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    La gendarmerie se lance dans le contrôle des connaissances des élèves ?

    La gendarmerie se lance dans le contrôle des connaissances des élèves ?

    Le corps des inspecteurs d’académie va-t-il être bientôt renforcé par celui de la gendarmerie, ce corps à tout faire de la République ? Il dépendait déjà de l’Armée, et de la Police, va-t-on y rajouter l’Education Nationale ? RI

    ***

    Il est dur d’être professeur d’histoire, d’autant plus dans le contexte actuel tendu alors que son activité dans la salle de classe peut à tout moment être remise en question. Comment? Par le biais des interrogatoires de ses élèves!

    En Bretagne, le collège Sainte-Anne s’est retrouvé au cœur d’une affaire: des élèves de troisième ont été auditionnés par les gendarmes au sujet des cours de leur professeur sur la Russie et Vladimir Poutine. Ce professeur français d’histoire et de langue bretonne Pascal G. a été stupéfait d’apprendre, après une dizaine d’années d’enseignement dans la filière bilingue français-breton de l’établissement Saint-Anne de la ville d’Auray (département du Morbihan), que sa manière de traiter la Russie contemporaine a été remise en cause par la gendarmerie.

    Le professeur a appris la nouvelle de ses élèves, eux-mêmes choqués par cette expérience.

    Pascal G. s’occupe des cours généraux en langue bretonne dans le cadre du programme du ministère de l’Éducation, et doit également traiter « l’introduction à la géopolitique contemporaine » comme le veulent les programmes scolaires et ainsi évoquer notamment la situation actuelle en Russie. Les gendarmes d’Auray se sont employés à découvrir concrètement ce qu’il avait déclaré durant les cours d’histoire « au sujet de la Russie et de Vladimir Poutine ». Pour l’apprendre, ils ont soumis le 17 février six élèves du collège à un long interrogatoire.

    « J’ai d’abord fait un état des lieux de la Russie après la fin du communisme. J’ai expliqué les grandes lignes de la politique du président russe, Vladimir Poutine. Une politique qui a consisté à constituer une classe moyenne en Russie tout en s’appuyant sur le sentiment patriotique, après les années de crise de la présidence de Boris Eltsine », a expliqué le professeur, cité par le journal en ligne breton Breizatao.

    De même, il a évoqué les alliances entre la France et la Russie au XXe siècle, en 1914 et entre 1940 et 1945, et a traité des actions russes en Syrie et en Irak contre Daech aux côtés des forces armées françaises.

    « J’aborde l’histoire sur la base des faits, j’essaie d’expliquer la complexité des rapports géopolitiques afin de développer l’esprit critique des élèves. Je ne me prononce pas sur le bien-fondé ou non des actions menées par une diplomatie », a-t-il résumé.

    Le professeur, soutenu par ses élèves, doit être lui aussi interrogé prochainement.

    Curieusement, de telles démarches de la gendarmerie interviennent suite à la décision des ministres de la Défense russe et français de conjuguer leurs efforts pour combattre le groupe terroriste Daech en Syrie.

    source: https://fr.sputniknews.com/france/201603041023118736-cours-russie-eleves-interrogatoire/

    http://reseauinternational.net/la-gendarmerie-se-lance-dans-le-controle-des-connaissances-des-eleves/

     


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    Manuel Valls, l’homme de fer du MEDEF

    Par Nicolas Bourgoin

    Joël Moreau, un militant et responsable local de la CGT a été condamné ce vendredi à 250 euros d’amende plus 500 euros avec sursis, pour « outrage » envers des forces de l’ordre et le Premier ministre à l’occasion d’une manifestation à Mulhouse (Haut-Rhin). Le syndicaliste, après avoir passé 48 heures en garde à vue, comparaissait en procédure de reconnaissance préalable de culpabilité. Quels faits lui étaient reprochés ? Avoir « haussé la voix, dénoncé le projet de loi, les attaques contre les acquis sociaux  » dans le cadre de la manifestation organisée devant une agence Pôle emploi où avait lieu la visite gouvernementale.

