• Alerte ! Nouvelle révolution de couleurs en Arménie, selon le scénario habituel

     

    Depuis quelques jours, en entendant par ex la sioniste France24 vanter la "révolution de velours" en Arménie, je me demandais ce qui se cachait derrière ces événements dans un pays stratégique et important pour la Russie. C'est fait ! "Nikol Pachinian à la tête du mouvement d’opposition a troqué son costume d’homme d’affaires occidental pour adopter celui du combattant du Haut-Karabakh, beaucoup plus populaire". Le "révolutionnaire" combattant la corruption, comme le corrompu Navalny en Russie, est un agent de l'Occident, des mondialistes, et il s'avèrera, ensuite, un adversaire de la Russie ! eva R-sistons

     

     

    Maïdan reloaded : changement de régime en Arménie

     

    Quand neuf législateurs sur 105 mènent un mouvement de plus en plus violent pour renverser un gouvernement élu via ce qui est finalement devenu un coup d’Etat militaire de basse intensité, c’est normalement le signe inquiétant qu’une dictature, et non une démocratie s’annonce.

    La révolution de couleur en Arménie a été une réussite, et le politicien hyper-nationaliste et oligarque au petit pied Nikol Pashinyan a pu faire pression sur l’ancien président et aujourd’hui ex-premier ministre Serzh Sargsyan pour qu’il démissionne, malgré l’insistance de ce dernier sur le fait que « une force politique [celle de Nikol Pashinyan] qui a fait 7-8% des voix dans cette élection, n’a pas le droit de parler au nom de la nation » et de « faire du chantage à l’État ». La fin de son gouvernement est arrivée rapidement après que ses nouveaux amis de l’UE l’aient trahi en exigeant la relaxe de Pashinyan et d’autres provocateurs arrêtés (y compris deux terroristes poseurs de bombes présumés), et que Sargsyan ait obtempéré. Cela a coïncidé avec des centaines de soldats sortant des casernes pour se joindre aux « manifestants », ce qui a déclenché des menaces de sévères sanctions légales à leur encontre par des représentants patriotes de l’armée.

    Malheureusement pour l’ordre constitutionnel de l’État, le désormais ex-premier ministre a suivi les pas de son homologue Ukrainien Ianoukovitch et refusé de recourir à la force pour résoudre cette crise hybride, choisissant plutôt de démissionner plutôt que d’obéir au devoir légal espéré par sa population et de restaurer l’ordre dans les rues. Nous ne savons pas encore si les soldats conspirateurs ont été envoyés dans les rues par ceux de leurs commandants alignés sur le lobby de la diaspora arménienne basée en Californie, qui tente de téléguider la révolution colorée, ou s’il ont désobéi en masse à leurs supérieurs pour sortir dans les rues. Mais quelle que soit la réponse, cet incident démontre une fracture sérieuse dans les forces armées, qui continuera sûrement à être exploitée.

    Cette combinaison de militaires « rebelles » dans les rues couplée à une minorité de politiciens hyper-nationalistes qui ont pris le contrôle de milliers de jeunes esprits, et fait du chantage à l’État pour qu’il accède à sa volonté de changement de régime, implique que l’Arménie ne verra pas ce qui est superficiellement considéré comme « la démocratie occidentale », mais, de façon inquiétante, elle pourrait voir la sorte de dictature dysfonctionnelle qui s’est formée chez sa voisine, l’Ukraine « révolutionnaire », dont « l’Euromaïdan » à Kiev, il y a cinq ans de cela, reflète fidèlement ce qui vient de se passer à Erevan.

    Le point-clé est que l’Arménie va très probablement se tourner encore plus vite vers l’Occident qu’elle ne l’a fait jusqu’ici, avec sa diaspora californienne de type Gulen sur le point de prendre le pouvoir sur l’État à travers ses représentants locaux, et ses citoyens forcés d’accepter le remplacement de leur oligarques pro-russes par des oligarques pro-américains. La Russie a beaucoup à perdre avec ce qui vient de se passer, parce que les hyper-nationalistes de type Pravy Sektor pourraient tenter de rediriger la colère de la société contre le partenaire historique de l’Arménie aujourd’hui associé au président destitué Sargsyan, que le président Poutine avait félicité pour « son accession à ce poste de responsabilité qui réaffirme son autorité politique et le soutien de la population aux grande réformes prévues pour résoudre les défis socio-économiques de l’Arménie. »

    Si « convaincants » soient les efforts de la puissante diaspora arménienne (et tout particulièrement celle de la Californie) pour présenter la dernière révolution de couleur de l’Amérique comme une « victoire pour la démocratie et pour le peuple », il ne faut pas oublier que Sargsyan a cédé à la pression de l’UE, tout comme Ianoukovitch l’avait fait, et a autorisé le renversement de son gouvernement par des forces politiques dont il avait lui-même dit hypocritement, 24 heures avant sa chute, qu’elles ne représentaient que 7-8% des voix et n’avaient « pas le droit de parler au nom de la nation » ou de « faire du chantage à l’État ». Nous ne pouvons que conjecturer sur ce qui a pu se passer entre-temps pour le faire changer aussi vite d’avis, bien que cela puisse avoir un rapport avec le coup d’État militaire mené par ce qui pouvait être des troupes « rebelles ».

