La Macédoine vient de placer hors d’état de nuire un groupe armé dont elle surveillait les commanditaires depuis au moins huit mois. Elle a prévenu ainsi une nouvelle tentative de coup d’État, planifiée par Washington pour le 17 mai. Il s’agissait d’élargir à la Macédoine le chaos déjà installé en Ukraine de manière à prévenir le passage d’un gazoduc russe vers l’Union européenne.
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Par eva R-sistons le 21 Mai 2015 à 02:0119 mai 2015
L’initiative a pris corps ce samedi 15 mai avec le semis par les organisations communales et paysannes de deux premiers hectares de mais, dans l’unité de Production Sociale Agricole (Upsa) « Los Caquetíos », située sur l’ancienne route Barquisimeto-Yaritagua (État de Lara, centre occidental du pays). La variété de maïs “Guanape” permet de produire entre 6 et 7 tonnes de semences par hectare. Le plan comprend d’autres semences de légumes comme la tomate, l’oignon, le piment rouge et le persil produits par l’Institut National de Recherches Agricoles (Inia) et concerne dans une première phase, la mise en culture de 38 hectares de semences agro-écologiques, pour être étendu à la région orientale du pays et dans les états d’Aragua et de Carobobo.
Cette avancée est le fruit d’un accord de coopération entre le Mouvement des Travailleurs Ruraux sans Terre du Brésil, représenté par Celia Rodrigues et Messilene Gorete, coordinatrices de la Brigade Internationaliste Apolônio de Carvalho, le Ministère vénézuélien de l’Agriculture et des Terres dont l’actuel titulaire est José Luis Berroterán, et la FAO (Nations Unies).
« Ce projet est basé sur l’usage de nos semences autochtones, sélectionnées par les producteurs. Il y a une avancée technologique qui va nous permettre de progresser de manière soutenable et sûre : les semences de légumes seront disponible en 70 jours et la semence de maïs en 140 jours. Sans production de semences dans l’agriculture nous continuerons à dépendre des transnationales et nous ne pourrions atteindre la souveraineté alimentaire” a déclaré le ministre Berroteran.
FAO (Nations-Unies) : “Nous vivons une nouvelle époque au Venezuela”
Présent lors de ce lancement, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation au Venezuela (FAO), Marcelo Resende, a déclaré : « Je veux, au nom des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, vous féliciter (…) Ici, nous avons un exemple très vivant de la façon dont les paysans, les paysannes, les conseils communaux, les communes, le Gouvernement sont en train de parvenir à la souveraineté et à la sécurité alimentaire. Par conséquent, félicitations à vous tous pour cette initiative ». Resende a réaffirmé la disposition de la FAO à soutenir le Venezuela dans le développement de sa souveraineté alimentaire : « Nous vivons une nouvelle époque, au Venezuela (…) La FAO se joint à ce projet qui est d’une importance fondamentale pour l’agriculture familiale », a-t-il ajouté au sujet du nouveau programme mis en place grâce à un accord entre le Venezuela et le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre du Brésil.
En juin 2013, à Rome, Italie, la FAO avait décerné un prix au Venezuela pour avoir relevé par anticipation le défi proposé par le Sommet Mondial sur l’Alimentation de 1996, et qui était de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans chaque pays avant 2015.
Selon les chiffres de l’Organisation, entre 1990 et 1992, au Venezuela, 13,5% de la population souffrait de la faim alors qu’entre 2007 et 2012, seulement 5% en souffrait encore.
Chaque jour qui passe, la lutte pour la semence continue.
Tandis que le jour se lève sur Montecarmelo (Sanare), les membres de la section locale des Guardianes de Semillas se préparent pour l’assemblée et le travail en commun.
Au même moment à Merida, Lalo boit son café avant de sortir pour prendre soin de la terre et semer des pommes de terre.
