Jacques GUILLEMAIN , ex-officier de l’armée de l’Air . Pilote de ligne retraité .
Monsieur le Premier ministre,
Vous venez de nous livrer un discours pitoyable comme on en voit peu.
Alors que le pays est au bord de l’explosion, que la fracture sociale est totale et que bientôt la fracture identitaire, que vous niez depuis toujours, va désintégrer la nation, vous venez d’ajouter à l’arrogance de l’exécutif envers les Gilets jaunes une humiliation sans précédent.
Vous croyez vraiment que le compte y est avec quelques miettes jetées à des millions de Gilets jaunes en train de crever ? Oui, je dis bien à des millions de GJ.
Car quand 75 % de la population soutiennent encore le mouvement, malgré vos tentatives de le discréditer, malgré les insultes de vos sbires qui les ont traînés dans la boue, on ne parle plus de 10 000 ou 15 000 GJ autour des ronds-points, mais de dizaines de millions de Français, travailleurs et retraités, jeunes et vieux, de droite comme de gauche, qui soutiennent sans restrictions ce cri de détresse de tout un peuple abandonné par une caste dirigeante, arrogante et méprisante qui s’enrichit toujours plus et laisse crever le peuple.
Ils vous l’ont dit pendant trois semaines. Ils sont en train de crever. Le 20 du mois, ils doivent choisir entre manger, se chauffer ou faire le plein. Mais vous êtes incapable de comprendre ça.
Les caisses sont vides
Mais à qui la faute ? Vous avez dilapidé l’héritage des Trente Glorieuses, quand la France avait le 5e niveau de vie au monde, derrière les États-Unis, le Luxembourg, la Suisse et la Suède. Aujourd’hui, les GJ ont le frigo vide.
Qui a fait venir des millions d’immigrés sans diplôme ni qualification, la plupart incapables de s’intégrer dans une économie moderne et performante et qui vont gonfler le flot des assistés ?
Vous l’ignorez sans doute, mais selon l’Insee, le social représente 4 % des revenus d’un natif, mais 22 % des revenus d’un immigré africain.
Cette immigration bas de gamme coûte plus cher en social que sa contribution au PIB. Elle ne fait qu’appauvrir le pays en le nivelant par le bas.
Le taux d’emploi des natifs est de 85 %, celui des immigrés de 65 % !
Vous accueillez des illettrés à l’heure du numérique. Votre discours n’était que dissimulation sur les véritables causes de votre impuissance à satisfaire les Gilets jaunes. C’est l’immigration de pauvres qui nous a ruinés.
Car ces GJ, c’est à eux que vous faites supporter le coût démentiel de l’immigration, 100 milliards par an, chiffre jamais démenti officiellement.
Les Gilets jaunes paient 1 038 milliards de taxes et impôts. Où vont-ils, puisque vous n’en avez jamais assez ?
Contrairement à votre discours sur la hausse des salaires, il est prouvé que le niveau de vie a baissé de 440 euros depuis 2008.
Depuis 40 ans, la France emprunte pour maintenir à crédit le niveau de vie.
Depuis 40 ans, elle paie 40 milliards d’intérêts à ses créanciers, étrangers pour la plupart. 2 points de PIB ! Plus que la croissance qui est de 1,6 % !
Difficile de s’en sortir dans ces conditions, surtout quand on charge la barque avec toute la misère du monde qui vient profiter de l’eldorado social.
Les caisses sont vides ?
Mais fermez donc les frontières au lieu d’aller à Marrakech signer le Pacte sur les migrations, un torchon onusien qui va signer notre arrêt de mort en légalisant l’immigration clandestine et en accordant le statut de réfugiés aux migrants économiques.
Car au final, c’est bien un droit que l’ONU accorde à tous les migrants et un devoir de les accueillir qu’elle impose aux pays signataires.
Supprimez l’AME, qui coûte 1 milliard chaque année et soigne les sans-papiers couverts à100 %, alors que plus d’un tiers des Français diffèrent leurs soins faute de moyens.
