• VERS UN EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE MONDIAL!

    VERS UN EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE MONDIAL !

    VERS UN EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE MONDIAL !

    Ces dernières semaines, beaucoup de signaux semblent indiquer que le monde se dirige vers un effondrement économique globalisé, qui risque d’être particulièrement violent.

      En effet, toutes les conditions de ce grand krach financier semblent être réunies, et des personnalités des plus compétentes s’alertent de cette situation, à l’image du prix Nobel d’économie Robert Shiller qui déclarait récemment que la bulle financière américaine était prête à exploser, et pourrait entrainer une crise bien plus grave qu’en 2008, rejoint par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schauble qui a lui aussi estimé que l’explosion de cette bulle financière pourrait être imminente. David Stockman économiste reconnu outre atlantique affirme quant à lui que l’économie mondiale se trouve désormais dans une phase de «crack-up» («disjoncter») et Martin Armstrong autre expert américain, connu pour ses prédictions dans le domaine de la finance, prévoit qu’une crise des dettes souveraines va éclater dans le monde entier en octobre 2015…Bref, la liste des cassandre annonçant le cataclysme est suffisamment longue pour prendre très au sérieux la situation actuelle.

    Il n’est pas innocent que les banques centrales européennes retirent leur or de la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED), dont les stocks de métaux précieux ont beaucoup diminué ces derniers temps. En effet, l’Allemagne a été le premier pays à avoir réclamé une partie de ses lingots d’or confiés à la F.E.D de New-York. Les Pays-Bas et l’Autriche ont suivi son exemple. On sait aussi que la Chine et l’Inde raflent actuellement l’or physique à la bourse de Londres où il est désormais quasi impossible de trouver de l’or physique. Sachant que le métal précieux est la valeur refuge par excellence en cas de crise, on se rend compte que toute cette agitation autour de l’or n’augure rien de bon pour l’avenir.  

     Les raisons de cette future catastrophe sont connues de tous les initiés, bien que les politiciens et les financiers continuent de nier l’évidence, probablement pour cacher leurs responsabilités. Ils se concentrent principalement sur le maintien de la confiance dans le système, et non sur la résolution des problèmes et assurent que la croissance est là, que la reprise de l’économie arrive et que les mesures prises par le gouvernement vont relancer l’emploi.

    Il ne faut pourtant pas être un grand expert en économie pour se rendre compte que le marché boursier est totalement déconnecté de l’économie réelle. Phénomène qui s’observe à la bourse, quand mille fois plus d’argent circule en une année que toute la production mondiale n’en représente.

    Cette économie capitaliste engendre une fausse valorisation et des profits virtuels, (matérialisés par le crédit), de la monnaie inexistante (car ne reposant sur aucune valeur tangible), et provoque une dette mondiale monstrueuse, s’élevant désormais à 200.000 milliards de dollars, soit 300% du PIB de la planète….

     C’est en cela que la crise économique du capitalisme est systémique, et que fatalement, un colossal ajustement boursier, bancaire, financier et monétaire aura lieu, renversant cette fraude de l’accumulation de richesse inexistante.

     Les élites politiques ont commencé à anticiper la crise et au cours des 24 derniers mois, le Canada, Chypre, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, le Royaume-Uni, et maintenant l’Allemagne ont mis en œuvre toute la législation qui leur permettrait d’abord de geler et ensuite de saisir les avoirs bancaires au cours de la prochaine crise.la France ne devrait pas tarder à prendre la même direction, et déjà le paiement en liquide vient d’être abaissé à 1000 euros concernant les achats chez les commerçants.

     L’exemple de ce qui s’est passé à Chypre, où tout le système a été déséquilibré en un week-end, est éloquent, en cela que ce petit pays a fourni au monde un modèle de ce qui risque probablement d’être un phénomène mondial.

    Ainsi, bien qu’il soit difficile de donner une date exacte, il semble inéluctable que l’on se dirige vers un effondrement économique qui du fait de la globalisation touchera l’ensemble de l’humanité. Lorsque les difficultés financières rencontreront les difficultés sociétales la situation sera alors explosive et débouchera fatalement sur des violences entre communautés et entre nations.

    Tout en ne souhaitant pas cette situation, le Parti Anti Sioniste appelle nos concitoyens à se préparer à une éventuelle crise économique majeure. Des mesures simples peuvent déjà être prises comme stocker les ressources nécessaires pour tenir plusieurs mois (alimentation, médicaments, produits d’hygiène, etc.) et investir ses économies en or ou en argent, valeurs refuges en cas de dislocations de la monnaie. De même, développer des réseaux de solidarités et s’installer en zone rurale pour ceux qui le peuvent, afin de s’éloigner des centres urbains plus exposés aux grands mouvements sociaux. (1, note d'eva)

    Il est temps que le peuple comprenne les enjeux de ce qui se prépare et prenne la situation en main en exigeant le retour à une économie saine où le capital serait au service de l’humain et non pas l’inverse.

    Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

    Yahia Gouasmi
    Président du Parti Anti Sioniste
    © http://www.partiantisioniste.com/?p=9243
     
    (1) Note d'eva. C'est exactement ce que je pense :
    Nouvelle vidéo de Chantal Dupille (eva R-sistons), Adieu la France Bonjour un autre monde

     

     

    Nouvelle vidéo de Chantal Dupille (eva R-sistons), Adieu la France labo...


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  • Diana Johnstone : «La campagne américaine de dénigrement de la France semble avoir terrifié Paris»

    Le président français François Hollande et la secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton Source: Reuters
    Le président français François Hollande et la secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton
     

    Universitaire, journaliste et écrivaine américaine Diana Johnstone vient de publier le livre Hillary Clinton : la reine du chaos. RT France s’est entretenu avec l’auteur au sujet du dossier syrien et le rôle que peuvent y jouer la Russie et les USA.

    RT France : Dans votre livre, vous étudiez plusieurs interventions américaines dont les guerres en Irak et en Libye. A quel point le scénario syrien ressemble-t-il aux autres guerres menées par les Etats-Unis ?

    Diana Johnstone : Depuis la guerre du Kosovo contre la Serbie en 1999, on voit des variations du même scénario : en Irak, en Libye et maintenant en Syrie. Sous un prétexte ou un autre, les faiseurs d’opinion occidentaux proclament un état d’urgence dans le pays ciblé, dû aux agissements d’un «dictateur» qui «doit partir». En Syrie, comme en Libye et au Kosovo, l’OTAN soutient militairement un groupe de rebelles sans trop se préoccuper de ses antécédents criminels ou de ses objectifs réels, en présentant ses membres comme des «victimes» qui souhaitent installer «la démocratie». Après des bombardements humanitaires, le pays ainsi «sauvé» sombre dans le chaos.

    RT France : Est-ce une guerre gagnée pour les Etats-Unis ?

    D.J. : La caractéristique principale de ces guerres menées par les Etats-Unis est qu’elles ne sont ni gagnées ni perdues, dans le sens que l’on atteint jamais «la démocratie» proclamée comme objectif. On casse une société, produisant un désordre ingérable dont l’un des résultats est de provoquer des flots de réfugiés qui déferlent aujourd’hui sur l’Europe. C’est vrai, même pour la première guerre de la série. Sait-on que le deuxième plus grand nombre de demandeurs d’asile en Europe depuis des mois sont les Albanais du Kosovo, qui fuient leur pays «libéré» par l’OTAN ?

    RT France : Quel est donc l’objectif de ces guerres ?

    D.J. : Le véritable objectif de ces guerres n’est que négatif. Il ne s’agit pas de créer des démocraties et de défendre les droits de l’homme, mais de détruire un pays qui ne correspondrait pas aux impératifs de l’hégémonie américaine.

    En 2003, la France a eu le courage, applaudie par la plupart des pays du monde, de refuser la guerre américaine qui a détruit l’Irak, guerre qui a fait le lit du soi-disant «Etat Islamique». Malheureusement, la campagne américaine de dénigrement de la France semble avoir terrifié Paris et incité les dirigeants qui ont succédé à Chirac à rentrer dans le rang.  

    RT France : Le désaccord entre la Russie et les Etats-Unis sur le dossier syrien dure depuis déjà plus de trois ans. Pourquoi est-ce que la position russe de soutenir el-Assad au nom de la lutte contre l’EI n’est pas prise en considération par l’Occident ? Est-ce que les Etats-Unis et la Russie peuvent trouver à un consensus ?

