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    Poutine : « La vie est une chose simple, mais cruelle »…

     

     

    Souvenirs de famille de la Seconde Guerre Mondiale. Le président Poutine évoque l’expérience de sa famille lors du siège de Leningrad

    Par Vladimir Poutine

    Franchement, mon père n’aimait pas aborder le sujet de la guerre. C’était plutôt comme si j’étais simplement à proximité, lorsque les adultes discutaient ou se rappelaient des choses entre eux. Toute ma connaissance de la guerre – de ce qui est arrivé à ma famille – est née de ces conversations entendues entre adultes. Pourtant, il y avait des moments où ils me parlaient directement.

    Mon père était un marin. Il a été appelé en 1939 et a servi dans un escadron de sous-marins à Sébastopol. À son retour, il a travaillé dans une usine à Peterhof [prés de Leningrad] où il vivait avec ma mère. Je pense qu’ils ont même construit une sorte de petite maison là-bas.

    Lorsque la guerre a éclaté, il travaillait dans une entreprise militaire, ce qui lui donnait droit à une exemption de la conscription. Cependant, il a d’abord demandé à rejoindre le parti, puis à être envoyé au front. Il a été envoyé dans une équipe de sabotage du NKVD. C’était un petit contingent de 28 personnes qui a été envoyé à l’arrière de l’ennemi pour commettre des actes de sabotage – faire sauter des ponts, des voies de chemin de fer, etc. Presque aussitôt, ils sont tombés dans une embuscade – quelqu’un les avait trahis. Ils sont entrés dans un village, puis l’ont quitté et, quand ils sont revenus quelque temps plus tard, les nazis les attendaient. Ils ont été poursuivis à travers les bois. Mon père a survécu en se cachant dans un marais où il a passé des heures sous l’eau à respirer à travers un roseau. Je me souviens de son histoire. Il a dit que pendant qu’il était dans le marais respirant à travers le roseau, il pouvait entendre les soldats allemands passer à quelques pas de lui, et la façon dont les chiens hurlaient …

    En plus de cela, c’était probablement déjà au début de l’automne, c’est-à-dire qu’il faisait déjà froid. Je me rappelle aussi très bien comment il m’a dit que le chef de leur groupe était un Allemand. Citoyen soviétique, mais allemand néanmoins.

    Fait intéressant, il y a quelques années, un dossier sur ce groupe a été remis aux archives du ministère de la Défense. Je l’ai toujours chez moi à Novo-Ogaryovo. Il y a une liste du groupe – noms de famille, prénoms, patronymes et brèves descriptions. Il s’agissait bien de 28 personnes et leur chef était un Allemand, exactement comme mon père l’avait dit.

    Sur les 28 personnes, seules 4 ont franchi la ligne de front pour revenir de notre côté. Les 24 autres ont été tuées.

    Ils ont ensuite été réaffectés à l’armée active et envoyés à Nevsky Pyatachok. C’était probablement l’endroit le plus violent du blocus de Léningrad. Nos troupes ont tenu une petite tête de pont de quatre kilomètres de largeur et environ deux kilomètres de profondeur. C’était censé être une tête de pont pour la future levée du blocus, mais elle n’a jamais été utilisée à cette fin. Le blocus a été rompu ailleurs. Néanmoins, le lieu (Nevsky Pyatachok) a résisté pendant une longue période et les combats ont été exceptionnels. Il y a des hauteurs stratégiques au-dessus et tout autour qui ont essuyé des tirs en permanence. Bien sûr, les Allemands étaient également conscients que c’était le lieu le plus susceptible d’être utilisé pour une percée et essayaient simplement d’effacer Nevsky Pyatachok de la surface de la terre. Il existe des données sur la quantité de métal enfouie dans chaque mètre carré de ce pays. À ce jour, le métal est encore  solide.

    Mon père m’a raconté comment il avait été blessé. La blessure était grave et il a passé le reste de sa vie avec des éclats d’obus dans la jambe, tous les fragments n’ayant pas pu être enlevés. Sa jambe lui faisait toujours mal et il n’a jamais pu redresser correctement son pied par la suite. Ils ont choisi de ne pas toucher aux petits fragments pour éviter de briser l’os. Et Dieu merci, ils ont gardé sa jambe quand il aurait pu être amputé – il avait un bon médecin. Il a été affecté d’une invalidité de niveau II. En tant que vétéran handicapé, il a finalement eu un appartement. C’était notre premier appartement séparé  – un petit endroit de deux pièces. [Aparté : avant cela, les Poutine vivaient dans un appartement collectif, où plusieurs familles partageaient les installations, le couloir et la cuisine, et dormaient dans des pièces séparées]. Avant de recevoir l’appartement, nous vivions dans le centre-ville et nous devions maintenant déménager, pas tout à fait à la périphérie, mais dans une zone nouvellement construite. Cela ne s’est pas produit immédiatement après la guerre, mais lorsque je travaillais déjà au KGB. À ce moment-là, on ne m’a pas donné d’appartement, mais mon père a finalement eu le sien et cela a été une grande source de bonheur.