Arrêtez de payer des retraites de 830 euros à des étrangers (1 300 pour un couple) qui n’ont jamais cotisé ni travaillé en France.
Ça vous permettra d’annuler la hausse de CSG sur les retraites et le gel des revalorisations. Vous saignez des retraités qui ont travaillé pendant 45 ans, sans connaître les 35 heures ou les 5 semaines de congés payés.
Faites donc la traque aux faux mineurs isolés qui représentent 60 % des MNA, selon le Sénat.
Vous n’avez pas un sou à donner aux GJ, mais en 2017 vous avez dépensé 1,250 milliard pour accueillir 25 000 mineurs isolés et en 2018 la facture sera de 2,5 milliards. Dont plus de 2milliards pour les faux mineurs.
Et pendant ce temps, 25 000 de nos paysans sont en faillite et les suicides se multiplient, mais ce sont des GJ, ils peuvent donc crever en silence. 350 euros par mois pour un paysan qui trime 15 heures par jour sans vacances, mais 50 000 euros par an pour chaque MNA !
De l’argent, pour l’immigration de masse, il y en aura toujours. Les Gilets jaunes paieront. Du moins c’est ce que vous pensiez jusqu’à la révolte.
Vous attirez toute l’Afrique. Mais peut-être ignorez-vous que le milliard d’Africains produit moins de richesses chaque année que ne produisent nos Gilets jaunes qui sont les forces vives de la nation. Nous leur devons tout.
Ils sont ouvriers, paysans, infirmiers, policiers, chauffeurs routiers, commerçants.
Ce sont eux qui ont fait de la France la 5e puissance économique du monde que vous êtes en train de détruire avec l’immigration de pauvres totalement inutiles.
En Afrique, le PIB par habitant, c’est 1 000 euros par an en moyenne, beaucoup moins au Sahel. Et vous vous étonnez que le tsunami migratoire s’amplifie ?
Votre politique est pitoyable, elle va détruire la France.
La mise à sac des beaux quartiers de Paris, c’est votre faute.
La colère des Gilets jaunes accablés de taxes et impôts, c’est votre faute.Les 4 morts et les centaines de blessés, c’est votre faute.
Le ras-le-bol des forces de police, dont les effectifs ont été laminés et qui travaillent dans desconditions déplorables, c’est votre faute.
L’effondrement du niveau scolaire et l’islamisation de l’école, c’est votre faute.
Les 1 000 agressions gratuites par jour, c’est votre faute.
Les familles juives qui fuient le 9-3 pour leur sécurité, c’est votre faute.
Le terrorisme qui a fait 250 morts et 1 000 blessés depuis 2015, c’est votre faute.
L’explosion des mini-califats qui envahissent les banlieues, c’est votre faute.
La fracture identitaire et la dislocation de la nation, c’est votre faute.
La faute collective de toute une caste méprisante qui se croit revenue à l’Ancien Régime et s’octroie de plus en plus de privilèges, comme l’a montré la scandaleuse affaire Benalla. Soi-disant un simple porteur de bagages, avec appartement de fonction, voiture avec chauffeur,port d’arme, badge d’accès à l’Assemblée, grade de lieutenant-colonel de réserve à 26 ans !
Du n’importe quoi !
Oui, tous ces maux, ces fléaux, vous en êtes tous responsables car votre seule obsession c’est de promouvoir le mondialisme et le multiculturalisme quel qu’en soit le prix pour les natifs.
Emmanuel MACRON est au service de l’Union européenne et du grand capital.
Et votre seul combat c’est celui que vous menez contre les patriotes et les identitaires, ces salauds de populistes qui ont le culot de défendre leur identité et leur culture, et que les juges rouges harcèlent en permanence pendant que les vraies racailles, qui pourrissent la vie des Français, sont remises en liberté après un simple rappel à la loi.
Notre justice du « mur des cons » est tombée tellement bas qu’un immigré peut violer une jeune gamine de 15 ans en toute impunité, « parce qu’il n’a pas les codes » !
CASTANER n’a vu que des néo-nazis chez les Gilets jaunes. Mauvaise pioche. Parmi les 400 manifestants arrêtés, aucun crâne rasé avec tatouage de croix gammée.
