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    De la diplomatie du roquet !

    11.9.2018

    De la diplomatie du roquet !

     

    Il existe mille et une manières de pratiquer l’art de la diplomatie, couvrant un spectre allant de la plus baroque (celle de Jupiter et de son collaborateur breton) à la plus sophistiquée (celle du Tsar Poutine et de son orfèvre es-diplomatie, Sergueï Lavrov). Nous en avons aujourd’hui la meilleure preuve avec les évolutions du dossier syrien depuis le début du soulèvement fin 2010 à la bataille d’Idlib en septembre 2018.

    La première s’apparente à la diplomatie de l’esbrouffe, du verbe, de l’incantation, de l’admonestation. La seconde s’apparente à la diplomatie de la réalité, du silence, de l’action, de l’efficacité.

    La première est faite de stratégie de long terme et de temps historique. La seconde surfe sur la vague de la tactique et du temps médiatique. La première agit. La seconde s’agite. À la première, le soin de mener le branle sur le terrain militaire et sur le tapis vert de la négociation. À la seconde, le soin de tenter de se raccrocher à la voiture balai pour tenter d’exister. Telles sont les conclusions préliminaires que l’on peut tenter de tirer après une longue année de diplomatie jupitérienne universaliste, multilatéraliste, humanitariste, progressiste et moralisatrice. Amen ! La parole éloquente fut fréquente, les résultats tangibles rares.

    Il est vrai que les rencontres bilatérales à l’Élysée ponctuées par d’improbables conférences de presse furent nombreuses, les déplacements officiels à l’étranger pompeux et creux presqu’aussi fréquents, les conférences internationales (Libye1, Yémen, financement du terrorisme, MakeourPlanetGreatAgain…) furent aussi médiatiques qu’inutiles, les embrassades avec Donald Trump à Washington furent touchantes et les coups de pied au derrière de l’homme à la mèche blonde brutaux (retrait de l’accord sur le climat, sur le nucléaire iranien, sanctions commerciales contre l’Union Européenne…).

    Quant à la semaine des ambassadeurs en 2017 suivie par la conférence des ambassadeurs et des ambassadrices en 2018 (typique des révolutions coperniciennes jupitériennes), elles volèrent à un niveau d’irréalisme jamais égalé dans l’histoire de ces rencontres mondaines. Les harangues de la Sorbonne, de New York, de Ouagadougou… furent de grands moments de franche rigolade si l’on prend la peine d’en mesurer l’absence de résultats concrets sur le court et le moyen terme. C’est qu’aujourd’hui dans un contexte de scandales à répétition sur la scène intérieure, la parole du jeune Emmanuel Macron est de moins en moins crédible sur la scène internationale.

    Les injonctions viriles de notre fringuant chef de l’État n’impressionnent que quelques folliculaires hexagonaux, courtisans à la brosse à reluire, soucieux de faire partie des « embedded » lors des déplacements, hors France et hors sol, du Seigneur des gogos et de sa Cour sur Air Jupiter One.

    De minimis curat praetor s’exclament les authentiques experts des relations internationales et les vieux chevaux de la diplomatie gaullo-mitterrandienne tant la France est hors-jeu diplomatique pour avoir accumulé les cartons rouges de l’incompétence et de l’inconséquence jupitérienne au cours des derniers mois.

    Si l’on y ajoute les folles déclarations du chef de la « mafia bretonne » qui commence à donner quelques signes évidents de fatigue et les sermons contradictoires de Loiseau de mauvais augure sur les questions européennes, le tableau est presque complet. La stratégie internationale est inexistante. On en adopte une réfléchie et réaliste comme on l’aurait fait au pays de René Descartes. Que nenni !

    On change la stratégie de communication du château – la fameuse com’ et ses sempiternelles éléments de langage ou EDL – pour éviter les couacs à répétition et rétablir – si tant est que l’on puisse rétablir la confiance trompée par un clic salvateur – l’image écornée du président de la République « exemplaire et inaltérable ». Heureusement, on trouve toujours quelques perroquets à carte de presse « pour diffuser la désinformation avec la bonne conscience des intouchables »2.

    Jupiter préfère se quereller avec les dirigeants hongrois et italiens, comme dans une querelle de cour d’école, en lieu et place de se poser quelques instants pour tenter de comprendre le monde, ses évolutions préoccupantes et de prévoir l’avenir pour mieux l’anticiper en conjuguant passé et présent. Il préfère passer son temps à passer de multiples coups de téléphone aux quatre coins de la planète et à twitter comme un compulsif pathologique. Avec le bon sens qui le caractérise (qui lui vaut les sarcasmes de nos brillants énarques qui ne se trompent jamais), le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb assène quelques vérités bien senties le 6 septembre 2018 sur BFM/TV sur la pratique jupitérienne. Certaines méritent d’être reprises dans leur intégralité pour mieux en apprécier le sel et le piquant.

    La forte baisse du chef de l’Etat dans les sondages (30%) « demande interrogation de notre part », affirme Gérard Collomb, ajoutant que « les réformes sont au départ toujours un peu impopulaires ». Mais « peut-être, les uns ou les autres, nous avons manqué d’humilité », a-t-il affirmé. « J’étais dans le temps professeur de grec. En grec, il y a un mot qui s’appelle ‘hubris’, c’est la malédiction des dieux. Quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous, vous pensez que vous allez tout emporter » … « Il y a une phrase qui dit que ‘les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre’, donc, il ne faut pas que nous soyons dans la cécité », a-t-il mis en garde. Selon lui, il faut « davantage d’écoute des Français » de la part de l’exécutif. « Il faut toujours regarder ce que pense la base. Il faut que tous les ministres gardent leurs racines, de manière à pouvoir entendre ce que disent les gens, parce que vite, dans les palais de la République, on perd la capacité de lien et d’écoute avec la population ».

    Mais, nous sommes pleinement rassurés par la réponse d’Emmanuel Macron :

    « Lorsqu’on est à l’orée de prendre une décision sur des sujets importants, il faut toujours écouter nos concitoyens »3.

    Nous avions compris que Jupiter écoutait nos concitoyens avec le plus vif intérêt sur tous les sujets sur lesquels il consent à s’abaisser à leur niveau.

    On ne saurait mieux dire sur l’isolement de cette cohorte de technocrates (45 nous dit-on) vivant dans un monde irréel. On ne saurait mieux dire sur nos diplomates tels les Philippe Etienne, dont on dit qu’il est parfaitement transparent et qu’il ne pèse pas lourd dans le marigot jupitérien et autres Alice Rufo, la professionnelle des cabinets, pour ce qui est de la cellule diplomatique de l’Élysée et de ses conséquences sur l’isolement croissant et palpable de la France dans le monde.

    Les chiens aboient, la caravane passe. Telle est la morale de la diplomatie du roquet !

    Jean Daspry

    1 Rachida El Azzouzi, En Libye, les milices et les dignitaires hypothèquent les plans de Macron, www.mediapart.fr , 6 septembre 2018.
    2 Anne Dastakian (propos recueillis), Julia Kristeva : « La Bulgarie, l’Europe post-totalitaire et moi », Marianne, 7-13 septembre 2018, pp. 46-47.
    3 Alexandre Lemarié/Cédric Pietralunga, Macron réplique aux critiques sur sa façon d’exercer le pouvoir, Le Monde, 8 septembre 2018, p. 7.

    source:http://prochetmoyen-orient.ch/de-la-diplomatie-du-roquet/


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    « Les Gaulois réfractaires… Changement et permanence »

     

    « Les Gaulois réfractaires… Changement et permanence »

     

    par Charles SANNAT

    J’ai été interloqué de la sortie de notre Jupiterminé, notre grand phare dans la nuit qui est d’ailleurs censé incarner notre nation dans toute sa diversité… ce qui inclut par définition aussi le déjà-là que l’on veut opposer au nouvel arrivé. Ethniciser les débats, ou en prendre le risque, est une bien funeste approche intellectuelle.

    L’économie est une science dite « humaine ». Ceci n’est pas un hasard. L’économie est la conséquence de la somme de nos comportements.

    L’économie résulte de toutes les fictions imaginaires que nous nous racontons ou pas, que nous partageons ou pas, qui durent… ou changent et évoluent.

