La Macédoine vient de placer hors d’état de nuire un groupe armé dont elle surveillait les commanditaires depuis au moins huit mois. Elle a prévenu ainsi une nouvelle tentative de coup d’État, planifiée par Washington pour le 17 mai. Il s’agissait d’élargir à la Macédoine le chaos déjà installé en Ukraine de manière à prévenir le passage d’un gazoduc russe vers l’Union européenne.
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L’équipe du site Un document US déclassifié : l’Occident a facilité la montée de Daesh Un document américain officiel récemment déclassifié révèle ce que les observateurs avisés ont toujours assuré, et ce que des faits ont toujours attesté: les affinités entre l’Occident et la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI).
Rédigé par la Defense Intelligency Agency (DIA) en 2012, un rapport de 7 pages fait état que l’avènement d’un État islamique dans l’est de la Syrie est souhaitable pour que l’Occident puisse arriver à ses fins dans la région.
« L’Occident, les pays du Golfe et la Turquie [qui] soutiennent l’opposition [syrienne]… il y a la possibilité d’établir une principauté salafiste officielle ou pas, dans l’est de la Syrie (Hassaké et Deir Ezzor), et c’est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition, afin d’isoler le régime syrien…», est-il mentionné dans ce rapport.
Anciennement classé «SECRET // NOFORN» et daté du 12 août 2012, le rapport de la DIA a été largement diffusé dans les divers organes gouvernementaux, y compris CENTCOM, la CIA, le FBI, le DHS, NGA, le Département d’État et beaucoup d’autres.Il a été déclassifié grâce à un procès fédéral et rendu public grâce à un groupe de vigilance Judicial Watch le 18 mai dernier.
Il a été repris par Levant Report, un site américain animé par de fins connaisseurs du Moyen Orient du Texas profondément alarmés par ce que leur pays est en train de faire dans cette région qui a révélé l’existence de ce document.
Il montre que, dès 2012, le renseignement américain avait prédit la montée de Daesh en Irak et au Levant, mais au lieu de désigner clairement le groupe comme un ennemi, le rapport considère le groupe terroriste comme un atout stratégique américain.Selon Levant Report:
(( des preuves matérielles, des vidéos, ainsi que les récents aveux de hauts fonctionnaires impliqués (voir l’aveu de l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Syrie, Robert Ford), ont depuis prouvé que le soutien matériel des terroristes de Daesh sur le champ de bataille syrien par le Département d’État et la CIA remonte à au moins 2012 et 2013 (pour un exemple clair de «preuves matérielles»: voir le rapport de l’organisation anglaise, Conflict Armement Research, qui, en remontant la trace des roquettes anti-chars croates récupérées auprès de combattants ISIS (DAESH), est arrivée à un programme conjoint CIA /Arabie Saoudite via des numéros de série identifiables)).
Levant Report résume ainsi les points clés du rapport de la DIA:
Al-Qaïda conduit l’opposition en Syrie
L’Occident s’identifie avec l’opposition
L’établissement d’un Etat Islamique naissant n’est devenu réalité qu’avec la montée de l’insurrection syrienne (il n’y a aucune raison de penser que le retrait des troupes américaines d’Irak ait joué le rôle de catalyseur dans l’essor de l’Etat Islamique, comme l’affirment d’innombrables politiciens et experts; voir la section 4 .D. ci-dessous)
La mise en place d’une «principauté salafiste» en Syrie orientale est «exactement» ce que veulent les puissances extérieures qui soutiennent l’opposition (identifiées comme «l’Occident, les pays du Golfe, et la Turquie») pour affaiblir le gouvernement d’Assad
Il est suggéré de créer des «lieux de refuge sûrs» dans les zones conquises par les insurgés islamistes comme cela a été fait en Libye (ce qui dans les faits, se traduit par une soi-disant zone d’exclusion aérienne comme premier acte d’une «guerre humanitaire»; voir 7.B.)
L’Irak est identifié à «l’expansion chiite» (de 8.C)
Un « «état islamique» sunnite pourrait empêcher «l’unification de l’Irak» et pourrait «faciliter à nouveau l’entrée d’éléments terroristes de tout le monde arabe dans l’arène irakienne.»
Le site a aussi extrait quelques éléments pertinents de ce rapport sur la situation générale en Syrie:
A l’intérieur, les événements prennent une tournure clairement sectaire.
Les Salafistes, Les Frères musulmans et Al-Qaïda – Irak, sont les forces principales de l’insurrection en Syrie.L’Occident, les pays du Golfe et la Turquie soutiennent l’opposition, tandis que la Russie, la Chine et l’Iran soutiennent le régime.
