• La situation géopolitique occidentale à la veille de l’inauguration de Trump

    Yuletide Trump


    Un état des lieux, fait sans mâcher ses mots ni ses idées, de la situation géopolitique occidentale à la veille de l’inauguration de Trump.


    Par Israel Shamir – Le 16 décembre 2016 – Source UNZ Review

    Il fait si sombre maintenant dans le Nord. Le soleil se lève à 10 h pour se coucher à 15 h. La neige blanche et abondante, les étoiles glorieuses en dehors et les arbres de Noël à l’intérieur rendent cette obscurité supportable, mais tout juste. On comprend ici pourquoi les gens du Nord voyaient Yuletide [ancien terme pour désigner le jour de Noël, NdT] avec une grande inquiétude : ils n’étaient jamais sûrs que les ténèbres se lèveraient réellement et disparaîtraient et que la lumière gagnerait encore, cette année aussi. L’année dernière, cela a fonctionné, mais qui peut être sûr que cette année, les mort-vivants ne garderont pas le Soleil en captivité éternelle ?

     

    Maintenant, nous sommes dans un dilemme similaire. Le soleil se lèvera-t-il ? Donald Trump gagnera-t-il la Maison Blanche contre les Morts vivants ? Jamais auparavant, dans notre mémoire, le chemin d’un président élu n’a été si plein d’incertitude et de dangers possibles. Il semble que les perdants n’acceptent pas encore leur défaite. Comme les Allemands en 1945, ils cherchent une Wunderwaffe, une arme merveilleuse pour changer le destin et gagner, aucun truc n’étant trop vicieux pour être essayé.

    Ils tenteront d’influencer les électeurs, ils tenteront d’empêcher le Congrès d’approuver leur choix, ils pourront tenter leur coup avec des troubles à l’ordre public ou un coup d’État militaire. Le Yuletide sera tout sauf paisible et morne.

    Leur idée de recomptage n’a pas fonctionné selon le miracle qu’ils espéraient. En vain, Mme Stein avait transformé sa belle fête en un outil entre les mains de Soros et autres. Trump est toujours en avance dans les États marginaux qu’il a gagnés. Aucun État n’a été transféré dans le camp de Clinton.

    Après l’échec du recomptage, ils se sont tournés vers la peur russe, à savoir : les Russes ont influencé les élections, donc les résultats sont invalides, et la Maison Blanche devrait revenir à Mme Clinton. Trump est un agent russe, disent-ils. (Accuser Trump d’être l’homme de Poutine est aussi pertinent que d’accuser Galilée de travailler pour Satan, ou d’accuser Soljenitsyne de travailler pour la CIA, a dit le spirituel Professeur Goldstein). Et les médias indépendants, c’est-à-dire les petits sites Internet qui n’appartiennent pas aux seigneurs des médias, (dont le vénérable Unz Review), sont accusés d’être des marionnettes aux mains des Russes et des agents de Poutine. « Si vous n’êtes pas avec nous, vous devez être un espion russe », ou des mots de ce genre. Comment envisagent-ils que ce petit groupe de penseurs indépendants puisse influencer des millions d’électeurs ? En produisant des « fausses nouvelles » ? Les médias traditionnels les ont facilement surpassés en produisant eux-mêmes tant de « fausses nouvelles » que Poutine ne pourra jamais les concurrencer. Juste en vertu de l’approbation de Poutine ? Pensez-vous qu’un agent russe ait une baguette magique pour faire plier les esprits américains ?

    Rien de mal, vous dites-vous, à essayer d’influencer les élections. Cela se fait depuis longtemps. Mes compatriotes israéliens ont leur puissant AIPAC pour un tel but, et ils sont généralement couronnés de succès. (Et oui, ils lisent vos emails.) Ils ont réussi à bloquer les deuxièmes mandats de Jimmy Carter et de George Bush, Sr. Ils ont dit qu’aucun homme ou femme ne pourrait être élu au Sénat ou au Congrès sans rendre hommage à l’AIPAC et recevoir sa bénédiction. Si vous objectez, ou même remarquez leur ingérence, vous serez traité d’antisémite et exilé de la bonne société.