    D.J. : L’accord sur les armes chimiques syriennes a donné la preuve que la coopération entre les Etats-Unis et la Russie pourrait bien fonctionner, et qu’elle pourrait être la base d’un accord pour sauver la Syrie du chaos qui la détruit. C’est pour cela que le «Parti de la Guerre» à Washington a tout de suite mis le paquet pour diaboliser Vladimir Poutine et bloquer le chemin de la paix. Si j’ai écrit un livre sur Hillary Clinton, c’est parce qu’elle est la candidate préférée de ce Parti de la Guerre qui traverse les partis politiques Démocrate et Républicain et qui dirige en coulisses la politique étrangère américaine. Là où le Président Obama hésite parfois, Hillary Clinton se montre empressée, par exemple pour armer les rebelles syriens soi-disant «modérés» contre el-Assad. Aux Etats-Unis, on commence à reconnaître à quel point cette femme est dangereuse, mais en France, on ne le comprend pas du tout. Mon livre l’explique.

    RT France : Vous avez également écrit que les Etats-Unis exploitent la nostalgie anti-communiste et antirusse présentant Vladimir Poutine comme la «dernière incarnation du mal». Est-ce que cela fonctionne toujours ?

    D.J. : C’est moins une nostalgie qu’une habitude. On voit maintenant que le communisme a largement servi de prétexte pour être hostile à Moscou durant la Guerre froide. Le complexe militaro-industriel, dont je décris le rôle fondamental, a besoin d’ennemis pour se justifier. Il ne suffit pas de détruire de temps à autre un petit pays, il faut un adversaire de taille pour justifier les budgets faramineux du Pentagone. Puis, il y a l’objectif stratégique défini par Zbigniew Brzezinski, de tenir séparées la Russie et l’Europe occidentale, pour mieux dominer les deux.

    RT France : Est-ce que cela profite aux Etats-Unis ?

    D.J. : Demander si cela profite aux Etats-Unis suppose que la politique étrangère soit plus rationnelle qu’elle ne l’est. Regardez un peu le Congrès des Etats-Unis, où l’ignorance dispute la mauvaise foi. Le pouvoir de l’argent a corrompu le système politique américain, et notamment sa capacité à penser. Malheureusement, les Européens semblent toujours croire qu’il y a un bon pilote dans l’avion. 

    RT France : Selon vous Hilary Clinton personnifie «l’orgueil et l’exceptionnalisme américains». En quoi est-ce que c’est mal ?

    D.J. :  Tous les pays sont exceptionnels, et je voudrais qu’ils le restent dans un monde riche de diversité, au lieu d’être obligés de se calquer sur un seul modèle, tel que l’impose la globalisation à l’américaine. Mais l’exceptionnalisme américain est très spécial, car il ne se borne pas à la célébration des qualités du pays, qui sont réelles, mais aspire à faire la loi dans le monde entier. Il s’agit de l’idée selon laquelle les Etats-Unis sont le centre de vertu dans le monde, d’origine peut-être divine, et qui sont donc appelés à répandre cette vertu sur la planète, non pas par l’exemple, ce qui serait intéressant, mais par les armes. Cette conviction leur permet de ne voir les millions de morts, de blessés, de vies ruinées résultant de leurs guerres que comme des accidents regrettables d’une entreprise innocente et bien intentionnée. Et cet orgueil est accompagné par une peur maladive de «l’autre», que ce soient les «communistes», ou les «terroristes», vus comme les forces du Mal vouées à la destruction du centre du Bien. En cela, les Etats-Unis ressemblent beaucoup à leur protégé Israël. En passant, la candidature de Hillary Clinton est soutenue par le milliardaire israélien Haim Saban qui déclare sans gêne qu’il mettra autant de dollars qu’il le faut pour la faire élire à la présidence.

    RT France : Est-elle capable de remporter l’élection présidentielle ?

    D.J. : Elle est non seulement capable de remporter l’élection présidentielle de 2016, mais, depuis des mois elle est donnée comme la gagnante sûre et certaine. Sa campagne est très bien financée, ce qui compte avant tout dans les élections américaines. Le parti républicain en face n’offre qu’un spectacle pathétique de clowns minables. Son seul challenger démocrate jusqu’à présent, le vieux Sénateur du Vermont, Bernie Sanders, était peu connu et est considéré comme trop à gauche pour être pris au sérieux. Mais on vit dans un monde changeant et tout peut changer.

     

    Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

     

    http://francais.rt.com/opinions/7107-diana-johnstone-campagne-americaine-denigrement-france-terrifie-paris


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  • Hongrie: le Maïdan est en cours, la frontière doit sauter

    Note d'eva : Le gouvernement hongrois avec Viktor Urban est visé, trop conservateur, trop insoumis, trop indépendant, trop différent. Comme celui, hier, de Lech Kaczynski et plusieurs hauts responsables décédés dans un étonnant accident d'avion...

     
     
    La Hongrie avait annoncé qu'à partir du 15 septembre la frontière serait fermée pour les immigrés illégaux, qui risquent donc d'être arrêtés s'ils sont bien en situation irrégulière. Or, cette position est actuellement inacceptable au regard des lignes européennes dictées par l'Allemagne. Donc le verrou doit sauter. Après peu importe. Le principe est important: la frontière doit céder. Et l'on voit la même technique de Maïdan aux portes de l'Europe, justement pour faire sauter la porte. Voyons cela en images.
     


    Les autorités hongroises affirment que les personnes qui attaquent la frontière entre la Serbie et la Hongrie ne sont pas des migrants. Ils ne cherchent pas à passer pacifiquement, ils sont agressifs. C'est le fait de pouvoir passer en situation irrégulière qui semble étrangement être fondamental.
     
    Voici le début des émeutes:
     
     
     
    ou encore:
     
     
    Donc au premier rang, vous avez de jeunes gens, agressifs, masqués, qui provoquent les forces de l'ordre pour les faire réagir. Derrière, il y a les femmes et les enfants. Ils servent de caution. Les forces de l'ordre ne doivent pas pouvoir se défendre contre les premiers rangs, car sinon ils risquent de toucher ceux qui sont derrière. Et s'ils le font, les caméras sont prêtes pour montrer le visage des martyres et stigmatiser la politique de la Hongrie.
     
     
    Et en effet, ça dérape violemment. Le but est atteint. Et regardez sur cette vidéo là, vers la 17e seconde, vous voyez des tentes avancer à couvert pour protéger l'attaque. Ils furent formés, comme le furent ceux de Kiev. Les moyens étant adaptés au but à atteindre. Regardez:
     
     
    La Hongrie est montrée comme le pays agresseur, car des enfants sont touchés.
     
    Finalement, 150 blessés, oui c'est beaucoup. Et 30 policiers aussi furent touchés.
     
    La provocation semble très bien organisée. 
     
     
     
     
     
    Pourquoi faire brûler des pneus si vous voulez demander l'asile politique dans le pays que vous attaquez? Cane vous rappelle rien comme image de "manifestant pacifique"?
     
    Около 5 тысяч мигрантов на границе Хорватии с Сербией штурмуют поезда до Загреба
    Ici, environ 5000 migrants à la frontière de la Serbie avec la Croatie (ils y furent amenés par bus par les autorités serbes) prennent d'assaut un train
     
    Фото: GLOBAL LOOK press/Daniel Leal-Olivas.
    Ici, un groupe de migrants veut attaquer la frontière hongroise avec un tracteur
     
    Tout montre que le comportement des immigrés clandestins a beaucoup changé. Car si on peut les appeler migrants, ce ne sont certainement pas des réfugiés tant qu'ils n'en ont pas fait la demande et obtenus le titre (en moyenne 90% de refus), mais dans tous les cas ce sont des immigrés clandestins. Ce par ailleurs ils tiennent par dessus tout. Pour forcer la frontière. Avant, ils passaient discrètement par petits groupes, la nuit de préférence, pour ne pas être remarqués par la police. Maintenant ils attaquent de jour, utilisant en protection les femmes et les enfants derrière eux. Quel courage messieurs! 
     
    Et ce qui est intéressant, c'est que l'Etat, quel qu'il soit, ne doit pas réagir, sinon il a un Maïdan pour faire sauter le verrou de la frontière. Faire sauter "l'Etat". Rappelez-vous la Macédoine, le verrou a sauté et l'on n'en parle plus. La Hongrie résiste, elle est sous le feu des projecteurs. 
     