Quant à Analia, elle va confier à un laboratoire de Caracas, le soin d’analyser des échantillons de sols et de semences locales. A Carabobo, déambulant dans les couloirs de l’école d’agro-écologie, Magda s’apprête à quantifier la production de la semaine, avant de tenir conseil avec ses compagnons de travail, afin d’améliorer le cursus de formation pour la plantation et l’entretien des semences. Mariana et Alejandro chaussent leurs bottes, avant d’irriguer les différentes aires agro-productives (agriculture urbaine) se situant à Bellas Artes (Caracas).
Viana allaite Simon tout en mettant à jour le blog de la commune, en y ajoutant le projet de loi. Gerardo prend place devant l’ordinateur et envoie un email à ses interlocuteurs : « chers camarades, je vous adresse le projet de loi tel que nous l’avons rédigé en commun, faisant suite à 5 débats, une consultation publique organisée par l’assemblée locale, et des séances de travail avec la commission de l’Assemblée nationale, et les ministères de l’Agriculture et de la Terre ; de l’écosocialisme et de l’Eau. La Loi du Pouvoir Populaire est prête, et la lutte continue ».
Le mouvement Populaire pour la nouvelle Loi sur les Semences regroupe plus de 140 organisations et mouvements sociaux qui se sont donné pour tâche de mettre au point collectivement, une loi nouvelle et révolutionnaire sur les semences. Ce projet de loi, qui va faire l’objet d’une seconde lecture à l’Assemblée Nationale en 2015, s’incrit dans le combat mondial mené contre les organismes génétiquement modifiés (OGM), et toute forme de privatisation de la semence, via les brevets ou les licences d’exclusivité. Etant entendu, que dans cette optique, la semence est un organisme vivant et relève du patrimoine naturel commun. Il s’agit d’un des points-clés de la Loi.
Des 26 au 29 octobre 2012, s’est tenue la Rencontre internationale des Guardianes de Semillas, à laquelle 300 organisations et institutions sociales se sont associées, démontrant solennellement la participation des organisations du pouvoir citoyen à l’élaboration du projet de Loi sur les Semences, qui parachèvera sur le plan juridique/légal l’engagement historique du Venezuela à être un territoire libre d’OGM. C’est à ce titre, que les unes et les autres ont élaboré collectivement la Déclaration de Montecarmelo.
Quelque temps auparavant, le 28 juin 2013, le premier atelier d’élaboration collective de la Loi sur les semences a vu le jour, dans le but d’apporter ses propres contributions au débat. Le 22 octobre de la même année, c’était au tour des porte-parole des mouvements sociaux de se rencontrer, en présence de la seconde vice-présidente de l’Assemblée Nationale -Blanca Eechout- et du député à l’origine du projet de loi. Ces échanges ont débouché sur cet accord fondamental : bâtir sur le mode d’un débat populaire constituant, les termes de la Loi Nouvelle sur les Semences. Un pari fondé sur l’élaboration collective –et sur le mode participatif- du projet de loi, associant tout à la fois les pouvoirs exécutif, législatif et populaire.
Des discussions animées ont caractérisé les débats organisés autour de diverses tables-rondes et de déjeuners pris en commun. Par ailleurs, la résolution a fait valoir que « les semences dont il est question, excèdent un cadre purement local, autochtone, voire même paysan. Il s’agit plus profondément, de graines d’origine africaine, indigène ». Il a aussi été précisé ce qui suit : « nous ne voulons pas l’obtention de licences d’exclusivité. Nous souhaitons la mise en place d’une forme de protection alternative de nos semences, nous garantissant également un accès libre et gratuit à ces dernières ». Cette initiative collective a pris de l’ampleur, puisqu’elle a vu les débats se poursuivre à Lara, Carabobo, La Azulita, Mérida, Barinas, Anzoategui, avant de rejoindre à nouveau l’Assemblée Nationale. Le mouvement retient son souffle. Le législateur prend le relai. Et au sein des commissions techniques, on attend que le débat constitutionnel se traduise par un projet de loi proprement dit.