    Cette criminalisation de la parole syndicale rappelle évidemment l’épisode Goodyear où l’on a vu huit salariés accusés de séquestration condamnés à des peines de prison ferme, fait inédit dans l’histoire des luttes sociales des dernières décennies. L’objectif de ce coup de force politique étant clairement d’intimider les salariés qui voudraient défendre leur outil de travail, enjeu crucial à l’heure où les « plans sociaux » se multiplient. Rappelons qu’un an auparavant, le Premier Ministre avait déjà fait échouer un précédent mouvement social d’Air France en refusant la mise en place d’un médiateur déclarant que cette grève « insupportable » devait s’arrêter et s’en prenant à « l’attitude égoïste » des pilotes grévistes. Cette répression sociale tous azimuts s’inscrit plus généralement dans une logique de confrontation brutale avec le monde du travail comme le montre le projet de loi El Khomri visant à exaucer les voeux les plus fous du MEDEF sur le dos des salariés.

    Et pour faire ce sale boulot de casse des acquis sociaux, Manuel Valls est bien l’homme de la situation. Faible avec les forts et fort avec les faibles : la cible de son autoritarisme outrancier est claire : au-delà des syndicalistes en lutte, tous ceux qui osent contester la politique catastrophique du gouvernement socialiste.

     

     

    Les temps sont durs pour les contestataires. En prélude à la visite ministérielle, Bernard Mezzadri, un maître de conférences de l’université d’Avignon s’était fendu, en mai  2015, d’un mail ironique sur la liste de discussion interne réservée aux enseignants-chercheurs  : « J’espère qu’en cette grande occasion, la délégation de l’université comptera suffisamment de "blancos" (et pas trop de basanés), afin de ne pas donner une trop mauvaise image de notre établissement ». Dénoncé à la justice par le recteur et le président de l’université, Bernard Mezzadri a vu sa boutade prise au pied de la lettre par le procureur de la République au motif qu’il aurait « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Un bel exemple d’inversion accusatoire… et un message clair envoyé à la communauté universitaire : pas une tête ne doit dépasser.

    Manuel Valls, toujours droit dans ses bottes, était en visite à Moirans, deux semaines après les violentes émeutes qui avaient agité la ville. Son « message de fermeté » a bien été présent mais pas là où on l’attendait : alors que celles-ci n’ont donné lieu à aucune interpellation, faisant pourtant de lourds dégâts (pas moins d’une trentaine de voitures incendiées dont certaines jetées sur les voies SNCF, la gare ainsi qu’un restaurant dévastés, la chaussée gravement endommagée), un jeune homme ayant osé faire le geste de la quenelle au Premier Ministre a été interpellé par la gendarmerie. Poursuivi pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, il encourt une peine de six mois de prison et 7.500 euros d’amende.

    Enfin, le monde du travail côté petit entrepreneur n’est pas oublié : lors de l’université d’été du PS de l’été 2014, Franck Gavoux avait profité de la venue de Manuel Valls pour l’interpeller sur ses promesses non tenues ce qui avait valu à ce petit patron, vice-président du collectif « Sauvons nos entreprises », d’être ceinturé et interpellé par la police. Le tribunal correctionnel de La Rochelle l’avait relaxé après avoir regardé les deux vidéos mais le procureur de la République (qui représente l’État), avait fait appel. Lors du second procès, Franck Gavoux a finalement été condamné à 300€ d’amende pour outrage, un euro symbolique de dommages et intérêt et 800€ au titre des frais d’avocat.

    Syndicalistes ou simples citoyens se voient poursuivis par la justice pour un mot de trop. Cet acharnement révèle la fébrilité du pouvoir face à la contestation sociale montante dont la mise en place de l’état d’urgence prolongé est un autre symptôme. Coincé entre les diktats de Bruxelles, la crise financière et les exigences toujours plus fortes du grand patronat, le gouvernement n’a guère de marge de manœuvre et sa politique démontre chaque jour son impuissance à satisfaire les attentes des classes populaires. L’autoritarisme est bien la marque d’un pouvoir en panne de légitimité.