    Et les journalistes ont fixé leurs objectifs dans un seul sens:
     
    Нелегальные мигранты штурмуют границу Венгрии
     
    Et du coup de sont ces images qui restent:
     
     
    Ce qui est également révoltant, c'est que les faibles sont cyniquement pris en otages, envoyés au combat sans avoir le choix. Ils sont utilisés. Mais ce n'est certainement pas indiqué dans le manuel du parfait petit migrant qui leur est distribué par une ONG européenne en Turquie, comme le révèle la chaine Sky news:
     
     
    L'ONG W2EU distribue gratuitement des guides permettant de savoir quel numéro appeler en cas de besoin d'assistance. En guise de conclusion:
     
    "Sur le site de w2eu, on peut lire « Nous accueillons tous les voyageurs ayant entrepris cette expédition difficile et souhaitons à tous un bon voyage, car la liberté de circulation est un droit de tous ! » (sic.)
    La rumeur court sur Internet que le guide de w2eu aurait été financé par l’Open Society Foundationde George Soros, un milliardaire américain d’origine juive hongroise qui a, entre autres projets avoués, celui de renverser Viktor Orbán dans son pays d’origine. Pour ce qui est de ce guide, je n’ai pas cependant trouvé d’article qui irait au-delà de la simple accusation, même si l’on voit la fondation de George Soros apparaître dans la même nébuleuse d’organisations internationalistes et immigrationnistes qui promeuvent la suppression des frontières extérieures de l’Union européenne et qui donnent des conseils aux gens qui voudraient y venir, légalement ou illégalement.
    C’est ainsi que des organisations basées et financées en Europe et en Amérique du Nord alimentent le business lucratif des passeurs en Turquie qui fonctionnent comme de véritables agences de voyage, comme le révèle  cette toute récente enquête du Daily Mail. Des « agences de voyage » qui incitent elles aussi les musulmans du Moyen-Orient à « Venir en Europe et vivre comme des rois ».
    Que dire ... des masses humaines comme nouvelle arme. Des hommes qui utilisent femmes et enfants dans leur combat. Que peut-on en dire encore? Est-il vraiment devenu nécessaire d'en dire quelque chose? La condamnation n'est-elle plus naturelle?
     
     

    2 commentaires:

    1.  

      Oui mais Orban a l'air nettement plus solide que Ianoukovitch, et le soutien de sa population reste entier.

       
       
    2.  

      Espérons que la Hongrie tiendra, en attendant, on se fait traiter de tous les noms quand on soutient ce que vous démontrez si magistralement... Merci de le faire.

       

      http://russiepolitics.blogspot.com.es/2015/09/hongrie-le-maidan-est-en-cours-la.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed:+RussiePolitics+%28Russie+politics%29

       

       

       


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    L'interview de Bachar el-Assad en sept points clés

    http://francais.rt.com/international/6920-linterview-bachar-el-assad-sept-points#.VfkKFO4eBLQ.twitter

    Bachar el-Assad © Capture d'écran, compte Twitter @Slatefr
    Bachar el-Assad
     

    Le président syrien a accordé une interview exclusive aux médias russes que vous pouvez retrouver en intégralité sur RT France. Voici l'essentiel résumé en sept points :

    Sa parole est distillée au compte-goutte. Pourtant, le président syrien a accordé une interview exclusive à plusieurs médias russes dont RT. Daesh, l'Occident, la crise migratoire, la politique. Bachar el-Assad s'est confié comme rarement. Alors que vous pouvez retrouver l'intégralité de l'échange sur notre site, nous vous avons préparé un résumé avec l'essentiel en 7 points clés. 

     

    La carte de la présence de Daesh dans le monde
    La carte de la présence de Daesh dans le monde

     

    Sur Daesh 

    «Ils représentent la troisième phase de la politique et du poison idéologique de l'Occident. L'Etat islamique est destiné à parachever ses objectifs politiques. Les Frères musulmans, au tournant du siècle dernier, constituaient une première phase. La deuxième a pris place avec Al-Qaïda luttant contre l'Union Soviétique en Afghanistan. Daesh, le front Al-Nosra et tous ces groupes extrémistes représentent la troisième phase. Qui sont les terroristes de l'Etat Islamique ? De tous ces groupes ? Ils sont simplement des extrémistes produits par l'Occident.»

    Sur la crise des migrants

    «Bien sûr que l'Europe est coupable. Elle est responsable parce qu'elle supporte le terrorisme comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises. Et elle continue de le faire et de couvrir les extrémistes. L'Europe continue de les appeler des modérés. Tous ces groupes présents en Syrie sont des extrémistes.»

     

    Source: Reuters

     

    Sur la coopération avec les Etats-Unis

    «Il n'y a pas le moindre contact ou la moindre coordination entre le gouvernement syrien et son homologue américain ni entre nos deux armées. Et tout cela parce qu'ils ne peuvent avouer, ne peuvent accepter que nous sommes la seule force capable de se battre contre l'Etat islamique sur le terrain.»

    Sur les pourparlers de paix

    «Le seul vrai pas concrêt a été réalisé durant la conférence Moscou 2 et pas à Genève ni durant Moscou 1. Et ce n'est qu'une étape parmi tant d'autres. Il n'y a pas eu de grandes avancées. C'est normal, c'est une crise d'une grande importance. Vous ne pouvez pas trouver de solutions en quelques heures ou même en quelques jours. Nous attendons le prochain pallier qui sera la conférence Moscou 3.»

     

    Sur sa vision de la politique

    «La mission principale de chaque politique ou gouvernement, président, Premier ministre, peu importe, c'est de travailler dans l'intérêt de son peuple et de son pays. Si une réunion ou une poignée de main avec qui que ce soit dans le monde peuvent être bénéfiques pour mon peuple, alors je dois le faire. Que cela me plaise ou non. Donc ce n'est pas à propos de moi, de ce que j'accepte ou de ce qui me plaît. C'est à propos d'agir dans l'intérêt supérieur de mon peuple et de mon pays. Alors oui, je suis prêt à faire n'importe quoi qui profite aux Syriens.»

    Source: Reuters

    Sur l'Occident

    «Tant que je serai à la tête du pays, ils continueront à supporter le terrorisme parce que leur objectif principal en Syrie et dans d'autres pays est de changer les présidents, les Etats ou comme ils disent, abattre les régimes. Pourquoi ? Parce qu'ils n'acceptent pas les partenaires et les nations indépendantes. Quel est leur problème avec la Russie ? Avec la Syrie ? Qu'ont-ils contre l'Iran ? Vous remarquerez qu'il s'agit là de trois pays indépendants. Ils veulent que certains dirigeants partent pour les remplacer par des individus qui agissent dans leurs intérêts et non dans celui de leurs peuples.» 

     

    Source: Reuters

    Sur ses erreurs

    «Dans chaque Etat des erreurs sont commises tous les jours. Mais elles ne justifient pas ce qui est arrivé. Si ces fautes sont la cause de tout cela, pourquoi ils n'encouragent pas les révolutions dans les Etats du Golfe, particulièrement en Arabie Saoudite qui ne connaît absolument rien de la démocatrie ? Je pense que la réponse est évidente.» 

     

    http://francais.rt.com/international/6920-linterview-bachar-el-assad-sept-points#.VfkKFO4eBLQ.twitter

     

     


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    Discours de François Hollande à l’ouverture de la semaine des ambassadeurs

    | Paris (France) | 25 août 2015

     

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    Monsieur le Premier Ministre,
    Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,
    Mesdames et Messieurs les Ministres,
    Mesdames, Messieurs les Parlementaires, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

    La France se prépare à accueillir la Conférence sur le climat et c’est le sujet qui anime vos travaux depuis lundi. Ce sera un événement majeur, il nous mobilise pleinement au plus haut niveau de l’État, mais aussi toutes les administrations, tous les acteurs publics et également tous les acteurs qui ont une responsabilité et ils sont nombreux.

    Nous avons le devoir de réussir parce que c’est un enjeu mondial, parce que c’est la France qui est le pays hôte de ce grand rendez-vous. Une fois encore notre diplomatie sous l’autorité de Laurent FABIUS est à l’initiative. Une fois encore notre pays par sa place, par son rôle, par son influence, est chargé de prendre part à une négociation décisive pour l’avenir de la planète.

    Mais la planète, elle n’est pas seulement menacée par le réchauffement climatique, elle est confrontée à un terrorisme qui n’a jamais atteint ce niveau de barbarie, ni cette gravité depuis des décennies.

    Notre pays a lui-même été frappé en janvier dernier. Il a su réagir avec sang-froid dans l’unité et il a été le bénéficiaire dans cette tragédie d’une solidarité internationale exceptionnelle parce que la France représente pour le monde entier la liberté.

    Nous sommes toujours exposés et l’agression qui s’est produite vendredi dans le Thalys Amsterdam-Paris qui aurait pu dégénérer dans un carnage monstrueux sans le courage de plusieurs passagers, notamment de militaires américains, que j’ai distingués hier, cette agression est une nouvelle preuve que nous devons nous préparer à d’autres assauts et donc nous protéger.

    Notre sécurité se joue d’abord à l’intérieur de nos frontières. C’est ce qui nous a conduits à décider l’opération Sentinelle qui mobilise, en plus des policiers, des gendarmes, 7.000 soldats. C’est ce qui justifie le renforcement des effectifs des services de renseignement et la modernisation de notre législation pour mieux agir dans le respect des libertés.

    C’est également nécessaire pour affronter les combattants étrangers et repérer, identifier, suivre les individus liés à la mouvance fondamentaliste.

    Notre sécurité se joue aussi à l’extérieur de nos frontières. Daech est le plus grand danger. Cette organisation contrôle un vaste territoire, en Syrie, en Irak, dispose de ressources importantes liées à des trafics de toutes sortes, à des ramifications sur l’ensemble du globe.