    Mon père a raconté comment il a été blessé :

    Avec un camarade, il effectua une petite sortie à l’arrière des Allemands, rampant, rampant, puis cela devint à la fois drôle et triste. Ils atteignirent un bunker allemand, d’où émergea un énorme type qui les regarda droit dans les yeux. Ils ne pouvaient pas se lever car ils étaient sous la menace de la mitrailleuse. « L’homme nous a regardés avec beaucoup d’attention » a dit mon père « Il  a sorti une grenade, puis une autre et les a jetées vers nous. Bien et… » La vie est une chose simple, mais cruelle.

    Quel était son plus gros problème quand il a repris conscience ? Le fait que c’était déjà l’hiver. La Neva était bloquée par les glaces et il devait en quelque sorte se rendre de l’autre côté pour obtenir de l’aide et des soins médicaux spécialisés. Cependant, il n’était pas en état de marcher.

    Certes, il a essayé de retrouver sa famille de ce côté-ci de la rivière. Mais peu de gens étaient disposés à le transporter de l’autre côté parce que cette partie de la Neva était exposée à des tirs d’artillerie et de mitrailleuses. Il y avait peu de chance d’atteindre la rive opposée. Cependant, par hasard, un de ses voisins de la maison de Peterhof [où les Poutine habitaient] est apparu . Et ce voisin n’a pas hésité à le traîner pour traverser, il  l’a même emmené jusqu’à l’hôpital. Ils ont tous les deux survécu à l’expédition. Le voisin a attendu à l’hôpital, s’est assuré qu’il était opéré et a déclaré: « Eh bien, maintenant, vous allez vivre, mais je vais mourir. » Et il est parti.

    J’ai plus tard demandé à mon père si cet homme était vraiment mort. Il a déclaré qu’il n’avait plus jamais entendu parler de lui et qu’il croyait qu’il avait été tué. Il n’a jamais pu oublier cet épisode et cela le tourmentait énormément. Je me souviens de cela dans les années 1960 – je ne me souviens pas de l’année exacte car j’étais encore très jeune à l’époque – mais au début des années 60, mon père est soudainement rentré à la maison, s’est assis et a commencé à pleurer. Il avait rencontré son sauveur dans un magasin à Leningrad. Comme lors de leur précédente rencontre, c’était un hasard, une chance sur un million, que les deux hommes soient dans le même magasin au même moment. Ils se reverraient plus tard chez nous. Ma mère m’a raconté comment elle avait rendu visite à mon père à l’hôpital où il reposait après avoir été blessé. Ils avaient un petit enfant qui n’avait que trois ans à ce moment-là, la période du blocus et de la faim. Mon père lui a fait passer clandestinement ses rations d’hôpital et elle les a emmenées à la maison pour nourrir leur enfant. Lorsqu’il a commencé à s’évanouir de faim à l’hôpital, les médecins et les infirmières ont compris ce qui se passait et ont empêché ma mère de lui rendre visite à nouveau.

    Puis son enfant lui a été enlevé. Comme elle l’a rappelé par la suite, cela s’est fait sans préavis, dans le but de sauver les jeunes enfants de la famine. Les enfants ont été amenés dans des orphelinats pour une évacuation ultérieure. Les parents n’ont même pas été consultés.

    L’enfant est tombé malade là-bas – ma mère a dit que c’était la diphtérie – il n’a pas survécu. On n’a même pas dit à mes parents où il avait été enterré et ils ne l’ont jamais su. L’année dernière, certaines personnes que je ne connais pas, travaillant de leur propre initiative, ont fouillé dans les archives et trouvé des documents concernant mon frère. Et c’était vraiment mon frère, car je savais qu’après avoir fui Peterhof devant les troupes allemandes qui avançaient, mes parents vivaient avec un de leurs amis – et je connaissais même l’adresse. Ils vivaient sur le « canal de l’eau » (Vodny Kanal). Il aurait été plus approprié de l’appeler le « canal de dérivation » (Obvodny Kanal), mais à Leningrad, il s’appelait le « canal de l’eau ». Je sais pour sûr qu’ils ont vécu là-bas. Non seulement l’adresse, mais le nom, le prénom, le patronyme et la date de naissance correspondaient [avec les archives de l’hôpital]. C’était bien sûr mon frère. Le lieu d’inhumation était le cimetière Piskaryovskoye. Même le site exact a été trouvé.

    On n’avait rien dit à mes parents. De toute évidence, d’autres choses étaient plus importantes à l’époque.

    Donc tout ce que mes parents m’ont dit de la guerre était vrai. Pas un seul mot n’a été inventé. Pas un seul jour n’a été déplacé. Tout ce qu’on m’avait dit à propos de mon frère, du voisin, et du chef de groupe allemand – tout concordait, tout était confirmé de manière incroyable. Après que mon frère a été emmené et que ma mère était restée seule, mon père a finalement pu marcher avec des béquilles et rentrer à la maison. Lorsqu’il se dirigea vers son immeuble, il vit qu’il y avait des préposés aux soins qui portaient des corps à l’entrée. Il a identifié l’un d’eux comme étant ma mère. Il s’approcha d’eux et il lui sembla qu’elle respirait. Il a dit aux infirmières : « Elle est toujours en vie ! », « Elle mourra en chemin », ont-ils déclaré, « elle ne survivra pas maintenant. » Il les frappa ensuite avec ses béquilles et les força à la ramener dans l’appartement. Ils lui ont dit : « Eh bien, nous ferons ce que vous dites, mais sachez que nous ne reviendrons pas ici avant deux, trois ou quatre semaines. Vous devrez alors vous en occuper vous-même. » Mon père l’a soignée pour la ramener à la vie. Elle a survécu. Elle a vécu jusqu’en 1999. Mon père est mort à la fin de 1998.