Le texte est proposé en première lecture à l’Assemblée Nationale. L’écart entre pouvoir constitué et pouvoir constituant est tangible. Puisque dans ce cas de figure, c’est le premier qui imprime sa marque, l’approche qui en résulte ne paraît pas tout à fait conforme aux attentes du peuple. A la suite de quoi, le processus de débat public (relatif au projet de Loi) qui s’enclenche, débouche sur une proposition de Loi, émanation du Pouvoir Populaire. Le peuple s’approprie la technique législative pour la faire sienne et la maîtriser. C’est le peuple législateur qui s’exprime ici. Celui qui participera à toutes les tables-rondes prévues dans le cadre de la consultation publique. C’est ainsi que le projet de Loi prend corps.
Le travail en commun se déroule dans le cadre d’un comité technique. (Ministères de l’Agriculture et des Terres ; de l’écosocialisme et de l’Eau) et Mouvement Populaire pour une Loi nouvelle sur les Semences. On aboutit à un accord, on discute de concepts. Gerardo s’assoit et rédige un email : « chers camarades, je vous adresse le projet de loi tel que nous l’avons rédigé en commun, faisant suite à 5 débats, une consultation publique organisée par l’assemblée locale, et à des séances de travail avec la commission de l’Assemblée nationale, et les ministères de l’Agriculture et de la Terre ; de l’écosocialisme et de l’Eau. La Loi du Pouvoir Populaire est prête, et la lutte continue ».
Deux ans déjà ont passé. Deux années de discussions, et le mouvement s’empare de la rue, essaimant, recherchant, lisant, se formant. C’est le Peuple Légiférant. Un communiqué est rédigé, qui demande que les dispositions suivantes soient appliquées :
– Reconnaissance du Pouvoir Populaire organisé en différentes instances telles que le Conseil Populaire de Sauvegarde et de Protection de la Semence Locale, Paysanne, Indigène et Afrodescendante, les systèmes participatifs d’assurance qualité, les installations de stockage et de préservation des semences, à l’instar des enseignants populaires et des formes traditionnelles d’organisation citoyenne.
– Application de licences libres aux semences, comme mécanisme de protection juridique/légale des connaissances et innovations relatives aux graines, pouvant faire l’objet de droits de propriété intellectuelle sous la forme de brevets. Dans ce secteur, on les appelle les « droits de l’obtenteur » ou « licences exclusives pour la production et la commercialisation ». Ces licences d’exclusivité favorisent la monopolisation, l’accaparement et l’appropriation des semences. Un état de fait allant à l’encontre de notre Constitution Bolivarienne, qui stipule que « le génome des êtres vivants ne peut être breveté ».
L’application de licences libres aux semences que la nouvelle Loi sur les Semences autorise, permet ainsi de protéger les graines contre toute forme d’appropriation privée, (qui restreint les droits d’améliorer, d’utiliser et de partager librement ces dernières) à travers l’établissement d’un contrat de droits non exclusifs. Autrement dit, l’application de licences libres aux semences garantit le caractère anti-brevet du projet de Loi.
-Interdire et sanctionner la production, l’importation, la commercialisation, la distribution, la propagation et l’usage de graines transgéniques, dont la menace qu’elles font peser sur l’agrobiodiversité, la santé des peuples, et la souveraineté de l’Etat est reconnue.
-Reconnaître et revitaliser les connaissances traditionnelles associées aux semences indigènes, paysannes et afrodescendantes, comme patrimoine des peuples et de la nation.
-Promouvoir la revitalisation des systèmes de production, de distribution, de circulation, d’échange et de consommation des semences indigènes, paysannes et afrodescendantes, reposant sur le principe de co-responsabilité.