    Cette organisation enrôle, endoctrine, encadre pour tuer à une plus grande échelle. Les musulmans sont ses premières victimes en Irak, en Syrie, au Koweït, en Lybie, mais les minorités sont systématiquement pourchassées et martyrisées. C’est la raison pour laquelle j’ouvrirai dans quelques jours la Conférence sur les chrétiens d’Orient et les victimes religieuses et ethniques, organisée à Paris par Laurent Fabius.

    Daech détruit aussi les biens communs de l’humanité, à Palmyre, l’ancien directeur du site archéologique a été sauvagement décapité et dimanche dernier le temple de Baalshamin a été réduit en poussière.

    C’est la même intention, effacer toutes les traces de l’humanité, terroriser par les images, par les actes de terreur et d’horreur, montrer qu’il n’y a aucune limite à la barbarie. Là aussi, nous devons agir : dix ans après la signature de la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle, j’ai décidé de confier au président du Louvre, Jean-Luc Martinez, une mission sur la protection des biens culturels dans les conflits armés.

    La France prendra toutes les initiatives nécessaires pour mieux protéger les oeuvres et les sites et lutter aussi contre les trafics qui nourrissent le financement du terrorisme car derrière les destructions des sites culturels, il y a aussi un commerce qui suppose qu’il y ait des acheteurs, s’il y a des vendeurs.

    En Afrique, le terrorisme a pris le nom de Boko Haram. Il fait par ses exactions, par ses attentats suicides de nombreuses victimes, 10 000 depuis le début de l’année. Il y en avait eu 14.000 l’année dernière, des femmes, des enfants le plus souvent. Tous les pays de la région sont concernés, le Nigéria d’abord, le Cameroun, le Tchad, le Niger et nous leur devons une solidarité sans faille parce que ce sont des pays amis et parce qu’il en va aussi de l’équilibre de toute l’Afrique de l’Ouest.

    Dans quelques jours, je recevrai le nouveau président nigérian Buhari et je lui confirmerai que la France est prête à réunir tous les acteurs de la lutte contre Boko Haram comme nous l’avions fait il y a un an. Il s’agit de coordonner nos services, d’échanger nos informations, mais également de pouvoir agir communément dans la région. Le ministre de la Défense est suffisamment alerté de cette question pour savoir ce que nous avons à faire.

    L’intervention au Mali a été une démonstration. Oui, il est possible avec l’aide de l’Union africaine, des pays européens, de l’ONU, de faire reculer le terrorisme. Sous une forme différente, nous poursuivons avec l’opération Barkhane les mêmes objectifs, faire reculer le terrorisme.

    Mais nous appelons plus que jamais les Africains à la constitution d’une force d’intervention aussi rapide que possible. Nous sommes prêts à l’appuyer, à la soutenir, à la former et avec les pays européens, pour une part aussi à la financer.

    De même, nous mesurons l’enjeu que représente la Tunisie. C’est là qu’est né le Printemps arabe. C’est là qu’est menée une transition démocratique exemplaire et c’est là que le terrorisme a frappé aussi, au Bardo et à Sousse, pour priver ce pays ami des ressources touristiques qui sont indispensables à son économie.

    J’ai donc appelé les pays européens à aller encore plus loin que le partenariat de Deauville et à lui donner une dimension sécuritaire car nous ne pouvons pas laisser seul ce pays devant un ennemi qui est aussi le nôtre.

    Face au terrorisme le recours à la force est nécessaire, c’est ce qui m’a conduit à solliciter nos forces armées pour le Mali, et à prendre part à la coalition en Irak.

    Le niveau élevé de la menace qui ne veut pas baisser de sitôt, nous a conduit également à revoir la loi de programmation militaire, de consacrer encore davantage de moyens, y compris dans cette période de contraintes budgétaires. Et de faire en sorte que nous puissions doter de matériels et aussi de moyens humains nos forces armées pour une durée longue.

    Parce que pour que la France soit toujours à l’initiative, il faut deux conditions. Prendre les responsabilités lorsque la situation l’exige et avoir les capacités. On peut vouloir mais si on ne peut plus, quel est alors le sens de l’action politique ou de la parole publique ? Il nous faut donc avoir les moyens de notre responsabilité.

    Mais en même temps l’engagement militaire ne sera jamais à lui seul suffisant, car le terrorisme se nourrit du chaos politique. Ainsi il revient à notre diplomatie de trouver des voies de sortie aux crises que nous connaissons.

    En Syrie, le monde a mis beaucoup de temps à réagir, trop de temps. À l’été 2012 la France avait donné l’alerte, et s’était d’ailleurs dès le départ, déclarée en soutien de l’opposition syrienne. J’étais même le premier à la considérer comme la seule représentante légitime du peuple syrien.

    Un an plus tard, nous étions prêts à punir un régime qui avait utilisé, il n’y avait aucun doute là-dessus, des armes chimiques contre sa population. L’inaction de la communauté internationale, après qu’une ligne rouge a été délibérément franchie, a coûté cher, très cher, Daech, qui n’existait pas alors sous cette forme, en Syrie, s’est installé, et Bachar Al-Assad a continué à massacrer son peuple, il en donne encore, hélas, quelques illustrations.

    Que devons-nous faire ? Nous devons réduire les emprises terroristes sans préserver Assad, car les deux ont partie liée, et en même temps il nous faut chercher une transition politique en Syrie, c’est une nécessité. Le conseil de sécurité l’a reconnu en adoptant la semaine dernière une déclaration, c’était la première depuis 2 ans. Elle va dans la bonne direction et c’est un pas important. La Russie s’y est associée, et un dialogue peut donc être engagé. Il faut en fixer les conditions.

    La première c’est la neutralisation de Bachar Al-Assad, la seconde c’est d’offrir des garanties solides à toutes les forces de l’opposition modérée, notamment sunnite et kurde, et de préserver les structures étatiques et l’unité de la Syrie. Enfin, la dernière condition, sans doute celle qui sera décisive, c’est de mêler toutes les parties prenantes à la solution. Je pense aux pays du Golfe. Je pense aussi à l’Iran. Je pense à la Turquie, qui doit s’impliquer dans la lutte contre Daech, et engager, ou plutôt reprendre, le dialogue avec les Kurdes.

    J’appelle sur cette grande question, qui a eu un rôle important ces derniers mois, à une prise de conscience générale. Le terrorisme menace tous les acteurs de la région, pas simplement quelques-uns, mais toutes les puissances et le règlement de la crise syrienne exige la participation de tous. La France est prête à y prendre sa part.

    Nous continuerons d’ici là à aider l’opposition syrienne, celle que nous considérons comme modérée, et à participer à la coalition en Irak, mais en veillant à améliorer son efficacité, car il ne peut pas être question d’engager des forces, d’assurer une présence, si nous ne sommes pas sûrs des objectifs et des moyens pour les atteindre.

    Nous soutiendrons également les réformes conduites par le Premier ministre irakien Abadi pour renforcer les institutions, garder une structure étatique, l’unité de l’Irak, et rassembler toutes les communautés. Bref, faire ce qui n’a pas été fait il y a quelques années en Libye, et que nous payons aussi à un prix élevé faute d’avoir réussi à consolider un État, après une intervention armée qui était nécessaire. La Libye est un vaste territoire aujourd’hui doté de ressources, elles n’ont pas disparu, elles sont prélevées, et à des fins qui ne sont pas toutes pour le développement du pays, c’est le moins que l’on puisse dire, et c’est un pays qui est livré au plus grand désordre, et qui a cette particularité d’avoir deux gouvernements. Ce qui fait au moins un de trop.

    Je soutiens les efforts du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour aboutir à la formation d’un gouvernement d’union nationale qui puisse, avec l’appui de la communauté internationale, isoler les groupes extrémistes, sécuriser le territoire, contrôler les mouvements de population et lutter contre les trafics de toutes sortes.

    En ce qui concerne les mouvements de population, les crises migratoires ont atteint un niveau qui n’a pas d’équivalent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces mouvements migratoires, ces afflux de réfugiés, qui concernent l’Europe, mais pas seulement l’Europe, sont les tragiques conséquences des conflits qui s’accumulent. Si l’on regarde avec précision ce qui est en cause, ce sont des Syriens, des Irakiens, qui ont fui, et qui se sont réfugiés, dans un premier temps, dans les pays de la région. Le Liban, la Jordanie, la Turquie, font face à l’arrivée d’au moins 5 millions de réfugiés. Je n’oublie pas ce qui existe aussi, et qui est une désolation, en Érythrée, au Soudan, en Somalie, qui amplifie les migrations, elles-mêmes facilitées par le chaos libyen. Ainsi, plus de 350.000 entrées irrégulières dans l’espace de Schengen, au cours de ces derniers mois, ont été constatées. Il est même très difficile de connaître la réalité des chiffres.