    Mais les Russes ne pourraient pas le faire aux États-Unis même s’ils le voulaient (et je doute qu’ils aient un avis sur celui qui serait le mieux pour eux) : c’est une grande surestimation des capacités russes. Des gens merveilleux, une grande endurance, de belles femmes, de bons skieurs, ils excellent dans les arts, oui, ils ont retrouvé tout récemment leur voix dans les médias (jusqu’à il y a deux ans, ils ne pouvaient que répéter les clichés occidentaux), bien, mais ils ne peuvent pas tenir la concurrence avec la seule et unique puissance médiatique mondiale.

    Car un groupe d’individus aux idées identiques contrôle tous les grands médias occidentaux. Personne ne peut rivaliser avec le NY Times, le Washington Post et Reuters, Hollywood, le Guardian et Le Monde, et tous ces médias qui se sont unis derrière La Clinton. Plus important encore, ces maîtres du discours sont entièrement intégrés en une obscure entité qui cherche à contrôler le monde derrière la puissance visible. Cette entité influence chaque élection dans le monde, et est utilisée pour gagner. Cette fois ils ont perdu, et ils ne peuvent pas encore le croire et accepter cette défaite.

    Quelle est cette entité obscure, et pourquoi est-elle si hostile à Donald Trump ? Je vais vous le dire. Dans la classe de mon jeune fils, il y avait un tyran. Un garçon idiot, mais grand et fort qui a rendu la vie des autres enfants, y compris mon fils, assez misérable. Il aimait battre les plus faibles, et il n’y a pas un truc méchant qu’il n’ait pas essayé. L’intimidateur avait un compagnon, une imitation de garçon, qui ne pourrait pas nuire à un bébé. Nous lui avons accordé peu d’attention. Puis le copain est transféré par ses parents dans une autre école, parce qu’ils déménageaient dans une banlieue lointaine. Et à ma grande surprise, le costaud a cessé d’intimider les autres enfants. En plus, il est devenu un bon ami de mon fils et d’autres camarades de classe. Il s’est avéré que le petit faible était en réalité le mauvais esprit derrière les harcèlements du grand gaillard. Après son départ, celui ci s’est avéré être un assez bon gars, fair play, et même ses notes se sont bien améliorées.

    L’entité obscure intégrée aux médias est l’esprit mauvais qui a pris possession du corps athlétique de l’Amérique. Et ils se sont mêlés, ont influencé ou subverti de nombreuses élections dans de nombreux pays depuis l’époque de « l’Américain tranquille ». En 2014, ils ont déboursé cinq milliards de dollars pour organiser le coup d’État à Kiev et y installer leurs marionnettes. Ils ont essayé de subvertir les élections à Téhéran et dans de nombreux pays d’Amérique latine – et nulle part ils ne l’ont fait dans l’intérêt du peuple américain.

    Ils l’ont fait aussi aux Russes. Quand ils ont réussi à conserver Eltsine l’ivrogne au Kremlin en 1996, le magazine Time en était fier et a publié sa couverture avec un flamboyant « Les Yankees à la rescousse. L’histoire secrète de la façon dont quatre conseillers américains ont utilisé des sondages, des groupes de discussion, des publicités négatives et toutes les autres techniques de campagne américaine pour aider Boris Eltsine à gagner » (Vous pouvez lire l’histoire fascinante des États-Unis subvertir la jeune démocratie russe, comme elle est racontée par deux journalistes expatriés américains du magazine ExileD). Mais ce n’était pas vraiment les États-Unis – c’était le mauvais esprit obsédé par la domination mondiale.

    Et maintenant, ils sont sur le point de perdre leur contrôle sur l’esprit et le corps de l’Amérique. Il y a quelques jours, à Cincinnati, dans l’Ohio, le président élu a promis que les États-Unis cesseraient d’essayer de renverser les autres gouvernements. Plus de changements de régime, a-t-il-dit. C’est un changement phénoménal.

    C’est pourquoi Trump a été attaqué par la CIA, la plus diabolique organisation dans l’univers connu. Les assassinats, les révolutions, les guerres civiles, la corruption, le commerce de la drogue sont des tâches quotidiennes pour la CIA. Elle est l’arme de choix entre les mains de l’Entité obscure, leur Nazgûl. La CIA est anti-américaine : les soldats américains se battent en Afghanistan, tandis que la CIA produit, achète et vend la majeure partie du commerce afghan de l’opium.