Au final, une résolution qui engage l’ensemble du mouvement est mise au point : « nous déclarons l’adoption de cette loi révolutionnaire, dont les termes sont issus des discussions antérieures avec le Pouvoir Populaire. Partie prenante de la lutte anti-impérialiste et en défense de la Patrie ». De plus, cette loi nouvelle sur les semences, « reflète l’héritage que nous a légué le président Chavez. Un héritage présent dans notre Constitution Bolivarienne, qui établit ce qui suit : les êtres vivants, mais aussi les connaissances et innovations émanant des peuples indigènes, ne peuvent être privatisés. Par ailleurs, cette loi se place dans le droit fil d’un Venezuela libre d’OGM, selon les propres termes du Commandant Chavez, auxquels il associait la dénonciation de l’agro-business et des semences transgéniques, véritables menaces pour la souveraineté des peuples, et la santé de l’humanité ».
En définitive, l’on peut désormais s’appuyer sur une Loi nouvelle et révolutionnaire sur les semences, issue d’une proposition du Pouvoir Populaire, en accord avec les pouvoirs exécutif et législatif. En attendant le passage en seconde lecture de la proposition de loi à l’Assemblée Nationale, le temps passe, jour après jour, et le secteur de l’agro-industrie pro-OGM tisse sa toile, tandis que la lutte engagée contre lui continue.
Sources :
La Cultura Nuestra http://laculturanuestra.com/?p=438, Texte: Liliana Buitrago. Photos : Alejandra Teijido; Colectivo Agujero Negro; Yrleana Gómez
Traduction : Jean-Marc del Percio
Voir aussi : « Au Venezuela, le peuple légifère contre Monsanto », https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/12/20/comment-faire-une-loi-au-venezuela/ et « Le Venezuela signe avec les Sans Terre du Brésil un important accord de coopération », https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/10/30/le-venezuela-signe-avec-le-mouvement-des-sans-terre-du-bresil-un-important-accord-de-cooperation/
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Par eva R-sistons le 16 Mai 2015 à 02:10
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Par eva R-sistons le 15 Mai 2015 à 10:42
vendredi 15 mai 2015
La déconstruction au ralenti du droit du travail
Bien sûr, il y a sans doute de la simplication à apporter dans notre droit du travail, les détails ne profitant pas toujours à ceux qui en ont le plus besoin, comme pour la fiscalité. Mais en France, il semble que la majorité actuelle ira bien plus loin que la précédente, confirmant le cap eurolibéral théorisé il y a 16 mois.
Hollande manie le rabot
The Economist a vendu la mèche : un conseiller du gouvernement aurait confié « faire l’opposé du Premier ministre Italien, Matteo Renzi, qui a créé un choc avec un contrat unique à court terme, plus flexible. Les réformes françaises sont divisées entre M. Macron, qui pousse déjà une loi de libéralisation des marchés, et François Rebsamen, le ministre du travail. Des réformes sont laissées aux négociations entre le patronat et les syndicats ». Il faut dire que la majorité actuelle a déjà beaucoup fait. Après le CICE, qui avait déjà baissé le prix du travail, sont venues les 40 milliards de baisse des cotisations patronales. Emmanuel Macron y a ajouté sa loi, qui libéralise le travail du dimanche, tout en introduisant un moyen de réduire son prix. Bref, en trois ans, le Parti « Socialiste », est allé bien plus loin que l’UMP…
Mais il semble que l’appétit néolibéral de notre gouvernement n’ait pas été éteint par ses salves législatives antérieures, ou l’absence de coup de pouce au SMIC. Plusieurs chantiers sont encore en cours. François Rebsamen pilote, avec les syndicats, une simplification de notre droit du travail. Et si certains aspects auront peut-être du sens, le passif des 18 derniers mois amène à craindre légitimement que les projets en cours ne soient qu’un rabottage uniforme du système, davantage au détriment de ceux qui en ont le plus besoin, qui ne pourront pas se défendre, au contraire de certains groupes de pression, entendus au sommet du pouvoir. Et comme le diable est dans les détails, il suffira de présenter un projet complexe, avec une mesure « sociale » bien visible et répétée pour faire passer le tout.