    L’économie, comme on le dit souvent, devrait être au service de l’homme et pas l’inverse. Certes. Si tel était le cas ou, mieux, pour que tel soit le cas, il faut commencer par entendre ce que les gens veulent. Ce qu’ils souhaitent. La manière dont ils veulent vivre, leurs ambitions qui souvent ne se limitent pas au seul profit comme horizon indépassable ou à la consommation pour unique consolation.

    Entendre nos citoyens commence par ne pas penser d’eux qu’ils sont par essence « réfractaires » aux changements qu’une autorité, aussi éclairée soit-elle, veut imposer en sachant pertinemment que ces changements ne sont pas souhaités par les gens eux-mêmes.

    L’être humain a besoin de s’inscrire dans le temps. Non pas le temps long, mais le temps lent. Le temps lent est celui du rythme des saisons, le temps lent est celui de l’enfance, où tout semble permanent, bien que les choses changent.

    Le changement est naturel, il est supportable, parce que tout ne change pas, tout le temps. Le changement est supportable parce qu’autour, il y a des points de repères fixes, des points d’accroche, des points d’enracinement, et c’est une nécessité humaine que d’offrir aux hommes des lieux d’ancrages. Ne pas le faire est nier leur humanité.

    L’indispensable permanence des choses !

    Il y a de tout dans notre pays, de toutes les couleurs, de toutes les origines, et puis il y a aussi ces satanés Corréziens, qui chantent, ils chantent leur terroir. Ils voteraient même socialiste !!

    Ils chantent leur terre, la terre où les leurs reposent.

    Les leurs, ce n’est pas une abstraction. C’est Pierre, Paul, Jacques, les gars ou les filles avec qui ils ont grandi, vécu, vieilli.

    Ils chantent leurs traditions culinaires et le vin dans la soupe.

    Ils chantent cette terre, dure, aride, qui absorbe la sueur des hommes depuis la nuit de temps.

    Ils chantent leurs montagnes.

    Ils ne rejettent personne.

    Ils ne sont pas « rances », ni « racistes », ni mauvais. Ils ne sont pas réfractaires non plus.

    Ils chantent l’amour, car leur rengaine veut « juste dire je t’aime »…

    Veut-on changer la recette de la farce dure ? Évidemment que non ! Il est même souhaitable de faire perdurer ce qui s’appelle la « tradition ». Un gros mot vraisemblablement.

    Conserver précieusement le vin dans la soupe, ou la farce dure, n’exclut pas d’autres changements ! La permanence permet la construction.

    Monsieur le Président, être de Paris, cela ne veut rien dire à part pour une toute petite minorité des 12 millions d’habitants d’Île-de-France. On n’est pas de Paris. On monte à Paris pour faire carrière. Paris est une capitale. On y va pour trouver un emploi, faire ses études, Paris est un passage. On y « monte », comme on montait au front, non pas la fleur au fusil, mais la boule dans le ventre. On veut souvent en partir, et en partir est difficile.

    Le problème n’est pas le Gaulois réfractaire.

    Le problème, c’est que le changement peut aussi être une immense violence faite aux hommes et aux femmes.

    Le problème c’est l’attachement au terroir et le besoin d’enracinement.

    Au sol.

    Aux gens.

    À vos proches.

    À votre village et à votre communauté immédiate qui fait votre vie.

    Cet attachement à sa communauté immédiate est le phénomène qui sous-tend ce que l’on appelle le communautarisme de nos « quartiers ». On est d’un village comme on appartient à une « citée ». On est de la tour 1, contre ceux de la tour 2.

    Le problème c’est quand on est de quelque part.

    C’est là que l’on se sent chez soi.

    Peu importe ce quelque part.

    En dehors de quelques mondialistes hors-sol, nous sommes tous de quelque part, et nous avons psychologiquement besoin de cette appartenance, quelles que soient nos origines et nos couleurs, nos histoires, nous avons besoin d’une histoire. Nous avons besoin de nous définir aussi par rapport à une géographie.

    « Et toi ? Tu viens d’où ? »

    « Et toi ? Tu viens d’où ? Cette question est en général la seconde après le « comment t’appelles-tu » !!!

    Le problème quand on est de quelque part, c’est que l’on finit par aimer les lieux de nos souvenirs, de nos vies, de nos émotions, de nos clochers, de nos ruisseaux, parfois même de nos… Églises ! Hooo mon dieu, que ne viens-je pas de dire !

    Ils chantent la Corrèze, ils pourraient chanter la Normandie, les Alpes ou la vallée de la Soule, ils pourraient chanter le Berry ou encore l’Alsace ou la Bretagne.

    Nous avons un superbe terroir, et dans notre pays qui compte quelques centaines de fromages, il y a quelques millions d’hommes et de femmes qui sont tout simplement attachés à leur cadre de vie.

    L’indispensable aménagement du territoire…

    Voilà une extension intéressante de ce débat. Penser le terroir comme une richesse, nos territoires comme autant de richesses et de diversités, c’est penser notre aménagement du territoire, à un moment où les grandes villes deviennent en réalité totalement obsolètes.

    Héritées de la révolution industrielle et de la nécessité de regrouper en un seul lieu une quantité sans cesse plus grande de bras pour produire de plus en plus, nous sommes passés d’un système de production capable de produire sans ouvrier et nous fermons nos usines pour les ouvrir dans d’autres pays. Nous automatisons ou nous délocalisons.

    Je suis effrayé qu’un président de la République puisse à ce point méconnaitre la réalité du peuple qui l’a porté au plus haut sommet de l’État.

    Le changement n’est pas une vertu. Le changement peut être une violence.

    Le changement n’est pas une vertu en soi… et n’en déplaise aux totalitaires marchands, en démocratie, les changements peuvent et doivent se discuter !

    Nous avons tous compris l’idée derrière le concept de Gaulois réfractaire.

    L’idée derrière est évidemment celle qui correspond au projet du totalitarisme marchand.

    Le changement pour casser les solidarités, le changement pour fracasser les structures sociales de contre-pouvoir aux multinationales à la recherche de leur toute-puissance.

    Le changement comme arme pour installer l’insécurité psychologique chez les salariés et soumettre les forces de travail.

    Le changement pour réduire les avantages sociaux, le changement pour anéantir un pacte social hérité du Conseil national de la résistance et où le bien commun était privilégié face aux intérêts individuels.

    Oui, le Gaulois réfractaire est un problème. Il est tellement un problème que ce genre de phrase totalement surréaliste sort de la bouche du président des Gaulois en personne.

    En disant cela, le président de la République dit deux choses.

    Il dit sa haine du peuple qui l’a élu. Un peuple qui a porté cet homme au pouvoir, justement parce que « réfractaire » au changement, et que les Français n’étaient pas prêts à « renverser » la table en portant au pouvoir le Front National ou la France Insoumise, bien qu’il ne s’en fallut que de quelques cheveux d’avoir un second tour proposant les deux opposés sur l’échiquier du choix politique.

    Il dit aussi son projet : livrer son peuple sur l’autel des forces de marché.

    Alors, vive la France et les Gaulois réfractaires de toutes les couleurs, de toutes les confessions, de toutes les régions.

    Ne tombons pas dans le rejet, il est facile de faire aimer une terre, quand elle belle et généreuse, entraînante et chantante !! Il est même normal de l’aimer, et de n’avoir aucune envie de voir certaines choses changer.

    Surtout, soyez réfractaires, insoumis, insolents et impertinents.

     

    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

    Charles SANNAT

    source:https://insolentiae.com/les-gaulois-refractaires-changement-et-permanence-ledito-de-charles-sannat/

     

    https://reseauinternational.net/les-gaulois-refractaires-changement-et-permanence/

     


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    2 articles :

    Bachar al-Jaafari : Celui qui s’est battu contre le terrorisme à votre place

    ne cèdera pas à vos menaces…

     

    Bachar al-Jaafari : Celui qui s’est battu contre le terrorisme à votre place ne cèdera pas à vos menaces…

     

    Pour mémoire, intervention du délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, suite au rapport mensuel de l’OIAC sur les armes chimiques en Syrie, le 6 septembre 2018, et aux débats consécutifs des membres du Conseil de sécurité présidé par la déléguée des États-Unis.