DARMANIN, encore plus nul, a fait de la surenchère. « Sous les Gilets jaunes, il y a des chemises brunes ».
Mais le pompon revient à votre porte-parole Benjamin GRIVEAUX.
« Certaines personnes arborant un gilet jaune remontaient les Champs-Élysées avec des drapeaux en disant : « On est chez nous ». Ceux-là appartiennent à une extrême droite identitaire... Et ceux-là, nous les combattrons à chaque minute, à chaque heure et à chaque journée de ce quinquennat, jusqu’au bout. »
Agiter un drapeau en clamant « on est chez nous » va bientôt mener au tribunal !
Après la dictature de la pensée, on passe au cran supérieur, comme à Cuba ?
Vous rendez-vous compte, Monsieur le Premier ministre, combien ces déclaration sont grotesques, mais aussi insultantes pour les Gilets jaunes ?
Vous rendez-vous compte que des millions de Gilets jaunes sont dans la désespérance pendant que vos sbires les insultent et les méprisent ?
Mais où donc êtes-vous allés chercher de telles nullités qui ne comprennent rien à rien. Il aura fallu que Paris s’embrase pour qu’ils réalisent enfin qu’ils étaient à côté de la plaque et que la situation devenait gravissime !
Mais qu’allez-vous faire quand les banlieues vont s’embraser à leur tour, comme en 2005, mais à la puissance 10, alors que 5 000 armes de guerre dorment dans les caves ?
Si vous êtes incapables de gérer un paisible mouvement des Gilets jaunes, ce n’est plus l’état d’urgence qu’il faudra décréter, c’est l’état de siège.
Votre incompétence et votre manque de jugement font peur.
Pour conclure, quelles que soient les mesures que vous prendrez, Emmanuel Macron ne renouera pas avec le peuple. Vous l’avez trop méprisé et trop insulté.
C’est fini, le divorce est définitif.
Et la rupture va s’aggraver avec la mondialisation et l’immigration que vous souhaitez amplifier. Le monde nouveau de MACRON, c’est en marche vers la catastrophe sociale et identitaire. On se demande s’il a tous ses esprits.
Jacques Guillemain
http://sam-menerveovb.over-blog.com/2018/12/lettre-de-jacques-guillemain-adressee-a-mr-le-premier-ministre-edouard-philippe.html
Gérard Collomb sur l'insécurité et l'immigration : “D'ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible”
Voici ce que disait Gérard Collomb, encore ministre de l’Intérieur :
« Les rapports entre les gens sont très durs, les gens ne veulent pas vivre ensemble… Je crains la sécession. »
– Quelle est la part de responsabilité de l’immigration ?
« Énorme (…) »
– Vous pensez qu’on n’a plus besoin d’immigration en France ?
« Oui, absolument »
« Des communautés en France s’affrontent de plus en plus et ça devient très violent… » « Je dirais que, d’ici à 5 ans, la situation pourrait devenir irréversible. Oui, on a cinq, six ans, pour éviter le pire. Après… »
–Voilà le résultat de 40 années de lâcheté, 40 années de trahison, 40 années de mensonge de nos élites, qui ont livré le pays à la loi des caïds et des barbus, laissant des pans entiers du territoire s’ensauvager et se transformer en mini-califats.
– La France est désormais au bord de la guerre civile. Tel est le message de Gérard Collomb, que le pouvoir tente de minimiser et que la presse aux ordres a enterré.
–Le pire est que tout cela était annoncé depuis des décennies. Nombreux sont les lanceurs d’alerte qui ont sonné le tocsin, à commencer par Jean-Marie Le Pen, qu’on a préféré diaboliser, et les services de renseignement qu’aucun chef d’État n’a écoutés.
–Car il n’y a pas que les musulmans qui pratiquent la taqîya. Nos politiques sont passés maîtres dans l’art de la dissimulation.
–Fillon avait enterré en 2004 le rapport Obin qui sonnait l’alarme sur la dramatique islamisation de l’école. Les profs ont peur. La violence, impensable il y a trente ans, a envahi l’école.