    L’Allemagne annonce, pour sa part, 800.000 réfugiés en un an. On dit que c’est une situation exceptionnelle, elle l’est. Exceptionnelle par son ampleur, exceptionnelle par sa gravité, exceptionnelle par ses conséquences et les tensions qui existent. On voit de nouveau en Europe des murs s’ériger, des blindés être mobilisés, des barbelés être posés, des centres d’accueil de réfugiés être attaqués, voilà ce qu’est aujourd’hui la situation, et elle a, hélas, tous les risques de durer compte tenu des conflits qui sont en cause.

    Alors, certains voudraient nous faire croire que le rétablissement des frontières nationales serait une solution miracle, c’est une supercherie. Mais elle peut, à un moment, faire illusion.

    La France doit agir au niveau européen et au niveau international, avec humanité, pour ce qui concerne les personnes qui fuient des crises, des guerres, mais également avec fermeté, pour ne pas confondre toutes les migrations. Nous devons répondre aux urgences humanitaires, il y en a, organiser l’accueil, assumer nos obligations en matière d’asile, mais aussi raccompagner les migrants déboutés et lutter contre toutes les filières criminelles de passeurs.

    L’Europe, non sans mal, a pris des décisions au mois de juin dernier, pour assurer le sauvetage des migrants sur la Méditerranée. Il y a eu une certaine efficacité, qui a d’ailleurs conduit de plus en plus de migrants à aller traverser la Méditerranée, et hélas de plus en plus de passeurs, aussi, y compris en laissant leurs embarcations et les familles qui y étaient réfugiées dans le risque le plus absolu pour leur vie.

    Aujourd’hui les disparités entre les pratiques nationales d’accueil créent des déséquilibres pour les pays confrontés à des arrivées massives. Nous connaissons ces pays, l’Italie, la Grèce. Elles constituent également des déséquilibres pour les pays qui accueillent une grande part des réfugiés, ou qui doivent, comme la France, gérer des situations créées aux frontières de Schengen, comme à Calais.

    Avec l’Allemagne nous faisons des propositions pour que l’Europe apporte des réponses qui soient à la hauteur de la question qui nous est posée. Les ministres de l’Intérieur français et allemand ont travaillé pour élaborer un certain nombre de recommandations. J’en ai discuté hier avec la chancelière Merkel à Berlin et nous avons fait un certain nombre de propositions à nos partenaires.

    Nous voulons d’abord accélérer la mise en place des centres d’accueil en Italie et en Grèce, qui auront comme mission, qui ont comme obligation d’ailleurs, de faire la distinction entre les demandeurs d’asile, qui doivent être enregistrés, et les migrants qui viennent pour d’autres objectifs, mais qui ne peuvent pas être acceptés en l’état.

    Deuxième proposition, nous devons veiller à une répartition équitable des réfugiés, et il y a des pays qui se refusent, aujourd’hui, à en accueillir, en Europe.

    Nous devons également raccompagner dans la dignité les personnes qui sont entrées de façon illégale, c’est la condition pour l’effectivité de nos règles, y compris pour protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile.

    Nous devons enfin avoir un système unifié d’asile avec des délais raccourcis, une harmonisation des règles, des prestations, et nous devons aussi, entre Européens, établir une liste commune des pays sûrs, car il y a des pays qui ne relèvent pas des conditions qui justifient le droit d’asile. Nous devons nous donner des moyens mutualisés pour lutter contre les filières de passeurs, et enfin, avec l’Agence Frontex, il est nécessaire de mettre en place des gardes-frontières européens.

    Sur la base de ces propositions, qui sont à la fois dignes par rapport à ce que sont nos obligations, et en même temps fermes par rapport au risque qui est généré par cette situation, ces propositions devront faire l’objet d’un Conseil européen, et pouvoir ensuite être mises en oeuvre dans un délai rapide.

    La solution passe aussi par une politique active de développement, ce sera à l’ordre du jour d’un Sommet que nous avons voulu entre l’Europe et l’Afrique, qui se tiendra en novembre à Malte. La France veut que nous puissions, comme le propose la Commission européenne créer des fonds : pour le Sahel, il s’agit d’un milliard d’euros, afin d’appuyer les économies des régions touchées par les migrations et de permettre à la jeunesse de ces régions de rester sur place.

    Cette question des migrations peut opposer le Nord et le Sud, au-delà des tensions que cette question peut générer en Europe, dans chacun de nos pays, au risque de nous déséquilibrer gravement. Alors nous devons écarter ce risque. Nous devons travailler à un développement commun, à la formation des personnels, à la mise aux normes énergétiques de l’Afrique, à la croissance, à la sécurité.

    La France, qui a des liens solides et amicaux avec l’Afrique, doit en prendre l’initiative en lien avec ses partenaires européens. C’est ce que nous allons proposer.

    De la même manière, la France ne ménage aucun de ses efforts pour la paix. Il y a encore quelques semaines, la grande interrogation qui pouvait être posée à l’ensemble des diplomates, était de savoir s’il serait possible de conclure un accord avec l’Iran, pour éviter la prolifération de l’arme nucléaire.

    Il y a eu cet accord. Et nous considérons que c’est une avancée. La France a veillé à fixer les conditions qui garantissent la solidité du compromis notamment sur deux points, qui, pour nous, étaient majeurs : les contrôles et les vérifications, d’une part, et la levée des sanctions d’autre part, forcément conditionnée à l’exécution même des obligations de l’Iran.

    Est-ce que cette crise est définitivement derrière nous ? Nous le verrons bien. Nous devons nous en assurer, mais il est clair que par rapport à ce qui était regardé comme une menace majeure il y a quelques mois, elle a été pour l’instant conjurée. Je réaffirme ici tout mon soutien à cet accord, et mon souhait qu’il puisse être rapidement mis en oeuvre par toutes les parties.

    Une nouvelle relation avec l’Iran est possible, elle suscite des espoirs, qui ne doivent pas se transformer en illusions ou en innocence. Le mot « innocence » d’ailleurs pouvant être mal compris. Il y en a qui se précipitent, nous devons, nous, faire en sorte que notre relation bilatérale puisse être de nouveau engagée, et nous devons aussi demander à l’Iran de s’associer à la résolution des crises, qui ravagent la région.

    Je l’avais dit au président Rohani quand je l’ai rencontré pour la première fois, au lendemain de son élection : pour qu’il puisse y avoir un accord, il faut que, non seulement, l’Iran renonce à l’arme nucléaire, mais qu’en plus, l’Iran puisse être un acteur constructif, comme sa place, son histoire, sa culture le justifient dans la région. C’est le sens du dialogue que j’ai proposé au président Rohani.

    Avec l’Arabie Saoudite et tous les États du Conseil de coopération du Golfe, nous avons établi une relation de grande confiance, comme en témoigne ma participation comme invité d’honneur à la réunion qu’ils ont organisée en mai dernier. La France a également fait le choix de considérer l’Égypte comme un acteur majeur au Proche-Orient.

    Sa stabilité est essentielle, l’Égypte attend beaucoup de la France. J’en ai eu une nouvelle confirmation lors de l’inauguration de la nouvelle voie du Canal de Suez.

    Toutes ces marques de considération, venant de pays très différents, parfois opposés les uns les autres, à l’égard de notre pays, sont le résultat de la politique que nous avons engagée depuis trois ans. Elle nous confère, cette reconnaissance, une responsabilité au Moyen-Orient, et donc d’agir pour que le processus de paix au Proche-Orient puisse être de nouveau notre horizon. Il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États.

    L’enlisement d’Oslo n’a produit qu’un enchaînement de crises et de violences, comme l’an dernier à Gaza ou comme il y a quelques semaines, des actes inqualifiables qui ont entraînés la mort tragique d’un enfant en Cisjordanie. Le statu quo n’est pas seulement insupportable, il est dangereux, il fait le jeu des extrêmes. La France s’efforce alors de préserver un espace pour la paix. C’est le sens de notre proposition, d’élargir le champ de la responsabilité internationale par un groupe de soutien qui comprendrait le Quartet, les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’ONU, aussi les pays arabes et les pays européens qui voudraient s’investir dans ce processus.

    C’est aussi le sens de notre action aux Nations Unies. L’objectif, est d’amener les deux parties à faire les compromis nécessaires pour que la négociation puisse reprendre et aboutir. La guerre, oui, la guerre, que nous pensions loin de l’Europe, s’est également rapprochée de nos frontières. C’est ce qui s’est produit en Ukraine au cours des derniers mois. Nous devons garder à l’esprit les leçons de l’histoire. Lorsque les fondements même de la sécurité collective sont remis en cause, une réponse rapide et ferme doit être apportée.

    C’est ce que nous avons fait avec la chancelière Merkel, pour éviter que ne dégénère la crise ukrainienne. Tout a commencé le 6 juin, sur les plages du Débarquement. C’est là que nous avons conçu le « format Normandie ». C’est ce « format Normandie » qui a permis de conclure - une nuit a été nécessaire - les accords de Minsk en février dernier.