    ________________________________

    Merci Madame la Présidente,

    Les propos de certains concernant les armes chimiques en Syrie sont trompeurs et irresponsables car il n’y a plus d’armes chimiques en Syrie depuis que Mme Sigrid Kaag l’a déclaré ici même, devant ce Conseil, en 2014.

    Et dans son intervention d’aujourd’hui, Mme Nakamitsu [Haute-Représentante pour les affaires de désarmement de l’ONU] s’est félicitée de la destruction de la totalité des 27 installations syriennes de fabrication d’armes chimiques et de la signature du document tripartite autorisant le Bureau des projets spéciaux à poursuivre son travail en Syrie.

    Il semble que ses paroles n’ont pas été entendues par certains collègues qui, dans cette enceinte, persistent à se donner la peine d’attendre Godot, égaré depuis des décennies dans le théâtre de l’absurde de Samuel Bekett.

    La langue des menaces n’est pas digne de ce Conseil, Madame la Présidente. Elle n’est d’aucune utilité surtout lorsqu’elle pratiquée par la présidence. Nous sommes des diplomates. Notre mission consiste à empêcher les guerres, à interdire les menaces et à chercher des solutions diplomatiques aux crises internationales. Telle est notre conception de diplomates et d’ambassadeurs. Le Conseil de sécurité n’est pas une arène de guerre. Il est arrivé qu’il commette des erreurs et à plusieurs reprises, notamment à l’égard de l’Irak et de la Libye. Il est temps que nous apprenions de nos erreurs.

    Madame la Présidente,

    Depuis que la délégation de mon pays, ainsi que certaines autres délégations, ont pris connaissance du programme des travaux prévus pour ce mois-ci, les analyses et convictions partagées sont que certains membres permanents de ce Conseil ne lui reconnaissent plus sa mission de sauvegarde de la paix et de la sécurité internationales et sont désormais prêts à aller jusqu’aux dernières limites dans l’exploitation du Conseil de sécurité, des institutions onusiennes et des institutions internationales, afin d’engranger des bénéfices politiques pour eux-mêmes aux dépens de leur mission.

    En un mot, nous considérons toujours que les gouvernements de certains États membres permanents du Conseil de sécurité ont abandonné leurs responsabilités et sont devenus inaptes politiquement, moralement et légalement à défendre la paix et  la sécurité internationales.

    Et pour plus de précision je dis que celui qui protège et couvre l’arsenal nucléaire, biologique et chimique d’Israël, qui invente des prétextes fallacieux pour conserver son propre arsenal chimique, qui a détruit l’Irak en usant du mensonge sur les Armes de Destruction Massive, qui s’est retiré de l’accord international avec l’Iran, qui a suspendu le financement de l’UNRWA, qui s’est retiré de l’UNESCO, qui continue à faire pression sur l’ONU par le biais de son financement, qui menace de se retirer de l’Organisation Mondiale du Commerce… je dis que celui qui commet tout cela n’a pas le droit de porter des accusations fausses et fabriquées quant à l’usage d’armes chimiques par mon pays, la Syrie, d’autant plus que son propre historique est riche de preuves réelles et non fabriquées d’utilisation d’armes nucléaires, chimiques et biologiques contre les civils de nombreuses régions en ce monde.

    Concernant les mensonges et les falsifications, j’ai toujours à l’esprit le rapport éhonté et ridicule, préparé par la correspondante de CNN, Arwa Damon, lors de sa rencontre en Turquie de prétendues victimes ayant fui la prétendue attaque chimique de Douma d’avril 2018. Laquelle prétendue attaque chimique a servi de prétexte aux gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France à l’attaque tripartite sur la Syrie le samedi 14 avril 2018, suite à laquelle nous avions demandé la réunion de ce Conseil.

     

    20180906 - Doc 2

    Ce rapport filmé montre la journaliste, correspondante de CNN, plonger son nez dans un cartable d’écolier, en plein territoire turc, à des centaines de kilomètres de Douma et une semaine après l’incident présumé. Elle renifle et son odorat s’active pour lui faire dire sur les écrans de CNN, en dépit du décalage d’une semaine et à des centaines de kilomètres du lieu de la présumée attaque chimique, sans signes visibles d’un quelconque malaise, qu’elle a senti la puanteur bizarre de produits chimiques. Elle a dit « stinky », en anglais.

    Un rapport diffusé dans le cadre de la justification de l’agression militaire sur la Syrie. Voyez le niveau de régression politique et médiatique !

    Mesdames et Messieurs,

    Vous savez tous qu’en vérité la Syrie et ses alliés ont mené des combats acharnés et obtenu de réels succès dans la guerre contre les organisations terroristes, au premier rang desquelles Daech, Al-Qaïda [le Front al-Nosra] et autres organisations terroristes associées. Et vous êtes tous convaincus, ouvertement ou implicitement, que nous n’avions et n’avons toujours pas besoin d’utiliser des armes internationalement interdites pour éliminer le terrorisme. De plus, vous ne doutez absolument pas que celui qui s’est lancé dans cette guerre contre le terrorisme international, à la place de vos peuples et de vos gouvernements, ne se soumettra pas aujourd’hui au chantage politique scandaleux ou aux menaces d’une agression militaire directe des gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France ; lesquels gouvernements ont commis tous les interdits en Syrie, à commencer par le soutien du terrorisme pour en arriver à donner des instructions à l’organisation du Front al-Nosra [Al-Qaïda] et autres organisations affiliées dont, en premier lieu, les « Casques blancs », les invitant à utiliser des armes chimiques contre des civils syriens afin d’en accuser le gouvernement syrien et créer le prétexte d’une nouvelle agression militaire.

    Madame la Présidente,

    En Syrie, nous combattons Al-Qaïda sur notre sol, non à Washington, à Londres ou à Paris. Nous combattons cette même Al-Qaïda qui a perpétré les attentats du 11 septembre à New York. Nous combattons la même Al-Qaïda qui a mené des attaques à Paris, Londres et plusieurs autres capitales européennes. Et notre récompense fut que vous vous êtes transformés en force de soutien d’Al-Qaïda contre nous, nous qui la combattons à votre place et à la place de vos peuples.

    Demandez-vous, vous qui êtes garants de la souveraineté du droit international et de la légitimité de la Charte :

    • Qu’est-ce qui pousserait la Syrie à recourir à des armes internationalement interdites qu’elle ne possède déjà pas et lesquelles ne sont d’aucune utilité militaire, sinon que celle de fournir aux trois forces d’agresseurs [précitées] le prétexte de mener une agression après l’autre contre nous ?
    • Comment se fait-il que l’arme chimique prétendument utilisée ne touche que les femmes et les enfants, sans toucher les terroristes ?
    • Comment et pourquoi ces trois forces d’agresseurs sont les seules à pouvoir prédire le lieu, la date et le type d’armes chimiques qui seront utilisées en Syrie ?
    • Pourquoi une telle miraculeuse capacité de prédiction se trouve partagée par les trois gouvernements agresseurs et les terroristes du Front al-Nosra [Al-Qaïda] et les « Casques blancs » ?
    • Pourquoi le Conseil de sécurité et l’OIAC ont jusqu’ici été incapables de prendre en compte les informations contenues dans 156 lettres, adressées par la Syrie ces dernières années ?

    En l’occurrence, des informations concernant les produits chimiques toxiques parvenus aux organisations terroristes armées, stockés, conditionnés et utilisés contre les civils pour accuser l’Armée syrienne. Ces 156 lettres, les voici. Nous vous les avons adressées ainsi qu’à l’OIAC. Mais personne ne lit. Personne ne veut lire. Et personne ne veut coopérer avec le gouvernement syrien pour lutter contre le terrorisme et empêcher les groupes terroristes de faire usage des armes chimiques. Pourquoi ? Parce que certains ne veulent pas régler le problème en Syrie. Parce que certains exploitent le terrorisme.