    Quoi qu’il en soit, la démocratie n’a pas gagné en Arménie – la dictature a vaincu – et l’avenir du pays n’a pas eu l’air plus sombre depuis bien longtemps, mais comme dans le sillage immédiat de « l’Euromaïdan », la majorité du peuple n’a pas encore réalisé ce qui s’est passé, et quelques-uns ne le réaliseront jamais.

    Andrew Korybko

     

    Paru sur Eurasiafuture sous le titre What Happened In Armenia Was A Defeat For Democracy

    Traduction Entelekheia

    Suite : L’anarchie arménienne est seulement bonne pour les USA

     

    https://www.mondialisation.ca/maidan-reloaded-changement-de-regime-en-armenie/5625360

     

     

    L’Arménie, une révolution au scénario très bien orchestré

    L’Arménie, une révolution au scénario très bien orchestré

    https://reseauinternational.net/larmenie-une-revolution-au-scenario-tres-bien-orchestre/

    L’Arménie est sur le point d’accomplir une nouvelle révolution, comme l’Ukraine, en moins radical, mais qui promet d’être tout aussi destructrice pour le pays. Revendications au départ sociales, finalement prise de pouvoir de la rue, d’une minorité politique « qui veut changer les choses », mais refuse de s’embarrasser des règles démocratiques. Le 1er mai, le nouveau Premier ministre, l’homme fort du pays, doit être élu par le Parlement. Mais l’opposition de rue affirme déjà que si ce n’est pas son candidat, minoritaire, le mouvement ne sera plus pacifique. Comment a-t-on pu en arriver là? Retour sur la malédiction de l’espace post-soviétique.

    Les contraintes spécifiques aux pays de l’espace post-soviétique et le cas arménien

    Les pays de l’espace post-soviétique sont frappés de deux types de handicaps, qui freinent leur développement naturel: intérieures et géopolitiques. Qui sont liés.

    Le système politique de ces pays n’arrive pas à prendre. Ils n’arrivent pas à développer un champ politique qui permette de mettre en évidence les véritables forces vives du pays. Les partis sont faibles, souvent personnalisés. La faiblesse de l’Etat est doublée par une administration dont l’efficacité laisse souvent à désirer et un envol socio-économique quelque peu relatif depuis la chute de l’Union Soviétique. Ce problème est renforcé par des dirigeants qui ont la plus grande difficulté à quitter le pouvoir. Le vide du système politique, objectif et (in)volontairement entretenu rendant chaque passation de pouvoir périlleuse.

    Ces faiblesses ont été largement entretenues par les « conseillers » ès-démocratie, qui se sont emparés de ces pays au début des années 90 et dont l’effet positif à long terme des recommandations laisse perplexe. Ces pays sont passés de la tutelle soviétique à celle des Etat-Unis, soit directement soit par l’intermédiaire des organismes internationaux, l’Europe n’étant qu’une solution pragmatique (et géographique) de rechange pour beaucoup d’entre eux. Sur le plan institutionnel, l’on peut s’interroger, par exemple, sur la pertinence de modifier les régimes présidentiels de ces pays, ce qui correspond beaucoup plus à leur culture politique, en régime parlementaire lorsque les partis politiques sont si faibles.

    Tel n’était pas le cas de l’Arménie. Son histoire et son implantation européenne, ses liens particulièrement forts avec la Russie, qui l’a toujours protégée des invasions diverses et variées de ses grands voisins, en ont fait un enjeu de taille pour le système atlantiste.

    Ce n’est certainement pas pour rien que ce tout petit pays a l’une des plus grandes ambassades américaines au monde. Ne pouvant jouer sur la radicalisation comme en Ukraine, les différentes tentatives de révolution ayant échoué et les liens avec la Russie étant trop puissants (pour l’instant), le jeu a été mené par l’intermédiaire de l’OSCE, en s’appuyant sur les faiblesses humaines et institutionnelles.

    La manipulation de Serge Sargsian

    Serge Sargsian, ce Premier ministre qui vient de démissionner sous la pression de la rue a, d’une certaine manière, creusé sa propre tombe politique. Et il a été largement aidé.

    Leader charismatique, il est issu du combat politique pour le rattachement du Haut-Karabakh à l’Arménie, dont il a été le député à la fin des années 80. Dans les années 90, il occupe diverses fonctions ministérielles, notamment à la Sécurité nationale. Puis il est nommé chef de l’Etat-major, avant d’être ministre de la Défense en 2000 et Premier ministre en 2007. Elu Président en 2008 au premier tour avec 52,82% des voix. L’OSCE confirme que les élections sont conformes aux normes internationales, mais le candidat ne plaît pas, il représente le clan de la force, le clan « pro-russe », qui s’oppose à un règlement du conflit au Haut-Karabakh en faveur de  l’Azerbaïdjan, comme le veut le clan américano-turc. En plus il est légitime, fort du soutien populaire, donc difficilement manipulable. Or, l’Arménie est un gros morceau, un morceau qui résiste. Un allié indéfectible de la Russie. Une rupture idéologique.