(C) Al-Qaïda – Irak (IQA): … B. IQA soutient l’opposition syrienne depuis le début, à la fois idéologiquement et dans les médias …
4.D. IQA a perdu du terrain dans les provinces de l’ouest de l’Irak en 2009 et 2010. Cependant, après la montée de l’insurrection en Syrie, les pouvoirs religieux et tribaux régionaux ont sympathisé avec le soulèvement sectaire.
Cette (sympathie) s’est concrétisée par l’appel à bénévoles pour soutenir les sunnites [sic] en Syrie, dans les sermons du vendredi
Des hypothèses sur le développement futur de la crise ont été émises dans ce rapport:
Le régime va survivre et garder le contrôle du territoire syrien.
Evolution de la situation actuelle en guerre par procuration: … les forces d’opposition tentent de contrôler les zones orientales (Hasaka et Deir Ezzor), qui touchent les provinces irakiennes orientales (Mossoul et Anbar), en plus des frontières turques voisines.
Les pays occidentaux, les pays du Golfe et la Turquie soutiennent ces efforts. Cette hypothèse, qui est la plus probable étant donné ce que nous savons des événements récents, permettra de préparer des lieux de refuges sûrs sous contrôle international comme cela a été fait en Libye quand Benghazi a été choisi comme centre de commande du gouvernement provisoire…
8.C. Si la situation se détériore, on pourra établir une principauté salafiste officielle ou pas, dans l’est de la Syrie (Hassaké et Deir Ezzor), Et c’est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition, afin d’isoler le régime syrien qui est considéré comme l’extrémité stratégique de l’expansion shiite (Irak et l’Iran)
8.D.1. … l’EI pourrait aussi constituer un Etat islamique en s’unissant avec d’autres organisations terroristes en Irak et en Syrie, ce qui mettrait gravement en danger l’unification de l’Irak et la défense de son territoire..
Erdogan Avoue Que L’Etat Islamique Recrute Et S’entraîne En Turquie
- poliyique
- 28 mai 2015
Le Gouvernement Erdogan a avoué que l’Etat Islamique recrute en Turquie et y offre des salaires très lucratifs.
Les renseignements turcs d’Hakan Fidan participent à la fourniture d’armes iraniennes et de combattants en Syrie et en Irak. Mais, ils prétendent ne pas être suffisamment soutenus par… l’OTAN pour contrôler leurs frontières.
ANKARA — Le gouvernement du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan a reconnu le recrutement significatif de nationaux turcs par l’Etat Islamique.
Des officiels ont déclaré au Parlement de Turquie qu’au moins 1000 Turcs combattent dans les rangs de l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Ils affirment que ces Turcs se sont vus offrir des salaires très lucratifs, qu’ils sont recrutés dans des mosquées, des écoles et même parmi les forces de sécurité.
Combattants de l’Etat Islamique à Ramadi, Iraq. /AFP
« L’Etat Islamique recrute à travers toute la région et la Turquie n’est pas une exception », a dit un officiel du gouvernement.
Cette configuration a été publiée à la suite des allégations de l’opposition parlementaire, disant que la Turquie est le lieu d’un fort recrutement et sert de base d’entraînement de la part de l’Etat Islamique. L’opposition a cité des vidéos qui démontrent des prétendants à devenir combattants de l’EI, lors de festivités à l’extérieur d’Istanbul, en fin juillet.
La Turquie est accusée depuis longtemps de tolérer l’Etat Islamique comme une façon de poursuivre ses efforts pour entretenir la guerre dans la Syrie voisine. DEs sources de l’opposition ont affirmé que les renseignements turcs ont facilité la fourniture d’armes provenant d’Iran et de combattants, à travers la Turquie et toute la Syrie.
« Le Parti de la Justice et du Developpement -l’AKP d’Erdogan – a préféré se taire, lorsqu’il a été confronté à l’Etat Islamique et ne dit toujours rien sur ce sujet », a déclaré le leader de l’opposition Faruk Logoglu, le 4 août.
La croissance de l’Etat Islamique a eu pour conséquence des attaques sectaires en Turquie même. Elles comprennent des attentats sunnites contre une mosquée chi’ite et des rapports sur le recrutement de Sunnites pour la guerre dans l’Irak voisin.
Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas répondu aux exigences de l’opposition pour qu’il dévoile les activités et les infrastructures de l’Etat Islamique sur le sol turc. Au lieu de quoi, Erdogan et ses lieutenants se sont plaints du manque de soutien de l’OTAN, pour l’aider à contrôler les énormes zones frontalières de la Turquie, avec l’Irak et la Syrie.
« Avant qu’il ne soit trop tard, les forces des renseignements et de la sécurié doivent être mis en état d’alerte maximal pour stopper la croissancve de ces groupes jihadistes, le recrutement pour l’E.I ou d’autres organisations terroristes, alors que l’Etat devrait diffuser des communiqués forts disant qu’il ne tolérera plus ces tendances dans une société multi-ethnique etmuti-confessionnelle », a écrit le quotidien turc Hurriyet.
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VIDEO. Syrie-Irak: Ayssar Midani accuse la coalition d’aider Daesh en achetant « son » pétrole
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19 mai 2015
L’initiative a pris corps ce samedi 15 mai avec le semis par les organisations communales et paysannes de deux premiers hectares de mais, dans l’unité de Production Sociale Agricole (Upsa) « Los Caquetíos », située sur l’ancienne route Barquisimeto-Yaritagua (État de Lara, centre occidental du pays). La variété de maïs “Guanape” permet de produire entre 6 et 7 tonnes de semences par hectare. Le plan comprend d’autres semences de légumes comme la tomate, l’oignon, le piment rouge et le persil produits par l’Institut National de Recherches Agricoles (Inia) et concerne dans une première phase, la mise en culture de 38 hectares de semences agro-écologiques, pour être étendu à la région orientale du pays et dans les états d’Aragua et de Carobobo.
Cette avancée est le fruit d’un accord de coopération entre le Mouvement des Travailleurs Ruraux sans Terre du Brésil, représenté par Celia Rodrigues et Messilene Gorete, coordinatrices de la Brigade Internationaliste Apolônio de Carvalho, le Ministère vénézuélien de l’Agriculture et des Terres dont l’actuel titulaire est José Luis Berroterán, et la FAO (Nations Unies).
« Ce projet est basé sur l’usage de nos semences autochtones, sélectionnées par les producteurs. Il y a une avancée technologique qui va nous permettre de progresser de manière soutenable et sûre : les semences de légumes seront disponible en 70 jours et la semence de maïs en 140 jours. Sans production de semences dans l’agriculture nous continuerons à dépendre des transnationales et nous ne pourrions atteindre la souveraineté alimentaire” a déclaré le ministre Berroteran.
FAO (Nations-Unies) : “Nous vivons une nouvelle époque au Venezuela”
Présent lors de ce lancement, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation au Venezuela (FAO), Marcelo Resende, a déclaré : « Je veux, au nom des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, vous féliciter (…) Ici, nous avons un exemple très vivant de la façon dont les paysans, les paysannes, les conseils communaux, les communes, le Gouvernement sont en train de parvenir à la souveraineté et à la sécurité alimentaire. Par conséquent, félicitations à vous tous pour cette initiative ». Resende a réaffirmé la disposition de la FAO à soutenir le Venezuela dans le développement de sa souveraineté alimentaire : « Nous vivons une nouvelle époque, au Venezuela (…) La FAO se joint à ce projet qui est d’une importance fondamentale pour l’agriculture familiale », a-t-il ajouté au sujet du nouveau programme mis en place grâce à un accord entre le Venezuela et le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre du Brésil.
En juin 2013, à Rome, Italie, la FAO avait décerné un prix au Venezuela pour avoir relevé par anticipation le défi proposé par le Sommet Mondial sur l’Alimentation de 1996, et qui était de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans chaque pays avant 2015.
Selon les chiffres de l’Organisation, entre 1990 et 1992, au Venezuela, 13,5% de la population souffrait de la faim alors qu’entre 2007 et 2012, seulement 5% en souffrait encore.
Chaque jour qui passe, la lutte pour la semence continue.
Tandis que le jour se lève sur Montecarmelo (Sanare), les membres de la section locale des Guardianes de Semillas se préparent pour l’assemblée et le travail en commun.
Au même moment à Merida, Lalo boit son café avant de sortir pour prendre soin de la terre et semer des pommes de terre.
Quant à Analia, elle va confier à un laboratoire de Caracas, le soin d’analyser des échantillons de sols et de semences locales. A Carabobo, déambulant dans les couloirs de l’école d’agro-écologie, Magda s’apprête à quantifier la production de la semaine, avant de tenir conseil avec ses compagnons de travail, afin d’améliorer le cursus de formation pour la plantation et l’entretien des semences. Mariana et Alejandro chaussent leurs bottes, avant d’irriguer les différentes aires agro-productives (agriculture urbaine) se situant à Bellas Artes (Caracas).
