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Emmanuel Macron est un imposteur : Voici l'exemple du Plan Pauvreté.
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L’aumône communicante de Macron aux pauvres
16 septembre 2018
Après avoir tardé en parlant du « pognon de dingue » que coûteraient les aides sociales, Macron a fini par présenter son plan pauvreté. Mais comme beaucoup le soulignent, le fond des mesures est profondément décalé des ambitions affichées. C’est qu’il s’agit avant tout d’une vaste opération de communication pour essayer de légèrement compenser son image de président des riches…
Beaucoup de bruit pour pas grand-chose
Bien sûr, le président de la République a tenu des mots qui ont pu plaire à certains, donnant enfin une petite touche sociale à son mandat. Mais d’abord, ce n’est pas une séquence d’une semaine et quelques mesures qui peuvent faire oublier des mois à mener des politiques uniquement destinées aux plus riches et au monde des affaires, souvent au détriment de tous les autres… Quelques mesures sont intéressantes, que ce soit sur la formation des jeunes ou le développement des crèches, dans l’objectif de traiter les causes de la pauvreté, et ne pas se contenter des conséquences. C’est louable, mais les moyens semblent bien limités et la portée des mesures trop incomplètes pour changer les choses.
Macron a gonflé la portée de son plan sur quatre années pour lui donner du poids. Huit milliards, sur quatre ans, cela peut sembler plus important que deux milliards par an, surtout quand les médias oublient de mentionner la durée… Il faut dire que du point de vue de la communication, annoncer un plan pour lutter contre la pauvreté aux moyens beaucoup moins élevés que les baisses d’impôts pour les plus riches, cela était délicat. Il faut donc cumuler quatre années de budget de lutte contre la pauvreté pour dépasser le montant des baisses d’impôts pour les plus riches, sur une seule année… Comme une signature de cette présidence, et des priorités qu’elle se donne véritablement.
D’ailleurs, quand on fait les comptes, le plan ne représente qu’un peu plus de 200 euros pour les Français pauvres par an, quand les mesures de 2017 faisaient gagner près de 20 000 euros aux 280 000 Français les plus riches, et même un million par an pour les 3000 les plus riches ! Cette comparaison en dit long sur les véritables priorités de ce gouvernement. Pire, Guillaume Duval souligne que ces deux milliards viennent du budget emploi et de la réduction des emplois aidés. Ce plan pauvreté ressemble plus à un exercice que s’impose le président pour tenter de rééquilibrer son image qu’à une véritable priorité. Pour preuve sa visite dans un centre d’ATD Quart Monde, dont le timing démontre que la première ambition est de forme plutôt que de fond puisqu’elle venait bien tard pour nourrir le plan…
D’ailleurs, ce plan a été placé dans une semaine tellement riche en annonces diverses et variées que sa modeste importance budgétaire semble faire écho à sa place limitée dans l’histoire racontée par l’Elysée. En effet, cette semaine, nous avons eu droit à l’élection de Richard Ferrand à la présidence de l’Assemblée Nationale, la déclaration de Macron sur Maurice Audin et la torture en Algérie, dans la ligne droite des pratiques de nos dirigeants depuis des décennies, le résultat du loto du patrimoine et au lancement de la boutique de l’Elysée ! Cette dernière ne déparaierait pas dans un régime autocratique par le culte effarant et sans nuance de la personnalité du président qu’elle projette.
De manière sans doute pas si anecdotique, le traitement de ce plan pauvreté par Nicolas Canteloup a été particulièrement sévère et bien vu pour le président, le renvoyant à son image plus que légitime de président des riches, et évoquant les 60 centimes par jour par personne pauvre que mobilise le plan. Tout le monde a compris qu’il ne s’agissait que d’un exercice de communication.
(à voir, les commentaires)
Tags : Macron, politique France, pauvreté, libéralisme
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