    Le vrai visage de Manuel Valls, sur E&R :


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    Elections USA: Volonté de changement avec Trump, Sanders...

    jeudi 3 mars 2016

    Etats-Unis : le message d’espoir des primaires

    On peut ne retenir des résultats de mardi que les victoires d’Hillary Clinton et Donald Trump, qui semblent s’imposer dans la course à l’investiture. Mais on peut aussi voir dans les résultats une profonde, mais aussi salutaire, volonté de changement des électeurs qui bousculent l’ordre établi.

     

     

     

    Nouvel uppercut pour les élites politiques

     

    Côté démocrate, alors que lors des premières élections, malgré trois victoires, Hillary Clinton était présentée comme en grande difficulté, son succès dans sept Etats contre quatre pour son adversaire, en fait la grande vainqueur. Pourtant, son adversaire n’est pas défait et il continue la lutte, un résultat étonnant tant il semble loin du centre politique du pays, à moins justement qu’il n’ait contribué à le déplacer. Car son programme (mise en place d’un taux d’imposition sur le revenu maximal de 67% - comparable à celui des années 1970-, universités gratuites et déprivatisation de la Sécurité Sociale) le place à gauche de la politique que mène la gauche pseudo radicale de Syriza en Grèce. On peut y voir le signe d’un grand basculement idéologique de la jeunesse aux Etats-Unis, où Bernie Sanders triomphe.

     

    Côté républicain, la panique semble s’emparer des dirigeants du parti, qui ne savent plus à qui se donner pour faire barrage à Donald Trump, qui gagne lui aussi 7 Etats, contre deux à Ted Cruz et 1 à Marco Rubio. Ce faisant, les électeurs des primaires envoient un véritable message de révolte contre leurs dirigeants puisque Ted Cruz n’est pas plus tendre que Donald Trump à leur égard. Son succès est intéressant car il tient un discours plus complexe qu’il n’y paraît. S’il est conservateur sur les questions de société, avec sa proposition de construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, en revanche, sur l’économie, il est presque centriste, tenant un discours plus équilibré que les autres républicains, comme l’avait noté Paul Krugman, qui l’avait jugé plus raisonnable et progressiste.

     

    Donald Trump tient également un discours très protectionniste, dénonçant, à raison, les conséquences de l’ouverture aux produits venus de Chine, et proposant la mise en place de droits de douane à 45% ! Mardi, Il a aussi déclaré qu’il va « créer des millions d’emplois ici en faisant en sorte par exemple qu’Apple fabrique ses IPhone en Amérique et pas en Chine », reprenant les raisonnements du Brésil et de l’Argentine, qui ont souvent imposé aux multinationales d’y construire des usines pour y vendre, ou plus généralement, de ce que fait une bonne partie de l’Asie. Ce faisant, outre le fait de gagner la primaire républicaine, il pourrait devenir un adversaire redoutable pour Hillary Clinton, même si sa popularité auprès des femmes, des dits hispaniques et des noirs représente un atout non négligeable.

     

    Bien sûr, les outrances de Trump ne donnent envie qu’il s’installe à la Maison Blanche, mais finalement, face à une Hillary Clinton qui ne changerait pas grand chose (ses idées pour financer les études supérieures sont effarantes), on en viendrait presque à se dire qu’il est un choix plus raisonnable.

    http://www.gaullistelibre.com/2016/03/etats-unis-le-message-despoir-des.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+gaullistelibre+%28Blog+gaulliste+libre%29

     

    Et Bernie Sanders ?

    http://reseauinternational.net/le-mouvement-fantome-de-bernie-sanders/

     

     


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    L’étreinte mortelle

    de l’empire du mal

    sur le monde

    L’étreinte mortelle de l’empire du mal sur le monde

    par Paul Craig Roberts

    J’ai dans mes archives deux ou trois articles qui présentent

    au lecteur l’ouvrage important de John Perkins,

    « Les Confessions d’un assassin financier ». Un assassin

    financier est un agent qui vend un plan économique ou un

    grand projet de développement aux dirigeants d’un pays

    en voie de développement, en les convaincant que l’emprunt

    de grandes sommes d’argent auprès d’établissements

    financiers des Etats-Unis en vue de financer ledit

    projet permettra d’élever le niveau de vie de leur pays.