Viana allaite Simon tout en mettant à jour le blog de la commune, en y ajoutant le projet de loi. Gerardo prend place devant l’ordinateur et envoie un email à ses interlocuteurs : « chers camarades, je vous adresse le projet de loi tel que nous l’avons rédigé en commun, faisant suite à 5 débats, une consultation publique organisée par l’assemblée locale, et des séances de travail avec la commission de l’Assemblée nationale, et les ministères de l’Agriculture et de la Terre ; de l’écosocialisme et de l’Eau. La Loi du Pouvoir Populaire est prête, et la lutte continue ».
Le mouvement Populaire pour la nouvelle Loi sur les Semences regroupe plus de 140 organisations et mouvements sociaux qui se sont donné pour tâche de mettre au point collectivement, une loi nouvelle et révolutionnaire sur les semences. Ce projet de loi, qui va faire l’objet d’une seconde lecture à l’Assemblée Nationale en 2015, s’incrit dans le combat mondial mené contre les organismes génétiquement modifiés (OGM), et toute forme de privatisation de la semence, via les brevets ou les licences d’exclusivité. Etant entendu, que dans cette optique, la semence est un organisme vivant et relève du patrimoine naturel commun. Il s’agit d’un des points-clés de la Loi.
Des 26 au 29 octobre 2012, s’est tenue la Rencontre internationale des Guardianes de Semillas, à laquelle 300 organisations et institutions sociales se sont associées, démontrant solennellement la participation des organisations du pouvoir citoyen à l’élaboration du projet de Loi sur les Semences, qui parachèvera sur le plan juridique/légal l’engagement historique du Venezuela à être un territoire libre d’OGM. C’est à ce titre, que les unes et les autres ont élaboré collectivement la Déclaration de Montecarmelo.
Quelque temps auparavant, le 28 juin 2013, le premier atelier d’élaboration collective de la Loi sur les semences a vu le jour, dans le but d’apporter ses propres contributions au débat. Le 22 octobre de la même année, c’était au tour des porte-parole des mouvements sociaux de se rencontrer, en présence de la seconde vice-présidente de l’Assemblée Nationale -Blanca Eechout- et du député à l’origine du projet de loi. Ces échanges ont débouché sur cet accord fondamental : bâtir sur le mode d’un débat populaire constituant, les termes de la Loi Nouvelle sur les Semences. Un pari fondé sur l’élaboration collective –et sur le mode participatif- du projet de loi, associant tout à la fois les pouvoirs exécutif, législatif et populaire.
Des discussions animées ont caractérisé les débats organisés autour de diverses tables-rondes et de déjeuners pris en commun. Par ailleurs, la résolution a fait valoir que « les semences dont il est question, excèdent un cadre purement local, autochtone, voire même paysan. Il s’agit plus profondément, de graines d’origine africaine, indigène ». Il a aussi été précisé ce qui suit : « nous ne voulons pas l’obtention de licences d’exclusivité. Nous souhaitons la mise en place d’une forme de protection alternative de nos semences, nous garantissant également un accès libre et gratuit à ces dernières ». Cette initiative collective a pris de l’ampleur, puisqu’elle a vu les débats se poursuivre à Lara, Carabobo, La Azulita, Mérida, Barinas, Anzoategui, avant de rejoindre à nouveau l’Assemblée Nationale. Le mouvement retient son souffle. Le législateur prend le relai. Et au sein des commissions techniques, on attend que le débat constitutionnel se traduise par un projet de loi proprement dit.
Le texte est proposé en première lecture à l’Assemblée Nationale. L’écart entre pouvoir constitué et pouvoir constituant est tangible. Puisque dans ce cas de figure, c’est le premier qui imprime sa marque, l’approche qui en résulte ne paraît pas tout à fait conforme aux attentes du peuple. A la suite de quoi, le processus de débat public (relatif au projet de Loi) qui s’enclenche, débouche sur une proposition de Loi, émanation du Pouvoir Populaire. Le peuple s’approprie la technique législative pour la faire sienne et la maîtriser. C’est le peuple législateur qui s’exprime ici. Celui qui participera à toutes les tables-rondes prévues dans le cadre de la consultation publique. C’est ainsi que le projet de Loi prend corps.