    La CIA pourrit les relations entre les Américains et les autres peuples de la terre. La CIA donne des leçons de torture aux régimes les plus sombres. La CIA s’est tenue à l’écart le 11 septembre 2001, et elle a poussé les États-Unis dans de nouvelles guerres depuis. La CIA a organisé et fourni les terroristes d’État islamique et d’al-Nusra. Ce sont les gars qui ont dit que Saddam Hussein avait des armes de destruction massive et provoqué la guerre en Irak.

    Si vous doutez quant à votre position à l’égard de Trump, après l’attaque de la CIA contre lui, vous ne devriez plus douter. Rappelez-vous, JFK a essayé de défaire la CIA, mais hélas, c’est la CIA qui l’a défait. Trump est une chance de se débarrasser de cet Ordre des Assassins, ou le dompter, au moins. Trump a même sagement refusé d’écouter leurs leçons d’endoctrinement, dites « briefings quotidiens ».

    Je vais vous dire pourquoi il peut réussir ce que Kennedy n’a pas pu faire. Aucun président américain (sauf JFK) n’avait jamais été attaqué par ses propres services de sécurité de la manière dont Trump l’a été par la CIA. Ils ont prétendu que les pirates russes l’ont élu, pas le peuple des États-Unis. N’importe qui d’autre, à la place de Donald Trump, se mettrait en mode de soumission et déclarerait sa haine éternelle à la Russie. Mais Trump a choisi Rex Tillerson, l’homme qui a reçu l’Ordre de l’amitié des mains de Poutine, pour être secrétaire d’État. Je dirais que Trump a les couilles faites du meilleur acier américain. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient encore produire de tels hommes. Si quelqu’un peut purger le corps de l’Amérique de sa possession par la légion de démons, c’est cet homme aux cheveux jaunes qui en est capable.

    Le choix de Tillerson est brillamment bon et encourageant après les terribles rumeurs disant que Trump pourrait choisir Mitt Romney, ou Rudy Giuliani, David Petraeus ou John Bolton (difficile de décider qui est le pire). Tillerson est un homme qui sort de la vraie économie, il est habitué à traiter avec des gens réels et des problèmes réels, et il était logique pour Trump de le nommer.

    Oubliez les Démocrates et les Républicains, c’est une fausse distinction. Il y a deux partis, le Parti de l’Économie Réelle (les constructeurs) et un Parti de l’Économie Virtuelle (les destructeurs), ou, si vous préférez, des gens qui aiment leurs pays et leurs travailleurs – et des agents de l’Entité Obscure. L’économie virtuelle comprend les finances, l’industrie militaire, et d’autres malfaisances. Trump est un homme de l’économie réelle qui n’a besoin d’aucune guerre mais la paix pour la reconstruction de son pays et le rendre productif et bon pour ses travailleurs. Il choisit donc un bon praticien de l’économie réelle pour sa diplomatie.

    Ses adversaires ne sont pas nécessairement des démocrates, mais les bellicistes du Parti de l’économie virtuelle, et ceux ci peuvent aussi être des républicains du noyau dur. « Nous ne pouvons pas permettre au Département d’État d’être dirigé par un ami et allié de Vladimir Poutine afin qu’il poursuive une désastreuse diplomatie de négociation et d’apaisement qui donne à Poutine ses plus grandes victoires », a déclaré Foxnews. « Ami et allié » serait bien, mais ce sont les délires d’un guerrier de droite, qui sont identiques à la virgule près aux délires d’un guerrier de gauche, comme par exemple Dan Rather qui nous met en garde contre « une Russie nouvellement agressive et affirmée, menée par Poutine, un ancien officier du KGB » et donc que Trump, un homme de paix, doit être écarté.