–Commissariats et forces de police sont régulièrement attaqués en toute impunité. L’État de droit est chaque jour bafoué.
–Nous avons eu des mutineries de marins musulmans dans la Marine nationale, des soldats musulmans ont refusé de partir en Afghanistan, au prétexte qu’un musulman ne peut tuer d’autres musulmans. Foutaises, puisque ça fait 14 siècles que sunnites et chiites s’entretuent !! Tout a été caché ou minimisé, alors que ces incidents au sein de notre armée étaient gravissimes.
–Voilà où mènent la lâcheté, le renoncement permanent et la soumission du pouvoir à l’islam, par peur de faire des vagues, par crainte des émeutes.
–Nos policiers ont été littéralement désarmés et ont été privés de toute autorité, par peur d’un embrasement généralisé de type 2005 à la puissance 10. Capituler, encore et toujours, tel est le credo de nos élus, qui ne pensent qu’à leur réélection mais jamais à la France.
–Tous nos responsables politiques ont imposé l’omerta, alors que les islamistes n’ont jamais caché leur volonté de soumettre l’Europe à la charia.
–Youssef al-Qaradawi, Marwan Muhammad et bien d’autres, ont toujours annoncé la couleur. On ne peut les taxer d’hypocrisie. Les sournois, ce sont nos dirigeants, parfaitement informés, mais complices de la destruction du pays.
–Nos élites sont toutes coupables d’avoir mis la France en grand danger, élus, journalistes, intellectuels et autres faiseurs d’opinion, tous sont responsables de l’éclatement de la société et du chaos généralisé qui s’annonce.
–La justice s’est montrée implacable envers les opposants à la pensée unique politiquement correcte. On ne compte plus les victimes du terrorisme intellectuel qui ont été broyées par cette mécanique totalitaire implacable.
–Comme le dit Philippe de Villiers dans son nouveau livre, “Le Mystère Clovis”, nous vivons la fin de la civilisation occidentale, comme la chute de l’Empire romain.
À la différence près que l’Empire romain a mis cinq siècles à s’effondrer, alors que depuis mai 68, nous aurons mis un demi-siècle à nous autodétruire.
–Mais pour de Villiers, la situation est bien pire qu’à l’époque de Clovis et des Grandes Invasions.
–Car les Barbares, très minoritaires, ont été assimilés par la “romanitas”, l’esprit et les coutumes de Rome.
–Alors que parmi nos millions d’immigrés musulmans, les plus fanatiques ont imposé leurs exigences communautaristes et considèrent la France et l’Europe comme une terre de conquête.
–L’islam radical a supplanté nos règles d’assimilation, à cause d’un esprit capitulard, pour ne pas dire anti-Gaulois, qui domine chez nos élites droguées à l’idéologie mondialiste.
–La société multiculturelle paradisiaque que nous ont vendue les traîtres qui nous gouvernent, se révèle n’être qu’une société « multiconflictuelle » qui nous mène au chaos.
– En supprimant les frontières, nous avons signé l’arrêt de mort de notre identité.
–Le projet de Macron et des mondialistes, c’est de créer un nouvel individu, “sans nation, sans famille et sans mémoire”. Un robot devenu un simple consommateur totalement soumis.
–Et dès que les peuples se révoltent par les urnes, cette élite anti-occidentale hurle aussitôt au “populisme”, comme elle vient de le faire avec l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil.
–Ce n’est pas l’islamisation de la France et la disparition du peuple gaulois que craint Macron. Ce qu’il craint, c’est “la lèpre populiste” qui pourrait évincer les mondialistes du pouvoir et mettre fin à la funeste entreprise de démolition de la civilisation occidentale.
–La question vitale est donc de savoir si la France peut encore être sauvée du naufrage et éviter la guerre civile que souhaitent les islamistes. Une hypothèse loin d’être un fantasme, tant nos élus s’acharnent à aggraver la situation au nom du « vivre-ensemble ».
–Avec la clique actuelle au pouvoir, la réponse est “non”.