Le travail en commun se déroule dans le cadre d’un comité technique. (Ministères de l’Agriculture et des Terres ; de l’écosocialisme et de l’Eau) et Mouvement Populaire pour une Loi nouvelle sur les Semences. On aboutit à un accord, on discute de concepts. Gerardo s’assoit et rédige un email : « chers camarades, je vous adresse le projet de loi tel que nous l’avons rédigé en commun, faisant suite à 5 débats, une consultation publique organisée par l’assemblée locale, et à des séances de travail avec la commission de l’Assemblée nationale, et les ministères de l’Agriculture et de la Terre ; de l’écosocialisme et de l’Eau. La Loi du Pouvoir Populaire est prête, et la lutte continue ».
Deux ans déjà ont passé. Deux années de discussions, et le mouvement s’empare de la rue, essaimant, recherchant, lisant, se formant. C’est le Peuple Légiférant. Un communiqué est rédigé, qui demande que les dispositions suivantes soient appliquées :
– Reconnaissance du Pouvoir Populaire organisé en différentes instances telles que le Conseil Populaire de Sauvegarde et de Protection de la Semence Locale, Paysanne, Indigène et Afrodescendante, les systèmes participatifs d’assurance qualité, les installations de stockage et de préservation des semences, à l’instar des enseignants populaires et des formes traditionnelles d’organisation citoyenne.
– Application de licences libres aux semences, comme mécanisme de protection juridique/légale des connaissances et innovations relatives aux graines, pouvant faire l’objet de droits de propriété intellectuelle sous la forme de brevets. Dans ce secteur, on les appelle les « droits de l’obtenteur » ou « licences exclusives pour la production et la commercialisation ». Ces licences d’exclusivité favorisent la monopolisation, l’accaparement et l’appropriation des semences. Un état de fait allant à l’encontre de notre Constitution Bolivarienne, qui stipule que « le génome des êtres vivants ne peut être breveté ».
L’application de licences libres aux semences que la nouvelle Loi sur les Semences autorise, permet ainsi de protéger les graines contre toute forme d’appropriation privée, (qui restreint les droits d’améliorer, d’utiliser et de partager librement ces dernières) à travers l’établissement d’un contrat de droits non exclusifs. Autrement dit, l’application de licences libres aux semences garantit le caractère anti-brevet du projet de Loi.
-Interdire et sanctionner la production, l’importation, la commercialisation, la distribution, la propagation et l’usage de graines transgéniques, dont la menace qu’elles font peser sur l’agrobiodiversité, la santé des peuples, et la souveraineté de l’Etat est reconnue.
-Reconnaître et revitaliser les connaissances traditionnelles associées aux semences indigènes, paysannes et afrodescendantes, comme patrimoine des peuples et de la nation.
-Promouvoir la revitalisation des systèmes de production, de distribution, de circulation, d’échange et de consommation des semences indigènes, paysannes et afrodescendantes, reposant sur le principe de co-responsabilité.
Au final, une résolution qui engage l’ensemble du mouvement est mise au point : « nous déclarons l’adoption de cette loi révolutionnaire, dont les termes sont issus des discussions antérieures avec le Pouvoir Populaire. Partie prenante de la lutte anti-impérialiste et en défense de la Patrie ». De plus, cette loi nouvelle sur les semences, « reflète l’héritage que nous a légué le président Chavez. Un héritage présent dans notre Constitution Bolivarienne, qui établit ce qui suit : les êtres vivants, mais aussi les connaissances et innovations émanant des peuples indigènes, ne peuvent être privatisés. Par ailleurs, cette loi se place dans le droit fil d’un Venezuela libre d’OGM, selon les propres termes du Commandant Chavez, auxquels il associait la dénonciation de l’agro-business et des semences transgéniques, véritables menaces pour la souveraineté des peuples, et la santé de l’humanité ».
En définitive, l’on peut désormais s’appuyer sur une Loi nouvelle et révolutionnaire sur les semences, issue d’une proposition du Pouvoir Populaire, en accord avec les pouvoirs exécutif et législatif. En attendant le passage en seconde lecture de la proposition de loi à l’Assemblée Nationale, le temps passe, jour après jour, et le secteur de l’agro-industrie pro-OGM tisse sa toile, tandis que la lutte engagée contre lui continue.
