralement, les professions juridiques) »

    Traduction : il faut déréguler tous ces secteurs, déjà mis à mal par les traités européens.

    Il faut noter que cette idée est un serpent de mer, qui a déjà été souligné par maints rapports antérieurs, notamment le fameux « rapport Attali » de la « Commission pour la libération de la croissance française ». Chargée par le président de la République de l’époque, Nicolas Sarkozy, de fournir des recommandations afin de « relancer la croissance économique » de la France, la Commission Attali avait rendu son rapport final le 23 janvier 2008 dans lequel on trouvait déjà ces prétendues solutions pratiquement mot pour mot.

    9- « Les tarifs réglementés restent d’application pour les ménages et, en ce qui concerne l’électricité, ils sont fixés en dessous des niveaux de coûts et l’accès pour les autres fournisseurs est limité »

    Traduction : la hausse des tarifs et la privatisation d’EDF sont au programme.

    La Commission européenne a d’ailleurs le culot de prendre l’Espagne comme modèle de pays qui a appliqué ces recettes. Avec le succès que l’on voit !

    10- « Dans le secteur ferroviaire, des barrières à l’entrée continuent d’entraver le bon fonctionnement du marché »

    Traduction : comme précédemment, c’est la privatisation de la SNCF et sa mise en concurrence forcée qui sont au programme du gouvernement.

    Conclusion

    On l’aura compris, aucune de ces mesures visant prétendument à la réduction du déficit budgétaire et à la relance économique n’aura l’effet escompté.

    Non seulement parce que vouloir baisser les dépenses publiques est une absurdité en période de stagnation économique, mais parce que ces mesures ne peuvent régler en rien le problème n°1 de compétitivité de la France : l’euro [13].

    Les inspirateurs de ces mesures n’étant pas stupides, ils ne se font d’ailleurs sans doute aucune illusion sur leur inefficacité pour réduire le déficit budgétaire et relancer la croissance. Leurs objectifs ne sont pas là. Ce qui est en réalité visé, c’est à la fois de démanteler les États nations et de détruire tous les acquis sociaux obtenus par les peuples européens depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

    Pour la France, ce programme voulu par l’oligarchie passe par la suppression des départements et des communes, une décentralisation de plus en plus poussée, la mise en pièces de notre système social et la disparition de nos services publics.

    En bref, la disparition par étapes de la République française et la destruction complète du programme du Conseil national de la Résistance [14].

    Tout cela résulte de la logique même de l’euro et de l’Union européenne. Il s’agit bel et bien d’une guerre livrée au peuple français et qui leur impose ce double anéantissement, qu’ils votent « à gauche » ou « à droite ».

    À situation inédite, solution inédite. Si les Français veulent sortir victorieux de cette guerre, ils doivent se rassembler pour faire sortir au plus vite la France de l’UE et de l’euro, solution que l’Union Populaire Républicaine (UPR) est la seule à proposer. [15]

    charles-henri-galloisCharles-Henri GALLOIS est le Responsable national du groupe de travail sur les questions économiques à l’UPR.
    Diplômé de l’EM Lyon il est cadre financier dans un grand groupe français.

    Charles-Henri GALLOIS
    Responsable national de l’UPR en charge des questions économiques

     

    Les articles publiés par Charles-Henri GALLOIS :

    Références ce cet article

    [1] http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-623_fr.htm
    [2] http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:12012E/TXT&from=EN
    [3] http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2014/csr2014_france_fr.pdf
    [4] http://www.lepoint.fr/economie/le-plan-de-manuel-valls-pour-reduire-les-depenses-de-50-milliards-29-04-2014-1817310_28.php
    [5] http://www.upr.fr/actualite/france/pacte-responsabilite-annonce-en-grande-pompe-effets-mediocres-charles-henri-gallois
    [6] http://www.entrepatients.net/sites/default/files/actualites/dossier-presse-sondage-ipsos-fhf.pdf
    http://www.20minutes.fr/france/349721-francais-attaches-services-publics
    [7] http://www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/brochure_lfss2013_en_chiffres.pdf
    [8] http://www.challenges.fr/emploi/20140428.CHA3149/marisol-touraine-evoque-un-geste-d-environ-1-000-euros-pour-les-petites-retraites.html
    [9] http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/14/20002-20131014ARTFIG00623-la-cour-des-comptes-epingle-les-depenses-des-collectivites-locales.php
    [10] http://www.upr.fr/videos/conferences/euro-regions-allons-nous-laisser-detruire-les-nations
    [11] http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/06/02/la-france-a-14-regions-de-francois-hollande_4430721_823448.html
    [12] http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203544672759-cambadelis-tacle-rebsamen-sur-les-seuils-sociaux-1009814.php
    [13] http://www.upr.fr/actualite/france/les-divergences-competitivite-intra-zone-euro-folie-dun-taux-change-unique
    [14] http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_du_Conseil_national_de_la_R%C3%A9sistance
    [15] http://www.upr.fr/programme-politique

    http://www.upr.fr/actualite/europe/les-gope-grandes-orientations-politique-economique-feuille-route-economique-matignon