    Après la levée du blocus, ils se sont installés dans la province de Tver, la patrie de leurs parents, et y ont vécu jusqu’à la fin de la guerre. La famille de mon père était assez nombreuse. Il avait six frères, dont cinq ont été tués à la guerre. C’était un désastre pour la famille. Les parents de ma mère sont également morts. J’étais un enfant tardif puisque ma mère m’a donné naissance à l’âge de 41 ans.

    Notre situation n’était pas unique. Après tout, il n’existait aucune famille dans laquelle personne ne soit mort, ou qui ne souffrait pas de chagrin, de malheur et de tragédie. Cependant, mes parents ne nourrissaient aucune haine pour l’ennemi, ce qui est tout simplement incroyable. Pour être honnête, je ne peux toujours pas bien le comprendre. Maman était généralement une personne très gentille et douce. Je me souviens l’avoir entendu dire : « Quel genre de haine peut-on avoir contre ces soldats ? Ce sont des gens simples et ils meurent aussi dans la guerre. » C’est incroyable. Nous avons été élevés avec des livres et des films soviétiques… et nous les avons détestés [les Allemands]. Mais, en quelque sorte, elle ne portait pas cela en elle. Je me souviens encore de ses paroles : « Qu’est-ce que vous pouvez avoir contre eux ? Ils sont aussi des travailleurs acharnés, tout comme nous. Ils ont simplement été forcés d’aller au front. »

    Voilà les mots dont je me souviens à propos de mon enfance.

    Vladimir Poutine

    Cet article est paru à l’origine en russe dans Russian Pioneer, traduit en anglais par Kristina Aleshnikova.

    Source Russia Insider

    Traduit par jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone

    via:https://lesakerfrancophone.fr/poutine-la-vie-est-une-chose-simple-mais-cruelle

     

    Les commentaires :

     

    • LENEANT 16 avril 2019
      Combien de nos DIRIGEANTS actuels ont connu les affres de la guerre ? … et souvent ils sont « chefs des armées » ! Bref des « hors-sols » sadiques.
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        Soizic 16 avril 2019
        Voila pourquoi Poutine a une âme, que n’auront jamais les autres dirigeants nés avec une cuillère en argent dans la bouche, et arrivés au pouvoir avec des dents raclant le plancher!
    • Avatar
      Serge Mullins 16 avril 2019
      Il y a un univers de différence entre Poutine et les bobos US ou Français élevés dans le coton et qui n’ont aucune valeurs réelles à défendre..C’est pourquoi l’Occident est en train de perdre….
    • Avatar
      Max 16 avril 2019
      Total accord avec Serge Mullins.
    • Avatar
      IVANCEVIC 16 avril 2019
      Voila pourquoi j’aime cet homme. Il est profondément humain et fidèle a la mémoire de ses aïeux.
      Il y a des hommes dans ce monde qui devraient vivre éternellement.
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      CV 16 avril 2019
      C’est écrit assez simplement, et je comprends la façon dont il s’étonne de cette sagesse humble dont faisait preuve sa Mère, en de pareilles et épouvantables circonstances….oui, les Russes ont payé extrêmement cher lors de cette Guerre, mais j’ai envie de dire les autres aussi! Comme elle dit » ils sont aussi des travailleurs acharnés, tout comme nous. ils ont simplement été forcés d’aller au front »!
      Du vrai Humanisme, en quelque sorte….Poutine est un être digne et humain, voilà ce qui saute aux yeux à la lecture de ce témoignage aussi incroyable que simplement et terriblement lucide….
       

     

    https://reseauinternational.net/poutine-la-vie-est-une-chose-simple-mais-cruelle/

     

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    Le PRCF est peu connu, pourtant entre autres, cela fait une dizaine d'années qu'il appelle à sortir de l'euro, de l'UE, et de l'OTAN - comme le Pardem, l'UPR, et depuis peu, les Patriotes. En ce qui me concerne, je suis sympathisante du CNR (comme le PRCF), j'en ai la nostalgie : De Gaulle et les communistes gouvernant ensemble, après la WW2. Quelle belle union ! Et on lui doit le modèle social français, que le régime macron veut détruire ! Note de Chantal Dupille, dite eva R-sistons

     

    Pour rendre sa souveraineté au peuple français, la France doit sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN par la voie progressiste et révolutionnaire ! 