    L’emprunteur reçoit l’assurance que le projet

    augmentera le produit intérieur brut et les

    revenus fiscaux, augmentations qui lui permettront

    ensuite de rembourser l’emprunt.

    Mais le plan est en fait conçu de manière à

    surestimer les revenus annoncés, afin que le pays

    ainsi endetté ne puisse payer le capital emprunté

    et les intérêts. Ces plans reposent, pour reprendre les

    termes de Perkins, sur « des analyses financières

    déformées, des projections exagérées et une comptabilité

    falsifiée ». Et si l’interlocuteur n’est pas dupe, l’affaire se

    conclut à coup de « menaces et [de] pots-de-vin ».

    Etape suivante de la supercherie : le Fonds monétaire

    international entre en scène. Il explique alors au pays endetté

    que lui, le FMI, sauvera sa notation financière en lui

    prêtant l’argent grâce auquel il pourra rembourser ses

    créditeurs. Mais il ne faut pas y voir une quelconque

    forme d’aide : au lieu de devoir de l’argent aux

    banques, le pays doit simplement de l’argent au FMI.

    Pour rembourser sa dette, il doit alors consentir à un plan

    d’austérité et accepter de vendre des ressources

    nationales à des investisseurs privés. Par austérité,

    il faut entendre : réduction des retraites, des

    services sociaux, des emplois et des salaires, les

    économies de budget réalisées servant à rembourser

    le FMI. Quant à la privatisation, elle consiste

    en la vente des infrastructures publiques et des

    ressources pétrolières et minérales, toujours pour

    rembourser le FMI. En outre, l’accord impose souvent

    un engagement à se ranger aux côtés de Washington

    lors des votes à l’ONU et d’accepter l’installation de

    bases militaires étatsuniennes.

    De temps à autres, le dirigeant d’un pays refuse le plan

    ou les mesures d’austérité et de privatisation. Si les

    pots-de-vin ne marchent pas, les Etats-Unis dépêchent

    alors les chacals : des tueurs qui éliminent l’obstacle

    au processus de pillage.

    Le livre de Perkins a fait sensation. Il montrait que

    l’aide que les Etats-Unis prétendaient apporter à des

    pays plus pauvres n’était qu’un prétexte dissimulant des

    manœuvres pour piller ces mêmes pays. L’ouvrage s’est

    vendu à plus d’un million d’exemplaire et est resté 73

    semaines sur la liste des meilleures ventes du New York Times.

    Il a aujourd’hui fait l’objet d’une réédition augmentée de

    14 chapitres et d’une liste de 30 pages répertoriant

    les activités des « assassins » entre 2004 et 2015.

    New Confessions Economic Hit Man

    Perkins y explique que, malgré ses révélations, la

    situation est pire que jamais et s’est même étendue au

    monde occidental. Les populations de l’Irlande, de la

    Grèce, du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie

    et des Etats-Unis eux-mêmes sont maintenant

    victimes des pillages orchestrés par les assassins

    financiers.

    L’ouvrage de Perkins montre que les Etats-Unis n’ont

    d’« exceptionnel » que la violence débridée qu’ils

    exercent contre ceux qui se mettent en travers de

    leur route. L’un des nouveaux chapitres raconte

    l’histoire de France-Albert René, le présiden

    t des Seychelles, qui menaçait de révéler l’éviction

    illégale et inhumaine des habitants de Diego Garcia

    par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Washington

    comptait en effet transformer l’île en base aérienne

    à partir de laquelle elle pourrait bombarder le

    s pays réfractaires du Moyen-Orient, d’Asie et d’

    Afrique. Les Etats-Unis envoyèrent une équipe de

    chacals assassiner le président des Seychelles, mais

    le plan fut déjoué. Tous les tueurs, sauf un, furent

    capturés, jugés et condamnés à la peine capitale ou à

    la prison, mais un pot-de-vin de plusieurs millions de

    dollars versé à René leur permit de retrouver la liberté.