–La France n’a pas de Trump, de Salvini, d’Orban ou de Bolsonaro, assez courageux pour fermer les frontières et se lancer dans la reconquête des quartiers en imposant l’ordre républicain aux barbus et aux caïds, qui défient le pouvoir depuis des décennies.
–De Villiers cite Soljenitsyne, analysant l’erreur des dirigeants occidentaux :
– “L’Occident croit que la politique se confond avec l’économie. La politique, c’est la civilisation.”
–Et en véritable visionnaire, Soljenitsyne ajoutait :
– “Les dissidents étaient à l’Est, ils vont passer à l’Ouest.”
– En effet, les populistes sont les résistants et les dissidents qui s’opposent à la dictature mondialiste.
– Le peuple français n’a plus que deux solutions : le vote populiste massif pour reprendre son destin en mains et éviter le pire, ou reconduire les fossoyeurs de la nation, qui sèment les germes de la guerre civile.
Jacques Guillemain
Source : Valeurs Actuelles
L'apocalypse en jaune fluo
par Agnès Maillard
C’est une véritable apocalypse en jaune fluo qui a déferlé sur la France et qui a résisté, jour après jour, semaine après semaine, au froid, au découragement, à la violence, à la haine et quelque part, aussi, à la tentation du pire et du chaos. C’est une apocalypse au sens premier du terme : la révélation !
Parce que c’est cela qui s’est réellement passé et que plus rien ne pourra effacer : ce qui était invisible est devenu visible, ce qui était nié s’est imposé à tous, ce qui était caché a été exposé de manière irrévocable.
La France invisible
Pendant toutes ces années, je me suis demandé si je ne vivais pas dans une autre dimension. Il y avait la réalité sociale, officielle, incontournable, celle qui se montre dans les journaux, sur les écrans, dans les livres, ce récit collectif de ce que notre monde est et la manière dont nous devons nous résigner à y vivre. Et puis il y avait une autre réalité, brutale, vertigineuse, impossible et impensable, celle de ma vie, de celle de mes voisins, de mes proches, des collègues, des relations, d’un monde à la fois énorme, omniprésent, concret et en même temps indicible, parce que considéré comme marginal, non significatif, déjà passé en perte et profit.
Ça a été ça, la première révélation : celle de notre multitude, la fin de la solitude, de la conviction de son seul échec personnel, de sa seule responsabilité, de notre terrible normalité. Nous n’étions pas seuls, pas l’exception qui confirme la règle, mais bien la règle, la réalité un peu déplaisante que l’on planque sous le tapis, que l’on balaie d’un revers de la main. Les fins de mois qui commencent le 5, le 10 ou le 15, ce n’est pas parce qu’on est juste un mauvais gestionnaire, un type un peu raté, un salarié un peu moyen, un chômeur pas très adaptable, une femme pas assez flexible, mobile ou bosseuse. Non, la pauvreté, c’est-à-dire cet état de manque un peu permanent, c’est massif. Et la menace d’y sombrer un jour par accident est en fait le lot commun.
La guerre des classes
Ce que nous révèle ensuite la révolte des Gilets Jaunes, ce sont les fractures sociales béantes de notre société, c’est l’inconsistance de la fameuse classe moyenne, gros fourretout à visée électoraliste. Il n’existe en fait aucune communauté de destin entre le couple de cadres dynamiques qui profitent des bienfaits de la ville-monde hyperconnectée par TGV et avions et leur femme de ménage, famille monoparentale en manque chronique de tout et sans aucune perspective de dépasser un jour le seuil de pauvreté et un horizon de privations sans fin.
La guerre des classes ne s’est jamais dissoute dans le concept nébuleux de la classe moyenne, elle s’est même intensifiée sous le couvercle qui cherchait à l’invisibiliser et il est enfin évident que les classes possédantes n’ont plus d’autre objectif que l’accumulation sans limites pour eux et l’austérité perpétuelle pour les autres, selon le bon vieux principe des vases communicants qui, lui aussi, était passé sous le boisseau, remplacé par la théorie non moins fumeuse du ruissèlement. Toutes les politiques de ces 35 dernières années ont toujours servi les intérêts des nantis, détruisant pour ce faire les classes populaires les unes après les autres, les dépouillant consciencieusement, jusqu’à l’os. La politique de Macron n’a rien de nouveau en ce sens, elle est juste encore plus intensive, pressée, avide et il devient de plus en plus évident pour tous que les classes possédantes ne font plus de prisonniers.