    Les bellicistes ont de bonnes raisons de s’inquiéter. Trump est sur le point de débarrasser l’Amérique de ses pires fléaux : la garde néoconservatrice du « changement de régime » et la CIA, pour commencer. Il a aussi déclaré la guerre au complexe militaro-industriel quand il a dit : « Le programme F-35 et son coût sont hors de contrôle. Des milliards de dollars peuvent et seront économisés sur les achats militaires (et autres) après le 20 janvier. »

    C’est une merveilleuse nouvelle – non seulement pour les Américains, mais pour le monde entier. Quatre cents milliards de dollars (oui, c’est le prix demandé par la compagnie pour cet inutile morceau de ferraille) ont été transférés des coffres vides du Trésor dans ceux de Lockheed-Martin, augmentant la dette américaine et privant le pays d’investissements beaucoup plus utiles. Cela conduirait le monde à une nouvelle course aux armements : les Américains, les Russes et les Chinois dépenseraient de l’argent pour des armes au lieu d’améliorer la vie de leurs peuples.

    Et cela rendrait la guerre mondiale plus probable : comme la sœur et supportrice d’Hillary et la secrétaire d’État de Bill, Madeleine Albright, l’a dit à Colin Powell : « Quel est l’intérêt d’avoir cette superbe armée dont vous parlez toujours si nous ne pouvons pas l’utiliser ? ».

    Les Maîtres du Discours, la voix de l’Entité Obscure, sonnèrent l’alarme. Le magasine Fortune, la voix des Banksters, a écrit que Trump lançait des tweets haineux contre Lockheed.

    Le mot « haine » est comme un coup de sifflet de ralliement de la part des maîtres. Leurs esclaves obéissants et consentants ont su répondre. Si les Maîtres disent que quelqu’un est « en colère » ou « hait », c’est un signe pour leur peuple de ce qu’il faut penser.

    Si les Israéliens tuent des centaines d’enfants palestiniens, les Maîtres rapportent dans leurs médias : les Palestiniens sont en colère et jurent de se venger. Il y a quelques jours, les islamistes, idiots utiles des Maîtres, ont commis un attentat dans une église du Caire, tuant une trentaine de chrétiens. Les médias des Maîtres ont peu parlé de cet acte terroriste pour ne pas interférer avec leur campagne pour les islamistes en Syrie et avec le mouvement des migrants islamiques vers l’Europe. Donc les chances sont élevées que vous ne soyez même pas au courant de cette attaque. Et dans leurs maigres rapports, les médias des Maîtres incorporeraient le coup de sifflet : la haine ou la colère. Le New York Times a écrit sur ce meurtre de masse : « Des paroissiens en colère se sont rassemblés à l’extérieur et ont lancé des insultes ».

    Non, ils n’ont pas utilisé l’expression de « meurtre de masse » : il est habituellement réservé aux actes terroristes contre les juifs, et alors la colère et la haine ne sont pas mentionnées, seulement la souffrance. Par contre, le terme « meurtre de masse » peut être appliqué pour les bombardements russes contre les islamistes à Alep. Ils sont « assassinés en masse », les chrétiens étant simplement « abattus ».

    Je suis ennuyé par le mot « haine ». C’est un mot de belle-mère « Fils, je sais que tu me détestes et que tu me veux morte ! », « Non, maman, mais je veux juste que nous puissions décider de nos vies par nous-mêmes ».  Maintenant, nous savons que Trump déteste non seulement les femmes, les juifs et la CIA, ce monstre déteste même l’innocent et sans défense Lockheed-Martin ! Il serait préférable qu’il ait donné un coup de pied à des chatons, comme ils ont accusé Julian Assange de le faire. Plus j’entends parler de la haine de Trump, plus je suis certain qu’il a raison.

    Non seulement Trump a twitté un message de haine contre Lockheed-Martin mais il a dit qu’il ne gaspillerait pas des milliards payés par les contribuables américains pour un nouveau Boeing Air Force One. Il s’est fâché quand il a appris qu’un général, Mark Welsh, ancien chef d’état-major de la Force aérienne, a rejoint Northrop Grumman après avoir accordé à la compagnie un contrat de plusieurs milliards de dollars pour construire un bombardier furtif de prochaine génération. Trump économisera votre argent – et nous sauvera de la guerre, s’il arrive à la Maison Blanche.