    28 mars 2019

     

     

     

    Pour rendre sa souveraineté au peuple français, la France doit sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN  (Pôle de Renaissance Communiste en France)

     

    par Georges Gastaud, Annie Lacroix-Riz et Fadi Kassem, Pôle de Renaissance Communiste en France

    Traité germano-français d’Aix-la-Chapelle, Lettre d’Emmanuel Macron aux citoyens d’Europe, réponse cinglante de la future chancelière allemande à Macron… ou comment l’impérialisme allemand humilie ouvertement son petit collaborateur élyséen. Pour rendre sa souveraineté au peuple français, construire des relations fraternelles entre peuples allemand et français et rouvrir la route du progrès social, de la démocratie et de la paix en Europe, la France doit sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN par la voie progressiste et révolutionnaire !

    France Allemagne 20190328Sitôt promu lauréat du Prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle, le chef de l’Etat français a signé, sans le moindre débat public préparatoire, un nouveau Traité franco-allemand qui vise moins, selon ses propres termes, à renforcer l’amitié entre les deux peuples qu’à précipiter l’intégration franco-allemande. Cet effarant « traité » transformant la France en zone « frontalière » de l’Allemagne, dont la germaniste Yvonne Bollmann vient de décrire les minutieux préparatifs allemands, unilatéraux, depuis 2016 (1), crée notamment une Chambre franco-allemande des députés qui est notamment chargée de « faire converger » les deux pays sur tous les terrains, économique, culturel et institutionnel. Dans les conditions du criant déséquilibre actuel entre Allemagne et France, ce traité signifie surtout l’accélération brutale de l’alignement français sur l’« ordo-libéralisme » à l’honneur outre-Rhin. Sous couvert d’intégration européenne et de rapprochement franco-allemand, la signature du traité annonce un puissant coup d’accélérateur aux contre-réformes qu’avait déjà préparé la phrase effarante prononcée par E. Macron au Conseil européen de Bruxelles (23 mars 2018) « Les réformes entreprises en France sont ce que nombre de nos partenaires, et en particulier l’Allemagne, attendaient depuis de nombreuses années, et à juste titre ». Cela se traduit ainsi…

    – sur le terrain social : par la privatisation d’EDF, de la SNCF, des aéroports, casse des retraites par répartition, des statuts publics et du Code du travail issus la Résistance ;

    –  sur le plan institutionnel : par la désarticulation de la République une, laïque et indivisible, et aussi par la résorption des 36 000 communes de France au profit des « métropoles » et de la régionalisation à l’allemande ;

    – sur le plan militaire : par la construction d’une armée dite européenne alors que le budget militaire allemand augmente à toute vitesse…

    – sur le plan culturel : par l’accélération de la casse de l’histoire, révisée sur le modèle idyllique du « Manuel d’histoire commun franco-allemand », caricature de propagande. Ce n’est toutefois pas l’allemand qui est promu par les deux oligarchies complices de Berlin et de Paris, et encore moins le français si malmené sur notre sol, mais le tout-globish du Traité transatlantique que relance actuellement le gouvernement Merkel (2).

    Tout cela a été facilité et sournoisement précédé par la récente fusion des deux départements alsaciens, en violation du référendum portant sur cette question, pour former une « collectivité unique » qui s’est immédiatement proclamée tournée vers l’Axe rhénan. En remerciement de quoi la dauphine désignée de Mme Merkel et future chancelière, Annegret Kramp-Karrenbauer, dite AKK, vient d’exiger le transfert définitif du Parlement de Strasbourg à Bruxelles…

    Le retour de l’« Ordre nouveau » allemand

    France Allemagne 20190328En réalité, sous le masque défraîchi du « couple franco-allemand », dont le centre de gravité s’est définitivement décalé vers Berlin depuis l’annexion-Anschluss de la RDA (3), le démantèlement de l’URSS, la partition « démocratique » de la Tchécoslovaquie et le partage impérialiste violent de l’ex-Yougoslavie, le « partenariat » franco-allemand dissimule de moins en moins le phagocytage rapide de la France par son puissant voisin. Une servitude volontaire qu’ont formidablement renforcée la liquidation du camp socialiste européen, l’accélération de la « construction » euro-atlantique supranationale et la mise en place de l’euro, notoire prolongement, prévu depuis les années 1940, du deutsch Mark, et centré sur les besoins de la grande industrie allemande. Qui peut nier désormais que chaque étape de ladite « construction » européenne a été marquée depuis l’ère Schuman-Monnet de la Communauté européenne du charbon et de l’acier par un affaissement, voire par un écroulement du produire en France industriel et agricole, par la privatisation massive du secteur et des services publics à la française, par l’austérité sans fin imposée aux travailleurs de France, d’Allemagne et du reste de l’Europe, par l’humiliante oppression subie par les pays de l’Est et du Sud européens, tuteurés par la Troïka ou par ses succédanés.