    Le président seychellois avait quant à lui reçu le message,

    et il rentra dans le rang.

    Dans l’édition originale de son livre, Perkins raconte

    comment les chacals ont planifié des accidents

    aériens pour se débarrasser du trop peu docile

    président du Panama, Omar Torrijos, et du tout aussi

    réfractaire président de l’Equateur, Jaime Roldós

    Aguilera. Quand Rafael Correa est devenu président

    de l’Equateur, il a refusé de payer certaines

    dettes illégitimes amoncelées sur le dos de l’Equateur,

    a fermé la plus grande base militaire étatsunienn

    e d’Amérique latine, a imposé la renégociation

    des contrats d’exploitation pétrolière, a ordonné à

    la banque centrale d’utiliser des fonds mis en dépôt dans

    des banques des Etats-Unis pour financer des projets

    nationaux et s’est constamment opposé au contrôle

    hégémonique de Washington sur l’Amérique latine.

    Correa faisait ainsi figure de candidat tout désigné au

    renversement ou à l’assassinat. Cependant, Washington

    venait juste de fomenter un coup d’Etat militaire

    pour renverser le président démocratiquement élu du

    Honduras, Manuel Zelaya, dont les politiques

    privilégiaient le peuple hondurien plutôt que

    des intérêts étrangers. Craignant que deux

    coups d’Etat militaires successifs dirigés

    contre des présidents réformistes ne semblent

    suspects, la CIA se tourna vers la police

    équatorienne pour se débarrasser de Correa.

    Menée par un diplômé de l’Ecole militaire des

    Amériques [1], la police tenta de renverser le

    président équatorien, mais l’initiative fut matée

    par l’armée. Cependant, Correa avait reçu le

    message : il fit marche arrière sur ses

    politiques à l’égard des compagnies pétrolières

    des Etats-Unis et annonça la mise aux enchères

    de vastes portions de la forêt tropicale équatorienne

    à ces mêmes compagnies. Il ferma également la

    Fundacion Pachamama, une organisation qui luttait pour

    protéger la forêt tropicale équatorienne et les populations

    indigènes, et avec laquelle Perkins s’était associé

    après avoir quitté ses fonctions d’assassin financier.

    Cependant, en matière de pillage, les banques occidentales

    soutenues par la Banque mondiale sont bien pires que

    les compagnies pétrolières et forestières. Perkins

    explique ainsi que « ces trente dernières années,

    soixante des pays les plus pauvres au monde ont

    versé quelque 550 milliards de dollars en

    remboursement d’un capital emprunté de

    540 milliards et des intérêts associés, et

    doivent encore la somme monstre de 523

    milliards de dollars. Les dépenses liées au

    remboursement de la dette dépassent celles

    consacrées à la santé et à l’éducation dans ces pays,

    et représentent 20 fois le montant des aides annuelles

    qu’ils reçoivent de l’étranger. En outre, les projets de

    la banque mondiale ont des répercussions perverses

    jamais évoquées sur certaines des populations

    les plus pauvres de la planète. On estime ainsi qu’

    au cours de la dernière décennie, ces plans

    on chassé de chez eux quelques 3,4 millions

    de personnes. Les gouvernements de ces pays battent,

    torturent et exécutent les opposants aux projets de la

    banque mondiale ».

    Perkins évoque encore la façon dont Boeing a floué les

    contribuables de l’Etat de Washington. A coups de lobbying,

    de dessous-de-table et de menaces de délocalisation

    de ses sites de production vers un autre Etat, Boeing a

    réussi à obtenir un allégement fiscal de la législature

    d’Etat. Quelques 8,7 milliards de dollars sont ainsi

    restés dans les caisses du groupe au lieu d’être consacrés

    à la santé, à l’éducation ou à d’autres services sociaux.