    Mais il prend à ses côtés de si nombreux généraux que certaines personnes s’en plaignent. Rappelez-vous : les États-Unis de Trump seront toujours le plus grand et le plus fort État dans la communauté mondiale, mais sans cet esprit maléfique. Cet état d’esprit persiste encore dans les médias traditionnels, qui continuent à accumuler mensonges sur mensonges et cherchent encore à revenir pour posséder ce grand corps étasunien. Alors que les États-Unis de Trump ne seront pas cet agresseur que nous détestions.

    Ils ne deviendront pas non plus un ange, mais une grande puissance ordinaire avec ses propres intérêts, ni plus ni moins, comme à l’époque de Théodore Roosevelt. Cela doit être rappelé quand on vous dit que Trump a embauché tant de généraux à son cabinet. Les États-Unis ne seront plus le mauvais esprit arcbouté sur la domination mondiale, mais juste un grand État.

    Le monde est trop grand pour n’avoir qu’un maître et une règle. Le désir de domination est la cause de la monstrueuse dette étasunienne de vingt mille milliards de dollars. Donald Trump, un proverbial yankee pragmatique, a vu cette fuite dans les ressources de son pays, et a décidé de la colmater avant qu’elle n’en cause le naufrage.

    Il y a plusieurs années, Trump a donné une interview à Playboy. Sa lecture est fascinante et obligatoire. Il a compris avant tout le monde que Gorbatchev « serait renversé, parce qu’il a fait preuve d’une faiblesse extraordinaire ». Cela montre bien sa clarté d’esprit en politique étrangère.

    Il comprenait le danger de la guerre nucléaire : « J’ai toujours pensé à la question de la guerre nucléaire. C’est l’ultime, la catastrophe ultime, le plus gros problème de ce monde, et personne ne se concentre sur les engrenages qui le composent. C’est un peu comme la maladie. Les gens ne croient pas qu’ils vont tomber malades jusqu’à ce que cela arrive. Personne ne veut en parler. Je crois que la plus grande de toutes les stupidités est que les gens croient que cela n’arrivera jamais, parce que tout le monde sait combien ce sera destructeur, alors personne n’utilisera ce genre d’armes. Quelle connerie. » Vingt-cinq ans plus tard, il est venu pour sauver l’humanité d’une guerre nucléaire imminente.

    À la question « Vous ne voulez absolument pas être président ? », il a répondu : « Je ne veux pas être président. J’en suis sûr à cent pour cent. Je ne changerais d’avis que si je voyais ce pays continuer à tomber dans le gouffre. » Maintenant, il a vu et accepté le boulot. Il le fera aussi bien que ce qu’il a fait jusqu’à maintenant.

    Afin de sauver le pays et son peuple d’un désastre imminent, Trump veut arrêter les délires de domination mondiale. Les États-Unis n’ont pas besoin de tant de bases militaires, de tant de porte-avions. L’Entité Obscure veut que les États-Unis dominent en son nom, mais les Américains n’en ont pas besoin. Dans les pays de l’OTAN, les hommes politiques européens ont commencé à reconnaître que leur bonne époque aux dépens des contribuables américains sera bientôt terminée. Ils l’ont appréciée tant que cela a duré. Leurs budgets de défense ont été principalement utilisés pour des conférences, des visites, des missions et le soutien des politiciens amis.

    Jusqu’à présent, les États-Unis payaient et payaient, sans compter, arrosant des milliers de politiciens et de généraux européens. Cela n’a pas été fait pour le bénéfice des Européens qui n’étaient soumis à aucun danger, cela n’a pas été fait pour le bénéfice des Américains non plus. Maintenant, c’est bientôt fini et les nouvelles élites implantées en Europe par l’Entité Obscure, entretenues par les États-Unis, se trouveront sans soutien extérieur face à leurs propres peuples.

    Elles ne vont pas apprécier. Prenons l’exemple d’un parlementaire anglais, le député Ben Bradshaw. Bradshaw est un représentant typique de la nouvelle élite : un pro-Blair, un instigateur de la guerre en Irak, ex-secrétaire à la Culture, ex-employé à la BBC, marié à un producteur de la BBC de même sexe, il s’est débrouillé pour que son hypothèque soit payée par le contribuable britannique. Il est aimé par les citadins gays (« 100% de soutien »), mais les électeurs du parti travailliste ne sont pas si enthousiastes pour lui. Il déteste le nouveau dirigeant syndical élu, Jeremy Corbyn, qui est arrivé au pouvoir quand les travailleurs britanniques ont décidé de retirer leur parti des mains bien manucurées des homosexuels cultivés mais bellicistes.