    Cela a permis de sauver des vies, pas toutes, il y a encore eu des victimes ces derniers mois, et de définir un chemin. Il faut cependant être lucide, le cessez-le-feu n’est pas entièrement respecté, le retrait des armes lourdes n’a pas été accompli dans son intégralité, les conditions de vie des populations ukrainiennes sont dramatiques, à l’Est comme à l’Ouest. La mise en oeuvre des mesures de Minsk doit absolument être accélérée.

    C’était l’objet de la réunion que nous avons eue hier à Berlin, avec la chancelière et le président ukrainien Porochenko. L’objectif est de pouvoir organiser des élections à l’Est de l’Ukraine, tel que cela est prévu dans les accords de Minsk. J’aurai à m’entretenir avec la chancelière toujours et avec le président Poutine pour envisager une nouvelle rencontre qui pourrait avoir lieu à Paris, dans le cadre du « format Normandie. »

    La crise ukrainienne a des effets délétères, sur le plan politique. Les relations entre la Russie et l’Europe sont gelées, au plan économique, avec des sanctions qui ont des conséquences pour les Russes, mais aussi pour les Européens. Nous le voyons bien en matière agricole et sur le plan humanitaire, avec une situation qui ne cesse de se dégrader.

    La France veut maintenir avec la Russie un dialogue sincère, conforme à l’Histoire, conforme à la nature de notre relation, aux intérêts communs que nous avons dans le monde. La France veut agir comme elle l’a toujours fait, à la fois en solidarité avec ses partenaires et en toute indépendance.

    En septembre 2014, j’avais suspendu la livraison du premier bateau Mistral à la Russie, parce que la situation était celle d’un conflit. Un an après, la France ne pouvait évidemment pas livrer un instrument de projection de force à la Russie dans le contexte que nous connaissons.

    L’affaire a été traitée avec un grand sens des responsabilités de part et d’autre, dans le respect mutuel. Je m’en suis entretenu à plusieurs reprises avec le président Poutine.

    Nous avons pu négocier des conditions favorables, en ce qui nous concerne, en évitant des pénalités et en nous laissant le libre choix des nouveaux acquéreurs, qui sont d’ailleurs un certain nombre à s’être manifestés. J’invite d’ailleurs aussi ceux - il y en a toujours - qui annonçaient la fin de la crédibilité de la France comme exportateur de matériels militaires, à consulter les chiffres. Jamais les produits français, pas seulement les Rafale, par leur technologie, ont fait l’objet d’autant de sollicitations.

    Il ne s’agit pas non plus, parce que nous sommes un pays qui fabrique des armements et les exporte, d’abandonner nos convictions et nos principes. Les droits de l’Homme, la démocratie, la lutte contre la corruption sont en toutes occasions rappelés dans mes déplacements, par moi-même, par le Premier ministre, par les membres du gouvernement.

    C’est ce qui fait que nous sommes un pays respecté, en position centrale, capable de parler avec tous.

    C’est sûrement ce statut qui nous a valu l’honneur d’organiser la Conférence sur le climat.

    C’est donc un défi majeur que de réussir ce rendez-vous. Les signaux positifs sont là, nous avançons. Les États-Unis ont présenté un plan courageux, le Président OBAMA s’est engagé personnellement pour la transition énergétique, l’économie bas carbone. Le Premier ministre chinois a annoncé depuis Paris, dans cette salle même, une contribution sérieuse de son pays à la réduction des émissions de CO2.

    L’Europe a pris des engagements qui correspondaient aux objectifs qui étaient les nôtres. La loi sur la transition énergétique a été regardée comme un texte exemplaire. Au moment où je m’exprime, 56 pays représentant plus de 60% d’émissions de gaz à effet de serre ont soumis leur contribution. J’appelle tous les autres, il y en a encore beaucoup, à le faire.

    Il y a également l’expression des consciences, et la voix du Pape a été particulièrement entendue à travers son encyclique. Qu’il puisse venir à l’assemblée générale des Nations unies pour rééditer son appel est un appui important. Il y a également la mobilisation de beaucoup d’acteurs, organisations non gouvernementales, nous n’avions pas de doutes à ce sujet. De grandes associations, sociétés civiles, mais également les collectivités locales, nombreuses, ont pris l’initiative. Les entreprises sont conscientes maintenant que ce sera un enjeu pour leur compétitivité ou pour leur avenir.

    Cette mobilisation a produit des résultats, mais ils ne sont pas suffisants. Il ne faut rien relâcher. Je sais les efforts de Laurent Fabius pour aller partout où cela est nécessaire. Ségolène Royal est également allée en Afrique, les ministres sont pleinement engagés, et je sais qu’ici, notre réseau d’ambassadeurs a la volonté de convaincre et d’informer. Je me rendrai moi-même à Pékin au début du mois de novembre, pour travailler avec le président chinois à une nouvelle avancée.

    J’irai également à Séoul. Séoul, où siège le Fonds vert, car nous savons que la question des financements va être essentielle. En ce qui concerne la négociation elle-même, les coprésidents du groupe de travail chargés de présenter le projet d’accord ont soumis le 24 juillet un texte, mieux structuré, resserré, qui permettra d’avoir une discussion lors de la session qui va s’ouvrir à Bonn dans quelques jours. Voilà, nous avançons.

    Je l’ai dit, le plus difficile reste à venir, c’est-à-dire l’accord lui-même. Nous devons donc accélérer. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, nous voulons, avec le secrétaire général Ban Ki-moon, qui sera avec nous aujourd’hui, organiser une réunion de chefs d’État et de gouvernement permettant justement de créer la mobilisation et de donner l’impulsion nécessaire. L’objectif n’est pas de nous substituer à la négociation elle-même mais de fixer le niveau d’ambition globale et les moyens pour y parvenir.

    À la Conférence de Paris, j’ai pensé que le mieux était d’inviter les chefs d’État et de gouvernement au tout début de la conférence, pas à la fin. À la fin, il est parfois trop tard et même leurs incantations ne suffisent plus à convaincre et à conclure. Cela sera donc au début de la conférence, c’est l’expérience que nous avons tirée de Copenhague. Je connais néanmoins les obstacles qui sont encore devant nous. D’abord, de nombreux de pays en développement ou émergents s’inquiètent des effets de la lutte contre le changement climatique par rapport à leur propre croissance. Nous devons donc les rassurer et leur apporter tout de suite des solutions technologiques, notamment pour l’énergie.

    Nous devons démontrer que les solutions existent pour concilier tous les objectifs. Avec l’Inde par exemple, nous avons mis en place un plan pour le solaire, parce que nous savons que ce grand pays veut faire du solaire sa priorité. Nous avons également, avec l’Afrique un grand plan sur les énergies renouvelables. Nous devons aussi écouter les pays vulnérables. Il y a quelques mois, nous étions aux Philippines, avec Nicolas Hulot, dont je salue l’inlassable engagement. Nous avions justement voulu adresser un appel, l’appel de Manille, pour montrer que ces catastrophes peuvent d’abord toucher les pays les plus vulnérables, mais que tous les continents sont concernés.

    Je suis également allé dans le Pacifique, dans les Caraïbes, pour porter le message des États insulaires pour lesquels la Conférence de Paris n’est pas une négociation comme les autres, parce que c’est de leur propre avenir, dans dix ans ou dans vingt ans, qu’il est question. Si nous voulons réussir Paris, il faudra des engagements politiques sans doute, un accord, il y faudra des financements. C’est là que nous devons mobiliser toutes les solutions et les énergies. Cent milliards de dollars pour 2020.

    C’était déjà une promesse qui n’a pas été tenue, cela doit être maintenant une obligation. C’est absolument indispensable pour qu’il y ait un accord. Sans les cent milliards, il n’y aura pas d’accord à Paris. Parce que ces sommes-là sont absolument indispensables pour les efforts d’adaptation et pour les transferts de technologies.

    Nous avons également eu le Sommet d’Addis-Abeba, qui a été, là aussi, un moment important pour le financement du développement. Là aussi, il y aura des effets pour la Conférence de Paris.

    Je veux saisir cette occasion pour dire que notre politique développement doit évoluer, doit être réformée et que les outils qui, aujourd’hui, sont au service de cette politique doivent être encore renforcés. J’ai donc décidé, en liaison avec le ministre des affaires étrangères et le ministre des Finances, une réforme importante en rapprochant l’Agence française du développement, du groupe de la Caisse des dépôts.

    L’agence s’appuiera sur la puissance financière combinée de la Caisse des dépôts et de l’État. Nous aurons ainsi, comme d’ailleurs d’autres pays l’ont fait avant nous, - en Allemagne, en Italie - une véritable agence de financement, qui sera mieux dotée, mieux équipée, et qui sera en plus liée aux collectivités locales et aux entreprises, à l’exemple de ce que fait déjà pour le financement intérieur la BPI.