    Les aides massives votées en faveur des grandes entreprises

    représentent une autre forme d’extraction de rente et

    d’activité des assassins économiques.

    Perkins a la conscience lourde et souffre encore

    de son rôle en tant qu’assassin économique pour l’empire

    du mal, lequel s’attelle aujourd’hui à déposséder

    les citoyens des Etats-Unis. L’auteur a fait son possible

    pour se racheter, mais souligne que le système

    d’exploitation s’est multiplié de nombreuses fois,

    jusqu’à devenir si répandu qu’il n’a même plus besoin

    d’être caché. Il écrit ainsi :

    « L’un des changements majeurs observés dans le

    système des assassins économiques est qu’aujourd’hui

    il est également à l’œuvre aux Etats-Unis

    et dans d’autres pays économiquement développés.

    Il est partout. Et il existe de nombreuses autres variantes

    de chacun de ces instruments. Il y a des centaines de

    milliers d’autres assassins économiques dispersés dans

    le monde. Ils ont créé un véritable empire planétaire

    et œuvrent aussi bien au grand jour que dans l’ombre.

    Ce système est aujourd’hui si largement et si

    profondément établi qu’il est devenu la façon

    normale de faire des affaires et que la plupart des

    gens n’y voient plus rien d’alarmant ».

    Les populations ont à tel point été saignées

    à blanc par les délocalisations d’emplois et

    l’endettement, que la demande des consommateurs

    ne permet plus de faire de profits. Le capitalisme

    a donc entrepris d’exploiter le monde occidental

    lui-même. Face à la montée des résistances, le

    système des assassins économiques s’est doté

    d’armes telles que « le PATRIOT Act, la militarisation

    des forces de police, un vaste arsenal de nouvelles

    technologies de surveillance, l’infiltration et le

    sabotage du mouvement Occupy, ainsi

    que le développement spectaculaire des prisons

    privées ». Le processus démocratique a été dévoyé

    par l’arrêt Citizens United [2] de la Cour suprême et

    d’autres décisions judiciaires, mais aussi du fait de

    comités d’action politiques financés par des grandes

    entreprises, ou d’organisations comme l’American

    Legislative Exchange Council [3], financée par le

    « One Percent » [4]. Des armadas d’avocats,

    de lobbyistes et de consultants en stratégie sont

    engagées en vue de légaliser la corruption, tandis que

    des journalistes de petite vertu font des heures

    supplémentaires pour convaincre une opinion naïve

    que les élections sont autre chose qu’une mise en

    scène et témoignent du bon fonctionnement de la

    démocratie.

    Dans un article paru le 19 février 2016 dans OpEdNews,

    Matt Peppe rapporte que la colonie étatsunienne

    de Porto Rico est actuellement envoyée droit à la ruine afin

    de satisfaire ses créditeurs étrangers.

    Puerto Ricans Suffer as Creditors Feast on Debt Colony

    By Matt Peppe, OpEdNews Op Eds 2/19/2016]

    L’aéroport de l’île a été privatisé, de même que les

    principales voies routières, qui ont été cédées pour un bail

    de 40 ans à un consortium formé par un fonds

    d’investissement d’infrastructure détenu par Goldman

    Sachs. Les Portoricains paient désormais des entreprises

    privées pour utiliser des infrastructures construites

    avec l’argent des contribuables. Récemment, les

    taxes sur les ventes portoricaines ont été augmentées

    de 64 %, pour atteindre 11,5 %. Or une hausse des

    taxes sur les ventes équivaut à une hausse de l’inflation

    et entraîne une baisse des revenus réels.

    Aujourd’hui, la seule différence entre le capitalisme

    et le gangstérisme est que le capitalisme a réussi

    à légaliser ses activités d’extorsion et peut

    ainsi imposer des négociations plus dures

    que la Mafia.