Sources :
La Cultura Nuestra http://laculturanuestra.com/?p=438, Texte: Liliana Buitrago. Photos : Alejandra Teijido; Colectivo Agujero Negro; Yrleana Gómez
Traduction : Jean-Marc del Percio
Voir aussi : « Au Venezuela, le peuple légifère contre Monsanto », https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/12/20/comment-faire-une-loi-au-venezuela/ et « Le Venezuela signe avec les Sans Terre du Brésil un important accord de coopération », https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/10/30/le-venezuela-signe-avec-le-mouvement-des-sans-terre-du-bresil-un-important-accord-de-cooperation/
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vendredi 15 mai 2015
La déconstruction au ralenti du droit du travail
Bien sûr, il y a sans doute de la simplication à apporter dans notre droit du travail, les détails ne profitant pas toujours à ceux qui en ont le plus besoin, comme pour la fiscalité. Mais en France, il semble que la majorité actuelle ira bien plus loin que la précédente, confirmant le cap eurolibéral théorisé il y a 16 mois.
Hollande manie le rabot
The Economist a vendu la mèche : un conseiller du gouvernement aurait confié « faire l’opposé du Premier ministre Italien, Matteo Renzi, qui a créé un choc avec un contrat unique à court terme, plus flexible. Les réformes françaises sont divisées entre M. Macron, qui pousse déjà une loi de libéralisation des marchés, et François Rebsamen, le ministre du travail. Des réformes sont laissées aux négociations entre le patronat et les syndicats ». Il faut dire que la majorité actuelle a déjà beaucoup fait. Après le CICE, qui avait déjà baissé le prix du travail, sont venues les 40 milliards de baisse des cotisations patronales. Emmanuel Macron y a ajouté sa loi, qui libéralise le travail du dimanche, tout en introduisant un moyen de réduire son prix. Bref, en trois ans, le Parti « Socialiste », est allé bien plus loin que l’UMP…
Mais il semble que l’appétit néolibéral de notre gouvernement n’ait pas été éteint par ses salves législatives antérieures, ou l’absence de coup de pouce au SMIC. Plusieurs chantiers sont encore en cours. François Rebsamen pilote, avec les syndicats, une simplification de notre droit du travail. Et si certains aspects auront peut-être du sens, le passif des 18 derniers mois amène à craindre légitimement que les projets en cours ne soient qu’un rabottage uniforme du système, davantage au détriment de ceux qui en ont le plus besoin, qui ne pourront pas se défendre, au contraire de certains groupes de pression, entendus au sommet du pouvoir. Et comme le diable est dans les détails, il suffira de présenter un projet complexe, avec une mesure « sociale » bien visible et répétée pour faire passer le tout.
Un tableau plus complexe
Le pire est que, paradoxalement, alors que The Economist présente comme toujours la France comme un pays conservateur, qui rechignerait aux réformes nécessaires, contrairement à l’Allemagne, et ses fameuses réformes Schröder, deux pages plus loin, un graphique présente une réalité complètement différente. En effet, si l’on croit l’indicateur de protection de l’emploi de l’OCDE, qui, en outre, ne prend pas en compte les réformes des derniers mois, non seulement la France protégerait moins ses travailleurs que l’Allemagne mais de plus, le niveau de protection est légèrement en baisse entre 2003 et 2013, alors qu’il a augmenté outre-Rhin sur la même période ! Bref, encore une fois, il faut relativiser les fariboles de la propagande néolibérale sur les pseudo retards de notre pays.
Bien sûr, selon l’OCDE, les règles relatives au licenciement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne sont bien moins contraignantes qu’en France, mais il est tout de même ironique que The Economist attaque encore et toujours la France sur ce sujet et prenne en modèle l’Allemagne alors même que selon l’OCDE, les règles de notre pays sont moins contraignantes qu’outre-Rhin, et qu’elles ont été assouplies quand l’Allemagne les a durcies. Ceci semble indiquer que ce ne sont pas les règles encadrant le licenciement qui priment dans le niveau de l’emploi, mais plus le prix du travail, dramatiquement baissé en Allemagne avec les minis jobs. Mais jusqu’où faut-il aller pour être compétitif dans cette mondialisation qui nous met dans une concurrence déloyale avec des pays où les salaires sont dix fois plus bas ?
The Economist a bien raison. En France, le démontage de notre modèle social ne se fait pas des réformes à la hussarde, dans le cadre d’un grand projet voté par les électeurs. Il se fait par un grignotage progressif mais non moins réel. Et mieux, c’est un parti censé être à gauche qui avance le plus…
http://www.gaullistelibre.com/2015/05/la-deconstruction-au-ralenti-du-droit.html
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La guerre du gaz s’étend en Europe
Échec du coup d’État US en Macédoine
Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 13 mai 2015- Le Premier ministre macédonien, Nikola Gruevski, annonce la fin de l’assaut contre les terroristes.