L’imposture démocratique
Ce n’est pas une révélation pour la plupart d’entre nous, la part croissante de l’abstention parle d’elle même, mais la vacuité du personnel politique, son impuissance organisée et son total manque de scrupule ont enfin éclaté au grand jour. Que cela a dû être troublant pour les thuriféraires de l’urne sacrée que de voir les responsables politiques mépriser le peuple avec tant de morgue et lui mentir avec tant de désinvolture. Que c’est stupéfiant, quand on y pense, que de voir le discours solennel d’un président ne pas tenir 24 heures à l’épreuve des faits et montrer la profonde duplicité d’un pouvoir tout entier dédié au maintien des privilèges des 10 % les plus riches contre toutes les autres composantes de la nation.
Nous le savions, nous l’avons dit, mais c’est purement apocalyptique que de voir ces gens mentir au plus haut niveau et continuer à espérer que nous allons adhérer au cirque électoral et à ses promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Que reste-t-il d’une démocratie quand la tromperie et le mépris s’y expriment au grand jour ?
La duplicité syndicale
Cela faisait quelques années que les militants les plus convaincus commençaient à se poser des questions sur l’encadrement syndical de toute contestation des politiques régressives en cours. Alors qu’il y a eu une époque où les syndicats poussaient à la roue pour obtenir des avancées significatives dans le traitement de millions de salariés — avec ou sans emploi —, voilà que depuis quelque temps, ils n’avaient plus l’air que de se battre le dos au mur, uniquement sur la défensive, à négocier essentiellement un peu de retenue dans la brutalité des réformes réactionnaires qui dépouillent les prolétaires de leurs fameux avantages acquis en peau de chagrin. Le tout avec un scénario devenu immuable : le gouvernement annonce un nouveau recul social qui vise les premiers déciles de la population, les syndicats organisent une promenade sur un parcours bien balisé tel jour pendant tel créneau horaire, on marche en rang derrière les sonos qui empêchent toute discussion politique, puis ils sonnent la fin de la récré avec option tonfa pour ceux qui n’auraient pas bien compris le message. Ou comme le disait l’ex-princident revenu aux manettes dans les coulisses : maintenant, quand il y a une grève, une manif ou un conflit social, ça ne dérange plus personne, on ne se rend plus compte de rien.
Ensuite, on fait mine d’avoir négocié la quantité de vaseline et voilà un nouveau pan de la loi ou de la solidarité nationale qui s’effondre, effacé d’un trait de plume et entériné par une direction syndicale qui a déjà négocié ses subventions et ses prébendes pour le retour à la vie civile.
Le comportement syndicaliste pendant la révolte des Gilets Jaunes a été tout bonnement exemplaire en exposant radicalement ses élites dans leur rôle à présent quasi officiel de garde-chiourmes des perdants récalcitrants de la guerre des classes. Rarement il nous a été donné d’entendre un silence plus éloquent que celui des centrales syndicales alors même que le soulèvement populaire qu’elles prétendaient appeler de tous leurs vœux fleurissait à tous les rondpoints comme des gerbes de boutons d’or après l’ondée printanière. De-ci, de-là, certains glosaient sur ces gueux qui se réveillaient maintenant plutôt que sur ordre des encartés, ce qui semblait justifier de les laisser croupir dans leur merde et leur inorganisation. Tantôt, d’autres se déclaraient contre toute participation à un mouvement populaire massif sous prétexte qu’on y aurait vu graviter quelques chemises brunes à la manœuvre, l’évitement et l’abandon créant pourtant ces espaces vides où prospèrent les agitateurs et manipulateurs politiques professionnels.