    Les questions sont nombreuses et les réponses sont connues. Par respect du temps qui m’est imparti et par confiance en votre capacité de jugement, je me contenterai de vous dire que ces trois gouvernements ont échoué durant ces huit dernières années à obtenir ce qu’ils voulaient en soutenant le terrorisme. C’est pourquoi ils sont désormais plus limpides, menant une agression militaire directe, déployant illégitimement leurs forces armées sur certaines parties du territoire de mon pays. Ils empêcheront la progression du processus politique à Genève, Astana et Sotchi. Ils tenteront d’empêcher l’élimination des reliquats du terrorisme à Idleb et ailleurs. Ils continueront à imposer un siège économique suffocant au peuple syrien. Ils travailleront à bloquer le financement de la reconstruction, le redressement du pays, ainsi que le retour des déplacés et des réfugiés dans leurs foyers afin qu’ils vivent dans la dignité, la sécurité et la paix.

    J’insiste, Madame la Présidente, sur le fait que suite à la destruction des deux dernières installations mentionnées par Mme Nakamitsu et à la vérification par la mission de l’OIAC de la destruction et de l’évacuation des décombres, la Syrie se sera acquittée de tous ses engagements concernant les sites de production d’armes chimiques.

    Pour finir, le gouvernement de mon pays affirme avoir adressé avant-hier, aux membres du Conseil de sécurité, une lettre officielle contenant des informations précises et d’une grande crédibilité sur les préparatifs des groupes terroristes armés, présents à Idleb et dans les campagnes de Lattaquié et d’Alep, en vue de l’utilisation à grande échelle de produits chimiques toxiques contre les civils dans le but d’entraver l’opération militaire anti-terroriste dans ces régions.

    Et, en conclusion, Madame la Présidente, je dis qu’il est absolument scandaleux et très regrettable que certains délégués d’États membres permanents de ce Conseil, dont la Présidence, aient confondu le sujet de la session d’aujourd’hui avec le sujet de la session de demain [À suivre…]

    Merci Madame la Présidente.

    Dr Bachar al-Jaafari

    Délégué permanent de la Syrie auprès des nations Unies

    Transcription et traduction par Mouna Alno-Nakhal

     Source : Mission syrienne à l’ONU

    https://www.youtube.com/watch?v=5a2BZgd8YgY&app=desktop

     

    https://reseauinternational.net/bachar-al-jaafari-celui-qui-sest-battu-contre-le-terrorisme-a-votre-place-ne-cedera-pas-a-vos-menaces/

     

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    Bachar al-Jaafari : Ceux qui disent qu’Idleb est effectivement une zone de désescalade ne savent pas de quoi ils parlent !

    Bachar al-Jaafari : Ceux qui disent qu’Idleb est effectivement une zone de désescalade ne savent pas de quoi ils parlent !

    10.9.2018

     

    Pour mémoire, intervention du délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies le 7 septembre 2018 devant le Conseil de sécurité, présidé jusqu’à la fin du mois par la déléguée permanente des États-Unis ; les discussions ayant porté quasi exclusivement sur la situation « humanitaire » à Idleb…

    ___________________________________________

    Merci Madame la Présidente,

    Permettez que je commence par un petit clin d’œil éducatif pour expliquer à mes collègues ce que signifient les accords d’Astana.

    L’Accord d’Astana 4, aux délibérations duquel j’ai participé, avait pour objectif la création de « zones de désescalade » en Syrie, était limité à six mois, renouvelable si les « groupes armés » concernés par l’accord respectaient le cessez-le-feu et se séparaient des « groupes terroristes armés » exclus de ce même accord. Ce qui ne fut pas le cas à Idleb, puisque les groupes armés ont refusé de se séparer des groupes terroristes armés ou, plus exactement, puisque leurs sponsors ont refusé que cette séparation ait lieu.

    De plus, les terroristes d’Idleb ont lancé 400 drones sur la base russe de Hmeimim, à Lattaquié, et ont bombardé quasi quotidiennement la ville d’Alep depuis environ un an et demi, en dépit de ces accords. C’est pourquoi, celui qui dit qu’Idleb est une zone de désescalade est dans l’erreur et ne sait pas de quoi il parle. Cette zone est tombée parce que les groupes armés n’ont pas respecté les conditions de l’Accord d’Astana 4.

    Cette simple introduction devrait donc expliquer aux membres de ce Conseil pourquoi les choses en sont arrivées là où elles sont à Idleb. Mais, naturellement, le problème remonte à plus loin et a commencé avec la « Conférence de Vienne » de novembre 2015, conférence à laquelle la Syrie n’était pas invitée et n’a donc pas participé.

    Pour rappel [*], les participants à cette conférence ont décidé de charger la Jordanie d’établir la liste des terroristes et des non terroristes, puis ont demandé à l’Arabie saoudite de préciser qui était dans l’opposition et qui ne l’était pas. Ce qui n’a toujours pas été fait, parce que les États protecteurs du terrorisme refusent de distinguer le terroriste de l’opposant armé.

    Le processus d’Astana a tenté de résoudre ce problème par la création des zones de désescalade. Mais l’expérience a échoué à Idleb, les groupes armés et les groupes terroristes armés n’ayant respecté ni les conditions de la Conférence de Vienne, ni les accords d’Astana.

    Ma collègue déléguée de la Grande-Bretagne et M. de Mistura ont estimé qu’une faible minorité de combattants armés étaient présents à Idleb. C’est vrai. Mais cette faible minorité correspond à 50 000 terroristes ! Que diriez-vous, chère collègue déléguée de la Grande-Bretagne, si l’un de ces quatre matins 50 000 terroristes se répandaient dans Manchester pour y semer leurs méfaits, tandis que nous en parlerions comme d’une « opposition britannique armée modérée » et que l’OCHA [le Bureau de la coordination des affaires humanitaires] se mettait à leur envoyer des aides pour les garder en vie ?

    Telle est l’exacte absurdité de la situation à Idleb.

    Madame la Présidente,

    L’un des étranges paradoxes du moment est que certains membres de cette organisation se trouvent face à un défi sans précédent du fait que la présidence se pose en juge et ennemi à la fois. Hier, vous avez imposé l’examen de la situation au Nicaragua, alors qu’elle ne menace en rien la paix et la sécurité internationales. Aujourd’hui, vous imposez l’examen de la situation à Idlib, une partie chère à nos cœurs en Syrie. Demain, viendra le tour du Venezuela. Ensuite, il semble que ce sera le tour de l’Iran, comme nous l’avons compris de l’agenda des travaux du Conseil de sécurité de ce mois-ci.

    Le sentiment de haine tenace que vous suscitez à notre encontre depuis des décennies n’a jamais été notre option, car nous faisons partie des États fondateurs de cette organisation, lesquels avaient foi en la paix et en la possibilité d’épargner les horreurs et les malheurs des guerres à l’humanité.

    Il est désormais habituel que les trois membres permanents du Conseil de sécurité [USA, Grande-Bretagne, France ; Ndt] profitent de leurs périodes de présidence pour manœuvrer contre mon pays et mon gouvernement, convoquant des centaines de réunions, déclenchant de fausses alarmes, multipliant les accusations, les menaces et les intimidations à chaque avancée de l’Armée syrienne et de ses alliés dans leur combat contre les groupes terroristes armés, à leur solde.

    À cette tribune, nous affirmons pour la millième fois que les gouvernements de ces trois pays occidentaux, ainsi que leurs outils dans la région, sont directement responsables des souffrances de notre peuple, à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières, en exacerbant la crise et en cherchant à la prolonger aussi longtemps que possible par l’exploitation du terrorisme wahhabite et takfiri, d’origine saoudienne.

    Un terrorisme qu’ils ont généré dès les années quatre-vingt du siècle dernier et pour lequel leurs services du renseignement ont imaginé des appellations trompeuses, telles l’État du khalifat islamique, l’Armée de l’Islam, le Front al-Nosra, l’Armée islamique du Turkestan, Harakat Nour el-din al-Zinki, etc. Des appellations qui n’ont rien à voir avec la Syrie, ni de près, ni de loin. Des terroristes devenus les instruments de leur politique étrangère afin de régler leurs comptes avec les pays refusant leurs diktats.