    L’Agence française de développement y gagnera un ancrage, y gagnera également des ressources, et sera dotée d’un nouveau projet, avec de nouveaux moyens, au service du développement de la transition énergétique et du rayonnement de la France.

    Le monde que nous connaissons connaît des crises, connaît, hélas, des guerres, a des défis à relever, et reste profondément instable. Nous en avons encore une illustration avec les mouvements boursiers de ces derniers jours et qui concernent les pays asiatiques et plus particulièrement la Chine.

    La crise des subprimes a laissé des traces profondes, elle n’a été surmontée qu’avec du temps, des corrections qui ont coûté cher, en termes de croissance, de niveau de vie, pour les populations. Des décisions ont été prises, des pare-feu ont été installés, en Europe avec l’Union bancaire, mais aujourd’hui ce sont les marchés asiatiques qui sont les plus exposés, après une vague de spéculations qui était - d’ailleurs comme toute spéculation - déconnectée de l’économie réelle, pourtant vigoureuse, en Chine et dans les pays asiatiques. Nous devons regarder cette difficulté, ne pas la nier, et en même temps être capable de savoir ce qu’elle peut représenter, et dans la durée, et dans l’espace. Je fais confiance aux autorités chinoises pour surmonter cette crise boursière. Elles ont les moyens d’agir, et la croissance chinoise, même si elle se ralentit, reste à un niveau particulièrement enviable. Je ne veux pas ici donner le taux de croissance pour ne pas trop influencer le nôtre.

    Notre volonté c’est d’engager la Chine à prendre toutes ses responsabilités, dans la gouvernance mondiale, dans la mise en place des mécanismes. La Chine est la deuxième économie du monde, forcément, elle doit aussi s’adapter, adapter ses marchés de capitaux, adapter son organisation, adapter aussi sa croissance au niveau des objectifs qui peuvent être ceux du monde entier, et notamment pour la régulation des monnaies et la régulation des mouvements financiers.

    La Chine doit être associée à la gouvernance mondiale. Elle va présider d’ailleurs l’an prochain le G20, et la France a pris la décision de prendre part à la Banque Asiatique pour les Infrastructures, une nouvelle banque multilatérale, parce que nous voulions justement être partie prenante du développement et des investissements qui ont lieu et auront lieu en Chine.

    Je veux terminer mon propos sur l’Europe. J’ai dit quel était aujourd’hui l’enjeu principal : être capable de maîtriser les migrations, dans un contexte de crise internationale, que nous devons régler. Être capable de faire face à des tensions qui sont à l’oeuvre et qui peuvent être exploitées - on le sait bien - par des mouvements extrémistes. Être capable à la fois de rassurer, de protéger. C’est notre devoir de protéger. Protéger nos territoires, protéger nos populations, et en même temps d’être conforme à nos principes, humanité et fermeté. Le faire en tant que pays qui a à prendre sa propre responsabilité, le faire dans l’Europe, pour l’Europe, avec l’Europe, et c’est le sens de la réunion du Conseil européen qui doit prendre les décisions qui s’imposent, à partir des propositions que nous avons élaborées et que d’autres, encore, peuvent enrichir.

    Il y a aussi la croissance en Europe. Les signes d’amélioration, là aussi, sont perceptibles. Il y a eu une réorientation, plus vers la croissance que ce qui était jusqu’alors considéré. Le plan Juncker a été lancé.

    Et en même temps l’Europe a vécu une nouvelle crise, en tout cas de nouveaux tourments, avec la Grèce. Les choix qui ont été faits, après de longues discussions, là encore des nuits entières, ont correspondu aux principes que j’avais posés dès le début de la négociation. La Grèce est restée dans la zone euro, un programme financier a été mis en place par les institutions pour favoriser son retour à la croissance et, à terme, limiter son endettement.

    Alexis Tsipras a pris des décisions courageuses, il aurait pu faire d’autres choix, certains lui proposaient de sortir de la zone euro, dévaluer une monnaie qui aurait été réintroduite, une monnaie nationale, être obligé de faire un programme, des ajustements encore plus sévères, écarter son pays du mouvement général, chercher des alliances improbables, avec des pays qui n’auraient pas - au-delà même de leur solidarité - pu lui apporter les fonds nécessaires. Il ne voulait pas renoncer à ses principes de justice, de réformes et de progrès, et la France ne lui demandait pas de le faire, car l’Europe ne peut pas être une Europe qui voudrait imposer une ligne politique, simplement une nécessité de prendre en compte la réalité. Alexis Tsipras a donc pris des décisions courageuses aussi bien économiquement que politiquement, il a saisi son peuple et il aura la réponse.

    Nous devons en tirer pour nous-mêmes des leçons. Je ne parle pas des leçons pour savoir s’il faut s’adapter ou pas à la réalité, s’il faut gouverner ou pas ; à un moment la politique c’est fait pour gouverner et pour diriger, ou alors c’est une autre conception, qui est celle de la résistance ou de la protestation.

    Mais nous devons tirer des leçons aussi pour ce que doit être l’Union économique et monétaire. On ne peut pas être simplement un espace économique, avec des règles minimales, et avec une solidarité qui ne peut s’exprimer que dans les crises. Nous devons donner une nouvelle perspective pour l’Europe, sinon, on le voit bien, c’est le repli national qui l’emportera, c’est la montée des égoïsmes, ce sera donc l’abandon du projet européen.

    Alors il revient à la France, toujours à sa place, avec ses partenaires, et notamment l’Allemagne, de proposer et d’aller de l’avant. J’ai évoqué la formation d’un gouvernement économique, pour qu’il puisse avoir justement la force, à la fois de faire respecter les engagements, les règles qui sont admises par tous, mais aussi d’agir dans l’intérêt de la zone euro.

    Nous devons dans un premier temps rester dans le cadre des traités actuels, surtout à un moment où certains demandent de les renégocier.

    Je propose de nous fixer l’objectif d’assurer dans la zone euro les meilleures conditions d’investissements et de financements que l’Europe peut présenter au monde. Elle en a tous les atouts si elle harmonise ses dispositifs. L’Union bancaire est un premier pilier.

    Nous devons aussi donner à la zone euro plus de capacités pour agir, ce qui veut dire des mécanismes qui doivent être simplifiés, mis en cohérence, et une gouvernance – notamment l’Eurogroupe - qui doit être plus efficace, plus lisible, et d’une certaine façon, plus démocratique, avec l’objectif de règles de majorité.

    Dans ce cadre, il peut y avoir une convergence fiscale et sociale, entre les économies, et nous pouvons aussi revendiquer des droits supplémentaires, et notamment en matière de droit du travail, pour que, en Europe, il puisse y avoir des règles communes et éviter les dumpings.

    Dans un second temps, l’Europe, par la zone euro, peut avoir un budget supplémentaire, un budget propre, pour faire les investissements nécessaires, pour la transition énergétique, pour le numérique, pour l’emploi des jeunes. Nous devons donc réfléchir à de nouvelles ressources, à des garanties, pour alimenter ce budget de la zone, avec un contrôle parlementaire qui est forcément nécessaire, dès lors qu’il y a des ressources et des investissements qui sont prévus.

    Bien sûr que plusieurs États peuvent ne pas s’engager dans cette voie. D’abord ceux qui ne sont pas dans la zone euro, et qui n’entendent pas y venir, et puis d’autres, qui sont dans la zone euro, qui ne veulent pas forcément aller aussi vite que nous, c’est ce que j’ai appelé « l’intégration différenciée ».

    En même temps, nous devons donner une perspective à l’Europe toute entière. Cette perspective, c’est d’être capable d’être un espace de droits, de principes, mais qui protège, qui protège les peuples, qui protège les emplois, qui donne aussi davantage de chance à la croissance, ce qui suppose de l’investissement, de la compétitivité et de l’innovation.

    Il y a également la question du Royaume-Uni. Question qui n’est pas nouvelle, mais qui a été relancée à travers la proposition de référendum. La position de la France est simple. Elle souhaite que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne. Je considère que c’est son intérêt, c’est aussi l’intérêt de l’Union, mais tout cela doit se faire avec le socle commun des traités.

    Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, l’action extérieure de la France est au service des objectifs que nous avons fixés pour la réussite de notre pays. Il n’y a pas une dissociation entre la politique extérieure et la politique intérieure. Ce que nous voulons, au-delà de nos sensibilités, c’est assurer le rayonnement de notre pays, son influence. Nous sommes encore une des rares nations au monde capable de donner une direction, de prendre des initiatives, d’engager des processus, d’éviter parfois le pire et de trouver des solutions. Notre pays a vocation à assurer son rayonnement, mais aussi ses intérêts économiques, et sa sécurité. 2,5 millions de Français vivent à l’étranger et je salue ici ceux qui les représentent. Ces citoyens, expatriés, comptent sur vous, le réseau diplomatique et consulaire, pour défendre leurs intérêts, non seulement lorsqu’ils sont en détresse, mais lorsqu’ils sont en mouvement, pour leurs projets. Il est important de répondre à leurs demandes, car ces Français, loin de la France, mais qui sont liés charnellement à la France, assurent le développement économique de notre pays, son rayonnement culturel, et constituent une force pour la France. Ils doivent se sentir pleinement soutenus.