    Françoise Bellut , @Informons_nous  




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    23 septembre 2015 

     

    Avions larguant des bombes sur des civils, population exsangue, assiégée et affamée, enfants déchiquetés, routes, ponts, écoles, hôpitaux, zones résidentielles, cimetières, aéroports détruits, patrimoine archéologique dévasté. Non, cette fois, ce n'est pas de la Syrie qu'il s'agit mais d'une nation oubliée, le Yémen.

    Depuis le 25 mars dernier, le Yémen est agressé et envahi par l’Arabie saoudite, ce pays ami qui nous livre du pétrole et qui achète nos armes.

    D’après l’ONU, en moins de 200 jours de guerre, le régime wahhabite a tué près de 5.000 fois au Yémen dont près de 500 enfants.

    Le nombre de victimes civiles de la guerre du Yémen est proportionnellement supérieur au nombre de civils tués dans la guerre de Syrie.

    En effet, la moitié des morts sont civils au Yémen pour moins d’un tiers de victimes civiles en Syrie.

    Pourtant, personne parmi les humanistes professionnels conspuant Assad n’élève la voix contre le Roi Salmane.

    La Syrie s’est vue imposer une guerre par terroristes interposés, une politique d’isolement et de sanctions économiques. En revanche, l’Arabie saoudite reçoit nos salamalecs et nos satisfecits.

    "Notre ami le Roi" Salmane ne fait pas que détruire par ses bombes. Il impose un blocus terrestre, maritime et aérien qui selon Médecins Sans Frontières (MSF) tue autant les civils que la guerre. 20 millions de Yéménites risquent en effet de mourir de faim et de soif à cause de la guerre et de l’embargo saoudiens.

    On a rarement vu une politique de deux poids deux mesures aussi contrastée entre une Syrie qui déchaîne les passions et un Yémen qui laisse de marbre.

    Cette politique de deux poids de mesures ressemble à un match de boxe entre un poids lourd et un poids mouche où le poids lourd peut frapper le poids mouche sous la ceinture mais pas l’inverse.

    Le pot de fer contre le pot de terre

    L’agression saoudienne contre le Yémen revêt une dimension mythique.

    C’est l’histoire du pays arabe le plus riche du monde en guerre contre le pays arabe le plus pauvre du monde.

    Une fois encore, nous nous sommes soumis à la loi du plus fort.

    Nous avons laissé notre ami le Roi Salmane fabriquer une guerre sunnite/chiite au Yémen alors que la plupart des musulmans du Yémen prient ensemble dans des mosquées dépourvues d’étiquette confessionnelle.

    Nous avons diabolisé et interdit le mouvement rebelle Ansarullah en le qualifiant de "chiite" ou de "houthi" pour faire plaisir à notre ami le Roi Salmane alors qu’Ansarullah est une coalition patriotique qui compte de nombreuses personnalités sunnites comme le mufti Saad Ibn Aqeel ou des formations non religieuses comme le parti Baath arabe socialiste du Yémen.

    Nous avons exclu Ansarullah des pourparlers de paix alors que le mouvement rebelle négociait avec ses adversaires politiques y compris avec Abderrabo Mansour al Hadi, agent saoudien qui était alors assigné à résidence.

    Nous avons laissé le Yémen redevenir l’arrière-cour du Roi Salmane alors que cette nation rêvait d’indépendance.

    Nous avons détourné le regard quand les hommes de main du Roi Salmane (Al Qaeda et Daech) ont brûlé l’église Saint-Joseph à Aden et bombardé la mosquée chiite d’Al Moayyad à Jarraf.

    Nous n’avons pas versé une seule larme pour les enfants du Yémen brûlés vifs par les bombardiers de notre ami le Roi Salmane.

    Le Yémen est un pays si lointain que ses réfugiés ne nous atteignent pas.

    Le Yémen est un pays si méprisé que ses complaintes ne nous atteignent pas.

    Si Jean de la Fontaine avait été témoin de la guerre du Roi d’Arabie saoudite contre son misérable voisin, il aurait peut-être repris l’extrait suivant de la fable du pot de fer contre le pot de terre :

    "Que par son Compagnon il fut mis en éclats,

     

    Sans qu’il eût lieu de se plaindre".