    L’action menée par le gouvernement syrien pour expulser les terroristes de la province d’Idleb -laquelle se situe en Syrie, non en Somalie, pour qui aurait besoin d’un cours de géographie- est un droit souverain garanti par les principes du droit international, les dispositions de la Charte, les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme et les accords d’Astana. Une action menée à la demande de millions de Syriens, y compris les habitants d’Idleb assiégés par les organisations terroristes, lesquels nous adressent quotidiennement des milliers de suppliques nous demandant de les libérer du terrorisme.

    Par conséquent, aucun État et aucune entité n’ont le droit de faire commerce, politiquement ou médiatiquement, de la souffrance de nos civils à Idleb dans le but de dissuader le gouvernement syrien de rétablir la sécurité, la stabilité et une vie normale aux citoyens de cette province.

    Ceux qui prennent la défense de certains éléments appartenant aux organisations terroristes présentes dans Idleb et ses environs ne font que tenter désespérément de les sauver, afin de retarder leur date de péremption et de les recycler ailleurs en tant qu’« oppositions armées très modérées ». Nous les verrons réapparaître au Yémen, dans les montagnes de Qandil en Irak, en Afghanistan, au Nigeria, etc. Nous verrons…

    L’État syrien est le plus concerné par la sécurité des siens. C’est pourquoi il a donné la priorité aux processus de réconciliation et a accordé aux groupes armés suffisamment de temps pour qu’ils se décident à déposer les armes et à se séparer des groupes terroristes armés, exclus de l’Accord d’Astana 4.

    À cet égard, ceux qui ont facilité la venue des terroristes étrangers dans mon pays -des terroristes que le Secrétariat des Nations Unies se plaît à qualifier d’« éléments non étatiques » et que son Excellence, l’ambassadeur de France, préfère désigner par le mot « jihadistes »- à commencer par le gouvernement turc, peuvent encore les retirer d’Idleb, exactement comme ils ont procédé pour les « Casques blancs » qu’ils ont évacués clandestinement, avec la coopération d’Israël et de la Jordanie, avant de les renvoyer à Idleb pour préparer leur crime terroriste d’une nouvelle attaque chimique.

    Au cas où les groupes terroristes armés refusent de déposer leurs armes et de quitter le territoire syrien pour retourner là d’où ils sont venus, le gouvernement syrien -conscient de ses responsabilités humaines face aux conséquences de la libération d’Idleb des griffes du Front al-Nosra et autres organisations terroristes exclues des accords d’Astana- a pris les précautions et les dispositions nécessaires à la protection des civils, notamment par l’aménagement de couloirs de sortie sécurisés comme cela a déjà été fait dans d’autres régions libérées, ainsi que par la fourniture d’abris, de nourriture, de médicaments et de soins médicaux. Il a aussi pris l’initiative d’inviter les organisations internationales travaillant en Syrie à se préparer à répondre aux besoins humanitaires les plus urgents.

    Et puisque nous parlons du Front al-Nosra, sachez que les gouvernements des États-Unis, de la Grande Bretagne, de la France et de l’Ukraine ont mis un an à accepter d’inscrire « Hay’at tahrir al-Cham », alias al-Nosra, alias al-Qaïda, alias les criminels qui ont attaqué New York, sur la liste des entités terroristes de l’ONU.

    La République arabe syrienne est déterminée à combattre et à éliminer le terrorisme, tout comme elle est déterminée à libérer l’ensemble de son territoire de toute sorte d’occupation étrangère. Et, aujourd’hui, se tenir à ses côtés dans le combat contre le terrorisme est un véritable critère de bonne foi et de respect du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies.

    Quant aux informations que nous vous avons transmises à propos des organisations terroristes et des « Casques blancs » se préparant à utiliser des armes chimiques afin d’incriminer le gouvernement syrien et ainsi justifier une nouvelle agression tripartite, nous demandons aujourd’hui aux trois gouvernements, capables de les influencer, de les en empêcher.

    Madame la Présidente,

    Je vous annonce que l’investissement dans le terrorisme a échoué en Syrie, et que la libération d’Idleb du Front al-Nosra et organisations affiliées enfoncera le dernier clou de son cercueil, brisant les espoirs de ceux qui y ont investi des milliards de dollars et de ceux dont les lamentations résonnent dans les couloirs de cette organisation, exactement comme ils ont réagi lorsque l’Armée syrienne était sur le point de libérer les quartiers Est d’Alep, la Ghouta orientale, Daraa, Quneitra et les campagnes alentour.

    Madame la Présidente,

    Pour finir, je voudrais adresser une remarque à l’assistant du délégué du Koweït pour lui rappeler qu’en 2012, un député du parlement koweïtien du nom d’Al-Tabtabi avait organisé -sous le slogan « Rassemblez-vous sur la voie du jihad en Syrie »- une campagne destinée à l’envoi de terroristes en Syrie, aidé en cela par un groupe de députés salafistes, wahhabites et takfiristes. Un député du parlement koweïtien !

    D’autres Koweïtiens, tel le nommé Chafi al-Ajami que nous avons réussi à inscrire sur la liste des individus terroristes de l’ONU, malgré la réticence de certaines délégations pendant des années, a lui aussi prétendu être un homme religieux et nous a expédié des milliers de terroristes et des milliards de dollars pour soutenir le terrorisme.

    Un autre étrange Koweïtien nommé Al-Qoutaïri, anciennement sergent dans l’armée koweïtienne, nous a aussi envoyé son lot de terroristes plus 500 millions de dollars pour soutenir le terrorisme, comme l’a rapporté le New York Times qui lui a consacré un long article, dont mon frère, son Excellence l’ambassadeur du Koweït, doit se souvenir.

    Voilà ce que nous avons reçu de nos frères du Koweït. C’est notre collègue koweïtien qui nous appelle « frères ». Mais moi, je ne sais pas de quelle sorte de frères il s’agit. Caïn et Abel n’étaient pas ainsi !

    En tout cas, quand nous nous sommes tenus aux côtés du Koweït, nous lui avons envoyé des forces militaires pour le soutenir, non des terroristes !

    Merci Madame la Présidente

    Dr Bachar al-Jaafari

    Délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies

    Transcription et traduction par Mouna Alno-Nakhal

    ————————————

    Source : Mission syrienne à l’ONU

    https://www.youtube.com/watch?v=cv8Jyo_1iy4

    [*] Pour rappel : Syrie : de Vienne 1 à Vienne 2, un champ de mines ?

    http://reseauinternational.net/syrie-de-vienne-1-a-vienne-2-un-champ-de-mines/

     

    https://reseauinternational.net/bachar-al-jaafari-ceux-qui-disent-quidleb-est-effectivement-une-zone-de-desescalade-ne-savent-pas-de-quoi-ils-parlent/


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  • La guerre sur 3 fronts de Poutine : le Donbass, la Syrie et les atlantistes de la Fédération de Russie

    La guerre sur 3 fronts de Poutine : le Donbass, la Syrie et les atlantistes de la Fédération de Russie

    10 9 18

    Par Russell « Texas » Bentley

    LE DONBASS

    La situation au Donbass reste tendue. Notre armée reste forte et soudée, prête à faire face à tout, mais la situation politique est en mutation et très instable en ce moment. Les élections sont toujours prévues pour novembre. Depuis l’assassinat d’Alexandre Zakharchenko, il y a dix jours, les unités militaires des républiques sont en état d’alerte. Des informations sur les renforts de l’armée ukrainienne, forte de 12 000 hommes, ainsi que sur le bataillon ouvertement nazi Azov et sur les soldats, instructeurs et commandants de l’OTAN qui se dirigent vers Mariupol sont également très préoccupantes. Les provocations des unités ukropiques tout au long du front continuent de s’intensifier, en particulier l’utilisation de tireurs d’élite contre les troupes et l’artillerie Novorusses de première ligne et les incendiaires contre les civils dans les zones de première ligne.

    Je ne prétends pas avoir d' »informations privilégiées » autres que ce que m’ont dit mes amis et camarades qui servent actuellement au Front, et ce que je peux observer moi-même de première main autour de Donetsk. Mais cette accumulation de combattants à Mariupol me paraît étrange pour plusieurs raisons. Premièrement, il n’y a rien qui ait de la valeur, que ce soit sur le plan stratégique, militaire ou même économique, entre Mariupol et Donetsk. Il n’y a que deux routes principales entre Mariupol et Donetsk, et l’une d’elles est déjà en territoire ukrop. A l’exception de quelques petits villages, la zone située entre Mariupol et Donetsk est constituée de terres agricoles et boisées.