    Grâce à nos entreprises, et c’était l’enjeu de la diplomatie économique, nous remportons des marchés qui renforcent notre économie, et je vous demande d’exercer pleinement votre autorité sur l’ensemble des services et opérateurs à votre disposition, pour appuyer chaque jour la démarche des entrepreneurs.

    Je salue aussi le rôle du réseau culturel, scientifique, éducatif, universitaire, à l’étranger. Avec le Premier ministre, les ministres qui se déplacent, nous avons l’occasion de saluer ces établissements, les personnels qui s’y dévouent. C’est considérable, peu de pays ont cette capacité. Le nôtre a davantage d’ambitions car il veut faire rayonner la francophonie, mais c’est plus que cela, faire parler en français, faire écrire en français, accueillir toutes les cultures, y compris dans nos établissements. C’est faire en sorte que la France puisse être pleinement attendue, regardée, espérée, et de ce point de vue ce que vous faites, ce que ce réseau est capable de promouvoir, est essentiel pour l’idée de la France.

    Nous avons également comme volonté d’accueillir des artistes, des étudiants, des chercheurs, des entrepreneurs. Nous avons simplifié le système des visas, j’en remercie les ministres qui ont été à cette initiative. La France, même si elle affronte le terrorisme, même si elle doit maîtriser les migrations, même si elle doit faire son devoir pour les réfugiés, la France, elle a une vocation universelle. Elle ne doit pas se recroqueviller sur elle-même, elle ne doit pas avoir peur de faire en sorte que les meilleurs esprits viennent vers nous pour nous apporter ce qu’ils ont conçu chez eux et qu’ils veulent offrir au monde à travers la France. Ce qui se joue c’est la bataille des idées, et une fois encore la France doit être au premier rang.

    La promotion de notre pays est une composante du travail diplomatique, je sais que c’est le travail qui vous a été confié. L’attractivité du territoire doit notamment favoriser les investissements porteurs d’innovations et d’emplois.

    Il y a aussi le tourisme, qui est tout simplement la valorisation de nos paysages, de notre patrimoine, mais aussi des professionnels qui s’y dévouent et je n’oublie pas la gastronomie.

    Plus de 85 millions de visiteurs cette année. On annonce une année record et la France est la première destination au monde. Nous devons faire de cette situation qui est finalement le produit aussi de tous les professionnels qui s’y engagent, une force et un atout.

    Laurent Fabius a engagé une réforme de notre action extérieure et je veux ici l’évoquer.

    C’est un chantier important parce que la France porte une politique extérieure qui va au-delà de la défense de ses seuls intérêts. Par l’histoire, par la place que nous occupons, par notre propre volonté, par notre caractère exemplaire, - j’ai évoqué la transition énergétique – nous avons une capacité à agir, dès lors que nous y mettons les moyens. Agir pour nous, pour nos intérêts, pour la sécurité des Français, agir aussi pour les idéaux que nous portons et pour la préservation de la planète. C’est ce que nous faisons à travers la Conférence sur le climat. J’y reviens parce que cette réussite, elle est indissociable de notre action pour le développement, pour la sécurité, et pour la paix.

    C’est parce que nous portons ces valeurs que les terroristes veulent nous frapper, mais c’est parce que nous sommes dépositaires de cette grande idée de progrès, j’allais dire de cette grande idée de la France pour le monde, que beaucoup de pays nous marquent leur solidarité et que beaucoup de peuples nous témoignent leur reconnaissance.

    C’est parce que nous sommes conscients de nos responsabilité que nous devons encore travailler pour assurer le rayonnement de la France.

    Merci.

    http://www.voltairenet.org/article188580.html

     

     
     

    Proposition de résolution visant à sortir la France du Traité de l’Atlantique Nord

    | Paris (France) | 7 juillet 2015

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    EXPOSÉ DES MOTIFS

    Mesdames, Messieurs,

    Un appel pluraliste a été lancé pour la dénonciation par la France du Traité de l’Atlantique nord et le retrait de ses armées du commandement intégré.

    Le 21 mai 2015 à l’Assemblée nationale, lors du colloque intitulé « La France peut-elle retrouver une diplomatie indépendante ? », un ancien ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay a déclaré que l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) n’aurait pas dû survivre à la disparition de l’URSS et à la dissolution du Pacte de Varsovie.

    Les initiateurs d’un appel de sensibilités républicaines et patriotiques diverses, ayant dans le passé, approuvé ou non l’existence de l’OTAN affirment unanimement, qu’en effet aujourd’hui, cette organisation n’a plus de raison d’être.

    L’OTAN s’est en réalité élargie en intégrant, contrairement aux engagements pris envers Gorbatchev, nombre de pays anciennement socialistes, avançant ainsi méthodiquement dans un processus d’encerclement de la Russie en multipliant les bases militaires étasuniennes dans ces pays.

    Cette politique ouvertement agressive s’est accompagnée de l’installation d’un bouclier de missiles anti-missiles à proximité de la Russie éventuellement destiné à permettre une première frappe nucléaire sur ce pays, en stérilisant ou en limitant de façon drastique ses possibilités de réplique.

    C’est dans ce contexte géopolitique que l’Ukraine a vécu la « révolution orange », téléguidée par les États-unis et soutenue par l’Union européenne, qui a permis la mise en place par la force d’un gouvernement hostile à la Russie avec la participation de néonazis notoires. Il est temps que la France se dissocie de cette politique antirusse provocatrice qui risque de déboucher sur une troisième guerre mondiale éventuellement nucléaire.

    Organisation politique et militaire, l’OTAN est tout à la fois l’instrument diplomatique et le bras armé qu’utilisent les États-unis avec la complicité des États vassaux au premier rang desquels se trouvent la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

    Le gouvernement américain, fort d’une doctrine militaire incluant la guerre préventive et l’usage d’armement nucléaire en premier, doté de plus de 700 bases militaires réparties sur tout le globe, et décidé à combattre la menace terroriste sans la volonté d’en rechercher les causes, conduit l’OTAN et donc la France à participer, dans un chaos organisé, à une guerre permanente au mépris de nos intérêts et de notre propre sécurité. De la Yougoslavie à l’Irak, de la Syrie à la Libye, la France use son potentiel militaire et son crédit diplomatique et oublie les valeurs de son peuple, au profit d’une politique définie à Washington.

    En réalité, les États-unis mènent avec l’OTAN une politique d’agression et de guerre généralisée qui ne saurait demeurer plus longtemps celle de notre Nation. Il est grand temps que la France recouvre la souveraineté de ses décisions et la liberté de choisir ses partenaires en conformité avec sa philosophie et les intérêts du peuple français.

    Il est tout à fait possible que la France renonce à son appartenance au traité de l’Atlantique nord et retire ses armées du commandement intégré. La France en redevenant libre devra exiger la dissolution de l’OTAN qui n’a plus de raison d’être.

    Sous le bénéfice de ces observations, il vous est demandé de bien vouloir adopter la présente proposition de résolution.

    PROPOSITION DE RÉSOLUTION

    Article unique

    L’Assemblée nationale,
    Vu l’article 34-1 de la Constitution,
    Vu l’article 136 du Règlement,
    Est favorable à la sortie de la France du Traité de l’Atlantique Nord ainsi qu’à la dissolution de cette organisation.

     
    Jean-Jacques Candelier

    Jean-Jacques Candelier Député du Nord depuis 2007 (Parti communiste). Vice-président de la commission de la Défense nationale et des Forces armées.

     
    Patrice Carvalho

    Patrice Carvalho Député de l’Oise depuis 2012 (Parti communiste).

     
    Gaby Charroux

    Gaby Charroux Député des Bouches-du-Rhône depuis 2012 (Parti communiste).

     
    Réseau Voltaire

    Voltaire, édition internationale

    .
    Appel pluraliste : Pour la dénonciation par la France du traité de l’Atlantique Nord et le retrait de ses Armées du commandement intégré

    Le 21 mai 2015 à l’Assemblée Nationale, lors du colloque intitulé « La France peut-elle retrouver une diplomatie indépendante », un ancien ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay a déclaré que l’OTAN n’aurait pas dû survivre à la disparition de l’URSS et à la dissolution du Pacte de Varsovie.
    Les initiateurs du présent appel de sensibilités (...)
     
     
     
    A lire,
     
    La FAUSSE crise des réfugiés. Le montage de l'image de l'enfant noyé. Et témoignage d'une Syrienne (ajoutés à la fin de l'article)
     
     

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