Un tableau plus complexe
Le pire est que, paradoxalement, alors que The Economist présente comme toujours la France comme un pays conservateur, qui rechignerait aux réformes nécessaires, contrairement à l’Allemagne, et ses fameuses réformes Schröder, deux pages plus loin, un graphique présente une réalité complètement différente. En effet, si l’on croit l’indicateur de protection de l’emploi de l’OCDE, qui, en outre, ne prend pas en compte les réformes des derniers mois, non seulement la France protégerait moins ses travailleurs que l’Allemagne mais de plus, le niveau de protection est légèrement en baisse entre 2003 et 2013, alors qu’il a augmenté outre-Rhin sur la même période ! Bref, encore une fois, il faut relativiser les fariboles de la propagande néolibérale sur les pseudo retards de notre pays.
Bien sûr, selon l’OCDE, les règles relatives au licenciement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne sont bien moins contraignantes qu’en France, mais il est tout de même ironique que The Economist attaque encore et toujours la France sur ce sujet et prenne en modèle l’Allemagne alors même que selon l’OCDE, les règles de notre pays sont moins contraignantes qu’outre-Rhin, et qu’elles ont été assouplies quand l’Allemagne les a durcies. Ceci semble indiquer que ce ne sont pas les règles encadrant le licenciement qui priment dans le niveau de l’emploi, mais plus le prix du travail, dramatiquement baissé en Allemagne avec les minis jobs. Mais jusqu’où faut-il aller pour être compétitif dans cette mondialisation qui nous met dans une concurrence déloyale avec des pays où les salaires sont dix fois plus bas ?
The Economist a bien raison. En France, le démontage de notre modèle social ne se fait pas des réformes à la hussarde, dans le cadre d’un grand projet voté par les électeurs. Il se fait par un grignotage progressif mais non moins réel. Et mieux, c’est un parti censé être à gauche qui avance le plus…
http://www.gaullistelibre.com/2015/05/la-deconstruction-au-ralenti-du-droit.html
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Par eva R-sistons le 15 Mai 2015 à 01:08La guerre du gaz s’étend en Europe
Échec du coup d’État US en Macédoine
Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 13 mai 2015- Le Premier ministre macédonien, Nikola Gruevski, annonce la fin de l’assaut contre les terroristes.
L’affaire de Kumanavo
La police macédonienne a lancé, le 9 mai 2015, à l’aube, une opération pour arrêter un groupe armé qui s’était infiltré dans le pays et qu’elle soupçonnait de préparer divers attentats.
La police avait évacué la population civile avant de donner l’assaut.
Les suspects ayant ouvert le feu, il s’ensuivit une dure bataille qui fit 14 morts du côté des terroristes et 8 du côté des forces de l’ordre. 30 personnes ont été faites prisonnières. On dénombre quantité de blessés.
Pas une action terroriste, mais une tentative de coup d’État
La police macédonienne était manifestement bien renseignée avant de lancer son opération. Selon le ministre de l’Intérieur, Ivo Kotevski, le groupe préparait une très importante opération pour le 17 mai (c’est-à-dire lors de la manifestation convoquée par l’opposition albanophone à Skopje).
L’identification des suspects a permit d’établir qu’ils étaient presque tous anciens membres de l’UÇK (Armée de libération du Kosovo) [1].
- Le repaire du groupe armé à Kumanovo, après l’assaut.
Parmi ceux-ci, on trouve :
• Sami Ukshini, dit « Commandant Sokoli », dont la famille joua un rôle historique au sein de l’UÇK.
• Rijai Bey, ancien garde du corps de Ramush Haradinaj (lui-même trafiquant de drogues, chef militaire de l’UÇK, puis Premier ministre du Kosovo. Il fut jugé par deux fois par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, mais acquitté car 9 témoins cruciaux furent assassinés durant son procès).
• Dem Shehu, actuel garde du corps du leader albanophone et fondateur du parti BDI, Ali Ahmeti.