    Voilà près de 200 jours que le mouvement international pour la paix laisse faire le pot de fer contre un pays fragile comme un pot de terre.

    C’est comme si un pot de fer nous était tombé sur la tête.

    Le Yémen d’aujourd’hui, c’est le Vietnam d’hier

    Durant les années 60 et 70, le Vietnam connut à peu près le même scénario que le Yémen aujourd’hui.

    Ngo Dinh Diem était l’homme de paille des USA à l’instar d’Abderrabo Mansour al Hadi.

    Le Vietcong (FNL) d’hier, c’est Ansarullah aujourd’hui.

    Que le premier ait une coloration communiste et le second soit d’inspiration chiite importe peu. Les mouvements nationalistes vietnamien et yéménite ont tous deux pour objectif l’unification de leur pays et son émancipation du joug étasunien.

    A l’époque, le mouvement international pour la paix a défendu la résistance du peuple vietnamien sans pour autant être communiste et malgré le fait que le Vietcong était soutenu par l’URSS et la Chine.

    Aujourd’hui, le mouvement international pour la paix refuse non seulement de défendre le droit du peuple yéménite à la résistance entre autres sous prétexte qu’il est soutenu par l’Iran et la Syrie mais en plus, il ne défend même plus ce qui constitue sa raison d’être, à savoir la paix.

    Pas de sang pour du pétrole

    Il n’y a pas si longtemps, en 1991 et en 2003, les USA ont utilisé le sol saoudien pour mener leur guerre contre l’Irak.

    A l’époque, nous étions des millions à crier "Pas de sang pour du pétrole" (No Blood for Oil).

    Aujourd’hui, ni l’Empire US, ni l’Arabie saoudite, ni les motifs de la guerre n’ont changé.

    Qui plus est, le sang continue de couler pour du pétrole.

    Seul le mouvement pour la paix a changé.

    Il n’est même plus un mouvement, juste une masse inerte et silencieuse bercée par des illusions comme la "révolution arabe", le "droit d’ingérence" et la "responsabilité de protéger"... à coups de bombes de l’OTAN.

    Entre-temps, le peuple du Yémen est victime d’une guerre, une guerre qui ne nous est pas étrangère, une guerre bien saignante à laquelle nos gouvernements ont donné leur feu vert pour une gorgée d’or noir.

    Source : Investig’Action

     

     
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  • Qui a peur de la souveraineté ?

    lundi 19 octobre 2015
    par  André Bellon
     

    Qui a peur de la souveraineté ?

    Comment le mot « souveraineté » est-il devenu péjoratif ou même, dans la bouche de François Hollande, synonyme de déclin ? Comment a-t-il perdu sa valeur émancipatrice, celle qui portait la pensée philosophique il y a deux siècles, celle qui a porté le peuple français vers la Révolution de 1789, celle qui portait plus récemment la Résistance en France ? Par quel cheminement monstrueux deviendrait-il la propriété de l’extrême droite ? Fallait-il, en effet, que ce soit Marine Le Pen qui pose la question de la souveraineté lors de la prestation Angela Merkel/ François Hollande au parlement européen le 7 octobre ? Fallait-il que, de ce fait, ce débat essentiel dérive sur l’attitude à adopter par rapport au Front national ? L’idée de la souveraineté appartiendrait-elle au FN ? NON !

    Les récents échanges à Bruxelles à l’occasion de la crise migratoire ont conduit François Hollande à invoquer la « souveraineté européenne ». Ainsi, le débat est posé dans des termes clairs. S’exprimant devant une enceinte internationale (le Parlement européen), le Président de la République française estime que la seule souveraineté est d’ordre européen. Hypothèse absurde car il n’y a pas de peuple européen, hypothèse ridicule lorsqu’elle émane de quelqu’un qui défend un traité transatlantique. Mais c’est une option bien connue que défendent depuis des décennies tous les fédéralistes. Il faut alors être cohérent et supprimer l’article 3 de la Constitution française qui déclare que « la souveraineté nationale appartient au peuple » et amender la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui dispose en son article 3 que « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation ». Il convient tout au moins de demander au peuple français s’il souhaite voir disparaitre sa propre souveraineté, surtout lorsqu’on a la démocratie en permanence à la bouche. Rappelons que la seule fois où une question de cet ordre lui a été posée, c’était en 2005 à l’occasion du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. La réponse fut non. Les forces politiques françaises dominantes s’arrogèrent le droit de bafouer ce résultat. Et pourtant, la souveraineté porte à la fois la liberté individuelle et la volonté collective. Et la démocratie n’est que l’autre nom de la souveraineté populaire.