L’affaire de Kumanavo
La police macédonienne a lancé, le 9 mai 2015, à l’aube, une opération pour arrêter un groupe armé qui s’était infiltré dans le pays et qu’elle soupçonnait de préparer divers attentats.
La police avait évacué la population civile avant de donner l’assaut.
Les suspects ayant ouvert le feu, il s’ensuivit une dure bataille qui fit 14 morts du côté des terroristes et 8 du côté des forces de l’ordre. 30 personnes ont été faites prisonnières. On dénombre quantité de blessés.
Pas une action terroriste, mais une tentative de coup d’État
La police macédonienne était manifestement bien renseignée avant de lancer son opération. Selon le ministre de l’Intérieur, Ivo Kotevski, le groupe préparait une très importante opération pour le 17 mai (c’est-à-dire lors de la manifestation convoquée par l’opposition albanophone à Skopje).
L’identification des suspects a permit d’établir qu’ils étaient presque tous anciens membres de l’UÇK (Armée de libération du Kosovo) [1].
- Le repaire du groupe armé à Kumanovo, après l’assaut.
Parmi ceux-ci, on trouve :
• Sami Ukshini, dit « Commandant Sokoli », dont la famille joua un rôle historique au sein de l’UÇK.
• Rijai Bey, ancien garde du corps de Ramush Haradinaj (lui-même trafiquant de drogues, chef militaire de l’UÇK, puis Premier ministre du Kosovo. Il fut jugé par deux fois par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, mais acquitté car 9 témoins cruciaux furent assassinés durant son procès).
• Dem Shehu, actuel garde du corps du leader albanophone et fondateur du parti BDI, Ali Ahmeti.
• Mirsad Ndrecaj dit le « Commandant de l’Otan », petit fils de Malic Ndrecaj commandant de la 132e Brigade de l’UÇK.Les principaux chefs de cette opération, dont Fadil Fejzullahu (mort pendant l’assaut), sont des proches de l’ambassadeur des États-Unis à Skopje, Paul Wohlers.
- Fadil Fejzullahu, un des chefs du groupe armé mort durant l’assaut, avec son patron, l’ambassadeur des États-Unis à Skopje, Paul Wohlers.
Ce dernier est fils d’un diplomate états-unien, Lester Wohlers, qui joua un rôle important dans la propagande atlantiste et dirigea le service cinématographique de l’U.S. Information Agency. Le frère de Paul, Laurence Wohlers, est actuellement ambassadeur en République centrafricaine. Paul Wohlers lui même, ancien pilote de la Navy, est un spécialiste du contre-espionnage. Il fut directeur adjoint du Centre d’opérations du département d’État (c’est-à-dire du service de surveillance et de protection des diplomates).
- Alors que la Macédoine ne fait pas partie de l’Otan, Jens Stoltenberg « suivait » l’opération de police à Kumanovo.
Pour qu’il n’y ait aucun doute sur les commanditaires, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, intervenait avant même la fin de l’assaut. Non pas pour déclarer sa condamnation du terrorisme et son soutien au gouvernement constitutionnel de Macédoine, mais pour transformer le groupe terroriste en une opposition ethnique légitime : « C’est avec une vive inquiétude que je suis les événements se déroulant à Kumanovo. J’adresse toute ma sympathie aux familles des personnes tuées ou blessées. Il est important que tous les dirigeants politiques et responsables de communauté s’emploient ensemble à rétablir le calme et fassent procéder à une enquête transparente pour déterminer ce qui s’est passé. J’appelle instamment chacun à faire preuve de retenue et à éviter toute nouvelle escalade, dans l’intérêt du pays et de l’ensemble de la région. »
Il faut être aveugle pour ne pas comprendre.
- Lorsqu’il était gouverneur de la région de Stroumitsa, Zoran Zaev fut accusé d’avoir favorisé la construction d’un centre commercial et arrêté pour corruption. Pour le soutenir, son parti se retira du Parlement. En définitive, il fut grâcié par le président de la République, Branko Crvenkovski, qui présidait alors son parti. Il fut élu président du SDSM en juin 2013.
En janvier 2015, la Macédoine déjouait une tentative de coup d’État au bénéfice du chef de l’opposition, le social-démocrate Zoran Zaev. Quatre personnes étaient arrêtées et M. Zaev se voyait confisquer son passeport, tandis que la presse atlantiste commençait à dénoncer une « dérive autoritaire du régime » (sic).
Zoran Zaev est publiquement soutenu par les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne et des Pays-Bas. Mais il n’existe à ce jour de trace dans la tentative de coup d’État que de la responsabilité US.