    Deuxièmement, une attaque ukrop sur Donetsk à partir de Mariupol entraînerait une progression de 100 km à découvert, le long d’une seule route mal entretenue, mais certainement bien défendue (par l’armée de la RPD), qui longe presque entièrement à 20 km près la frontière russe. Si la Russie réagissait avec de l’artillerie à cette attaque, elle pourrait anéantir toute la force d’assaut ukrop sans même avoir à traverser la frontière. (Vous vous souvenez de Debaltsevo ?) Donc, à mon avis, le rassemblement de Mariupol est soit une ruse pour amener le DPR à engager des hommes et des ressources pour défendre quelques petits villages et positions défensives, soit une provocation pour essayer de faire participer les Russes à une guerre ouverte en RPD

     (Territoire dit "ukrainien".) A - Positions défensives les plus au sud de la RPD à Shyrokino B - Poste frontalier principal de la DPR/RF à Uspenka Ligne rouge - Ligne de contact de l'UAF et du LDPR Ligne grise - Frontière russe Lignes jaunes - Routes principales Echelle - I----------------------------------I = 50 Km (Google Maps, utilisé sous la doctrine du fair use)

    (Territoire dit « ukrainien ».)
    A – Positions défensives les plus au sud de la RPD à Shyrokino
    B – Poste frontalier principal de la DPR/RF à Uspenka
    Ligne rouge – Ligne de contact de l’UAF et du LDPR
    Ligne grise – Frontière russe
    Lignes jaunes – Routes principales
    Echelle – I———————————-I = 50 Km
    (Google Maps, utilisé sous la doctrine du fair use)

     

    L’armée ukrop se trouve à la périphérie de toutes les grandes villes républicaines – Donetsk, Lugansk, Makeevka, Yasynuvata et Gorlovka. Le centre de la ville de Donetsk, où je suis en ce moment, se trouve à moins de 10 km des positions ukropes, qui ont également été fortement renforcées au cours des mois précédents. La même chose vaut pour les autres villes. Pourquoi les ukrops feraient-ils une attaque de grande envergure sur 100 km de pays ouvert, alors que s’ils peuvent franchir nos positions de première ligne, ils pourraient littéralement être au centre de nos grandes villes (stratégiques) en une heure ou deux ?

    C’est l’armée américaine qui contrôle et dirige les forces armées ukrainiennes, par conséquent, l’UAF sera utilisée pour poursuivre les objectifs stratégiques américains et non les objectifs tactiques ukrainiens. La guerre civile ukrainienne a toujours été une guerre par procuration menée par les Etats-Unis contre la Russie. L’objectif principal a toujours été d’unir l’opinion mondiale contre l' »agression » russe, afin de justifier la poursuite et l’escalade de la guerre économique, informationnelle et militaire entre l’OTAN et les puissances occidentales contre la Russie. Une attaque dans les grandes villes des républiques permettra aux ukrops de se protéger de l’artillerie et des frappes aériennes russes en utilisant les populations civiles comme boucliers humains, alors même qu’ils commencent des opérations de « nettoyage » et de « punition » contre ces civils.

    Les opérations militaires dans les zones urbaines sont très destructrices et prennent beaucoup de temps, ce qui donnera aux Etats-Unis et à l’Ukraine le temps de lancer des appels  » humanitaires  » à une implication militaire directe de l’OTAN ou de l’ONU en Ukraine. L’intervention russe contre les atrocités ukropiques sera présentée comme une « agression » contre l’Ukraine. Au fur et à mesure que les batailles pour les villes se poursuivront, les einsatzgruppen ukrop seront en mesure de rassembler et d’exterminer beaucoup de ceux qu’ils considèrent comme une résistance potentielle dans les républiques.

    Je pense que le plan d’attaque US/ukrop commencera par une attaque feinte de Mariupol, qui entraînera la Russie directement dans la guerre immédiatement, ou nécessitera une réponse militaire des forces de la DRP, ce qui mettra nos troupes à découvert, sur la même route, qui se trouve également à portée de l’artillerie ukrop. Si la Russie réagit, la force d’attaque ukropique peut se replier sur ses positions défensives à Mariupol, en tant que réserve, et l’offensive principale commencera contre nos villes, auquel cas la proximité de nos civils offrira aux attaquants une certaine protection contre les représailles russes. Si la Russie ne réagit pas par des tirs d’artillerie depuis ses propres frontières ou par une action militaire directe à l’intérieur des républiques, la RPD sera forcée d’affronter la force d’assaut ukrop en utilisant des troupes et équipements tirés de nos lignes défensives déjà en sous-effectif. Ce qui facilitera encore une fois un assaut ukrop dans le cœur de nos villes densément peuplées.

    La solution tactique évidente est une attaque préventive écrasante de la part de LDPR et des forces russes avant le début de l’offensive ukrainienne. Les forces combinées de la Russie et des républiques sont capables d’éliminer en quelques jours, voire en quelques heures, la menace militaire que représente l’armée ukrainienne. Mais cela a de graves conséquences stratégiques et politiques impossibles à calculer pleinement. Néanmoins, Vladimir Poutine a dit aux habitants de Donbass « la Russie sera toujours avec vous » et, comme il l’a appris quand il était enfant dans les rues de Leningrad, « si un combat est inévitable, il vaut mieux frapper le premier.  » Les habitants de Donbass ont confiance en Poutine et nous sommes d’accord.

    LA SYRIE

    La situation en Syrie continue de s’aggraver et se dirige soit vers l’élimination définitive des terroristes de l’Etat islamique soutenus par les Etats-Unis, soit vers une nouvelle conflagration, beaucoup plus importante. La SAA et l’armée de l’air russe ont ignoré l' »avertissement » de Trump de ne pas attaquer le dernier bastion des terroristes à Idlib, et le barrage naval dans la Méditerranée orientale continue également. La Syrie et le Donbass sont tous deux des points chauds de la ligne de front dans la même guerre, et si l’un est allumé, l’autre suivra immédiatement. Comme les Etats-Unis n’ont en fait aucun droit légal ou politique d’occuper ou d’attaquer la Syrie ou les défenseurs russes qui s’y trouvent, il est raisonnable de s’attendre à ce qu’une attaque militaire dans le Donbass précède une confrontation en Syrie entre les puissances occidentales et la Russie. Cela donnera à l’Occident l’occasion de tenter d’inciter l’opinion publique mondiale à soutenir une confrontation militaire avec la Russie en Ukraine et en Syrie, avec le récit habituel de « l’agression russe ».

    Si par erreur ou intentionnellement, les choses dans la zone syrienne s’aggravaient de part et d’autre, ce serait le signal « GO » de l’assaut militaire ukrop contre le Donbass, forçant ainsi la Russie immédiatement à une guerre à deux fronts. Mais je crois que le plan des maîtres occidentaux ukrainiens est de commencer dans le Donbass pour servir d’excuse à une escalade en Syrie.

    Les renseignements actuels de la DPR (qui sont très bons) indiquent que l’offensive ukrop commencera le 14 septembre. C’est dans moins d’une semaine. Inscrivez cette date à votre calendrier et préparez-vous. Il est maintenant évident que Trump n’est qu’un outil fasciste de plus, prêt à déclencher une guerre mondiale pour perpétuer l’impérialisme américain, de connivence avec d’autres puissances fascistes, en particulier le Royaume-Uni et Israël, et leurs sbires de l’OTAN. Il est maintenant trop tard pour espérer toute protestation significative, et encore moins toute résistance réelle, de la part des citoyens lâches et lobotomisés de ces régimes. Ils ne peuvent pas et n’empêcheront pas leurs maîtres voyous de déclencher cette guerre, et c’est à la Russie et à ses alliés d’y mettre fin. Par tous les moyens nécessaires. Ce qui se passe en Syrie détermine ce qui se passera au Donbass et, comme je l’ai dit depuis 2015,  » ce qui se passe au Donbass, détermine ce qui se passera dans le monde « .