Mais avouons que toute ambigüité sur l’état réel du dialogue social à la française a été levée lors de l’appel pour une fois collectif des syndicats à bien tous rentrer dans la niche et à cesser de geindre sur les problèmes de précarité et de fin de mois difficile en dehors du calendrier syndical dument tamponné par l’exécutif et le patronat. Cette révélation-là a donné envie à bien des militants sincères et engagés de bruler leurs amarres syndicales, leurs cartes et leurs représentants au milieu du feu.
La voix de son maitre
Si tout ce qui précède n’avait pas suffi à révéler la décrépitude profonde de notre démocratie, le traitement médiatique honteux et pourtant pratiquement unanime du mouvement des Gilets Jaunes par les nouvelles caisses de résonance du pouvoir a dû faire tomber bien des peaux de saucissons qui scellaient encore les paupières. Jamais il n’a été aussi évident que la presse, les éditocrates, les journalistes de terrain ou de salon, porte-crachoirs de la république en marche arrière étaient totalement dévoués et voués à servir jusqu’à la glotte le discours et la vision du monde des classes dominantes. Voilà que ceux que l’on ne montrait point, dont on ne parlait jamais, voilà que les invisibles de la république avaient l’outrecuidance de vouloir envahir l’espace public, de vouloir occuper le calendrier médiatique des marronniers et des pantoufles fourrées de leurs complaintes, de leur réalité, de leur lutte et de leurs revendications !
Quelle révélation pour ceux qui voyaient le monde à travers les lunettes déformantes du petit bout de la lucarne que de s’y voir ainsi caricaturés, niés, vilipendés, moqués, dénaturés ! Quelle dissonance ils ont pu éprouver dans la confraternité de leurs rondpoints et de leurs rassemblements joyeux, féroces et désespérés à la fois alors qu’ils voyaient en temps réel sur les écrans connectés de leur téléphone quels mauvais procès d’intention, quels mensonges et autres faux décomptes on leur faisait dans ces médias qu’ils croyaient impartiaux, indépendants et garants de l’équilibre des pouvoirs de la démocratie !
Appelés dans un premier temps pour couvrir les actions, les journalistes couchés aux pieds de leurs maitres sont devenus eux-mêmes gibier d’une population ulcérée de se voir ainsi méprisée et falsifiée à longueur de temps. Voilà que ceux qui appellent sans cesse à la vérification des sources, à l’éradication des fake news en étaient en fait les plus grands dealeurs, les garants d’une désinformation massive qui n’aurait pas déparé du temps de la Pravda.
Plus de carotte, seulement le bâton !
Les indigènes de la république, les bannis, les racisés, les sans-grades, les classes dangereuses, tous n’avaient de cesse de dénoncer une police de plus en plus violente et un maintien de l’ordre qui n’était plus que répression. Mais voilà, tant que les victimes de la police s’appelaient Mouloud et non Jean-Eudes, il y a toujours eu l’idée un peu méprisante et franchement raciste que même s’il est déplorable que des gens meurent sous les coups de ceux qui sont censés les protéger, c’est quand même un petit peu parce qu’ils ne marchaient pas droit et qu’ils l’avaient bien cherché quand même. Massacrer du gueux de cités, c’est comme cela que l’on maintient dans le temps les nécessités d’un ordre injuste, exploser des étudiants écolos qui protègent des arbres et des grenouilles, c’était déjà un peu plus compliqué à justifier, mais d’un autre côté, vous savez, ces gauchistes, c’est quand même un peu des extrêmes, voire de la graine de terroristes !
Mais quand il s’est agi de Marcel et Ginette gazés et tonfés sur la plus belle avenue du monde, au milieu des vitrines qui dégueulent de luxe et de fric tellement abondant qu’on ne sait plus comment le dilapider, quand c’est monsieur et madame tout le monde et leurs enfants du lycée pro qui se sont fait exploser la gueule pour avoir osé protester contre la vie chère et les fins de mois à perpétuité, on a commencé à avoir des doutes affreux sur les missions réelles de la police. Doute affreux qui s’est confirmé au fur et à mesure des reportages des médias couchés qui ne parlaient que des casseurs en jaune fluo et jamais des gueules cassées à grand coup de flash-ball et autres armes défensives, destinées en réalité à mutiler et à soumettre le droit de manifester à la possibilité de finir handicapé à vie.