Le 17 mai, le parti social-démocrate (SDSM) [2] de Zoran Zaev devait organiser une manifestation. Il devait distribuer 2 000 masques de manière à empêcher la police d’identifier les terroristes au sein du cortège. Durant la manifestation, le groupe armé dissimulé par ces masques devait attaquer diverses institutions et lancer une pseudo-« révolution » comparable à celle de la Place Maidan de Kiev.
Ce coup d’État était coordonné par Mile Zechevich, un ancien employé d’une des fondations de George Soros.
Pour comprendre l’urgence de Washington à renverser le gouvernement de Macédoine, il faut revenir sur la guerre des gazoducs. Car la politique internationale est un grand échiquier où chaque mouvement de pièce provoque des conséquences sur les autres.
La guerre du gaz
- Le gazoduc Turkish Stream devrait passer à travers la Turquie, la Grèce, la Macédoine et la Serbie pour déservir l’Union européenne en gaz russe. A l’initiative du président hongrois, Viktor Orbán, les ministres des Affaires étrangères des pays concernés se sont réunis le 7 avril à Budapest pour se coordonner face aux États-Unis et à l’Union européenne.
Depuis 2007, les États-Unis tentent de couper les communications entre la Russie et l’Union européenne. Ils sont parvenus à saboter le projet South Stream en contraignant la Bulgarie à annuler sa participation, mais le 1er décembre 2014, à la surprise générale, le président russe Vladimir Poutine lançait un nouveau projet en réussissant à convaincre son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan de faire accord avec lui bien que la Turquie soit membre de l’Otan [3]. Il était convenu que Moscou livrerait du gaz à Ankara et que celui-ci en livrerait à son tour à l’Union européenne, contournant ainsi l’embargo anti-russe de Bruxelles. Le 18 avril 2015, le nouveau Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, donnait son accord pour que le gazoduc traverse son pays [4]. Le Premier ministre macédonien, Nikola Gruevski, avait, quant à lui, discrètement négocié en mars dernier [5]. Enfin, la Serbie, qui faisait partie du projet South Stream, avait indiqué au ministre russe de l’Énergie, Aleksandar Novak, lors de sa réception à Belgrade en avril, qu’elle était prête à basculer sur le projet Turkish Stream [6].
Pour stopper le projet russe, Washington a multiplié les initiatives :
en Turquie, il soutient le CHP contre le président Erdoğan en espérant lui faire perdre les élections ;
en Grèce, il a envoyé le 8 mai, Amos Hochstein, directeur du Bureau des ressources énergétiques, pour sommer le gouvernement Tsípras de renoncer à son accord avec Gazprom ;
il prévoyait —à toutes fins utiles— de bloquer la route du gazoduc en plaçant une de ses marionnettes au pouvoir en Macédoine ;
et en Serbie, il relance le projet de sécession du bout de territoire permettant la jonction avec la Hongrie, la Voïvodine [7].Dernière remarque et non des moindres : le Turkish Stream alimentera la Hongrie et l’Autriche mettant fin au projet alternatif négocié par les États-Unis avec le président Hassan Rohani (contre l’avis des Gardiens de la Révolution) d’approvisionnement avec du gaz iranien [8].
[1] « L’UÇK, une armée kosovare sous encadrement allemand », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 avril 1999.
[2] Le SDSM est membre de l’Internationale socialiste.
[3] « Comment Vladimir Poutine a renversé la stratégie de l’Otan », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 8 décembre 2014.
[4] “Möglicher Deal zwischen Athen und Moskau : Griechenland hofft auf russische Pipeline-Milliarden”, Von Giorgos Christides, Der Spiegel, 18. April 2015.
[5] “Геннадий Тимченко задержится на Балканах. Вместо South Stream "Стройтрансгаз" построит трубу в Македонии”, Юрий Барсуков, Коммерсант, 12 марта 2015 r. Version française : « La Russie construira un gazoduc en Macédoine », Visions de la Russie, 13 mars 2015.
[6] « Énergie : la Serbie souhaite participer au gazoduc Turkish Stream », B92, 14 avril 2015.
[7] « La Voïvodine, prochain pseudo-État en Europe ? », par Wayne Madsen, Traduction Milko Terzić, Strategic Culture Foundation (Russie), Réseau Voltaire, 18 février 2015.
[8] « Derrière l’alibi anti-terroriste, la guerre du gaz au Levant », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 29 septembre 2014.
Voltaire, 29 septembre 2014.
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