    Perkins montre que cet empire du mal enserre le

    monde dans l’étreinte d’une « économie de mort ».
    Sa conclusion est que nous avons besoin d’une révolution

    pour « enterrer l’économie de la mort et donner le jour

    à l’économie de la vie ». N’attendez aucune aide

    de la part des politiciens, des économistes

    néolibéraux et des journalistes vendus.

    Paul Craig Roberts

    Notes

    [1] Ecole militaire gérée par le département de la

    Défense des États-Unis et dispensant une formation aux

    forces militaires et de police d’Amérique latine. Elle

    s’est notamment rendue célèbre pendant la guerre

    froide pour son enseignement des techniques de

    contre-insurrection, principalement dans une optique

    de lutte contre le communisme, et pour avoir

    formé de nombreux militaires ayant pris part ensuite

    à des coup d’Etat dans la région (toutes les notes sont

    du traducteur).

    [2] L’arrêt Citizens United v. Federal Election

    Commission rendu en 2010 par la Cour suprême

    des Etats-Unis autorisait le financement des campagne

    s électorales par les entreprises.

    [3] Organisme conservateur à but non lucratif, composé

    de législateurs et de représentants du secteur privé, et

    visant à mettre en place des législations en faveur du

    libéralisme à l’échelle des Etats.

    [4] Comprendre, les 1 % des habitants les plus riches

    aux Etats-Unis, référence notamment au slogan

    « We are the 99% » (« Nous sommes les 99 % ») du mouvement Occupy Wall Street.

    Original en anglais : « The Evil Empire Has The World In A Death Grip »

    — Paul Craig Roberts

    Traduit de l’anglais pour El Correo de la dispora par : Arnaud Devin

    source: http://www.elcorreo.eu.org/L-etreinte-mortelle-de-l-empire-du-mal-sur-le-monde-Paul-Craig-Roberts

    http://reseauinternational.net/letreinte-mortelle-de-lempire-du-mal-sur-le-monde/

     

    Géopolitique, voir

    Le désordre du Monde: Prélude à une nouvelle recomposition du monde arabe


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  • Note d'eva: Si vous souhaitez parrainer un petit Palestinien, renseignez-vous auprès de l'association AFPS

    NB: J'ajoute ce lien,

    Netanyahu veut expulser vers Gaza les proches d’auteurs d’opérations

    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=289650&cid=22&fromval=1&frid=21&seccatid=18&s1=1

     

    Lettre d’information du 25 février au 2 mars 2016

    Boycott : Liberté pour l’action citoyenne

    Déjà 12500+ signatures ! Signez et partagez la pétition

    http://www.avaaz.org/liberte_boycott

    >>SIGNEZ ET PARTAGEZ

    #DroitAuBoycott

    A la suite de la condamnation de citoyens qui avaient appelé au boycott de produits israéliens, plusieurs personnalités ont lancé un appel pour la liberté de l’action citoyenne. Le journal Politis a publié leur texte. Signer la (...) 
     
    Une délégation de parlementaires belges en mission en Palestine s’est vu refuser le droit par Israël d’entrer à Gaza, a indiqué mardi sa présidente, la députée PS Gwenaëlle Grovonius. Les députés belges devaient se rendre à Gaza mardi, à l’invitation de (...) 
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    Le vendredi 26 février après avoir effectué 94 jours de grève de la faim, le journaliste palestinien Mohammed al-Qeeq a suspendu sa grève dans le cadre d’un accord annoncé par l’Association des Prisonniers Palestiniens. Il a été rejoint dans sa chambre (...) 

    Le PSCC condamne l’arrestation et l’attaque du Défenseur des droits de l’homme Farid Al-Atrash