Et qu’ils ont été surpris, aussi, les Gilets Jaunes de découvrir que ces flics qu’on ne trouve jamais pour lutter contre les incivilités et l’insécurité quotidiennes vécues par les gueux dans leur milieu ordinaire, loin des yeux et loin du cœur, étaient par contre déployés en abondance pour protéger les vitrines de luxe et les quartiers discrets et somptueux où l’on a pour habitude de péter dans la soie dans le plus parfait entre-soi.
La révélation
Oui, c’est une apocalypse que cette révolte des rondpoints, des contrées d’outre-périphérique, des zones de relégation, de ceux qu’on avait passés en pertes et profits depuis si longtemps.
C’est une apocalypse pour les classes dominantes et leurs laquais qui ont su donner le change si longtemps et noyer tant d’injustices, tant d’iniquités, de mensonges, de pillages que cela avait fini par paraitre la marche normale du monde, une civilisation d’autant plus pacifiée que ses perdants et surnuméraires avaient le bon gout de crever à petit feu et dans le silence, toujours plus loin des centres du pouvoir.
C’est une apocalypse parce qu’elle a révélé de manière absolument incontestable la nature profondément corrompue du pouvoir, la déliquescence démocratique, les soumissions médiatiques et syndicales et toute la machinerie sociale immense et avide qui n’a pas d’autres justification ou objectif que de pressurer le plus grand nombre pour ne gaver qu’une toute petite poignée de nantis bien décidés à préserver leurs privilèges honteux par tous les moyens et à tout prix.
Ce que les Gilets Jaunes ont appris en sortant de chez eux, de leur isolement et de leurs peines, en osant le rassemblement, l’entraide, la discussion et la solidarité, en confrontant leurs quotidiens, leurs expériences et leurs vécus avec les faux miroirs dans lesquels ils s’éteignaient à petit feu, quoi qu’il arrive à présent, rien de tout cela ne sera ni perdu ni oublié.
Les Gilets Jaunes se sont détournés des ombres de la caverne et ils ont été blessés par l’implacable clarté du monde. Ils ont vu ce qui était caché, ont entendu ce qui était tu, ont appris ce qui n’était pas transmis. De fait, aucun retour en arrière ne sera plus possible, même si les dominants croient sincèrement que les coups de pied au cul suivi d’une poignée de biscuits devraient largement suffire à rétablir leur ordre injuste et à rabrouer la chienlit dans sa niche.
Sauf que le clébard a bien compris qu’il n’a rien à perdre à mordre la main qui le dépouille et le dérouille quand il se rebiffe !
source:https://www.levilainpetitcanard.be/lapocalypse-en-jaune-fluo/
https://reseauinternational.net/lapocalypse-en-jaune-fluo/
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Sur ce site,
Fake news : autopsie d’une manipulation politique et médiatique à partir d’une vidéo tronquée
https://reseauinternational.net/fake-news-autopsie-dune-manipulation-politique-et-mediatique-a-partir-dune-video-tronquee/
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Comment faire gagner les Gilets jaunes ?
Une analyse théorique, politique et stratégique
Par Jacques Nikonoff, gilet jaune, universitaire, président du Parti de la démondialisation
http://www.pardem.org/espace-presse/156-communiques-de-presse/897-communique-faire-gagner-les-gilets-jaunes
A relayer, à voir par les Gilets jaunes !
Rousseau ancêtre des Gilets Jaunes, modèle !
On comprend pourquoi "l'Education" nationale macron, le soustrait du programme !
https://reseauinternational.net/pourquoi-rousseau-etait-un-gilet-jaune/
c'est tellement vrais et cette colère sort maintenant et il faut qu'on en finissent ,et que tout c est dictateurs soit renfermer quelque part ou ils n 'en sortiront plus jamais et qu' ont retrouve notre FRANCE.