• Mirsad Ndrecaj dit le « Commandant de l’Otan », petit fils de Malic Ndrecaj commandant de la 132e Brigade de l’UÇK.Les principaux chefs de cette opération, dont Fadil Fejzullahu (mort pendant l’assaut), sont des proches de l’ambassadeur des États-Unis à Skopje, Paul Wohlers.
- Fadil Fejzullahu, un des chefs du groupe armé mort durant l’assaut, avec son patron, l’ambassadeur des États-Unis à Skopje, Paul Wohlers.
Ce dernier est fils d’un diplomate états-unien, Lester Wohlers, qui joua un rôle important dans la propagande atlantiste et dirigea le service cinématographique de l’U.S. Information Agency. Le frère de Paul, Laurence Wohlers, est actuellement ambassadeur en République centrafricaine. Paul Wohlers lui même, ancien pilote de la Navy, est un spécialiste du contre-espionnage. Il fut directeur adjoint du Centre d’opérations du département d’État (c’est-à-dire du service de surveillance et de protection des diplomates).
- Alors que la Macédoine ne fait pas partie de l’Otan, Jens Stoltenberg « suivait » l’opération de police à Kumanovo.
Pour qu’il n’y ait aucun doute sur les commanditaires, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, intervenait avant même la fin de l’assaut. Non pas pour déclarer sa condamnation du terrorisme et son soutien au gouvernement constitutionnel de Macédoine, mais pour transformer le groupe terroriste en une opposition ethnique légitime : « C’est avec une vive inquiétude que je suis les événements se déroulant à Kumanovo. J’adresse toute ma sympathie aux familles des personnes tuées ou blessées. Il est important que tous les dirigeants politiques et responsables de communauté s’emploient ensemble à rétablir le calme et fassent procéder à une enquête transparente pour déterminer ce qui s’est passé. J’appelle instamment chacun à faire preuve de retenue et à éviter toute nouvelle escalade, dans l’intérêt du pays et de l’ensemble de la région. »
Il faut être aveugle pour ne pas comprendre.
- Lorsqu’il était gouverneur de la région de Stroumitsa, Zoran Zaev fut accusé d’avoir favorisé la construction d’un centre commercial et arrêté pour corruption. Pour le soutenir, son parti se retira du Parlement. En définitive, il fut grâcié par le président de la République, Branko Crvenkovski, qui présidait alors son parti. Il fut élu président du SDSM en juin 2013.
En janvier 2015, la Macédoine déjouait une tentative de coup d’État au bénéfice du chef de l’opposition, le social-démocrate Zoran Zaev. Quatre personnes étaient arrêtées et M. Zaev se voyait confisquer son passeport, tandis que la presse atlantiste commençait à dénoncer une « dérive autoritaire du régime » (sic).
Zoran Zaev est publiquement soutenu par les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne et des Pays-Bas. Mais il n’existe à ce jour de trace dans la tentative de coup d’État que de la responsabilité US.
Le 17 mai, le parti social-démocrate (SDSM) [2] de Zoran Zaev devait organiser une manifestation. Il devait distribuer 2 000 masques de manière à empêcher la police d’identifier les terroristes au sein du cortège. Durant la manifestation, le groupe armé dissimulé par ces masques devait attaquer diverses institutions et lancer une pseudo-« révolution » comparable à celle de la Place Maidan de Kiev.
Ce coup d’État était coordonné par Mile Zechevich, un ancien employé d’une des fondations de George Soros.
Pour comprendre l’urgence de Washington à renverser le gouvernement de Macédoine, il faut revenir sur la guerre des gazoducs. Car la politique internationale est un grand échiquier où chaque mouvement de pièce provoque des conséquences sur les autres.
La guerre du gaz
- Le gazoduc Turkish Stream devrait passer à travers la Turquie, la Grèce, la Macédoine et la Serbie pour déservir l’Union européenne en gaz russe. A l’initiative du président hongrois, Viktor Orbán, les ministres des Affaires étrangères des pays concernés se sont réunis le 7 avril à Budapest pour se coordonner face aux États-Unis et à l’Union européenne.