    Sans parler de l’accélération permanente de la course aux armements dans le cadre d’une future confrontation militaire avec le peuple russe qui, même placée sous la tutelle provocante de l’impérialisme étatsunien, prend de plus en plus des allures de revanche sur Stalingrad. On est loin de l’hommage rendu par le Général De Gaulle, en visite à Moscou en juin 1966, à « cette grande Russie, que j’avais vue pendant le drame de la guerre, tendue dans l’effort guerrier qui devait assurer sa victoire [contre le Reich nazi], et pour une très large part, celle de la France et de nos Alliés ». Il l’avait dit clairement à Paris le 2 décembre 1944 : « Les Français savent ce qu’a fait pour eux la Russie soviétique et ils savent que c’est elle qui a joué le rôle principal dans leur libération ». Juste avant d’aller conclure à Moscou « la belle et bonne alliance » franco-soviétique visant à empêcher dans l’avenir l’Allemagne de menacer à nouveau la paix de l’Europe et du monde.

    La décomposition germano-atlantique de l’impérialisme français éclate à l’inverse dans la Lettre ouverte que M. Macron, qui se voit peut-être déjà en premier président de l’Empire européen (alias « Europe fédérale »), a adressée aux citoyens européens en court-circuitant le peuple et les députés français. A peine cette lettre condescendante et arrogante –conformément au discours jupitérien qui ridiculise notre pays à l’extérieur – était-elle parue qu’AKK a diffusé sa propre réponse traduite en plusieurs langues européennes : évidemment, elle renchérit sur la nécessité de l’intégration européenne, attendu que la construction de cet Empire (le mot est désormais froidement assumé par Bruno Le Maire (4)) serait hautement profitable à la « République de Berlin » qui la domine politiquement et économiquement de la tête et des épaules. Et cela est déjà en soi une fort mauvaise nouvelle pour tous ceux qui constatent que le retour en force du capitalisme allemand sur la scène géopolitique s’accompagne, dans toute l’Europe :

    1°) d’une banalisation-réhabilitation des extrêmes droites et des néonazis (à Kiev, dans les Etats baltes, à Budapest, sans oublier Vienne et le Bundestag où siègent désormais quatre-vingt-dix députés racistes),

    2°) d’une criminalisation galopante des partis communistes comme en Ukraine et en Pologne,

    3°) d’une répression accrue du mouvement ouvrier et démocratique : symbole de la fausse gauche, Alexis Tsipras a soutenu le projet de l’UE d’interdire pratiquement la grève en Grèce ; en France la répression des Gilets Jaunes bat de sanglants records).

    Macron, nouvel avatar de la grande bourgeoisie collaboratrice

    lettre aux Européens d’AKK 20190328La servilité de Macron à l’égard de Merkel, comme à l’égard de son autre grand suzerain méprisant, Donald Trump, a, selon la tradition, été fort mal récompensée par le maître allemand. Comme ce fut déjà le cas dans l’entre-deux-guerres puis en 1940, où l’oligarchie française, préférant Hitler à la République et au Front populaire, avait fait clairement le choix de la défaite – de même que Adolphe Thiers avait préféré la défaite et les négociations avec Bismarck à la résistance nationale populaire incarnée par les Communards en 1870-1871) , chaque courbette supplémentaire de la grande bourgeoisie hexagonale déclenche une cascade de nouvelles humiliations. Ainsi, la lettre aux Européens d’AKK ne se contente-t-elle pas d’opposer une sèche fin de non-recevoir au locataire de l’Elysée sur la plupart de ses revendications européennes : pas de mutualisation des « dettes souveraines », pas de politique de relance européenne, pas de partage réel de la gouvernance de la zone euromark, pas d’amendement des traités, pas d’européanisation de la protection sociale et du salaire minimal… La probable future chancelière renchérit : elle exige de transformer le siège français au conseil de sécurité de l’ONU en siège pour l’UE ; elle réclame en prime un « porte-avion européen », excellente couverture pour les retrouvailles officielles de l’impérialisme allemand avec l’affichage d’une posture militaire géopolitiquement offensive. Bref, c’est toujours la même alternative piégée : quand l’impérialisme allemand ne peut avancer trop ouvertement sous son nom, il joue au « meilleur élève européen » (selon l’excellente formule de l’historien Pierre Guillen) et réclame « plus d’Europe ». Quand il peut, de plus en plus ouvertement et fréquemment, se passer de l’avis des vingt-cinq autres pays en général, et de celui de son vassal français en particulier, il affiche cyniquement sa volonté d’avancer seul et célèbre les vertus de l’Etat-nation : « Le fonctionnement des institutions européennes ne peut revendiquer aucune supériorité morale par rapport à la coopération entre les gouvernements nationaux. Refonder l’Europe ne se fera pas sans les Etats-nations », affirme AKK. Berlin ne vilipende ainsi que le « nationalisme » des autres Etats, quand il s’agit de briser leurs résistances à l’hégémonisme allemand….