    La question de la souveraineté est l’impensé du débat politique, le tabou qu’on cherche à ne pas briser. Il devient d’intérêt public de l’aborder clairement et sereinement si l’on ne veut pas voir le débat s’enliser entre l’extrême droite et les européistes obsessionnels. Rappelons-nous le discours de Pierre Mendès-France appelant à voter contre le traité de Rome. Rappelons-nous le débat avorté à l’occasion du traité de Maastricht. Depuis lors, l’affrontement démocratique nécessaire est contenu par des institutions qui nient la contradiction démocratique sur ces questions. Mais il en est, en la matière, comme pour les tremblements de terre. A force d’empêcher les contradictions de s’exprimer démocratiquement, il ne leur restera qu’à se manifester de façon brutale. Faudra-t-il alors et tardivement s’en plaindre ?

     

    http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1118

     

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    NON à la désintégration de la France !

     

    PRÉPARONS LA DÉLÉGATION À L’ÉLYSÉE POUR REMETTRE LA PÉTITION CONTRE LES RÉFORMES EURO-TERRITORIALES ET L'ABROGATION DE LA LOI NOTRE
     
    Par le Parti de l’émancipation du peuple (ex-M’PEP).
     
    18 octobre 2015.

     
    Depuis l’appel lancé à Murol dans le Puy-de-Dôme par Jacques Nikonoff, porte-parole du Parti de l’émancipation du peuple, à l’occasion du congrès de l’Association des maires ruraux de France, la pétition nationale contre les réformes euro-territoriales et l’abrogation de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) s’enracine dans les communes, petites ou grandes. À ce jour des centaines d’élus et 577 maires l’ont signé.

    CONTINUONS !


    Vous aussi, signez et faites signer la pétition contre la mise à mort des communes et départements !
     
    Pour prendre connaissance de la pétition contre les réformes euro-territoriales et l’abrogation de la loi NOTRe, et la signer, cliquez ci-dessous :
    http://www.m-pep.org/Petition-nationale-contre-les-reformes-euro-territoriales-pour-l-abrogation-de

    Vendredi 20 novembre à 11h, délégation des maires et des élus à l’Élysée pour remettre la pétition. Des précisions seront données dans les jours qui viennent.

    • OUI, je participerai à la délégation le 20 novembre, je m’inscris ci-dessous :
      contact@m-pep.org

     
    Suite à la demande de l’Association des maires ruraux de France nous avons supprimé son logo de nos envois. Nous continuons bien entendu à soutenir son action.

     

    PÉTITION NATIONALE CONTRE LES REFORMES EURO-TERRITORIALES, POUR L’ABROGATION DE LA LOI NOTRe

    Poursuivant une même logique de destruction de la République et de la démocratie que les « réformes » territoriales précédentes, la loi NOTRe votée le 16 juillet 2015 constitue le dernier volet de l’acte III de la décentralisation. Ce dernier met en place, sans l’avis des populations, une nouvelle organisation administrative et territoriale centralisée, coûteuse et inefficace.

    En accordant presque tous les pouvoirs aux métropoles et aux régions, cette loi tend à faire disparaitre les communes qu’elle regroupe arbitrairement dans des blocs de 15.000 habitants ; elle transfère toutes les compétences communales au niveau supérieur et assèche les finances locales.

    Les citoyens seront privés des services de proximité pourtant essentiels à la vie familiale, les agents des communes risquent mutation ou suppression de poste, les artisans locaux subiront des réductions de commande liées à la réduction de la demande publique…

    C’est pourquoi le Parti de l’émancipation du peuple (ex-M’PEP) s’indigne de la situation faite aux communes, particulièrement les communes rurales, et lance une pétition nationale. Nous appelons les élus, agents territoriaux, habitants des communes, organisations syndicales de fonctionnaires, à refuser la loi NOTRe et à demander son abrogation.

    Avec l’ensemble des signataires ci-dessous, nous nous engageons à défendre les divisions territoriales héritées de la Révolution, à savoir la commune, le département et, bien sûr, la nation. C’est à ces échelons qu’ont été mis en place les services publics et qu’il faut aujourd’hui les défendre. Les métropoles, les 13 régions et l’Union européenne, sont inaccessibles aux citoyens et ne sont pas dotés d’institutions démocratiques. Elles ont été mises en place pour détruire les services publics, soustraire les décisions à la souveraineté des peuples et démanteler les nations.

    Cette pétition sera remise au président de la République.

    Signez la pétition ci-dessous

    Indiquez vos, nom, prénom, code postal et fonction élective.

     

    http://www.m-pep.org/Petition-nationale-contre-les-reformes-euro-territoriales-pour-l-abrogation-de

     

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