    Une première révolution de couleur est tentée en 2008 dès l’élection à la fonction présidentielle de S. Sargsian, menée par le premier président arménien, Levon Ter-Petrosian, rejoint par Nikol Pachinian, à la tête de l’actuelle tentative de coup d’Etat. Mais à cette époque-là, le président Sargsian est fort, légitime, la révolution qui durera du 20 février au 1er mars sera réprimée et ses leaders poursuivis en justice, condamnés et incarcérés.

    Comprenant que l’attaque frontale ne marchera pas en Arménie, la tactique change et se reporte sur le front institutionnel: ce que tu ne peux détruire de l’extérieur, il faut l’infiltrer et le fissurer. L’OSCE lance alors un monitoring des procès des opposants politiques et « découvre » des imperfections dans le système judiciaire en particulier et institutionnel en général. Un travail de sape est mis en place, le rouleau compresseur est lancé. Aucun système n’étant formellement parfait, il toujours possible d’y travailler, la réalité de son fonctionnement n’intéressant pas les « réformateurs » européens « bien -intentionnés ».

    Nikol Pachinian, leader de l’opposition, est alors condamné à 7 ans de prison. Mais des mouvements de rue sont régulièrement organisés et maintiennent une pression sur le pouvoir. En 2011, la libération des « prisonniers politiques » est demandée. Le pouvoir recule, Nikol Pachinian est libéré, il sera élu député en 2012 avec quelques autres opposants, très minoritaires au Parlement.

    Le coup de génie de l’OSCE est de savoir exploiter au maximum les faiblesses humaines. Car pour qu’une mauvaise réforme prenne, il faut trouver l’individu au pouvoir qui peut y trouver son intérêt personnel. Serge Sargsian en est à son deuxième mandat et ne pourra être élu encore une fois. Or, il ne semble pas prêt à quitter le pouvoir. L’alternative se présente: mettre un autre candidat en poste ou bien changer les institutions et garder le pouvoir. Il a changé les institutions pour garder le pouvoir.

    En 2014, il annonce alors la réforme constitutionnelle transformant l’Arménie en République parlementaire, qui sera adoptée en 2015, mais dont l’entrée en vigueur est reportée de trois ans, c’est-à-dire au moment de la fin du deuxième mandat de Sargsian. Pour sa part, il promet de ne pas se représenter au poste de Premier ministre, qui détiendra alors le véritable pouvoir. Mais son parti remporte les législatives et il est élu Premier ministre par le Parlement en avril 2018. Ce fut l’erreur. Une erreur parfaitement exploitée.

    La transformation de Nikol Pachinian en candidat « acceptable »

    C’est alors que la colère gronde, elle est bien canalisée par l’opposition qui promet de vivre mieux, comme en Occident, mais sans aucun programme économique. Comme en Ukraine, les déclarations anti-russes en moins.

    Nikol Pachinian à la tête du mouvement d’opposition a troqué son costume d’homme d’affaires occidental pour adopter celui du combattant du Haut-Karabakh, beaucoup plus populaire. Nous sommes passés de ça:

    пашинян A ça:

     arménie

    Barbe de rigueur, casquette toujours vissée sur la tête, veste de camouflage, bref le vrai baroudeur qui va sortir l’Arménie des difficultés. Le Premier ministre Serge Sargsian a brusquement démissionné une semaine après son élection par les députés, mais ce n’est pas suffisant. Le Parlement « doit » nommer le candidat de la rue, c’est-à-dire Pachinian sous menace de faire dégénérer la situation.

    Les leçons ont été tirées de l’Ukraine et de 2008. Pas de drapeaux étrangers – le mouvement doit être présenté comme « national », donc naturel. C’est ce que répète sans relâche Pachinian. Des garanties – verbales – également répétées en boucle affirmant que rien ne changera à l’égard de la Russie. Ce qui calme le voisin, et coupe toute possibilité de réactions.

    Logiquement des élections anticipées auraient dû être organisées suite à la démission du Premier ministre, ce qui aurait permis de régulièrement régler cette crise politique. Mais la logique de la rue n’est pas une logique politique, c’est une logique « de guerre« . Il faut remporter la victoire à n’importe quel prix, c’est le droit du plus fort, donc la négation du droit.

    Le Parlement va se prononcer demain, 1er mai. Le pouvoir, faible, continue à reculer. Après la démission de Sargsian, le parti majoritaire au Parlement n’a pas présenté de candidat, « pour ne pas envenimer la situation ». Finalement, le pouvoir créé un vide politique que l’opposition remplit par la force. Les manifestants restent dans la rue, pour faire pression. Quelques dizaines de milliers contre tout un peuple. La minorité hurlante va-t-elle réussir à prendre le pouvoir ? L’Arménie va-t-elle perdre son instinct de survie?

    Karine Bechet-Golovko

    source:http://russiepolitics.blogspot.fr/2018/04/larmenie-une-revolution-au-scenario.html

     

    En avant le chaos, la "répression", et la prise en mains par les Atlantistes ! eva R-sistons

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