    Malgré toutes les humiliations subies et aussitôt ravalées, les gouvernements maastrichtiens qui se succèdent en France ne cessent de ramper (et comment n’en irait-il pas de même avec le RN au pouvoir, ce parti créé par des admirateurs proclamés de Vichy !). Craignant leur propre peuple jugé incurablement frondeur, ils n’ont cessé historiquement de se soumettre au grand protecteur germanique depuis que les Emigrés de Coblence ont compté sur « l’Europe » aristocratique pour anéantir la Révolution française et rétablir leurs privilèges. A partir des années 1970, avec une énergie renforcée par la haine des grévistes de mai-juin 1968, la grande bourgeoisie représentée par Giscard, puis par Mitterrand, a froidement sacrifié sa grande industrie (mines, sidérurgie, métallurgie…). C’était un des moyens de se débarrasser de la remuante classe ouvrière française qui avait fait 1936, fourni avec les FTP la majorité des effectifs de la Résistance intérieure, décisive dans la libération du pays, et animé tous les combats populaires depuis lors, Mai 1968 compris. Bien évidemment, le soulèvement calomnié et durement réprimé des Gilets Jaunes ne peut qu’encourager les oligarques « français » à rallier à 100% le Modell Deutschland qu’ils admirent tant. Quel « modèle » en effet que l’« Agenda » Schröder-Hartz avalisé depuis les années 2000 par les syndicats de collaboration de classes et par la social-démocratie : cet « enfer du miracle allemand » (5) a enterré, dans des conditions de violence anti-salariés inédite depuis les années 1933-1945, les acquis ouvriers des années où la RFA capitaliste était tenue en respect par la concurrence sociale de la RDA socialiste.

    Pour une France franchement insoumise : FREXIT PROGRESSISTE !

    Plus que jamais, cela signifie une marche accélérée à la liquidation de la France en tant qu’Etat souverain et indépendant, doté d’une industrie, d’une agriculture exportatrice (la lettre d’AKK est menaçante à l’égard de l’ainsi-dite Politique agricole commune), d’une structure administrative héritée de 1789, d’une langue internationalement partagée, sans parler des grands acquis laïques de 1905 et des conquêtes ouvrières du Front populaire et de la Résistance. Qu’importe aux oligarques « français » cette mort programmée de la France ! Qu’importe aussi à la fausse gauche, à l’extrême gauche bobo et aux états-majors syndicaux euro-formatés qui refusent d’affronter l’UE et qui répandent le mensonge éculé de l’«  Europe sociale, démocratique et pacifique ». Une UE sous condominium de Bruxelles, de Berlin, de Washington et de l’OTAN, qui ne promet plus que des contre-réformes, qui promeut le « dialogue institutionnel avec les Eglises », qui coopère sans pudeur avec des gouvernements nationaux fascisants et qui prépare la guerre antirusse dans le cadre d’une armée européenne arrimée à l’OTAN…

    Raison de plus pour les militants franchement communistes et franchement progressistes de France, mais aussi pour tous les véritables patriotes antifascistes, de dénoncer sans complexe l’écrasante et arrogante Europe allemande, comme le firent successivement Jacques Duclos et Georges Marchais. Raison de plus pour tendre une main fraternelle aux communistes et aux progressistes allemands, pour défendre l’enseignement de l’allemand et des autres langues dans notre pays, pour promouvoir l’Europe des luttes. Et surtout, pour réclamer sans circonlocution que la France sorte de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, de l’UE, cette prison des peuples, de l’OTAN, cette machine à attirer la guerre sur le sol européen, dans la perspective de sortir du capitalisme et de construire le socialisme dans notre pays. Haut et fort, il nous faut aujourd’hui associer de nouveau le drapeau tricolore au drapeau rouge, la Marseillaise à l’Internationale et reprendre le mot d’ordre central du programme « Les jours heureux » bâti par le CNR, qui y appelait à «  mettre le monde du travail au centre de la vie nationale » en faisant de la classe ouvrière et de ses luttes la championne de l’indépendance française. A l’heure où l’oligarchie strangule notre pays, c’est la meilleure stratégie possible pour isoler le grand capital, forger le rassemblement populaire majoritaire et construire les conditions de masse de la révolution socialiste !

    Georges Gastaud, philosophe, auteur de Marxisme et universalisme (Delga),
    Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paris VII Denis Diderot,
    Fadi Kassem, professeur agrégé d’histoire,
    militants du Pôle de Renaissance Communiste en France

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    (1) Yvonne Bollmann vient d’en décrire les minutieux préparatifs allemands, unilatéraux, depuis 2016, dans une « tribune libre », « Traité d’Aix-la-Chapelle : de quel droit ? », 12 mars 2019) et son lien (https://www.xn--lecanardrpublicain-jwb.net/spip.php?auteur22 ).

    (2) Au point de déclencher la colère de l’ambassadeur de France auprès de l’UE, Philippe Déglise-Costa, en avril 2018 : https://www.nouvelobs.com/politique/20180426.OBS5780/agace-par-le-tout…

    (3) L’ouvrage de Vladimiro Giacché, Le Second Anschluss. L’annexion de la RDA (L’unification de l’Allemagne et l’avenir de l’Europe), Paris, Delga, 2015, mérite d’être connu des Français.