    Les atlantistes de la fédération russe

    En cas d’échec de l’option militaire et d’incapacité à retourner l’opinion mondiale contre la Russie et à soutenir une guerre mondiale contre la Russie, les régimes impérialistes mènent actuellement une attaque  » soft power  » contre Poutine et la Fédération de Russie sous la forme de protestations généralisées contre la proposition de la clique Medvedev de relever l’âge de la retraite ( » la réforme des pensions ») en Russie. Ces manifestations ont donné lieu à des protestations de rue et à une baisse significative du soutien du public à Poutine, à un moment crucial.

    Il s’agit là d’un faux-fuyant – l’âge de la retraite n’a pas encore été relevé – le plan prévoit de le faire passer progressivement de 60 à 65 ans pour les hommes, et de 55 à 63 ans pour les femmes. Mais la simple suggestion d’un tel plan, basé sur la réalité économique d’un nombre réduit de travailleurs et d’un nombre croissant de retraités, a déjà provoqué des protestations mineures mais importantes à l’échelle nationale, menées par des traîtres soutenus par l’Occident comme Alexi Navalny et Igor Girkin, avec des nationalistes russes et même le parti communiste russe.

    Que Navalny et Girkin soutiennent la protestation devrait, par elle-même, suffire à convaincre même le citoyen russe le plus ignorant de sa trahison, et c’est un jour triste et dangereux quand les soi-disant « nationalistes russes » sont trop bêtes pour comprendre que ces protestations sont organisées et encouragées par les pires ennemis de la Russie. Le fait que le KPRF (Parti communiste de la Fédération de Russie) ait cyniquement promu la protestation afin de tenter d’obtenir son propre soutien populaire insignifiant aux dépens du gouvernement Poutine est une trahison non seulement de la Russie mais aussi de l’histoire et des principes communistes.

    J’ai longtemps considéré la FRPK comme une organisation insignifiante et impuissante dont les contradictions internes, le manque de leadership et l’opportunisme égoïste ont placé ce qui était un grand parti à la périphérie de la politique russe, devenant indigne de confiance ou de respect. Et je le dis en tant que communiste moi-même. Plutôt que d’obtenir un soutien politique réel pour la FRPK, leur collaboration avec des traîtres comme Navalny et Girkin devrait être, et ce le sera certainement, le dernier clou dans le cercueil de leur stature politique. Ce sont des « communistes » comme Gorbatchev et Eltsine, et non des communistes comme Lénine et Staline ou les communistes de l’Armée rouge qui ont sauvé et libéré la Russie et le monde du fascisme il y a 75 ans. Encourager et promouvoir cette protestation est une trahison abjecte à un moment où la Fédération de Russie et son avenir sont assiégés et en péril, comme les Russes et l’URSS l’ont été en 1939.

    C’est aussi, de la part des retraités touchés, rien de mieux que de l’idiotie égoïste. Ils devraient demander à leurs contemporains en Libye, en Syrie et en Ukraine à quoi ont abouti des manifestations similaires, organisées par des traîtres du même acabit soutenus par l’Occident. Semer la discorde en Russie aujourd’hui les amènera à jouir de la même retraite que les retraités de Libye et d’Ukraine.

    Peut-être que quelqu’un devrait les informer qu’aujourd’hui, alors qu’ils s’opposent à leur gouvernement en raison d’une proposition de relever leur âge de la retraite à 63 ou 65 ans, aux Etats-Unis « riches et libres », l’âge de la retraite est actuellement de 66 ans, avec l’intention de le relever encore plus. Ils doivent également savoir que le système de sécurité sociale des États-Unis est en faillite, sans espoir de couvrir réellement la dette due aux personnes qui ont cotisé au fonds de pension une partie de leur salaire pendant toute leur vie active. Le fonds a été pillé par Bill Clinton dans les années 1990, transféré au fonds général, où il a été volé et gaspillé, et remplacé par des reconnaissances de dette sans valeur. Ceux qui, en Russie, se joignent à ces protestations ne valent pas mieux que les imbéciles et les traîtres qui ont protesté à Maidan à Kiev il y a quatre ans, et ils ne comprennent pas que s’ils continuent, eux aussi subiront le même sort.

    Il a été dit que les trois plus grands dirigeants du peuple russe s’appelaient tous « Vladimir ». Vladimir le Grand, qui a fondé la Russie il y a mille ans, Vladimir Lénine, qui a fondé l’Union Soviétique il y a cent ans, et Vladimir Poutine qui a sauvé la Russie moderne de l’abîme, il y a environ dix ans. Je suis d’accord. Il n’y a pas d’autre personne en Russie qui pourrait diriger et protéger le peuple russe mieux que Vladimir Poutine, ou même la moitié moins bien que lui. S’agiter contre lui maintenant, c’est la chose la plus stupide, la plus traîtresse et la plus dangereuse que les citoyens russes puissent faire.

    Et si l’imbroglio de la « réforme des pensions » est vraiment si important, il existe une solution raisonnable, qui est déjà mise en œuvre, qui ne met pas en danger la stabilité politique de la Fédération de Russie et qui apportera une réponse ouverte, honnête et démocratique à la question des pensions. Суть времени, le Mouvement Essence of Time en Russie, a déjà commencé à recueillir des signatures sur une pétition visant à soumettre la question des pensions à un référendum à l’échelle nationale. Qu’est-ce qui pourrait être plus démocratique, plus ouvert et plus juste que cela ? C’est vraiment la solution parfaite, et elle devrait être soutenue (et signée !) par tous les Russes patriotes qui ont un peu de bon sens.

    Cette pétition, grâce à Sergey Kurginyan et Суть времени, est déjà en circulation. Si elle ne recueille pas le nombre requis de signatures, elle prouvera que la question des pensions est un problème mineur et que les protestations sont exagérées par des ennemis étrangers et des traîtres nationaux pour servir leurs propres intérêts, dont les objectifs sont de fomenter la protestation et la discorde en Russie, et n’ont en fait rien à voir avec la question des pensions. Si elle obtient le nombre requis de signatures, elle sera soumis au vote, et tous les Russes pourront décider. Quoi qu’il en soit, la pétition et le référendum qui pourrait s’ensuivre rendent toutes les protestations ultérieures sur la question sans objet. Toute autre manifestation dans la rue, lorsqu’il existe une alternative raisonnable, efficace et pacifique, prouve de manière concluante que quiconque participe à ces manifestations, que ce soit par malveillance ou stupidité ou même simplement par intérêt personnel à courte vue, constitue un véritable danger pour l’avenir de la Russie, à une époque qui est déjà très dangereuse. Et ils devraient être traités en conséquence.

     Source : http://www.russelltexasbentley.com/

    Traduction AvicRéseau International

    https://reseauinternational.net/la-guerre-sur-3-fronts-de-poutine-le-donbass-la-syrie-et-les-atlantistes-de-la-federation-de-russie/


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  • La "Justice", désormais scandaleux instrument du Système ! De la France pour promouvoir Macron en abattant Fillon, à l'Italie contre Salvini ou aux Etats-Unis contre Trump. Et en France, contre le RN (ex FN), ou en Amérique Latine en écartant Lula, Dilma ou Cristina Kirchner ! Le Palais de Justice n'est désormais QUE le Palais de l'Injustice ! eva R-sistons (chantal dupille)

     

    Etats-Unis, France, Italie: justice pour les élites !

    Quand les peuples se trompent,

    la justice leur tape sur les doigts

    Aux Etats-Unis, en France ou en Italie, des offensives judiciaires s’attachent à remettre en cause les choix souverains des peuples. La nouvelle démocratie se fera sans lui ou ne se fera pas.


    Plusieurs événements très inquiétants se sont produits aux États-Unis, en Italie, et en France cet été. Sous des prétextes parfois grossiers, l’on a vu la justice pénale de chacun de ces trois pays tenter soit de mettre en cause le choix démocratique des peuples, soit de peser sur les processus mêmes de ces choix. Cette forme d’instrumentalisation de la justice est relativement nouvelle. Mais elle s’inscrit dans un processus déjà ancien.