    Comité de coordination de la lutte populaire (PSCC), 29 février
    Veuillez trouver ci joint la déclaration du Comité de coordination de la lutte populaire (PSCC) concernant l’arrestation aujourd’hui, dans la ville d’Hébron, au cours d’une manifestation non violente, de l’un de nos défenseurs des droits de l’homme, (...) 
    Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le mouvement de gauche dont M. Nayef était un cadre, a estimé dans un communiqué, citant la famille Nayef, qu’il s’agissait d’"un assassinat". Le Palestinien Omar Nayef, qui s’était évadé en (...) 
    Plus de 500 Palestiniens ont été déplacés en raison des démolitions depuis le début de 2016, dont la grande majorité en Cisjordanie. Israël a démoli 313 constructions palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est entre le 1er janvier et le 15 février (...) 
    Deux importantes organisations des droits de l’homme en Israël soutenues par l’UE publient ce mercredi un rapport sur les conditions de détention et d’interrogation de prisonniers palestiniens par le Shin Bet, le service de sécurité intérieur (...) 
    Ce samedi matin, partout sur le réseau du métro de Londres, des militants de London Palestine Action ont placardé des affiches critiquant les mesures d’apartheid israéliennes contre les Palestiniens. S’adressant à The Electronic Intifada, un militant (...) 
    Deux éminents historiens israéliens ont déclaré que l’occupation est la cause du soulèvement palestinien en cours et non une incitation (à la révolte), comme le prétend Israël, et ont confirmé dans leur entretien avec la chaine Al-Jazeera, l’efficacité (...) 
    En opérant une discrimination contre les habitants de Gaza, les autorités jordaniennes divisent les réfugiés ; un moyen de soumettre les plus de 2,4 millions de Palestiniens vivant dans le royaume. AMMAN – La salle de réunion était pleine. Les (...) 
    Des familles palestiniennes ont mis en garde contre les subterfuges employés pour les forcer à céder à Israël leurs droits de propriété remontant à 1948. ACRE, Israël – Les dirigeants palestiniens en Israël ont prévenu qu’ils soupçonnent le gouvernement (...) 

    Quand Dieu désespère

    Uri Avnery, 27 février
    JUSTE APRÈS la fondation de l’État d’Israël, Dieu apparut à David Ben-Gourion et lui dit : « Tu as bien agi pour mon peuple. Formule un vœu et je le réaliserai ! » « Je voudrais qu’Israël soit juif, démocratique et qu’il englobe tout le pays entre la (...) 
    Depuis le début du mois d’octobre 2015, une vague de violences secoue le Proche-Orient. Sur cette période, 27 Israéliens ont été tués, plus d’une centaine blessés dans des attaques menées par des Palestiniens. Dans le même temps, l’armée et la police (...) 
    Les nommés aux Oscars se voient offrir des voyages gratuits en Israël parce que Tel Aviv sent la pression croissante du mouvement BDS Seulement quelques-unes des stars nommées à la dernière édition des Oscars rentreront chez elles avec la statuette (...) 
    Un réel affrontement a lieu entre l’armée israélienne et le gouvernement au sujet de l’introduction de la loi judaïque dans les règles de conduite de l’armée S’il nous fallait une preuve du caractère sinistre voire macabre que le discours public (...) 

    Lettre de Taoufiq Tahani à JC Cambadélis

    Taoufiq Tahani, Président de l’AFPS, 28 février
    Taoufiq Tahani a écrit le 24 février à JC Cambabélis, 1er secrétaire du Parti socialiste Monsieur le Premier secrétaire, Je dois vous faire part de mon indignation devant l’adoption le 16 février au Conseil de Paris de deux vœux condamnant la campagne (...) 

    BDS, Goodyear, même combat

    AFPS 63, 25 février
    Le 4 février à RIOM (63), 500 personnes sont venues soutenir les Goodyear, dont 5 militants AFPS 63 qui ont distribué 400 tracts "Libertés et Boycott" (voir tract ci-joint). Très bon accueil du tract, discussions et prises de (...) 

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    Lettre d’information de l’Association France Palestine Solidarité. Envoyée à 4 671 adhérents ayant une adresse de messagerie, à 4 816 inscrits à partir du site à la liste d’information, à 199 parrains d’enfants palestiniens et à 127 associations.


    Dans une volonté d’information large, afin que nos lecteurs puissent avoir des outils d’analyse de la situation en Palestine et aussi en Israël, l’AFPS traduit et publie des auteurs divers. L’opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle de l’AFPS.


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