    (4) Le 9 novembre 2018, le ministre de l’Economie a publié sur Tweeter : « L’Europe doit s’affirmer comme un empire paisible dans les 25 années qui viennent. », position réaffirmée dans la presse allemande. Voir les liens suivants : https://twitter.com/BrunoLeMaire/status/1060812167182761984 et https://www.handelsblatt.com/politik/international/europapolitik-frank…

    (5) Olivier Cyran, Le Monde diplomatique,‎ 1er septembre 2017, et bibliographie https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9formes_Hartz

    source:https://www.initiative-communiste.fr/articles/pour-rendre-sa-souverain…

    via:https://www.legrandsoir.info/pour-rendre-sa-souverainete-au-peuple-francais-la-france-doit-sortir-de-l-euro-de-l-ue-et-de-l-otan-par-la-voie-progressiste-et.html

     

     

     

    https://reseauinternational.net/pour-rendre-sa-souverainete-au-peuple-francais-la-france-doit-sortir-de-leuro-de-lue-et-de-lotan-par-la-voie-progressiste-et-revolutionnaire/

     

     


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    La Syrie au cœur du monde libre

     

    La Syrie au coeur du monde libre

    1 avril 2019

    Texte des interventions de Lucien Cerise aux conférences du Mouvement international pour la souveraineté des peuples en Syrie

    Par Lucien Cerise

    Texte synthèse des interventions de Lucien Cerise aux conférences publiques du Mouvement international pour la souveraineté des peuples, à Paris le 20 janvier 2019, puis à Damas, Alep, Lattaquié, Tartous, Soueïda, du 2 au 5 mars 2019.

     
    Au peuple syrien,

    Maintenant que la poussière des combats est en train de retomber et que la Syrie et ses alliés s’acheminent vers la victoire totale, le temps est venu d’écrire l’Histoire et de prendre rendez-vous pour l’avenir.

    Je n’apprendrai pas à des Syriens ce qui s’est passé dans leur propre pays, je vais donc vous donner un point de vue français, mais indépendant, sur les événements. En effet, comme vous le savez, le gouvernement français s’est beaucoup engagé dans la guerre contre votre pays. Les Français ont donc vécu le conflit au quotidien mais dans l’autre camp que le vôtre, le camp d’en face, celui des agresseurs. Le gouvernement français avait besoin d’un soutien populaire minimum en France pour attaquer votre pays. Le peuple français a donc subi un lavage de cerveau quotidien de fake news d’État pendant des années pour le convaincre qu’il fallait absolument faire tomber Bachar Al-Assad. Le surnom ridicule donné par la propagande de guerre médiatique à votre président était « Bachar le boucher ». Avec le recul, je peux dire que nous, Français, avons été les cobayes d’une opération de radicalisation et de militarisation par notre propre gouvernement pour soutenir l’effort de guerre contre la Syrie, ce qui devait aboutir à fabriquer des terroristes par centaines et à pleurer sur leur sort quand ils perdaient du terrain ou étaient liquidés. En décembre 2016, la mairie de Paris a été jusqu’à faire éteindre la Tour Eiffel pour protester symboliquement contre la libération d’Alep, qui fut renommée dans les médias « capitulation », « chute », « occupation ». En diabolisant à outrance le gouvernement syrien et en excusant ou minimisant la violence des terroristes, le gouvernement français a enfermé sa propre population dans une réalité virtuelle complète où tout était falsifié et inversé. Mais plus le conflit durait, et plus il devenait clair pour l’opinion publique en France et ailleurs qu’il valait mieux soutenir le gouvernement légal que de laisser la Syrie au chaos, avec les conséquences internationales faciles à deviner. L’avenir du monde se jouait en Syrie, et la chute du Président Al-Assad aurait ouvert un boulevard au développement sans limites du terrorisme islamiste.

    Lucien Cerise 2 20190401
    En dépit du mur de la désinformation officielle, la vérité perçait dans les médias indépendants, ou parfois dans les médias du pouvoir quand des hommes politiques comme Roland Dumas avaient le courage de reconnaître que ce n’était pas une guerre civile mais une guerre menée par des puissances étrangères au moyen de supplétifs terroristes. Quelles étaient ces puissances étrangères cachées derrière les djihadistes et autres « rebelles modérés » ? On pense tout de suite à l’Arabie Saoudite, au Qatar, à la Jordanie, à la Turquie. Oui, mais pas seulement. On pense aussi à l’impérialisme anglais et américain, et aussi français dans cette région du monde. Oui, mais pas seulement. Un document datant de 1996 nous met sur la piste, c’est la feuille de route « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm », remise à Benjamin Netanyahu par des membres du lobby sioniste américain, et qui définit une stratégie de sécurisation d’Israël en attaquant l’Irak, la Syrie, le Liban et l’Iran au moyen de forces de procuration (proxy forces).