Depuis 2007, les États-Unis tentent de couper les communications entre la Russie et l’Union européenne. Ils sont parvenus à saboter le projet South Stream en contraignant la Bulgarie à annuler sa participation, mais le 1er décembre 2014, à la surprise générale, le président russe Vladimir Poutine lançait un nouveau projet en réussissant à convaincre son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan de faire accord avec lui bien que la Turquie soit membre de l’Otan [3]. Il était convenu que Moscou livrerait du gaz à Ankara et que celui-ci en livrerait à son tour à l’Union européenne, contournant ainsi l’embargo anti-russe de Bruxelles. Le 18 avril 2015, le nouveau Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, donnait son accord pour que le gazoduc traverse son pays [4]. Le Premier ministre macédonien, Nikola Gruevski, avait, quant à lui, discrètement négocié en mars dernier [5]. Enfin, la Serbie, qui faisait partie du projet South Stream, avait indiqué au ministre russe de l’Énergie, Aleksandar Novak, lors de sa réception à Belgrade en avril, qu’elle était prête à basculer sur le projet Turkish Stream [6].
Pour stopper le projet russe, Washington a multiplié les initiatives :
en Turquie, il soutient le CHP contre le président Erdoğan en espérant lui faire perdre les élections ;
en Grèce, il a envoyé le 8 mai, Amos Hochstein, directeur du Bureau des ressources énergétiques, pour sommer le gouvernement Tsípras de renoncer à son accord avec Gazprom ;
il prévoyait —à toutes fins utiles— de bloquer la route du gazoduc en plaçant une de ses marionnettes au pouvoir en Macédoine ;
et en Serbie, il relance le projet de sécession du bout de territoire permettant la jonction avec la Hongrie, la Voïvodine [7].Dernière remarque et non des moindres : le Turkish Stream alimentera la Hongrie et l’Autriche mettant fin au projet alternatif négocié par les États-Unis avec le président Hassan Rohani (contre l’avis des Gardiens de la Révolution) d’approvisionnement avec du gaz iranien [8].
[1] « L’UÇK, une armée kosovare sous encadrement allemand », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 avril 1999.
[2] Le SDSM est membre de l’Internationale socialiste.
[3] « Comment Vladimir Poutine a renversé la stratégie de l’Otan », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 8 décembre 2014.
[4] “Möglicher Deal zwischen Athen und Moskau : Griechenland hofft auf russische Pipeline-Milliarden”, Von Giorgos Christides, Der Spiegel, 18. April 2015.
[5] “Геннадий Тимченко задержится на Балканах. Вместо South Stream "Стройтрансгаз" построит трубу в Македонии”, Юрий Барсуков, Коммерсант, 12 марта 2015 r. Version française : « La Russie construira un gazoduc en Macédoine », Visions de la Russie, 13 mars 2015.
[6] « Énergie : la Serbie souhaite participer au gazoduc Turkish Stream », B92, 14 avril 2015.
[7] « La Voïvodine, prochain pseudo-État en Europe ? », par Wayne Madsen, Traduction Milko Terzić, Strategic Culture Foundation (Russie), Réseau Voltaire, 18 février 2015.
[8] « Derrière l’alibi anti-terroriste, la guerre du gaz au Levant », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 29 septembre 2014.
Voltaire, 29 septembre 2014.