    La trahison des peuples

    Rappelons que la démocratie représentative, système délicat et fragile, n’est pas sans défauts mais qu’elle a un mérite : celui de donner à l’expression majoritaire d’un peuple une légitimité permettant de gouverner. Si l’on est majoritaire à l’élection, on est légitime à tenir la barre pour une durée limitée. Et même ceux qui n’ont pas voté pour les vainqueurs devront leur obéir. Les deux conditions impératives de cette légitimité qui assurera la paix civile sont d’abord l’assurance qu’au terme du mandat une nouvelle majorité pourra défaire ce qu’a fait la précédente et ensuite que le résultat de l’élection soit le fruit d’une procédure honnête et sincère. Le problème pour les grands intérêts, les adeptes du « There is no alternative » (TINA) cher à Margaret Thatcher, les participants au sommet de Davos, les oints du seigneur comme les appelle Charles Gave, c’est que la possibilité de l’alternance démocratique devient un risque insupportable.

    Alors ils rêvent d’un système que certains de ses théoriciens ont appelé « la démocratie sans le démos », c’est-à-dire sans le peuple, et qui consiste à mettre hors de portée de la délibération démocratique collective l’essentiel de ce qui en relevait auparavant. On ne dressera pas ici la liste de tout ce qui a pu être mis en œuvre pour assurer la pérennité d’un système de domination. Contentons-nous de quelques exemples grands ou petits. À tout seigneur tout honneur, l’Union européenne (UE) qui est un dispositif supranational tout à fait intéressant.

    La justice des divins

    Sur les plans économique, monétaire et juridique, tout ce qui relevait auparavant de la souveraineté des États-nations territoriaux qui la composent a été ossifié dans des traités à valeur constitutionnelle quasi immuables. L’UE a été construite délibérément avec cet objectif. Et quand un peuple s’avise de manifester un désaccord, on passe outre. Ce qui permet à Jean-Claude Juncker de dire tranquillement : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

    En France, avec l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la volonté de porter atteinte aux libertés publiques s’est exprimée sans fard. Grands médias aux ordres, loi « fake news », révision constitutionnelle dangereuse, instrumentalisation de la justice – et dans ce dernier domaine, avec l’exécution judiciaire de François Fillon, nous avions pris de l’avance. Emmanuel Todd s’étonnait qu’avec l’élection d’Emmanuel Macron, la France ait emprunté une voie électorale inverse à celle du Brexit au Royaume-Uni, de l’élection de Trump aux Etats-Unis et de la coalition populiste en Italie. Il n’y a pas à être surpris, c’est l’intervention de la justice pénale qui a permis cette arrivée au pouvoir.

    Nous avons les moyens de vous le faire payer…

    On peut ne pas aimer du tout Donald Trump, mais en dehors de ceux qui souscrivent aux calembredaines de l’intervention russe, personne d’honnête ne peut contester son élection. Toutes les études d’opinion démontrent que son électorat lui reste fidèle et s’est probablement même étendu. Cela n’empêche pas le bloc néoconservateur qui avait misé sur Hillary Clinton de poursuivre un combat judiciaire assez ahurissant. Le système est très simple, il consiste à harceler les amis et les collaborateurs du président américain, à parvenir à dénicher des indices d’une infraction éventuelle aussi bénigne soit-elle. Puis on menace et fait chanter la personne mise en cause en lui proposant un marché très simple : « On vous assure l’immunité mais vous mettez en cause votre ancien ami, ancien patron, ancien client ». Craignant la lourdeur et le caractère ruineux d’un procès assorti d’une possible condamnation, certains préfèrent la tranquillité et choisissent le « je ne sais rien mais je dirai tout ». Les faucons néocons qui détestent Trump pensent tenir leur revanche. Pas sûr que cet acharnement garantisse la paix civile.

    Et voilà que l’Italie s’y met aussi. Le suffrage universel a porté au pouvoir une coalition élue sur un programme clair, prévoyant un fort volet social, et un refus de poursuivre la dérive initiée par Angela Merkel soucieuse de plaire au patronat allemand en important de la main-d’œuvre à bas coût. Ladite dérive fait que l’Italie se retrouve en première ligne des trafics de migrants où les mafias locales en liaison avec les africaines s’en donnent à cœur joie. Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur applique le programme adopté par la majorité des électeurs italiens, et massivement soutenu par l’opinion transalpine. Ce faisant, il heurte les grands intérêts et les belles âmes qui, consciemment ou non, prêtent la main à la nouvelle traite. Considérant que les soi-disant ONG sont parties prenantes du trafic, il leur refuse l’accostage dans les ports italiens et, s’ils rentrent quand même, le débarquement des nouveaux esclaves. Que n’a-t-il fait ! Il s’est trouvé un procureur pour lancer une enquête pour « séquestration », qualification du dernier ridicule lorsque l’on sait ce qu’elle désigne normalement en Italie. Rappelons que, contrairement à ce qu’il s’est passé en Allemagne, il n’y a eu aucune violence contre les migrants en Italie. Ce n’est pas seulement une provocation, cela caractérise bien cette instrumentalisation de la justice pénale pour empêcher la mise en œuvre de ce qui a été décidé par une élection régulière.

    La France, laboratoire du monde

    Et ce n’est pas tout. En France, une décision stupéfiante de magistrat instructeur du pôle financier prive le Rassemblement national (RN, ex-FN) des ressources qui lui sont dues en application de la loi. La Cour de cassation italienne fait mieux, puisqu’elle a lancé une procédure pour saisir tous les actifs du parti de Salvini à hauteur de 49 millions d’euros. Soi-disant pour garantir une condamnation non encore prononcée contre un de ses prédécesseurs à la tête de l’organisation pour des faits remontant à plus de 10 ans. Comprenons-nous bien, non seulement je n’ai aucune sympathie – au contraire – pour la Ligue du Nord et ses dirigeants – et je ne revendique pour eux aucune impunité – mais l’étude un peu détaillée des questions juridiques en cause démontre l’inanité de ces procédures judiciaires. Ces dévoiements n’ont qu’un but : bafouer une volonté populaire librement exprimée.

    Exactement comme en France, mais avec moins d’originalité. En France, la justice pénale est carrément intervenue en amont de l’élection. L’opération judiciaire menée contre François Fillon a faussé la présidentielle et permis l’accession d’Emmanuel Macron à la présidence. Poursuivant sur sa lancée avec une forme d’acharnement contre le RN et son dernier épisode, celui de la privation de ses ressources. C’est une réalité qu’il faut rabâcher et ce d’autant plus que l’autre face de cette pièce est la protection dont bénéficient les amis du pouvoir. Pèsent sur François Bayrou et son Modem des soupçons de même nature et aussi lourds que ce qui concernent le RN. Ces gens-là dorment sur leurs deux oreilles, leur seule obligation étant de se réveiller de temps en temps pour apporter leur soutien à Emmanuel Macron. Il y a plein d’autres exemples, dont la liste, de Richard Ferrand à Françoise Nyssen en passant par Muriel Pénicaud, serait fastidieuse. On ne saurait trop conseiller aux opposants d’être très prudents. Il est fort probable que leur tour viendrait si jamais ils devenaient vraiment gênants pour le pouvoir en place.

    Les fins d’un monde

    Un jeune politologue américain, Yascha Mounk, vient de publier un ouvrage écrit juste après l’élection de Donald Trump. Dans Le peuple contre la démocratie, il analyse la montée des populismes comme symptôme de la crise de nos démocraties représentatives libérales. Dans un singulier renversement de perspective, il fait porter la responsabilité de cette crise aux peuples qui refusent le système que les élites occidentales tentent de leur imposer depuis de nombreuses années. Il dénonce la « dérive juridique et technocratique de l’exercice des pouvoirs » sans reconnaître qu’il s’agit d’un projet. Si la politique s’oppose de plus en plus aux opinions de la majorité, c’est parce que la majorité manifesterait sa mauvaise humeur en se laissant aller à ses mauvais penchants, à base de populisme, de chauvinisme et de lèpre.

    Pour la remettre dans le droit chemin, la fin justifie les moyens. Avec les atteintes aux libertés et l’instrumentalisation de la justice pénale si nécessaire. Tant pis pour la démocratie.

    https://www.causeur.fr/democratie-peuple-justice-macron-154100

     


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