    Disons-le tout de suite : Israël a perdu sa guerre. Or, ce n’était pas une guerre parmi d’autres, ce devait être la Grande guerre finale, le couronnement du « printemps arabe », cet ensemble de révolutions colorées et de coups d’État provoqués en 2011 dans le cadre de l’agenda américano-israélien de remodelage du Moyen-Orient. Plus largement, cette Grande guerre devait se mener en deux étapes. Tout d’abord, augmenter la surface territoriale de l’État hébreu en conquérant la Syrie pour créer le Grand Israël, dont les frontières mythiques vont du Nil à l’Euphrate, ce qui englobe les trois-quarts de la Syrie. Dans un deuxième temps, ayant optimisé sa profondeur stratégique et s’étant rapproché des frontières iraniennes, il s’agissait pour les réseaux sionistes mondiaux de lancer en position plus confortable une offensive au cœur du continent eurasiatique qui aurait commencé par un assaut sur l’Iran, et se serait prolongée par la mer Caspienne en Asie centrale, en Russie et en Chine, pour finir par faire tomber Moscou et Pékin, conformément au projet que les géopolitologues anglo-américains nomment le Grand Jeu. Les stratèges iraniens, russes et chinois, parfaitement conscients de ce vaste programme, se sont donc impliqués pour le bloquer à la source sur les territoires syriens et irakiens, avant que cela ne se propage et devienne incontrôlable.

    Lucien Cerise 3 20190401
    Évidemment, ce n’est pas l’armée israélienne conventionnelle, Tsahal, qui devait mener directement cette Grande guerre. Le boulot devait être délégué à des paramilitaires pilotés par des forces spéciales britanniques, américaines, françaises, turques, ainsi que par des agents israéliens infiltrés sous couverture. Les services secrets israéliens disposent pour cela d’une unité d’action clandestine, les Mista’arvim, composée de juifs spécialisés dans l’imitation des musulmans et capables de se faire passer pour des terroristes islamistes. Des pays de tradition islamique ont évidemment joué un rôle dans le recrutement et le financement des groupes terroristes, mais rien n’aurait été possible sans la complicité occidentale. Israël considère l’Europe comme un incubateur de djihadistes pour ses besoins personnels, en Syrie ou ailleurs, et dispose pour cela de la complicité de l’État profond des pays occidentaux. On peut ainsi parler d’un véritable terrorisme d’État, et même d’un djihadisme d’État occidental, parfois appelé « Gladio B », qui se développe également au Kosovo et en Ukraine, avec la participation active de l’OTAN et de sa politique de « diversité sexuelle ».

    En effet, la ligne de front géopolitique mondiale s’observe non seulement dans la gestion du terrorisme mais aussi sur la question du LGBT. Si l’entité sioniste avait gagné en Syrie, le groupe État islamique (Daesh) serait aujourd’hui à Damas en train d’organiser la Gay Pride avec Tel-Aviv. Pour en finir avec le terrorisme islamiste et le LGBT, car les deux sont liés, il faudra donc en finir avec leurs soutiens, régimes politiques et parrains financiers dans les pays musulmans mais aussi dans les pays occidentaux et en Israël.

    Lucien Cerise 4 20190401
    Ce que j’ai compris au fil de ces années de guerre, c’est que les Syriens et les Français ont les mêmes ennemis et le même combat. La différence est qu’en France, nos ennemis communs sont déjà au pouvoir. En Syrie, ils n’y sont pas parvenus. La Syrie doit se défendre, mais la France doit se libérer. Mon intérêt en tant que Français est donc de soutenir tous les pôles de résistance à notre ennemi commun – globalisme, atlantisme, sionisme – en espérant que les nations libres comme la Syrie puissent servir de point d’appui pour libérer le reste du monde. La Syrie est en première ligne du combat et le Parti Baas en est l’avant-garde. C’est pour cette raison que la Syrie est au cœur du monde libre.

    Lucien Cerise 5 20190401

     

    Je conclurai sur une touche un peu plus personnelle. En effet, depuis des années, j’attendais ce jour où je pourrai dire à des Syriens « Merci ». Merci pour tout ce que vous avez fait. Vous, les Syriens, et vos alliés, Hezbollah, Iran, Russie, vous avez sauvé le monde. Tout simplement. Nous ne vous remercierons jamais assez pour cela. Et nous les Français, nous vous devons le peu d’espoir qu’il nous reste encore de sortir de la barbarie et de l’obscurité. Vous n’avez pas besoin de nous, c’est nous qui avons besoin de vous. Et toutes mes excuses pour ce que le gouvernement français vous a fait.

    Lucien Cerise

    —————————-

    Né en 1972, Lucien Cerise a une formation en sciences humaines et sociales, avec une spécialisation dans le langage et l’épistémologie. Il est également Docteur en philosophie, écrivain et conférencier. Venu sur le tard à la politique, il comprend à l’occasion du référendum de 2005 que la question de la souveraineté nationale est essentielle. Poussant sa réflexion plus loin, il s’intéresse aux notions de frontière et de limite, aussi bien dans le champ politique que dans les domaines psychologique, éthique et comportemental.

    Liens: Compte-rendu de la tournée syrienne du Mouvement international pour la souveraineté des peuples

    Note du Saker Francophone

    Ce discours et ce compte-rendu de Lucien Cerise de son voyage en Syrie sont intéressants pour témoigner de ce qui se passe en Syrie au delà de la guerre qui semble se terminer, guerre gagnée par le peuple syrien et qui sera peut-être au regard de l’Histoire le début d’une nouvelle ère civilisationnelle, l’ère des Peuples.

     source:http://lesakerfrancophone.fr/la-syrie-au-coeur-du-monde-libre

     

    https://reseauinternational.net/la-syrie-au-coeur-du-monde-libre/

     


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