    Bradshaw a participé à la tentative de coup d’État des fonctionnaires du parti contre Corbyn malgré le vote populaire. Corbyn est un ennemi du complexe militaro-industriel, Bradshaw aime les guerres. Il est fortement opposé au Brexit : il veut que la Grande-Bretagne reste sous le joug de Bruxelles, la deuxième capitale de l’Entité Obscure.

    Prenant inspiration de l’attaque de la CIA contre Trump, il a déjà proclamé qu’il est « hautement probable que la Russie de Vladimir Poutine ait interféré dans le référendum britannique sur le Brexit ». Ses homologues américains liés à la CIA aimeraient donner la Maison Blanche à Clinton malgré la volonté du peuple américain. Bradshaw veut aussi renverser les résultats du Brexit, car c’est l’œuvre de Poutine.

    C’est le profil de l’aile gauche de l’Entité Obscure. Ils ne croient pas en la démocratie si elle ne leur donne pas ce qu’ils veulent. Ils méprisent les ouvriers et s’intéressent davantage à leur milieu homosexuel raffiné. Ils aiment les guerres ; la guerre contre l’Irak était agréable ; et la guerre contre la Libye était joyeuse ; ils voudraient plus de guerre en Syrie, que ces guerres leur fournissent de jeunes corps frais de garçons moyen-orientaux. Quelqu’un veut une tranche de pizza ? Ils détestent Poutine pour avoir arrêté la désintégration de la Russie – et maintenant de la Syrie. Ils voient une autre façon de se débarrasser de la dette : au lieu de couper les bénéfices de l’industrie militaire, plutôt bombarder la Russie, si la menace de guerre ne suffit pas.

    La gauche a connu des jours meilleurs. Dans la même interview Playboy, Trump a dit qu’il ne veut pas devenir président, mais si l’envie lui prenait il concourrait dans le parti démocrate. « Je ferais mieux en tant que démocrate que républicain – et ce n’est pas parce que je suis plus progressiste, en fait je suis conservateur. Mais c’est l’ouvrier qui votera pour moi. Il m’aime. »

    Il y a vingt-cinq ans, les travailleurs ont voté pour les démocrates, mais maintenant ils ont voté pour Trump, qui s’est présenté comme républicain – parce que le Parti démocrate est devenu le parti préféré des maîtres du discours, obsédés par les toilettes unisexes et les droits des homosexuels, et non par les travailleurs. Mais les Républicains ont leurs propres démons, les guerriers bellicistes du genre « N’importe qui, sauf Trump ».

    Étonnamment, une nouvelle coalition est en train de se former entre « des mangeurs de granola, vivant dans les arbres et écoutant la radio publique, qui couchent dans le même lit de camp que les néocons va-t-en-guerre à la McCain – tous unis dans leur colère contre la Russie et l’homme de la Russie à Washington », (selon les bons mots de Golstein) et, ajouterons-nous, dans leur amour pour Lockheed Martin, Goldman Sachs et la CIA. Ils devraient être rejoints par la Coalition Bipartisane pour la Paix et la Reconstruction.

    La gauche nationaliste précédemment activée, puis rejetée par Sanders est trop faible pour traiter les agents de l’Entité Obscure par ses propres moyens, mais elle peut encore soutenir Trump. Tulsi Gabbard, la merveilleuse démocrate d’Hawaï qui milite contre les guerres, pourrait en être le modèle. Elle est contre l’envoi d’armes aux islamistes de Syrie, contre les changements de régime. Qu’elle, et bien d’autres, deviennent l’appui à gauche d’une nouvelle coalition Trump, pour sauver les États-Unis et le monde. Le temps pour une nouvelle alliance est venu. Surtout si nous voulons que le soleil échappe aux morts-vivants et se lève à nouveau, après le Yuletide.

    Israel Shamir

    Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

    http://lesakerfrancophone.fr/yuletide-trump

     


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