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Par eva R-sistons le 12 Mai 2015 à 22:16
L'effacement de l'histoire
Mondialisation.ca, 12 mai 2015
Le 70° anniversaire de la victoire sur le nazisme, le 9 mai à Moscou, a été boycotté sur la pression de Washington par tous les gouvernants de l’Ue, sauf le président grec, et mis sous le boisseau par les médias occidentaux, dans une tentative grotesque d’effacer l’Histoire. Non sans résultats : en Allemagne, France et Grande-Bretagne il s’avère que 87% des jeunes ignorent le rôle de l’URSS dans la libération de l’Europe du nazisme. Rôle qui fut déterminant pour la victoire de la coalition antinazie. Après l’attaque de l’Urss le 22 juin 1941 par 5,5 millions de soldats, 3500 chars et 5000 avions, l’Allemagne nazie concentra en territoire soviétique 201 divisions, c’est-à-dire 75% de toutes ses troupes, auxquelles s’ajoutaient 37 divisions de ses satellites (parmi lesquels l’Italie). L’URSS demanda sans relâche aux alliés d’ouvrir un second front en Europe, mais les Etats-Unis et la Grande-Bretagne le retardèrent, aux fins de décharger la puissance nazie sur l’URSS pour l’affaiblir et avoir ainsi une position dominante au terme de la guerre. Le second front fut ouvert avec le débarquement anglo-étasunien en Normandie en juin 1944, quand désormais l’Armée rouge et les partisans soviétiques avaient défait les troupes allemandes en assénant le coup décisif à l’Allemagne nazie.
Le prix payé par l’Union Soviétique fut très haut : environ 27 millions de morts, civils pour plus de la moitié, correspondants à 15% de la population (par rapport aux 0,3% des USA dans toute la Seconde guerre mondiale) ; environ 5 millions de déportés en Allemagne ; plus de 1700 villes et bourgs, 70 mille petits villages, 30 mille usines détruites.
On tente aujourd’hui d’effacer cette page fondamentale de l’histoire européenne et mondiale, en mystifiant aussi les événements successifs. La guerre froide, qui divisa à nouveau l’Europe immédiatement après la Seconde guerre mondiale, ne fut pas provoquée par une attitude agressive de l’URSS, mais par le plan de Washington d’imposer la domination étasunienne sur une Europe en grande partie détruite. Ici aussi les faits historiques parlent. Un mois à peine après le bombardement de Hiroshima et Nagasaki, en septembre 1945, on calculait déjà au Pentagone qu’il fallait plus de 200 bombes nucléaires pour attaquer l’URSS. En 1946, quand le discours de Churchill sur le « rideau de fer » ouvrait officiellement la guerre froide, les USA avaient 11 bombes nucléaires, qui en 1949 grimpaient à 235, alors que l’URSS n’en possédait pas encore. Mais en cette année-là l’Urss effectua la première explosion expérimentale, en commençant à construire son propre arsenal nucléaire.
Dans cette même année l’Otan fut fondée à Washington, en fonction anti-soviétique, six ans avant le Pacte de Varsovie constitué en 1955. La guerre froide terminée, à la suite de la dissolution en 1991 du Pacte de Varsovie et de l’Union Soviétique elle-même, l’Otan s’est étendue sur pression de Washington jusqu’à l’intérieur du territoire de l’ex URSS. Et quand la Russie, s’étant reprise de la crise, a reconquis son rôle international en liant des rapports économiques croissants avec l’Ue, le putsch en Ukraine, sous gestion Usa/Otan, a ramené l’Europe dans un climat de guerre froide.
En boycottant dans le sillage des USA le 70° anniversaire de la victoire sur le nazisme, l’Europe occidentale (celle des gouvernements) efface l’histoire de sa propre Résistance, qu’elle trahit en soutenant les nazis arrivés au gouvernement à Kiev. Elle sous-évalue la capacité de la Russie à réagir, quand elle est envoyée dans les cordes. Elle a l’illusion de pouvoir continuer à dicter sa loi, quand la présence à Moscou des plus grands représentants des BRICS, à commencer par la Chine, et de nombreux autres pays confirme que la domination impériale de l’Occident est sur la voie du déclin.
Manlio Dinucci
Edition de mardi 12 mai 2015 de il manifesto
http://ilmanifesto.info/la-cancellazione-della-storia/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres: Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.
http://www.mondialisation.ca/leffacement-de-lhistoire/5448912
Quand le boycott occidental de la Russie devient une consécration des « EurAsies » et des BRICS
9 mai 2015 : Moscou capitale du monde libre
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